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sincérité

– Aussi longtemps qu’on parle avec son cœur, comme le baron Amédée, répliqua Wittkopp, on n’a pas besoin d’avoir peur. Mais quand on parle avec son temps, c’est différent. Car on n’est plus soi-même. Et on est dépassé à chaque instant par ceux qui courent plus vite.

Auteur: Wiechert Ernst

Info: Missa sine nomine

[ intemporelle ] [ atemporelle ] [ discours dominant ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

musique

Travailler avec Monk m'a rapproché d'un architecte musical de premier ordre. J'ai appris de lui de toutes les manières de jouer. J'ai eu le sentiment d'apprendre de lui à tous les niveaux : sensoriel, théorique et technique. Je lui parlais de problèmes musicaux, et lui s'asseyait au piano et me montrait les solutions simplement en les jouant. Je pouvais le regarder jouer et découvrir ce que je voulais savoir. J'ai aussi pu découvrir beaucoup de choses que j'ignorais. 

 

Auteur: Coltrane John

Info: A propos de leur collaboration en 1957, tous les soirs pour une résidence de six mois au Five Spot Café de New York.

[ jazz ] [ éloge ] [ dialogue ] [ mentor ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guides

Il faut qu'il y ait des professeurs, mais il faut aussi qu'il y ait des bergers. En vérité, ce serait triste de vivre sur une terre qui n'aurait plus besoin de bergers.

Auteur: Wiechert Ernst

Info: Roman d'un berger

[ référents ] [ spiritualité ] [ rationalisme ] [ éducation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nocturne

Le mince rais de lumière que la lune, sur son déclin, jetait par la petite fenêtre devint plus long et plus pâle. Il parcourut lentement le sol en terre battue puis atteignit le pied de la couche improvisée auprès de l'âtre. Là, il s'évanouit. Les deux frères restèrent les yeux tournés dans cette direction, même lorsqu'il n'y eut plus rien à voir, que la nuit de cette pièce plongée dans les ténèbres. Le silence était aussi grand que devant un mort gisant.

Erasme fut le premier à n'y plus tenir.

- Tu ne dors pas, frère ? demanda-t-il.

- Non, répondit Amédée, tout bas.

Leurs deux voix avaient, elles aussi, quelque chose d'irréel, dans l'obscurité de cette pièce, où aucun cœur ne semblait battre. Elles paraissaient sortir des profondeurs de cette terre, qui étalait son silence autour de la maison. C'étaient des voix comme on en entend la nuit, au-dessus des marais, des voix d'enlisés. Le voyageur attardé s'arrête alors pour prêter l'oreille, frissonnant sous la traînée de brouillard qui caresse le front.

Auteur: Wiechert Ernst

Info: Missa sine nomine, p 35, édition Calmann Lévy, septembre 1991

[ ombre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Tu préfères avoir une jambe en mousse ou trente canards qui te suivent partout en faisant coin-coin ?

Auteur: Internet

Info:

[ débile ] [ humour ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

L'Homme déboula sur la Terre,

Zigouilla les bêtes,

Fissionna l'atome,

Traficota le gène,

Modifia les organismes,

Acidifia les sols,

Plastifia les mers

Et barbouilla l'atmosphère.

Tout cela en si peu de temps : quel talent !

Puis il nomma "nuisibles" ceux

qui ne participaient pas à l'entreprise.

Auteur: Tesson Sylvain

Info:

[ animal particulier ] [ esprit scientifique ] [ homme-animal ] [ parasite ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

contemplation

Elle abordait le monde en peintre, c'est-à-dire avec les yeux, et non avec des concepts et des jugements. Et comme le monde est d'abord exposé sans défense aux regards humains, elle s'aventurait sans aucune gêne sur le domaine. Mais pas plus qu'on ne saurait dire d'une abeille qu'elle pénètre sans gêne dans un jardin étranger, on ne pouvait pas non plus reprocher à mademoiselle Tamara sa liberté. Comme l'abeille, elle s'efforçait avec sérieux de récolter le miel du monde, bien que le résultat soit dans sa tête tout autre que dans celle de la plupart des gens.

Auteur: Wiechert Ernst

Info: Roman d'un berger

[ picturale ] [ singulière ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inconscient

[…] l’amour n’est pas un dieu, mais un démon, c’est à savoir celui qui envoie au mortel le message que les dieux ont à lui donner […].

Auteur: Lacan Jacques

Info: 8 février 1960

[ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réciprocité

Puisque ALCIBIADE sait déjà que de SOCRATE il a le désir, que ne présume-t-il mieux et plus aisément de sa complaisance ? Que veut dire ce fait qu’en quelque sorte, sur ce que lui, ALCIBIADE, sait déjà, à savoir que pour SOCRATE il est un aimé, un ἐρώμενος [erômenos], qu’a-t-il besoin sur ce sujet de se faire donner par SOCRATE le signe d’un désir ? Puisque ce désir est en quelque sorte reconnu - SOCRATE n’en a jamais fait mystère dans les moments passés - reconnu et de ce fait connu, et donc, pourrait-on penser, déjà avoué, que veulent dire ces manœuvres de séduction développées avec un détail, un art et en même temps une impudence, un défi aux auditeurs ? 

[…] si SOCRATE s’est montré depuis toujours l’ἐραστής [erastès] d’ALCIBIADE, sans doute nous paraîtra-t-il - dans une perspective post-socratique nous dirions : dans un autre registre – que c’est un grand mérite que ce qu’il montre, et que le traducteur du Banquet pointe en marge, sous le terme de "sa tempérance". 

Mais cette tempérance n’est pas non plus dans le contexte quelque chose qui soit indiqué comme nécessaire. Que SOCRATE montre là sa vertu, peut-être ! Mais quel rapport avec le sujet dont il s’agit, s’il est vrai que ce qu’on nous montre à ce niveau c’est quelque chose concernant le mystère d’amour. En d’autres termes, vous voyez de quoi j’essaie de faire le tour : de cette situation, de ce jeu, de ce qui se développe devant nous dans l’actualité du Banquet, pour en saisir à proprement parler la structure. Disons tout de suite que tout dans la conduite de SOCRATE indique que le fait que SOCRATE en somme se refuse à entrer lui-même dans le jeu de l’amour est étroitement lié à ceci, qui est posé à l’origine comme le terme de départ : c’est que lui sait. C’est même, dit-il, "la seule chose qu’il sache" : il sait ce dont il s’agit dans les choses de l’amour. Et nous dirons que : c’est parce que SOCRATE sait, qu’il n’aime pas. 

[…] ce que SOCRATE refuse de montrer à ALCIBIADE c’est quelque chose qui prend un autre sens, qui serait proprement la métaphore de l’amour en tant que SOCRATE s’admettrait comme aimé et je dirai plus, s’admettrait comme aimé inconsciemment.

C’est justement parce que SOCRATE sait, qu’il se refuse à avoir été - à quelque titre, justifié ou justifiable, que ce soit - ἐρώμενος [erômenos], le désirable, ce qui est digne d’être aimé. Ce qui fait qu’il n’aime pas, que la métaphore de l’amour ne peut pas se produire, c’est que la substitution de l’ἐραστής [erastès : aimant] à l’ἐρώμενος [erômenos : aimé], le fait qu’il se manifeste comme ἐραστής [erastès] à la place où il y avait l’ἐρώμενος [erômenos : aimé], est ce à quoi il ne peut que se refuser. Parce que pour lui, il n’y a rien en lui qui soit aimable, parce que son essence est cet οὐδὲν [ouden], ce vide, ce creux, pour employer un terme qui a été utilisé ultérieurement dans la méditation néo-platonicienne et augustinienne, cette κένωσις [kénosis] qui représente la position centrale de SOCRATE.

[…] Vous saisissez donc bien, je pense, ce qu’ici j’entends dire : c’est que la structure constituée par la substitution, la métaphore réalisée constituant ce que j’ai appelé le miracle de l’apparition de l’ἐραστής [erastès: aimant] à la place même où était l’ἐρώμενος [erômenos : aimé], c’est ici ce dont le défaut, fait que SOCRATE ne peut que se refuser à en donner, si l’on peut dire, le simulacre. C’est-à-dire qu’il se pose devant ALCIBIADE comme ne pouvant alors lui montrer les signes de son désir pour autant qu’il récuse d’avoir été lui-même, d’aucune façon, un objet digne du désir d’ALCIBIADE, ni non plus du désir de personne.

Aussi bien observez que le message socratique, s’il comporte quelque chose qui a référence à l’amour, n’est certainement pas en lui-même fondamentalement quelque chose qui parte, si l’on peut dire, d’un centre d’amour. SOCRATE nous est représenté comme un ἐραστής [erastès : aimant], comme un désirant, mais rien n’est plus éloigné de l’image de SOCRATE que le rayonnement d’amour qui part, par exemple, du message christique. Ni effusion, ni don, ni mystique, ni extase, ni simplement commandement n’en découlent. Rien n’est plus éloigné du message de SOCRATE que "tu aimeras ton prochain comme toi-même", formule qui est remarquablement absente dans la dimension de ce que dit SOCRATE. Et c’est bien ce qui a frappé depuis toujours les exégètes, qui en fin de compte dans leurs objections à l’ascèse proprement de l’ἔρως [erôs], disent que ce qui est commandé c’est : "tu aimeras avant tout dans ton âme ce qui t’est le plus essentiel". 

Bien sûr il n’y a là qu’une apparence. Je veux dire que le message socratique tel qu’il nous est transmis par PLATON ne fait pas là une erreur puisque la structure, vous allez le voir, est conservée. Et c’est même parce qu’elle est conservée qu’elle nous permet aussi d’entrevoir de façon plus juste le mystère caché sous le commandement chrétien. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 8 février 1960

[ leurre ] [ impossible ] [ demande ] [ réponse ] [ agalma ] [ non-savoir ] [ manque ] [ inscientia ] [ philosophie antique ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

envoûtement

En route, ce que nous voyons, c’est cette comparaison qui, au moment où elle est instaurée, est poussée à ce moment-là fort loin, où il [Socrate] est comparé avec le satyre MARSYAS, et malgré sa protestation : "Eh, assurément il n’est pas flûtiste !", ALCIBIADE revient, appuie et compare ici SOCRATE à un "satyre", pas simplement de la forme d’une boîte, d’un objet plus ou moins dérisoire, mais au satyre MARSYAS nommément, en tant que quand il entre en action, chacun sait par la légende que le charme de son chant se dégage. Le charme est tel qu’il a encouru la jalousie d’APOLLON, ce MARSYAS. APOLLON le fait écorcher pour avoir osé rivaliser avec la musique suprême, la musique divine. 

La seule différence, dit-il, entre SOCRATE et lui, c’est qu’en effet SOCRATE n’est pas flûtiste : ce n’est pas par la musique qu’il opère et pourtant le résultat est exactement du même ordre. Et ici il convient de nous référer à ce que PLATON explique dans le Phèdre concernant les états, si l’on peut dire, "supérieurs" de l’inspiration tels qu’ils sont produits au-delà du franchissement de la beauté. Parmi les diverses formes de ce franchissement - que je ne reprends pas ici - il y a celles par lesquelles se révèlent les hommes qui sont δεομένους [deomenous] qui ont reçu des dieux des initiations. Pour ceux-là, le cheminement, la voie, consiste en moyens parmi lesquels celui de l’ivresse produite par une certaine musique, produisant chez eux cet état qu’on appelle de "possession". 

Ce n’est ni plus ni moins à cet état qu’ALCIBIADE se réfère quand il dit que c’est ce que SOCRATE produit, lui, par des paroles, par des paroles qui sont, elles, sans accompagnement, sans instruments : il produit exactement le même effet par ses paroles. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 8 février 1960 - l'extrait fait ici référence au Banquet de Platon

[ enchanteur ] [ fascination ] [ agalma ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson