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émoi

Mes larmes se sont mises à couler toutes seules, comme si sa gentillesse était la flamme d'une chandelle qui faisait fondre la cire.

Auteur: Cressan Séverine

Info: Nourrices, p. 99 - Éd. Dalva

[ émotion ] [ empathie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

aiguisage

Lorsque sa lame s'émoussa, il l'aiguisa sur la pierre, une expérience qui l'emplissait toujours d'admiration - la surface qui avait émoussé la lame pouvait également servir à la remettre en état.

Auteur: Offutt Chris

Info: Nuits appalaches

[ réaffutage ] [ dureté minérale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homosexuels

L’une des rives de la Seine, la droite, à partir des Tuileries et du Louvre, envahie par les pédés. Sodome-sur-Seine, ça y est ! En bordure de la rive de pierre, des bateaux-mouches et des détritus chevelures vertes, fausses algues toxiques. Le long des remous empoisonnés. Au faux soleil de la ville. Strings, certains nus complètement, peu de caresses (mais pas plus qu’entre hétéros sur les plages). Walkman. Deux ou trois femmes perdues là-dedans. Quelques transsexuels aussi, volumineux, femmes doubles, énormes seins droits, hanches parfaites. Tout le groupe de pression majeur étalé là à poil au soleil, je ne devais pas manquer le spectacle. Tout mon lobby vautré, tous les personnages en rangée impressionnante. Le grand malaise pédé. La première vraie civilisation (à sexe gratuit)… Mensonge nu, moins mensonger dans son fond que tant de sexualités conjugales. Pas de rapport sexuel. Donc bonheur. Ce que tant de civilisations réprimaient si sévèrement en eux, c’était ça, peut-être la révélation du non-rapport. La preuve qu’il était possible de vivre dans le non-rapport démontré. Leur arrogance néo-grecque également… Athènes-sur-Seine. La ficelle du string va de toute évidence bien mieux à eux qu’aux femmes. Leurs fesses grasses bronzées. Quelques vieux pédés à poils blancs, des coups sur tout le corps (masos ? brûlures ? ecchymoses ?). Ecole des muses. Un arabe vendant sur les pavés des slips fluos. Un cortège de visiteurs voyeurs hétéros circule enter eux, interdit. On rêve aux injures d’autrefois, style majorité silencieuse. Plus rien à présent. Même les rires s’étranglent. Torpeur religieuse. Incroyable respect de la part des autres vis-à-vis d’eux. Convulsion sacrée de la peur.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 17 juin 1984

[ gays ] [ exhibition ] [ culte ] [ observation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

néo-puritanisme

C’est facile désormais d’avoir du culot. Il suffit d’exprimer ce qu’on pense. Le refoulement, les fétiches, les tabous, le sacré, sont si nombreux et si massifs, si universellement investis, que n’importe quel doute désinvolte sur eux prend l’allure d’une audace héroïque ou d’un blasphème. Ainsi se démontre par moi la religion des temps modernes – et comment elle est choquable…

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 11 juin 1984

[ idéologie intouchable ] [ politiquement correct ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

jugement esthétique

Il faudrait faire de la critique d’art uniquement sous cet angle égoïste. Ce qui fait bander ou pas bander. Jugement arbitraire. Peinture en détails d’une jouissance. Tri immédiat. Portrait d’une sexualité. Ecoles ? Siècles ? Styles ? Vouff ! Erection ou pas érection ! Toute la question !

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 10 juin 1984

[ proposition ] [ bandant ] [ excitant ] [ pulsionnel ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

analyste-analysant

Bien sûr le piège c’est qu’en interprétant vous donnez au sujet quelque chose dont [il peut] se nourrir : la parole, voire le livre qui est par derrière, et que la parole reste tout de même le lieu du désir, même si vous la donnez de telle sorte que ce lieu ne soit pas reconnaissable, je veux dire s’il reste - ce lieu - pour le désir du sujet, inhabitable. Répondre à la demande de nourriture, à la demande frustrée, en un signifiant nourrissant est quelque chose qui laisse élidé ceci, qu’au-delà de toute nourriture de la parole, ce dont le sujet a vraiment besoin : 

– c’est ce qu’il signifie métonymiquement, 

– c’est ce qui n’est en aucun point de cette parole.

Et donc que chaque fois que vous introduisez - sans doute y êtes-vous obligés - la métaphore, vous restez dans la même voie qui donne consistance au symptôme, sans doute un symptôme plus simplifié mais encore un symptôme, en tout cas par rapport au désir qu’il s’agirait de dégager.

Si le sujet est dans ce rapport singulier à l’objet du désir, c’est qu’il fut d’abord lui-même un objet de désir qui s’incarna. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ interprétation ] [ sens ] [ grand Autre ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

confiserie

La phénoménologie de l’enfant comme objet précieux excrémentiel est tout entière dans cette désignation, où l’enfant est identifié à l’élément douceâtre de ce qu’on appelle "la réglisse", γλυχύῤῥιζα [glukurrhiza] la douce racine, comme paraît-il c’en est l’origine grecque. Et sans doute ce n’est pas en vain que ce soit à propos de ce mot "réglisse" que nous puissions trouver un exemple vraiment - c’est le cas de le dire - des plus sucrés, de la parfaite ambiguïté des transcriptions signifiantes. 

