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écriture

Je m'emballe

Revenons à l'écrit

" J'écris comme je parle quand l'ange de feu de la conversation me prend comme prophète " écris en substance dans je ne sais plus quoi Barbey d'Aurevilly

J'écris comme je pense sur ma ligne de production divaguant dans mes seules pensées déterminées

J'écris comme je travaille

À la chaîne

À la ligne


Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine, pp 14-15, La Table ronde, 2019

[ soliloque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

Elle avait seulement des yeux bleus, tout bleu profond comme une poupée de velours, des yeux chauds qui se dessinaient pourtant mal sous des paupières boursouflées et envahissantes.

Elle avait aussi une peau blanche et un peu molle qui n’attendait que du temps pour tomber en bajoues. C’est pas sa peau qui était belle. Ni son nez qui était bien quelconque, ni sa bouche non plus, qui riait d’un côté et méprisait de l’autre, ni ses trois petits poils follets qui bagarraient dans des reflets, ni son menton lourd et indéfini, ni ses gros nichons en poires, ni ses jambes non plus, grosses et bientôt molles, avec des chevilles ambitieuses qui partageaient déjà la gélatine du mollet… Peut-être bien qu’elle était vraiment laide, ma Paulette, mais elle avait ses yeux. Pas même ses yeux, son regard, ce petit rien qui brillait. Et puis ses cheveux bien souples et bien doux. Et puis je l’aimais. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, pages 179-180

[ amoureux ] [ attraction-répulsion ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insatisfaction

Il avait cette tristesse opiniâtre des vainqueurs, cette douleur secrète ce ceux qui ont tout eu et s'imaginent encore mériter autre chose. Il ne savait pas quoi. Une ville ? Une jeune fille peut-être ?


Auteur: Vuillard Eric

Info: Tristesse de la terre, p 103

[ inassouvissement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pessimisme

Les temps présents n’étaient qu’une tumeur qui proliférait sur le terreau d’un passé pourri, dévoyé, et finirait forcément par attaquer l’avenir et mener à la perte irrémédiable de tout ce qui rendait la vie encore un peu supportable.

Auteur: Seethaler Robert

Info: Le Café sans nom 2025

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie occidentale

Les êtres humains naissent avec une conscience surdéveloppée, qui ne correspond pas à la conception de la nature. Le besoin humain de justification sur des questions telles que la vie, la mort et le sens ne peut être satisfait, c'est pourquoi l'humanité a un besoin que la vie ne peut pleinement satisfaire. La tragédie, selon cette théorie, est que les humains passent leur temps à essayer d'émousser leur conscience, pour échapper au fardeau de la réflexion existentielle. L'être humain est donc un paradoxe, étant donné que l'introspection est l'un des principaux attributs associés à la conscience humaine. L'angoisse de la mort est une partie importante de cette réflexion et on dirait bien que l'être humain est unique parmi les êtres vivants dans la capacité de réfléchir à sa propre mort imminente.

Dans mon ouvrage " Le Dernier Messie " (1933),  je décris les quatre principaux mécanismes de défense que l'humanité utilise pour éviter d'affronter ce paradoxe :

I. L'isolement : rejet totalement arbitraire de la conscience de toute pensée et de tout sentiment perturbateurs et destructeurs ».

II. L'ancrage :  C'est à dire la " fixation de points à l'intérieur, ou la construction de murs autour, de la mêlée liquide de la conscience ". Ce mécanisme d'ancrage fournit aux individus une valeur ou un idéal sur lequel concentrer constamment leur attention. Ancrage qui peut être sociétal, via des notions rassembleuses comme " Dieu, l'Église, l'État, la morale, le destin, les lois de la vie, le peuple, l'avenir "  tous exemples de firmaments d'ancrage primaires collectifs.

III. La distraction :  " Lorsqu'on limite l'attention aux limites critiques en la captivant constamment avec des impressions" . La distraction concentre toute l'énergie sur une tâche ou une idée pour empêcher l'esprit de se replier sur lui-même.

IV. La sublimation :  Qui est le recentrage de l'énergie loin des exutoires négatifs, vers les exutoires positifs. Les individus se distancient et considèrent leur existence d'un point de vue esthétique, par exemple, les écrivains, les poètes, les peintres... Je considère que mes prodiction  sont le produit d'une telle sublimation.

Auteur: Zapffe Peter Wessel

Info:

[ homme ] [ animal particulier ] [ cérébral ] [ intellectuel ] [ condition humaine ] [ mort obsédante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

populiste wasp

- Vous critiquez, semble-t-il, la conception d’Aristote devenue commune : une pyramide avec les végétaux en bas, les animaux au milieu et l’homme au sommet…  

- Vous mentionniez Trump, et malheureusement sa conception du monde s’est étendue bien au-delà des États-Unis. Un mouvement réactionnaire mondial est en marche, qui rejette énormément de choses – les idéaux démocratiques, la culture des lumières… Mais c’est aussi une tentative de redonner une assise à cette vision aristotélicienne. Trump essaie dans la foulée d’imposer l’idée que les Blancs devraient être au-dessus de toutes les autres races et ethnies, de même qu’il y aurait selon lui une hiérarchie naturelle des nations ou que les hommes devraient réaffirmer leur position de domination sur les femmes. Et il défend cette conception du monde selon laquelle les humains devraient se réaffirmer comme la forme de vie dominante, qui n’a de compte à rendre à personne. D’où ces actes arbitraires et vains, comme ce décret qui affirme que nous n’allons pas passer aux pailles en papier et en rester aux pailles en plastique. Ça n’a l’air de rien, mais c’est tout un symbole, une façon de dire : " Je me fiche des effets de nos actions sur le reste du monde vivant parce que je ne pense pas que nous ayons de responsabilité envers lui. " La meilleure façon de comprendre l’ascension de Trump, je pense, c’est d’y lire à la fois la reconnaissance – cachée – de la perte de nos privilèges, et la tentative de nier cette perte.

