Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 97415
Temps de recherche: 0.1152s

retenue

Il lui semblait incorrect de vouloir partager ses opinions avec le monde. Le monde pouvait éventuellement être influencé par des idées, mais n'était-ce pas comme le pendule que l'on pousse avec la main au-delà de ses deux points d'équilibre ? L'horloge ne serait certainement pas affectée par ce qui se passait au-delà de ces points, mais plutôt uniquement par ce qui se passait entre eux. 

Auteur: Wiechert Ernst

Info: La vie simple

[ dépassement ] [ inutile ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

thérapie

Peut-on "négocier" avec le cancer ? Ces nouvelles recherches pourraient bouleverser le traitement de la maladie

Et si le dialogue remplaçait la destruction ? À contre-courant des traitements classiques, une nouvelle stratégie cherche à réintégrer les cellules rebelles dans l’équilibre biologique, en s’inspirant des mécanismes du développement embryonnaire.

Alors que la recherche biomédicale progresse à une vitesse inédite, notre compréhension du cancer reste souvent prisonnière d’une métaphore guerrière. On le traque, on le cible, on tente de l’éliminer cellule par cellule. Mais certains scientifiques explorent un autre regard, plus subtil et peut-être plus fécond. Et si le cœur du problème n’était pas la présence de cellules cancéreuses, mais la manière dont elles s’éloignent de leur identité d’origine ?

Un retour aux origines du dérèglement cellulaire

La médecine moderne a longtemps considéré le cancer comme une accumulation de mutations génétiques irréversibles. Cette vision, solidement ancrée depuis les années 1980, a orienté la majorité des traitements vers une logique d’élimination : chimiothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées. Pourtant, une autre hypothèse avait vu le jour bien avant cela, à une époque où les biologistes du développement observaient le cancer comme une anomalie dans le programme de différenciation cellulaire.

Dès les années 1950, Barry Pierce et ses collègues démontrent que certaines cellules tumorales embryonnaires, transplantées chez des souris, peuvent se différencier en tissus musculaires sains. Et dans les années 1970, d'autres expériences montrent que des cellules cancéreuses perdent leur agressivité en présence d’un environnement embryonnaire. Ces observations, remises au goût du jour, soulignent un point crucial. Le comportement des cellules cancéreuses pourrait dépendre du contexte dans lequel elles évoluent, comme le souligne New Scientist.

Le biologiste italien Mariano Bizzarri, de l’université Sapienza de Rome, a prolongé cette approche dans ses travaux. Il décrit le cancer comme un déséquilibre global au sein de l’écosystème tissulaire. Pour lui, il serait possible d’inverser ce dérèglement en agissant sur les signaux de l’environnement cellulaire. Plutôt que d’éliminer directement les cellules malades, il propose donc de restaurer l’équilibre autour d’elles.

Influencer les cellules cancéreuses sans les combattre

L’idée de reprogrammer les cellules malignes plutôt que de les détruire n’est plus une simple spéculation. Elle a pris corps en laboratoire, notamment grâce aux travaux de Ling He à l’université de Californie, à Los Angeles. Son équipe a observé un phénomène surprenant. Des cellules de glioblastome, l’un des cancers du cerveau les plus agressifs, ont commencé à adopter des caractéristiques de neurones et de cellules immunitaires après un traitement combinant radiothérapie et un composé naturel appelé forskoline.

L’approche repose sur un principe simple : la plasticité. Comme certaines cellules adultes peuvent redevenir pluripotentes, les cellules cancéreuses, elles aussi, peuvent être poussées à changer de trajectoire. Le rôle de la radiothérapie ici est double. Elle ne se contente pas de tuer des cellules, elle déclenche aussi une réorganisation épigénétique qui les rend plus malléables, plus susceptibles d’être réorientées. C’est dans ce contexte transitoire que la forskoline agit, en activant un signal intracellulaire connu pour induire la différenciation neuronale.

Les résultats, publiés dans la revue PNAS, révèlent que cette reprogrammation conduit à une baisse de la prolifération tumorale et à l’apparition de cellules incapables de se diviser à nouveau. Mieux encore, chez la souris, la combinaison de la radiothérapie et de la forskoline a permis de tripler la survie médiane par rapport aux traitements classiques. Ces effets ont été obtenus sans toxicité majeure, avec une molécule qui, fait notable, est déjà commercialisée comme complément alimentaire.

Ce que les embryons et le cerveau nous apprennent sur la guérison

Pour comprendre pourquoi cette stratégie fonctionne, il faut plonger dans l’univers du développement embryonnaire. Dans les années 1940, le biologiste Conrad Waddington a imaginé une métaphore toujours d’actualité : le paysage épigénétique. Il y décrit les cellules comme des billes dévalant une vallée, chacune prenant un chemin qui la spécialise en un type cellulaire bien précis. Une fois au fond de la vallée, la bille est censée y rester. Mais certaines conditions, comme le stress ou la réparation tissulaire, permettent parfois à ces cellules de grimper à nouveau la pente, ou de changer de vallée.

C’est précisément ce que font certaines cellules cancéreuses. Elles exploitent cette plasticité pour échapper aux traitements. Pourtant, ce mécanisme peut aussi être retourné contre elles. Des chercheurs suisses ont déjà transformé des cellules de cancer du sein en cellules graisseuses, tandis qu’à Rome, l’équipe d’Andrea Pensotti s’inspire des signaux embryonnaires pour désamorcer les comportements malins de certaines tumeurs.

Ce changement de perspective impose aussi de revoir nos outils d’analyse. C’est précisément dans ce contexte qu’intervient la modélisation informatique. À Dublin, Boris Kholodenko et son équipe ont conçu un modèle nommé cSTAR. Ce système permet de simuler l’évolution d’une cellule cancéreuse dans le paysage de Waddington. Grâce à ces jumeaux numériques, les chercheurs prédisent quelles combinaisons de signaux ou de molécules peuvent faire changer la cellule d’état. Ainsi, une cellule pathologique peut parfois retrouver un fonctionnement normal.

Envisager le cancer comme une dérive modifiable, et non comme un ennemi extérieur, change profondément notre approche. Cette vision rend à la biologie sa richesse, tout en redonnant à la médecine une certaine douceur. Dans certains cas, elle sauve déjà des vies. Par exemple, en 1985, les médecins Wang et Chen ont réorienté les cellules leucémiques d’une enfant grâce à un dérivé de la vitamine A. Ils s’étaient inspirés de Confucius, selon lequel il vaut mieux corriger qu’éliminer. Ce traitement reste aujourd’hui l’un des plus efficaces contre la leucémie promyélocytaire aiguë.


Auteur: Internet

Info: Sciences et vie, Auriane Polge, 2 sept 2025

[ embryogenèse ] [ crabe ] [ santé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

impuissance érectile

Elle a un étrange postérieur, Mafalda. Peu saillant. De forme, il me semble octogonal, plat, mais cependant volumineux. Il vient de lui prendre l’idée de le frotter contre mon ventre en se déhanchant imperceptiblement, dans un mouvement mécanique. Elle penche la tête vers son épaule et me demande : "ça te plaît ?

- Oui."

Mensonge. Naturellement, ça ne me plaît pas, mais encore moins à "lui" [le pénis du narrateur] qui persiste, bien contre ma volonté, dans son indifférence. Ce frottement d’épidermes n’arrive qu’à le faire tourner sur lui-même comme une petite boule de chiffon. J’avance les mains pour risquer une caresse exploratrice, qui le réveillerait. Oh là là ! J’ai l’impression de toucher des coussinets presque vides liés n’importe comment sur un squelette. Deux de ces coussins oscillent sur la cage thoracique ; un troisième est accroché à la pointe du bassin, deux autres, de formes oblongues, dansent autour des fémurs. Mafalda, ce n’est plus que des os recouverts d’une chair qui va bientôt disparaître. […]

Insensiblement, nous nous approchons du lit. Mafalda s’y jette les jambes ouvertes ; s’accroche à mes bras et me tire sur elle comme elle doit tirer sa couverture le soir avant de s’endormir. Je suis soudé entre ses cuisses refermées, ventre contre ventre, poitrine contre poitrine, mon visage enfoncé dans l’oreiller, écrasé dans ses cheveux. Je sens son corps bouger et sa peau tourner autour de ses os et je me dis que peut-être bientôt sa chair se détachera d’elle comme celle d’une volaille qu’on a laissée longtemps cuire dans l’eau bouillante et que sur ce lit il ne restera d’elle qu’un petit squelette bien propre et bien blanc.

[…] Mafalda, étendue sous moi, bouge beaucoup : elle doit chercher quelque chose ; hélas, elle ne trouve qu’une petite pelote de peau sans nerf ni consistance. Brusquement, elle me retourne et s’abat sur moi. J’ai l’impression […] que c’est Mafalda qui de nous deux est le mâle. C’est elle qui prend l’initiative ; c’est elle qui, d’une certaine façon, me pénètre. Je ressens, à chaque mouvement de son bassin, une pression violente à laquelle ne correspondent concurremment qu’un effondrement et une retraite de sa part à "lui". C’est si vrai que brusquement j’ai la sensation étrange et troublante d’être une femme : à l’endroit où "lui" avait pour toujours installé son encombrante personne, il n’y a plus qu’un manque et, pourquoi pas, une cavité. 

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 446-448

[ femme-par-homme ] [ fesses ] [ baise ] [ seins ] [ vieille ] [ passivité ] [ rôles sexuels ] [ inversion ] [ lutte ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éjaculation incontrôlée

Au moment où Flavia, pour modifier son attitude, imprime à son bassin deux mouvements brusques, l’un vers la droite, l’autre vers la gauche, "lui" [le pénis du narrateur] m’ordonne de faire un pas en avant pour me rapprocher d’elle ; et une fois à droite et une fois à gauche, il est frappé tel le ballon ovale que les boxeurs dans leur salle d’entraînement frappent alternativement de leurs mains solidement gantées.

Cette sorte de ballottage, ou plutôt peut-être de ballottement, ne dure qu’une seconde car Flavia, s’étant manifestement rendue compte de cet exercice inopportun et de mauvais goût, se redresse aussi vite que si elle venait de se brûler.

Je suis on ne peut plus irrité par cette indigne désobéissance : "Nous voilà bien ! Tu as voulu être insubordonné et tu es puni. Mais qui est-ce qui va payer ? C’est moi comme d’habitude. Comment vais-je pouvoir me justifier vis-à-vis de Flavia de ton inqualifiable audace ?"

Il ne me répond pas. Ingénument, j’attribue son silence à sa honte. Oh là là ! Comme je me trompe !

Voilà qu’à mon indescriptible confusion, voilà qu’avec la facilité, la spontanéité, l’indifférence de la résine gouttant le long du tronc d’un pin forestier, "lui" se décharge ou plutôt flue avec un abandon si naturel que je ne m’en serais presque pas aperçu si je n’avais senti la chaleur et l’épaisseur d’un liquide se répandant sur la peau de la partie intérieure de ma cuisse. 

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 382-383

[ frottement ] [ contact extorqué ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

décoration

L’attente se prolonge dans cet appartement silencieux au milieu du mobilier noveccento. Et ma fureur s’accroît. Ce buffet composé de cubes superposés et flanqué de deux formes cylindriques ; ces chaises rembourrées au dossier arrondi ; cette table lourde soutenue par un seul pied énorme court et rond qui rappelle ceux des champignons qu’on nomme cèpes ; cette suspension qui descend du plafond avec son cerceau de bois noir où sont accrochés des globes de verre blanc opaque ; tous, ils sont tous à l’image de ma mère. Tous, ils symbolisent le moralisme répressif et bête des années trente. De la bourgeoisie fasciste ! Nationaliste ! Militariste ! Colonialiste ! Paléocapitaliste ! Le moralisme des fonctionnaires du Gouvernement, comme mon père, qui s’en allaient à leur ministère en vareuse d’orbace noir, un aigle doré piqué dans leur casquette, et qui se saluaient "à la romaine" jusque dans les autobus où on bougeait difficilement bras et jambes.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, page 327

[ description ] [ évocation ] [ régime politique ] [ ameublement ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes comparées

Elle parle tranquillement, sans s’arrêter dans ses préparatifs. Elle va du réfrigérateur à la cuisinière, de la cuisinière à l’évier. Ses gestes sont précis, mesurés : ils me font penser à ceux d’un robot des salons des arts ménagers. Dans cette pièce tout est fonctionnel, net, même les épluchures de légumes, les emballages vides. Je ne peux m’empêcher de comparer Fausta, détestable maîtresse de maison, à Irène, et cette cuisine étincelante de propreté à la nôtre, toujours en pagaye, je dirais plus, assez crasseuse. Malgré son aberrante sympathie pour le capitalisme, je pense que, au fond, j’aimerais assez avoir Irène pour épouse. "Lui" [le pénis du narrateur] n’est pas de mon avis. Il bondit : "Ah, moi non, par exemple ! 