Permettez-moi cette petite parenthèse, cette perle que j’ai trouvée à votre usage dans mon parcours. Ce n’est pas d’hier d’ailleurs, je vous ai gardé cela depuis longtemps mais puisque je le rencontre à propos de "Bout de Zan" je vais vous le donner : "réglisse" donc, on nous dit que c’est à l’origine γλυχύῤῥιζα [glukurrhiza]. Bien sûr, ce n’est pas directement du grec que ça vient, mais quand les Latins ont entendu ça, ils en ont fait liquiritia en se servant de liqueur, d’où, dans l’ancien français, ça a fait licorice, puis ricolice par métathèse. Ricolice a rencontré règle, regula est ainsi ce qui a fait rygalisse. Avouez que cette rencontre de licorice avec la règle est vraiment superbe. 

Mais ce n’est pas tout, car l’étymologie consciente à quoi tout ceci a abouti, sur laquelle se sont reposées en fin les générations dernières : c’est que "réglisse" devait s’écrire "rai de galice", parce que la "réglisse" est faite avec une racine douce qu’on ne trouve qu’en Galice, le rai de galice.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ historique ] [ évolution ] [ croisements ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

structure incorporée du langage

À aborder ce terme par la voie de ce qu’est la demande dans ce stade anal, vous avez tous, je pense, assez d’expérience pour que je n’aie pas besoin de plus illustrer ce que j’appellerai la demande de retenir l’excrément, fondant sans doute quelque chose, qui est un désir d’expulser.  

Mais ici ce n’est pas si simple car aussi bien cette expulsion est exigée aussi par le parent éducateur à une certaine heure. Là il est demandé au sujet de donner quelque chose qui satisfasse l’attente de l’éducateur, maternel en l’occasion. L’élaboration qui résulte de la complexité de cette demande mérite que nous nous y arrêtions car elle est essentielle. Observez qu’ici il ne s’agit pas plus du rapport simple d’un besoin avec la liaison à sa forme demandée, que de l’excédent sexuel. C’est autre chose, c’est d’une discipline du besoin qu’il s’agit et la sexualisation ne se produit que dans le mouvement de retour au besoin qui si je puis dire - ce besoin - le légitime comme don à la mère qui attend que l’enfant satisfasse à ses fonctions qui font sortir, apparaître quelque chose de digne de l’approbation générale.

Aussi bien ce caractère de cadeau de l’excrément est-il bien connu de l’expérience et repéré depuis l’origine de l’expérience analytique. C’est tellement dans ce registre qu’ici un objet est vécu, que l’enfant, dans l’excès de ses débordements occasionnels, l’emploie, on peut dire naturellement, comme moyen d’expression. Le cadeau excrémentiel fait partie de la thématique la plus antique de l’analyse.

Je veux à ce propos mettre en quelque sorte son terme dernier à cette extermination, à quoi je m’efforce depuis toujours, de la mythique de "l’oblativité", en vous montrant ici à quoi réellement elle se rapporte. Car à partir du moment où vous l’aurez une fois aperçu, vous ne pourrez plus reconnaître autrement ce champ de la dialectique anale qui est le champ véritable de "l’oblativité".

Il y a longtemps que sous des formes diverses j’essaie de vous introduire à ce repérage et nommément en vous ayant fait remarquer depuis toujours que le terme même "d’oblativité" est un fantasme d’obsessionnel : "Tout pour l’Autre" dit l’obsessionnel et c’est bien ce qu’il fait. Car l’obsessionnel étant dans le perpétuel vertige de la destruction de l’Autre, il n’en fait jamais assez pour que l’autre se maintienne dans l’existence. Mais ici nous en voyons la racine. Le stade anal se caractérise en ceci que le sujet satisfait un besoin uniquement pour la satisfaction d’un autre.

Ce besoin, on lui a appris à le retenir uniquement pour qu’il se fonde, s’institue, comme l’occasion de la satisfaction de l’autre qui est l’éducateur. La satisfaction du pouponnage, dont le torchage fait partie, est d’abord celle de l’autre. Et c’est proprement pour autant que quelque chose - que le sujet a - lui est demandé comme don, qu’on peut dire que l’oblativité est liée à la sphère de relations du stade anal. Remarquez-en la conséquence, c’est qu’ici la marge de la place qui reste au sujet comme tel, autrement dit le désir, vient dans cette situation à être symbolisé par ce qui est emporté dans l’opération : le désir littéralement s’en va aux chiottes.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ définition ] [ caractéristique ] [ évacuation ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

Il y a une théorie de la libido contre laquelle vous savez que je m’insurge - encore que ce soit celle qu’a promue un de nos amis, Franz ALEXANDER - la théorie de la libido, comme du surplus de l’énergie qui se manifeste dans le vivant, quand la satisfaction des besoins liés à la conservation est obtenue. C’est bien commode mais c’est faux, car la libido sexuelle n’est pas cela. La libido sexuelle est bien en effet un surplus, mais c’est ce surplus qui rend vaine toute satisfaction du besoin là où elle se place, et au besoin - c’est bien le cas de le dire - refuse cette satisfaction pour préserver la fonction du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ définition ] [ préjugé ] [ erreur ] [ réfutation ] [ insatisfaction satisfaisante ] [ reconduction ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

stade oral

Qu’est-ce qu’une "demande orale" ? C’est la demande d’être nourri qui s’adresse à qui, à quoi ? Elle s’adresse à cet Autre qui entend et qui, à ce niveau primaire de l’énonciation de la demande, peut vraiment être désigné comme ce que nous appelons "le lieu de l’Autre", l’Autre, on, l’Autron dirai-je, à faire rimer nos désignations avec des désignations familières en physique.  

Voilà à cet Autron abstrait, impersonnel, adressée par le sujet, à son insu plus ou moins, cette demande d’être nourri. 

Nous avons dit : toute demande, du fait qu’elle est parole, tend à se structurer en ceci :  

– qu’elle appelle de l’Autre une réponse sous sa forme inversée,  

– qu’elle évoque de par sa structure, sa propre forme transposée selon une certaine inversion.

À la demande d’être nourri répond - de par la structure signifiante, au lieu de l’Autre, d’une façon que l’on peut dire contemporaine logiquement à cette demande - au niveau de l’Autron, la demande de se laisser nourrir. Et nous le savons bien - dans l’expérience ce n’est pas là élaboration raffinée d’un dialogue fictif - nous savons bien que c’est de cela qu’il s’agit entre l’enfant et la mère chaque fois qu’il éclate dans ce rapport le moindre conflit dans ce qui semble être fait pour se rencontrer, se boucler d’une façon strictement complémentaire.

Quoi en apparence qui réponde mieux à la demande d’être nourri que celle de se laisser nourrir ? Nous savons pourtant : 

– que c’est dans ce mode même de confrontation des deux demandes que gît cet infime gap, cette béance, cette déchirure où peut s’insinuer, où s’insinue d’une façon normale la discordance, l’échec préformé de cette rencontre consistant en ceci même, que justement elle est non pas rencontre de tendances mais rencontre de demandes, 

– que c’est dans cette rencontre de la demande d’être nourri, et de l’autre demande de se laisser nourrir que se glisse le fait - manifesté au premier conflit éclatant dans la relation de nourrissage - que cette demande, un désir la déborde, 

– et qu’elle ne saurait être satisfaite sans que ce désir s’y éteigne, que c’est pour que ce désir qui déborde de cette demande, ne s’éteigne pas, que le sujet même qui a faim - de ce qu’à sa demande d’être nourri, réponde la demande de se laisser nourrir - ne se laisse pas nourrir, refuse en quelque sorte de disparaître comme désir, du fait d’être satisfait comme demande parce que l’extinction ou l’écrasement de la demande dans la satisfaction, ne saurait se produire sans tuer le désir.

C’est de là que sortent ces discordances, dont la plus imagée est celle du refus de se laisser nourrir, de l’anorexie dite à plus ou moins juste titre mentale. Nous trouvons là cette situation que je ne saurais mieux traduire qu’à jouer de l’équivoque des sonorités de la phonématique française, c’est qu’on ne saurait avouer à l’Autre le plus primordial ceci : "tu es le désir", 

– sans du même coup lui dire : "tuer le désir", 

– sans lui concéder qu’il tue le désir, 

– sans lui abandonner le désir comme tel.

Et l’ambivalence première, propre à toute demande, c’est que dans toute demande est impliqué aussi que le sujet : 

– ne veut pas qu’elle soit satisfaite, 

– vise en soi la sauvegarde du désir, 

– témoigne de la présence aveugle du désir, innommé et aveugle.

Ce désir qu’est-ce que c’est ? Nous le savons de la façon la plus classique et la plus originelle, c’est en tant : 

– que la demande orale a un autre sens que la satisfaction de la faim, 

– qu’elle est demande sexuelle, 

– qu’elle est dans son fond - nous dit FREUD depuis les Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité - cannibalique, et que le cannibalisme a un sens sexuel.

Il nous le rappelle - c’est là ce qui est masqué dans la première formulation freudienne - que de se nourrir pour l’homme est lié au bon vouloir de l’Autre, lié à ce fait par une relation polaire, existe aussi ce terme, que ce n’est pas seulement du pain de son bon vouloir que le sujet primitif a à se nourrir, mais bel et bien du corps de celui qui le nourrit. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ définition ] [ faille ] [ insatisfaction satisfaisante ]

 

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