 



 

Auteur: Powers Richard

Info: https://madame.lefigaro.fr/, interviewé par Minh Tran Huy, 18 février 2025

[ états-Unis ] [ politique ] [ kakistocratie ] [ cacocratie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

raseuse

C’était toujours Paulette qui causait, à raconter des choses précises et sensées qui ne voulaient exactement rien dire. ça me faisait mettre en boule, moi. Je croyais entendre les Henri ou les Gédéon, avec leur vasouillarderie au poids, en petits paquets bien faits, du vide en papier de soie.

- En somme, qu’elle disait avec beaucoup d’autorité, s’il avait fait moins chaud, il aurait fait plus froid…

Ou alors quelque chose d’approchant, mais alors elle mettait bien cinq minutes à dire ça, avec un tas de circonlocutions et de demi-teintes. Une perfection. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, page 169

[ prétentieuse ] [ bavardage ] [ vacherie ] [ dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Le soir, surtout après le dîner, aux dernières lueurs du couchant, il nous venait une mélancolie qui n’était pas loin du cafard. On se sentait vides. […]

Elle disparaissait complètement ma Paulette plus terne que la vie de tous les jours. Vide également. Humains tous, déroutés, avec des millénaires de retard, d’un seul coup.

La nuit s’amenait doucement, pourpre, puis violette et si profondément bleue pour finir dans ces ténèbres vivantes.

- On est bien ! qu’on disait.

- Il fait bon !

Et on souffrait d’être secs comme des vulgaires carcasses. Tout simplement, sans drame, avec seulement un peu de gêne. Tout le monde s’était cavalé.

Je remontais le phono, j’installais des disques, toujours les mêmes. Et on trottinait un peu, anémiquement dans l’ombre. On aurait voulu être douze et puis cent mille, et pourtant on cherchait les coins sombres, deux à deux. On butait du pied les pierres incrustées dans le chemin charretier, c’était notre salle de bal. L’eau était toute proche si calme. On y allait en traînant les pieds, piétinant en cadence, toujours la même chose et même pas dans le rythme du phono.

- Il fait bon ce soir, me murmurait Paulette.

- Oui ! 

Elle me faisait des petites papouilles, des petits machins gentils.

- Allez, laisse un peu ! que je disais, maussade.

Elle boudait. On ne se disait plus rien. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, pages 162-163

[ ennui ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bavardage

Paulette aimait bien ça, le ciné. Elle en avait de longues habitudes derrière elle et tout un parallèle de brochures et d’articles, c’était la vraie petite bonne femme, solidement normale jusque dans le sentiment. Jeune fille seule, elle aurait peut-être bien collectionné les photos retouchées des grands costauds d’Hollywood… Amour, beauté, idéal… Elle avait bien la morale des petits courriers féminins, tout ce trouble vaseux qui sent la purulence des changements de saison. Jamais on ne l’aurait plus vexée qu’en lui disant qu’elle avait des idées toutes faites. Quand elle me refilait ligne pour ligne le feuilleton des hebdos pour me faire sentir sans bafouillis son opinion profonde sur tel film, elle m’impressionnait des fois, je me sentais légèrement inférieur, je lui foutais une petite claque sur les fesses, à tout hasard, j’étais pas à l’aise du tout.

J’ai toujours eu l’idée que j’étais beaucoup plus personnel et profond qu’elle, mais mon profond à moi n’avait pas d’issue, il sifflait toujours en conneries, en grosses blagues, définitives après des essais laborieux de déballage. […]

Paulette, je crois, avait l’exacte impression de faire trois pas en arrière, chaque fois qu’elle m’entreprenait sur le ciné, ou la littérature, ou la musique. Chaque fois, gentille, elle était explicative et didactique pour un rien, elle empiétait sur mon silence, elle se croyait des droits, c’était agaçant. Il fallait bien vite que je change la conversation, ça me faisait mal au ventre.

[…] Elle n’était pas chiqueuse à fond, elle ne jouait pas tellement la culture mais plutôt la causette. Elle admettait mal de ne pas avoir son mot sur n’importe quoi, plutôt la bourde informe que le silence, elle était de la race commune.

Je me trompe peut-être, mais je n'aime pas les gens qui causent. Tout comme la mode est faite pour les gens qui n'ont pas de goût, la causette c'est le paravent de ceux qui n'ont rien dans le ventre, c'est la grande recherche de l'impasse qu'on baptise infini, c'est la grande tromperie civilisée, ce qu'on aperçoit du dehors, du monté en graines, du loupé. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, pages 129-130

[ avis ] [ couple désaccordé ] [ sentiment d'infériorité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

confort

C’est toujours un peu obscène le bonheur, si on veut bien chercher.

Un contentement parfait, en surface comme en profondeur, bien bouffer, bien jouir, en spasmes ou en prières, c’est ça la base. Tout le reste devient de la vaste blague et du paravent. D’abord s’enfermer dans un fameux égoïsme, voilà le bonheur. C’est pas que ce soit joli, mais c’est reposant. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, page 102

[ abrutissement ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson