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sénescence

Lentement la vieillesse éteint tout, elle a plus de mal avec les émotions. Quand les mots ne sont plus là, il y a encore les larmes.

Auteur: Frégni René

Info: La fiancée des corbeaux

[ émoi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sonorité

Car une voix, ce n'est pas que le souffle, les paroles, ni même les silences. Une voix, c'est le monde entier repeint par la personne.


Auteur: Bobin Christian

Info: Pierre,

[ singularité ] [ verbalisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cause-effet

Délayer l'encre, c'est le signe d'une grande tristesse : les larmes tombées sur la pierre à encre en ont éclairci la couleur.

Auteur: Ogawa Ito

Info: La papeterie Tsubaki

[ dilution ]

 

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exécration

Je déteste les fleurs artificielles. Une rose en plastique ou en synthétique, c'est comme une lampe de chevet qui voudrait imiter le soleil.

Auteur: Perrin Valérie

Info: Changer l'eau des fleurs

[ copie ] [ factice ] [ substitut ]

 

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enfance

Ma vie de gamin me fournissait chaque jour des tristesses et des craintes que j’entretenais dans ma solitude.

Auteur: Grimbert Philippe

Info: Un secret

[ gamberge ] [ isolement ]

 

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deuil

La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière abandonné, où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. Toute douleur prolongée insulte à leur oubli.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: Mémoires d'Hadrien - Sæculum aureum - p.229

[ équilibre ]

 

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couchant

Chaque fois que je négociais un virage entre deux collines, à plus de 140 km/h, je sentais la toute-puissance du vieux moteur vibrer doucement dans mes mains à travers la colonne de direction. Les champs de coton, de pastèques et de tomates défilaient. Le soleil vespéral, fragmenté en faisceaux par la poussière, créait sur les sommets des jeux d'ombre et de lumière vert pâle. Le relief se fit alors moins marqué, des violets et des jaunes apocalyptiques incendièrent le crépuscule, et je sentis le vent m'accompagner vers l'est sur ce fin ruban de bitume qui s'étendait à l'infini, à travers un paysage désertique, en direction de l'obscurité où plongeait l'horizon.


Auteur: Burke James Lee

Info: Déposer glaive et bouclier

[ conduite ] [ automobile ] [ décor ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

addiction

Enfin, pendant un été où il n'avait pu se baigner, ni demeurer longtemps au grand air, il avait vu en pleine lumière les caractères véritables de la vie des drogués : elle est rangée, casanière, pantouflarde. Une petite existence de rentiers qui, les rideaux tirés, fuient aventures et difficultés. Un train-train de vieilles filles, unies dans une commune dévotion, chastes, aigres, papoteuses, et qui se détournent avec scandale quand on dit du mal de leur religion.

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info: Le feu follet, éditions Gallimard, 2015, page 47

[ monotonie ] [ pauvreté ] [ attachement ] [ came ] [ sacralisée ] [ médiocrité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

addiction

Et, ayant atteint le point abstrait et illusoire de la désintoxication, c’est-à-dire n’absorbant plus du tout de drogue, il avait achevé de prendre conscience de ce que c’était que l’intoxication. Tandis qu’il semblait physiquement séparé de la drogue, tous les effets en demeuraient dans son être. La drogue avait changé la couleur de sa vie, et alors qu’elle semblait partie, cette couleur persistait. Tout ce que la drogue lui laissait de vie maintenant était imprégné de drogue et le ramenait à la drogue. Il ne pouvait faire un geste, prononcer une parole, aller dans un endroit, rencontrer quelqu’un sans qu’une association d’idées le ramenât à la drogue. Tous ses gestes revenaient à celui de se piquer (car il prenait de l’héroïne en solution) ; le son de sa voix même ne pouvait plus faire vibrer en lui que sa fatalité. Il avait été touché par la mort, la drogue c’était la mort, il ne pouvait pas de la mort revenir à la vie. Il ne pouvait que s’enfoncer dans la mort, donc reprendre de la drogue. Tel est le sophisme que la drogue inspire pour justifier la rechute : je suis perdu, donc je puis me redroguer.

Enfin, il souffrait physiquement. Cette souffrance était grande‫ ; ‬mais, même si elle eût été moindre, elle eût encore été terrible pour un être dont toutes les lâchetés devant la rudesse de la vie s’étaient conjurées depuis longtemps pour le maintenir dans cette dérobade complète du paradis artificiel. Il n’y avait en lui aucune ressource qui puisse le défendre contre la douleur. Habitué à se livrer à la sensation du moment, incapable de se former de la vie une conception d’ensemble, où se compensassent le bien et le mal, le plaisir et la douleur, il n’avait pas résisté longtemps à l’affolement moral que lui valait la douleur physique. Et il s’était redrogué.

Mais alors, les étapes de la drogue, par où il repassait, lui étaient apparues, cette fois, sous un jour nouveau, terne. Chaque degré de sa chute, il voyait quel piège médiocre ç’‬avait été. Ce n’était plus le délice d’un mensonge qu’on devine, mais qu’on laisse se cacher sous le masque séduisant de la nouveauté : maintenant, un démon surchargé de travail bâclait un client de plus et répétait avec négligence une vieille ruse imbécile : "Si tu en prends un peu aujourd’hui, tu en prendras moins demain."

Lui qui s’était plaint de la monotonie des jours, il la retrouvait dans le raccourci même qui lui avait semblé s’offrir à travers ces jours.

Il avait dû reconnaître aussi de façon définitive les limites étroites dans lesquelles opère la drogue. Il s’agissait uniquement d’une tonalité physique plus ou moins haute, plus ou moins basse, comme ce que produisent la nourriture, la santé. "Je suis plein" ou "je ne suis pas plein". C’était à cette alternative toute digestive que se réduisaient ses sensations. Dans sa conscience ne roulaient que les idées les plus banales, tout inspirées de la vie quotidienne, enveloppées d’une fausse légèreté. Il n’avait plus cette vivacité d’humour, qui, bien avant la drogue, lui était venue avec ses premières amertumes, encore moins cette floraison de rêveries prometteuses qui, à seize ans, lui avait fait une courte saison de jeunesse. 

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info: Le feu follet, éditions Gallimard, 2015, pages 45 à 47

[ obsession ] [ mécanisme ] [ amoindrissement ] [ anesthésiant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

médecin-patient

Au vrai, ce qui, sous prétexte de bonté, incitait le docteur à glisser des conseils à Alain, c’était la peur. Il évitait avec soin de se charger de véritables mélancolies et s’en tenait à des fatigues paisibles et cossues ; ‬aussi il n’avait accepté la charge d’un toxicomane comme Alain, qu’à cause de la recommandation éblouissante d’une dame fort riche.

D’ailleurs, Alain lui-même en avait aussitôt imposé au collectionneur qui avait vu en lui un dandy spleenétique de la parenté de messieurs Chateaubriand et de Constant, en même temps qu’un exemplaire à voir enfin de près de cette mystérieuse jeunesse contemporaine. Alain ne lui en faisait pas moins peur pour cela, bien au contraire‫ ; ‬il tremblait qu’Alain lui portât soudain il ne savait quel coup. Il roulait sans cesse autour de lui ses gros yeux fascinés. Il sentait dans ce garçon, pour le moment poli et gentil, toutes les forces dangereuses qui rôdent à travers la vie et la société, et dont il se tenait à distance dans cet asile fait d’abord pour lui-même — où, par malheur, il s’était enfermé avec les frénésies de sa femme. Alain était presque toujours affable avec lui ; le docteur lui en savait gré ; mais il n’en était pas rassuré et craignait toujours de voir apparaître un éclair de gouaillerie et de cruauté sous ces paupières volontairement appesanties. Il avait le vague sentiment qu’Alain aurait pu lui dire quelque chose qui l’aurait humilié pour longtemps. 

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info: Le feu follet, éditions Gallimard, 2015, pages 41-42

[ rapports de forces ] [ crainte ] [ méfiance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson