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Bible

Le monde occidental […] n’a comme langue que l’hébreu dans lequel est formulé ce qu’il doit bien reconnaître comme sa tradition, le latin ou le grec ne servant qu’à la liturgie ou au rituel. C’est-à-dire que l’Eglise et les chrétiens n’ont de sacré qu’en traduction, n’entendent la révélation de la violence et du sacrifice qu’à travers cette opération qu’on nomme version. Leur religion ne s’épanouit pas dans leur "langue maternelle". Le christianisme, c’est la fatalité de la métalangue. Qu’une des origines de l’antisémitisme chrétien vienne de là, de cette impossibilité à parler la langue-père, cet hébreu qui semble porter le grouillement des victimes passées ou à venir dans ses voyelles absentes ou transformées en filigrane, semble assez clair. L’Ancien Testament n’existe pour les chrétiens qu’en grec ou latin, Septante ou Vulgate. Quant au Nouveau Testament, il n’est, on le sait, jamais passé par l’hébreu. Ce qui, au passage, en montre la force singulière, d’être, malgré la privation de ses racines sacrées, le texte qui continue à révéler à travers les siècles la réalité des origines meurtrières de la civilisation.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre

[ langue sacrée ] [ langue liturgique ] [ écart ] [ étrangère ] [ incompréhensible ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nanomatériaux

Le graphène 

Le graphène, ce matériau fait de carbone comme le diamant, a comme lui une robustesse exceptionnelle. Cela est dû au fait que les atomes de carbone sont très rapprochés,  ce qui augmente sensiblement la cohésion inter-atomique. Le graphène est exceptionnellement résistant à la traction mais aussi très flexible.

Le graphène est difficile à produire massivement en Europe et aux USA.

La Chine qui en a compris l’importance a lancé la production de machines performantes ?  Et comme pour le fil de soie, les Chinois se font discrets pour cet hyper fil de soie aux propriétés exceptionnelles. La fabrication du fil à soie fut gardée secrète durant des siècles.

Toutes les technologies seront bouleversées, car ce matériau est 200 fois plus résistant à la traction que le fer et 108 fois plus conducteur électriquement et thermiquement que le cuivre (à masse égale)

Demain la Chine sera donc capable de produire tous les véhicules électriques du monde,  y compris les avions à décollage vertical. Un monde sans énergies fossiles (pétrole et uranium) sera enfin possible.

L’Occident deviendrait-il alors le témoin impuissant d’une révolution Chinoise du graphène ?

À moins que l’Occident ne se lance, tambour battant, dans un projet de type Manhattan : exfolier quantitativement et qualitativement de large film de graphène.

Le graphène existe cependant déjà sous différentes formes : nanotubes de carbone (diamètre 12 nm  longueur 2 µm), nano sphères de carbone  (20 nm),  chips de graphène (20µm),  structure de graphène (60 µm). Il est cependant difficile d’obtenir en Occident du film de graphène multicouches de plus de 10 mm de large, donc des fils.

Ceux qui mettront au point des machines à exfolier du graphène de grande largeur, ouvriront les portes du monde d’après. Ce qui réduira drastiquement la consommation des énergies fossiles, y compris l’uranium et l’hyper poison de plutonium, ainsi que le cuivre et les terres rares (en voie de raréfaction). Tous les moyens de locomotion et les moyens de produire de l’énergie électrique sans combustion seront profondément modifiés et l’hydrogène prendra de l’ampleur autant par son efficacité de production, que vecteur de stockage et de transducteurs efficaces d’énergie électrique et thermique.

Le monde d’après sera CHO   C = Carbone du graphène, H = Hydrogène Carburant, O = Oxygène Comburant

Plus de rejet de CO2 , rien que de l’eau ! Des machines jusqu’à 20 fois plus légères et 10 fois plus efficace, le danger dû aux pénuries de pétrole  MadMax, des dispersions de nanoparticules de plutonium MadMox, de dystopies redoutées : climatiques sanitaires polluantes, reporté sine die.

 

Auteur: Nast Xavier

Info: Sur le blog de P. Jorion, 2 février 2021

[ innovation disruptive ] [  rivalité technologique ] [ décarbonation ] [ futur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sécularisation

Notre éducation, qu’on le veuille ou non, a pris ses plus sûres racines dans le repoussement de cette communauté [catholique], considérée comme le modèle de tout despotisme, et dans la terreur qu’elle puisse revenir, si faible que soit ce "danger". Le despotisme est déjà repassé dix fois, vingt fois, sous d’autres masques, par d’autres portes, pendant que nous redoutions candidement sa résurrection là où était son tombeau.

L’écrivain occidental moderne, en général, consume ses belles années à conjurer une histoire d’Eglise qu’il dit avoir oubliée, mais à laquelle, pour ne plus l’affronter en détail, il adhère catastrophiquement en bloc. Quand les temples sont vides, c’est la société tout entière qui devient pour elle-même son propre temple. Quand la tombe tourbillonnante des saints des anciens paradis imaginaires n’est plus que le spectacle de fresques craquelées, c’est la masse des hommes qui, à sa place, vient profiler son abîme grouillant d’émeute sacrée. Passage du latent-sacré-ésotérique au manifeste-social-exotérique. Prières, prélats, génuflexions, conclaves, conciles, cathédrales, hosties, curés, apôtres, congrégations, encycliques, toute cette affaire n’a pas, elle non plus, échappé à la mondialisation ni à l’entropie, ni à l aloi de la remontée collective du refoulé : plus c’est partout, et moins c’est vu.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre

[ ennemi déjà mort ] [ temps de retard ] [ aveuglement ] [ résurgence symptomatique ] [ occulto-socialisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain

Quand j’écris, phénomène qui à chaque fois se reproduit : l’interminable horreur des après-midis mortes se resserre. J’ai commencé à écrire par horreur de la durée, des journées, c’est pour cela aussi que j’ai tant de mal à écrire après la nuit tombée, quand tout va si vite, enfin, quand les phénomènes se précisent et se compriment, quand tout est net, confirmé, sans appel, comme dans l’écriture, sans écriture.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 6 mai 1979

[ angoisse ] [ moteur ] [ origine ] [ temps ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivains comparés

Les contemporains de Hello s’appellent Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud. A la mort de Bloy, Proust avait déjà publié Swann, et Joyce finissait Ulysse… De temps en temps, il m’arrive de penser que Bloy ou Hello, à leur manière, avaient compris quelque chose que voyaient moins bien leurs contemporains, dans la mouvance des avant-gardes. Si l’effort permanent de la littérature consiste à passer par-delà ce qui peut être dit, à traverser le silence, à faire cette transgression fondamentale, alors il m’arrive de considérer Bloy, Hello ou quelques autres comme plus audacieux, plus iconoclastes, plus subversifs, moins refoulés, moins névrosés que les plus sublimes de leurs contemporains rationalistes et athées – trop conjugalement unis au ricanement.

Peut-être la faiblesse des avant-gardes est-elle d’avoir lié leurs volontés de transgression à la lutte contre l’obscurantisme et pour les Lumières, c’est-à-dire d’avoir fini par se trouver prisonnières du militantisme et du progrès. Ce serait vérifiable, sans doute, dans l’histoire du surréalisme, et cela en révélerait quelques faiblesses. Par ailleurs, lorsqu’en 1928, Artaud, à la fin de la représentation de Partage du midi, traitait Claudel d’ "infâme traître" et que Paulhan lui écrivait : "Artaud, est-ce vous qui tout d’un coup abandonnez votre pensée à ces facilités, à ces absences d’âme, à ces trucs : l’anticléricalisme, la révolution politique ?", qui était en fin de compte le plus lucidement pessimiste ? Lequel des deux, Artaud, Paulhan ? Qui avait raison ? Et pourquoi la transgression réelle, la révolte véritable contre l’ordre du monde passent-elles finalement mieux (parfois) dans une écriture qui s’adosse à l’attente de la fin du monde et se nourrit de la pensée de la résurrection ? Avant de refermer la porte sur le refus d’écoute de toute parole religieuse ou mystique, il faudrait peut-être sérieusement réfléchir à cette question.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 31 décembre 1978

[ tiers exclu ] [ déchet idéologique ] [ révolutionnaires conformistes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égoïsme

L'enfer, ce n'est pas les autres, c'est l'obligation de vivre avec eux. Le mieux consiste donc à construire un donjon solitaire avec le ciment de son rêve suffisamment solide pour que le ressac du monde extérieur s'y fracasse. 

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Petit traité sur l'immensité du monde

[ tranquillité ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sécularisation

Dieu n’est pas la dernière chance des dernières années de notre fin de siècle. Son "retour" n’existe que dans l’imagination intéressée des imbéciles et des canailles. Quant à ceux qui croient qu’ils vont illuminer notre crépuscule avec leurs expériences contemplatives, on leur souhaite bien du plaisir : parler de l’hypothèse-Dieu dans le silence stupéfait, hagard, de l’époque, permet surtout de mesurer la fabuleuse et sans doute définitive victoire du rationalisme. Qui peut encore espérer entendre un jour l’écho d’un monde en excès sur celui-ci, quand la réfutation du discours "religieux" est devenue comme notre seconde soupe originelle. La cause est donc entendue.

Ce qui entraîne aussi qu’il n’y a plus aucune parole pour dire l’horreur de l’indicible, pour crier le silence et l’impossible. Il n’y a plus rien pour dire, au-delà de ce qui peut être dit. D’où la solitude, plus atroce que jamais, de chacun de tous face à sa nuit. La langue qui disait le cauchemar, la folie, a cédé sous les assauts de la raison, mais le cauchemar est toujours là, régnant dans les dehors du monde que ne peut visiter aucun discours rationalisant. Le cauchemar a donc gagné, en retrouvant son territoire nettoyé de la parole qui le combattait. Rien d’étonnant à ce que la littérature soit en chute libre. Elle aussi, naguère, affrontait l’horreur sans nom. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 31 décembre 1978

[ triomphe ] [ conséquences ] [ perte symbolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

un-multiple

La réponse de l’Un vaut pour la philosophie, elle est la philosophie même, elle ne vaut que pour la philosophie, elle lui est nécessaire (perspective de l’Un-bon-beau). Mais je crois qu’elle ne peut valoir pour la littérature. En s’y soumettant, les écrivains manquent la relation du monde tel qu’il saigne (quand il saigne, il n’est jamais Un, et quand ne saigne-t-il pas ?). Or, il faut relater le monde. Ce qui peut être une pensée absurde pour la philosophie devient obligation d’évaluation pour la littérature. Là réside la différence irréductible. Quand la littérature se soumet à l’Un, elle s’effondre ou glisse sous la philosophie. Là ne peut que s’arrêter pour moi l’adhésion à toute philosophie, c’est-à-dire à toute Réforme. La Réforme, c’est l’Un. La littérature est toujours Contre-Réforme.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 30 novembre 1978

[ chaos ] [ division ] [ différence ] [ conflit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

- Je les ai vus, murmura Amédée au bout d'un moment. C'etait une grande détresse que la leur, Jacob.

- Que signifie grand, que signifie petit, Monsieur le Comte ? Il ne faut pas s'examiner avec un verre grossissant, Monsieur le Comte, il faut s' examiner avec une lunette comme en ont les soldats, en la tenant à l'envers, de manière à se voir aussi petit que si l'on était là-bas, derrière le marais, et tel que le Dieu de justice nous voit, aussi petit que ça, Monsieur le Comte.

Et il ramassa par terre un brin d'herbe sèche, l'émietta entre ses ongles, en posa le fragment le plus petit sur sa main et souffla dessus comme sur un grain de poussière.

- Monsieur le Comte ne doit pas tant penser à lui, dit Jacob en se levant. Ni croire qu'il doit porter le poids des morts sur ses épaules; le Dieu de justice est là pour porter le poids des morts, et il n'a pas invité M. le Comte, ni moi, à l'aider.

Il soulève sa calotte et s' incline.

- Monsieur le Comte m'excusera, dit-il poliment, de lui parler comme à un égal.

 

Auteur: Wiechert Ernst

Info: Missa sine nomine, 1950

[ hiérarchiques ] [ souffrance ] [ équité ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transitoires

La plupart d'entre nous, disait Jacob Jéromine à son fils, restent comme les branches tombées que la tempête et la neige ont arrachées des arbres. Ils gisent où ils ont été abattus et redeviennent de la terre. Les pauvres n'ont pas d'ailes. Et certains sont semblables à la fumée qui s'élève de la meule. Les hommes les suivent des yeux, mais le vent les dissipe. Mais quelques-uns sont comme le bois qui est là-bas, ardent sous la couche de terre. Ils se transforment en charbon et remuent le monde.

C'était une chose admirable que de prêter l'oreille aux propos du père. On ne comprenait pas toujours ce qu'il disait. Cela glissait devant vous comme fait l'eau du ruisseau, flot sombre sur le fond noir, et cela s'écoulait, offrant tour à tour l'ombre et la lumière, l'espace et le repos. (...)

Il n'y avait plus que le grand-père pour parler comme cela, mais chez celui-ci on ne savait s'il ne parlait pas en rêve, car ses yeux étaient souvent fermés, et ses paroles tombaient aussi lentement que les gouttes de brouillard tombent de l'érable en automne.

Auteur: Wiechert Ernst

Info: Les Enfants Jéromine, tome 1 - 1945

[ passagers ] [ fugaces ] [ êtres volatils ]

 

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Ajouté à la BD par miguel