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gouvernement

Ainsi il y a eu en France ce paradoxe d’un patriotisme fondé, non sur l’amour du passé, mais sur la rupture la plus violente avec le passé du pays. Et pourtant la Révolution avait un passé dans la partie plus ou moins souterraine de l’histoire de France ; tout ce qui avait rapport à l’émancipation des serfs, aux libertés des villes, aux luttes sociales ; les révoltes du xive siècle, le début du mouvement des Bourguignons, la Fronde, des écrivains comme d’Aubigné, Théophile de Viau, Retz. Sous François Ier un projet de milice populaire fut écarté, parce que les seigneurs objectèrent que si on le réalisait les petits-fils des miliciens seraient seigneurs et leurs propres petits-fils seraient serfs. Si grande était la force ascendante qui soulevait souterrainement ce peuple.

Mais l’influence des Encyclopédistes, tous intellectuels déracinés, tous obsédés par l’idée de progrès, empêcha qu’on fît aucun effort pour évoquer une tradition révolutionnaire. D’ailleurs la longue terreur du règne de Louis XIV faisait un espace vide, difficile à franchir. C’est à cause d’elle que, malgré les efforts de Montesquieu en sens contraire, le courant de libération du xviiie siècle se trouva sans racines historiques. 1789 fut vraiment une rupture.

Le sentiment qu’on nommait alors patriotisme avait pour objet uniquement le présent et l’avenir. C’était l’amour de la nation souveraine, fondé dans une large mesure sur la fierté d’en faire partie. La qualité de Français semblait être non pas un fait, mais un choix de la volonté, comme aujourd’hui l’affiliation à un parti ou à une Église.

Quant à ceux qui étaient attachés au passé de la France, leur attachement prit la forme de fidélité personnelle et dynastique au roi. Ils n’éprouvèrent aucune gêne à chercher un secours dans les armes des rois étrangers. Ce n’étaient pas des traîtres. Ils demeuraient fidèles à ce à quoi ils croyaient devoir de la fidélité, exactement comme les hommes qui firent mourir Louis XVI.

Les seuls à cette époque qui furent patriotes au sens que le mot a pris plus tard, ce sont ceux qui sont apparus aux yeux des contemporains et de la postérité comme les archi-traîtres, les gens comme Talleyrand, qui ont servi, non pas, comme on l’a dit, tous les régimes, mais la France derrière tous les régimes. Mais pour eux la France n’était ni la nation souveraine, ni le roi ; c’était l’État français. La suite des événements leur a donné raison.

Car, quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du xviie siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi que, par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

Le changement s’opéra complètement à la suite de la Commune et des débuts de la IIIe République. Le massacre de mai 1871 a été un coup dont, moralement, les ouvriers français ne se sont peut-être pas relevés. Ce n’est pas tellement loin. Un ouvrier âgé aujourd’hui de cinquante ans peut en avoir recueilli les souvenirs terrifiés de la bouche de son père alors enfant. L’armée du xixe siècle était une création spécifique de la Révolution française. Même les soldats aux ordres des Bourbons, de Louis-Philippe ou de Napoléon III devaient se faire une extrême violence pour tirer sur le peuple. En 1871, pour la première fois depuis la Révolution, si l’on excepte le court intermède de 1848, la France possédait une armée républicaine. Cette armée, composée de braves garçons des campagnes françaises, se mit à massacrer les ouvriers avec un débordement inouï de joie sadique. Il y avait de quoi produire un choc.

[…]

La IIIe République fut un second choc. On peut croire à la souveraineté nationale tant que de méchants rois ou empereurs la bâillonnent ; on pense : s'ils n'étaient pas là !... Mais quand ils ne sont plus là, quand la démocratie est installée et que néanmoins le peuple n'est manifestement pas souverain, le désarroi est inévitable. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 142 à 145

[ historique ] [ désillusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

genèse

Je suis physicienne à l'Arizona State University, et je me consacre à une question fondamentale qui me passionne : comment la vie est-elle apparue sur Terre, et plus largement, quelle est la nature profonde du vivant ? Pour répondre à cela, je crois qu’il est essentiel de revisiter nos concepts à travers le prisme de la théorie de l’information et de la physique fondamentale.

Lorsque nous regardons la vie, il devient clair que son essence ne se limite pas à la simple chimie des molécules. Ce qui la caractérise profondément, c’est la manière dont l’information s’organise et s’auto-maintient dans des systèmes physiques complexes. Je compare souvent cela à l’étude des trous noirs en astrophysique : tout comme comprendre la gravité à travers les trous noirs a révolutionné la physique, je suis persuadée que la vie est là où l’information devient la plus dynamique, la plus dense, et surtout quand elle commence à influencer la dynamique même de la matière.

La question des origines de la vie se divise pour moi en deux grandes problématiques. D’une part, il y a les éléments historiques : quand et comment la vie a émergé sur notre planète ? Les archives fossiles les plus anciennes, comme les stromatolites, datent d’environ 3,8 milliards d’années, mais ces preuves demeurent fragmentaires et laissent beaucoup de zones d’ombre. D’autre part, il y a la question plus fondamentale et expérimentale : comment la vie émerge-t-elle à partir de la matière non vivante ? Cette interrogation est au cœur de mes recherches théoriques et propose de dépasser les simples modèles moléculaires pour saisir l’émergence de l’information vivante.

Tous les êtres vivants sur Terre partagent une biochimie universelle, avec des briques communes telles que l’ADN, les ARN, les ribosomes, et les protéines. Cette universalité témoigne d’un ancêtre commun unique, que nous appelons le dernier ancêtre commun universel, ou LUCA. Mais attention, ce LUCA n’était pas nécessairement un organisme isolé ; il s’agissait plutôt d’une communauté génétique où les échanges horizontaux entre différentes formes de vie brouillaient la notion même d’individualité. Cela m’amène à penser que, dès ses débuts, la vie était un phénomène collectif, écologique, et dynamique.

Je remets aussi en question la vision classique selon laquelle la vie a commencé par un événement isolé, par exemple l’apparition d’une molécule auto-réplicative ou d’une cellule protocellulaire. Je propose plutôt que la vie ait émergé comme un phénomène global, planétaire, inscrit dans les cycles géochimiques de la Terre primitive. Certaines voies métaboliques clés, comme le cycle de l’acide citrique (appelé aussi cycle de Krebs), ont pu naître spontanément à partir de réactions chimiques thermodynamiquement favorisées, avant même que les premières enzymes ne soient disponibles. Autrement dit, la vie a pu surgir de la physique du système Terre entière.

À mes yeux, les attributs conventionnels du vivant — métabolisme, reproduction, compartimentation — sont loin d’être des phénomènes isolés. Ils sont plutôt l’expression d’un principe fondamental unique : l’organisation et le transfert d’information. L’ADN, par exemple, n’est pas simplement une molécule porteuse de gènes ; c’est un support fiable de l’information qui structure et régule les cycles métaboliques. La vie devient un système où l’information structure la matière à différents niveaux, organisant les flux énergétiques et les interactions moléculaires pour maintenir un état loin de l’équilibre.

Enfin, je tiens à souligner que la définition même de la vie et la compréhension de son origine sont inextricablement liées. Une théorie unificatrice de la vie devrait pouvoir expliquer pourquoi et comment l’information acquiert ce rôle organisationnel unique dans les systèmes vivants, ainsi que les mécanismes par lesquels ce contrôle informationnel émerge. C’est un défi interdisciplinaire — conjuguant physique, biologie, chimie et écologie — mais c’est aussi une opportunité de repenser la vie non seulement comme un phénomène biologique, mais comme un phénomène informationnel planétaire et écologique.

Ces réflexions nous poussent à envisager la vie sous un nouvel angle : non plus seulement comme une collection de molécules, mais comme un système complexe d’informations qui modifient la matière et créent de nouvelles formes d’organisation. C’est cette vision renouvelée qui, je l’espère, nous aidera à comprendre les origines les plus profondes du vivant, ici sur Terre et peut-être ailleurs dans l’Univers.



 

Auteur: Walker Sara Imari

Info: https://complexity.simplecast.com/episodes/40/transcript - Gaïa est un système informationnel auto-organisé influençant la matière dans un cadre écologique et planétaire. Résumé synthèse : perplexity.ai

[ émergence du biotique ] [ réseau ] [  liaison ] [  portance ] [  trame ] [  enchevêtrement ] [  cadre ] [  tissage ] [ auto-organisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gender studies

La longue histoire de la structure appelée par Lacan Discours Capitaliste (qui a produit le capitalisme, et non l’inverse) conduit au déni de la dimension réelle du corps. Ce refus prend aujourd’hui, entre autres tournures, l’apparence de son envers, à savoir celle d’une glorification, d'une célébration du corps, qui est en fait sa camisole.

Le déni du réel du corps, c’est inévitablement, et d’abord, le déni de la dimension de la parole, structurée par la coupure qu’elle impose au parlêtre. Il en est sexué. Sexion. Coupure. Perte. Perte de jouissance, perte de sens, impossible à dire par-dessus le marché. C’est cette minoration qui fait la marque humaine. Elle est le lieu de notre puissance, qui est une puissance de l’en-moins. Or, l’idéologie dominante fait de cette minoration une simple déconvenue. Elle lui propose des solutions et des remèdes, faisant de notre condition un problème à résoudre, ou une maladie à soigner. C’est ainsi qu’à l’insaisissable Réel du sexe est aujourd’hui substitué l’Imaginaire normatif du genre.

Le genre tel qu’il est promu par ses études est bien une tentative de suture de la coupure qui fait le sexe. Il va de soi qu’elle demeure. Car la coupure nous est première. Elle est portée par le registre signifiant, qui est un déjà-là. La discontinuité qu’il impose instaure le registre de la différence, dont nous sommes les enfants. Plus encore que la condition de notre humanité, elle est celle de notre humanisation. Car pour nous, de totalité, point. C’est notre chance. Puisque, si cette entame fait le sexe, elle fait aussi la possibilité même du corps, de sa limite, de sa distinction, d’une jouissance propre à chacun en plus d’être propre à chaque sexe.

C’est là l’erreur logique invraisemblable (et commode) qui a fait prémisse à ces études (de genre), menées par les esprits les plus célébrés (ah, les pouvoirs de la fête…). C’est aussi la promesse complaisante qu’elle fait à nos narcissismes désespérés, en pointant le mirage technologique d’une retrouvaille avec la plénitude de l’être.

Mais homme et femme sont à jamais distants de leur être. Ils n’ont pas été séparés l’un de l’autre au départ d’une unité primordiale regrettée. Ils ne sont pas complémentaires, manquants l’un de l’autre. Ils sont les deux façons irrémédiables et distinctes de pâtir de la coupure, du manque structurel qui fait les êtres humains. Homme et femme sont les deux seules modalités d’un même ratage, d’une même totalité manquée, toujours-déjà manquante. Ils sont les deux expressions de l’en-moins humain. Et ces expressions s’appellent sexes.

Le sexe est bien, chez les êtres parlants, la conséquence de l’entame signifiante qui les causent. Ils en pâtissent (en jouissent), l’un et l’autre d’une façon radicalement autre. C’est sûrement pour ça qu’avec le sexe ça ne va pas, que ça ne va jamais. Le sexe est le lieu de la différence par excellence, le lieu de l’altérité la plus radicale. "Le sexe, c’est toujours l’autre sexe, même quand on y préfère le même." (Lacan).

Le discours dominant refuse le caractère définitif et insurmontable de cette différence (sexuelle). Il la surplombe et la suture d’un "tout possible", qui est une figure du "Tout possible".

Ainsi des dites études, qui escamotent la différence des sexes au profit d’une variété de genres.

S’engouffrent dans cette offre des sujets qui attendent pour beaucoup d’être, non pas pris en charge par une idéologie de la solution, mais entendus et restaurés dans la puissance de leurs limites, qui sont celles du sexe.

Il va de soi que ce programme se soutient d’un appauvrissement des possibilités de dire. Et pour tenter d’escamoter la coupure et ses conséquences, il faut un peu plus qu'une batterie d’artifices. Il faut en passer par une sape de la dimension de la parole. Si nous reconnaissons, par la psychanalyse notamment, que la sape de la parole coïncide nécessairement avec celle du Nom-du-Père, nous ne pouvons pas nous étonner de voir certains taux de natalité décroître. La déliquescence du langage et la sape du Père ne sont pas les conséquences de cet affaiblissement. Elles en sont les moyens.

Notre fécondité et notre puissance d’insémination sont affaire de désir. La biologie n'y suffit pas.

Logos spermatikos. C’est la parole qui s’insémine.

Affaiblir la parole, c’est nuire à l’espèce.

Se reproduire, c’est, pour les humains, recevoir et transmettre, bon gré mal gré, ce principe créateur, celui de la coupure qu’a toujours déjà opéré le signifiant, celui de la coupure portée par la parole, celui de la sexion. Se reproduire, c’est, pour les humains, transmettre non le genre, mais le sexe.

Auteur: Piquion Alexandre

Info: Publication facebook du 23 juillet 2025

[ critique ] [ castration ] [ fantasme d'unification ] [ sexuation ] [ indifférenciation ] [ reproduction ]

 

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appartenance

Le tournant ontologique en anthropologie consiste à dépasser le dualisme nature-culture pour comprendre les cosmologies amazoniennes où cet antagonisme n'a pas sens.   

Auteur: Viveiros de Castro Eduardo

Info: article scientifique sur son apport en anthropologie, Revue européenne des sciences sociales, 2020.

 

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anthropocentrisme

Le perspectivisme amérindien est un système de pensée qui prend au sérieux la proposition que le monde est habité par d'autres sujets que les humains et que les animaux, par exemple, sont des êtres humains sous d'autres formes.

Auteur: Viveiros de Castro Eduardo

Info: Résumé des travaux sur le perspectivisme dans Philosophie Magazine, 2022.

 
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spiritualité

Pour les Indiens d'Amazonie, l'homme n'est pas le seul à être une personne au sens fort. Tous les habitants du cosmos sont des humains, sous le vêtement des espèces, des corps, des formes distinctes.

Auteur: Viveiros de Castro Eduardo

Info: entretien cité dans Philosophie Magazine, 2022.

[ unicité ] [ anthropocentrique ]

 

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anthropophagie

Le cannibalisme chez les Tupinamba ne se réduit pas à un simple rituel mais dévoile une conception du monde où l'altérité est comprise comme une transformation des corps, inscrite dans leurs mythes.

Auteur: Viveiros de Castro Eduardo

Info: L'inconstance de l'âme sauvage, 2020.

[ assimilation ]

 
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bio communication

Le champignon "split gill mushroom" * formait les " structures de phrases " les plus complexes et j'ai suggéré que le but le plus probable de cette communication était de maintenir l'intégrité de l'organisme fongique. 

Auteur: Adamatzky Andrew

Info: *"champignon des branchies fendues" en référence à la particularité de ses lamelles (ou branchies) fendues, notamment de l'espèce Schizophyllum commune

[ holobionte ] [ végétal ]

 

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bio numérique


Pour Adamatzky, l'objectif des ordinateurs fongiques n'est pas de remplacer les puces de silicium. Les réactions fongiques sont trop lentes pour cela. Il pense plutôt que les humains pourraient utiliser le mycélium se développant dans un écosystème comme un " capteur environnemental à grande échelle ". Les réseaux fongiques, explique-t-il, surveillent un grand nombre de flux de données au quotidien. Si nous pouvions nous connecter aux réseaux mycéliens et interpréter les signaux qu'ils utilisent pour traiter l'information, nous pourrions en apprendre davantage sur le fonctionnement d'un écosystème.


Auteur: Sheldrake Merlin

Info:

[ holobiontes ] [ réseaux distribués ] [ mycélium médiateur ]

 

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biologie interactive

Les champignons peuvent-ils parler entre eux ? Les scientifiques pensent que c'est possible.

Une recherche récente menée à l’Université de l’Ouest de l’Angleterre laisse penser que les champignons pourraient utiliser un langage composé de cinquante mots pour communiquer entre eux. Andrew Adamatzky, directeur du laboratoire d’informatique non conventionnelle de cette université et auteur de l’étude, a observé des impulsions électriques dans les champignons qui pourraient, selon lui, correspondre à une forme de langage.

Adamatzky explique toutefois qu’aucun lien direct n’a à ce jour été démontré entre ces motifs d’impulsions électriques et le langage humain, mais il relève des similarités dans le traitement de l’information au sein des différents êtres vivants. Son étude s’est intéressée précisément aux filaments souterrains des champignons, appelés hyphes, qui forment le mycélium. Ce réseau, invisible à l’œil nu, transmet des signaux électriques par analogie à un système nerveux, permettant aux champignons de réagir à leur environnement, voire de communiquer entre eux.

Dans son expérience, Adamatzky a utilisé de minuscules électrodes pour enregistrer les motifs de ces décharges électriques chez quatre espèces de champignons. Ces signaux furent classés en “mots” – révélant une “vocabulaire” de cinquante mots, dont la longueur se rapproche singulièrement de celle des mots humains, organisés en “phrases”, selon un algorithme d’analyse. Parmi les espèces étudiées, le champignon “split gill” affichait des “phrases” particulièrement complexes.

Cependant, la signification concrète de ces échanges demeure mystérieuse : il pourrait s’agir, selon certains experts, de discussions sur la gestion des ressources ou d’adaptations à des changements environnementaux. Adamatzky lui-même souligne que le hasard ou la simple activité électrique de croissance des hyphes pourraient être à l’origine des détections enregistrées. Il rappelle que, si fascinante soit cette découverte, la compréhension réelle du “langage” des champignons n’en est encore qu’à ses débuts.

Ce phénomène de “communication” n’est pas exclusif aux champignons. D’autres études montrent que certaines plantes utilisent l’ARN pour partager de l’information ou que des semis de maïs échangent des signaux racinaires. Néanmoins, les scientifiques insistent : il faudra beaucoup plus de preuves pour pouvoir parler à proprement parler de langage chez les plantes ou champignons.

Adamatzky propose de poursuivre les recherches selon trois axes principaux : étendre l’étude à d’autres espèces de champignons, approfondir l’analyse des “mots” identifiés et chercher à comprendre la grammaticalité potentielle de ce corpus. Il reconnaît qu’on est encore loin de pouvoir envisager la création d’applications de traduction pour champignons, mais il s’émerveille du potentiel offert par les futures percées technologiques et scientifiques.

Ainsi, la prochaine fois que vous croiserez un champignon lors d’une promenade, laissez vagabonder votre imagination sur la possible conversation qu’il pourrait tenir, fort de son vocabulaire énigmatique de cinquante mots.



Auteur: Internet

Info: source : https://altalang.com/beyond-words/mushrooms-communicate/ - Stephanie Brown - 2023

[ quorum sensing ] [ idiome végétal ] [ holobionte ]

 

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