- Ah vraiment ? Et pourquoi ?

- Parce que Fausta, malgré tous ses réels défauts, est désirable, c’est tout le contraire.

- Mais alors pourquoi ne cesses-tu d’attirer mon regard sur ses jambes ?

- Je te dis qu’Irène n’est pas désirable. Elle est exactement le genre de femme avec qui on couche par bravade.

- Tu aurais donc l’intention de braver quelque chose ?

- Son manque de disponibilité.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, page 281

[ discernement ] [ transgression ] [ excitation sexuelle ] [ curiosité ] [ froideur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

micro-pénis

- Veux-tu que je te dise comment il les a faits, ses sept enfants ?

La question est inattendue et je ne sais qu’y répondre. Je la regarde, interrogatif. Mafalda me sourit d’un air moqueur et désabusé et ne prononce que trois petits mots : "Avec la seringue.

- Quoi ?

- Eh oui, la fécondation artificielle, tu connais, non ? Il a un truc tout petit, tout petit et trop court pour pénétrer là où il faudrait. Plus petit que celui d’un bébé. Alors ? La seringue. Et tous les sept. Une bonne injection et, hop, c’est fait. C’est un homme très moderne, n’est-ce pas, mon Protti ?"

Je suis abasourdi, mais cela ne m’empêche pas de penser que cette révélation explique bien des choses. Protti est arrivé à son degré de sublimation parce que, d’après ce que vient de me raconter Mafalda, il l’a "tout petit, tout petit". Chez Protti, la sublimation se matérialise symboliquement dans cet organe sexuel atrophié et réduit au minimum. Cette mésaventure me rappelle une de mes lectures à propos d’un film qu’on devait faire sur Napoléon, mais qui est ensuite tombé en panne à cause des habituelles discussions entre les producteurs. Selon le docteur Antommarchi, le dénommé "Grand" Corse l’avait, lui aussi, "tout petit, tout petit". Sicut puer, note le médecin dans son Journal. Napoléon monstre de sublimation, était naturellement un super-sublimé, jusqu’au sous-développement, jusqu’à l’atrophie. Curieux, je demande à mi-voix à Mafalda : "Mais ce serait exactement quoi "tout petit, tout petit" " ?

Elle me regarde fixement de ses gros yeux ronds de pékinois et puis elle me montre la moitié de son petit doigt : "Comme ça.

- Pas possible ?

- C’est pourtant vrai. Quand on le voit dans la vie, assis ou debout, il est beau, décoratif, imposant, mon Protti. Mais au lit, c’est Tom Pouce : tu le perds dans tes draps. Alors, il y a une seringue."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 256-257

[ insémination ] [ homme-par-femme ] [ reproduction ] [ compensation ] [ bite ]

 
Commentaires: 6
Ajouté à la BD par Coli Masson

roulage de pelle

Comment est-il, ce baiser ? 

C’est une sorte de tentative, en partie réussie, de m’engloutir à partir de la tête, comme le font, paraît-il, les boas du Brésil lorsqu’ils décident d’ingurgiter des proies beaucoup plus grosses qu’eux-mêmes. Démesurément large, toujours plus large à mesure qu’elle travaille, sa bouche se dilate, s’agrandit, absorbe tout mon visage, englobant mon nez, mes joues, mon menton. Je pense à la ventouse d’une grosse sangsue. Mais d’une vieille sangsue, molle, amorphe, terriblement vorace malgré le relâchement musculaire de la sénilité. Du tréfonds de sa gorge sa langue pointue s’introduit entre mes dents avec la rapidité et la violence de celle des serpents. 

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, page 254

[ bisou ] [ description ] [ dégoûtant ] [ cannibale ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

branlage

Sa petite bedaine sans muscle, trop grasse mais pourtant encore jeune apparaît entre son corsage trop court et la ceinture trop basse de son pantalon. J’allonge le bras vers elle suivant, pour une fois, un conseil de "lui" (Allez, va, une petite caresse gentille. Elle sera contente et moi aussi) et mes doigts s’approchent des gros plis circulaires dans lesquels est logé le périmètre de son ventre, disons, d’origine. Mon index s’introduit dans la fente du nombril que je gratte un peu de l’ongle. Fausta pousse un petit cri : "Tu me chatouilles. Ne fais pas ça.

- Tu m’aimes ?

- Oh oui, beaucoup, tu le sais bien."

Je prends la main de Fausta, je l’amène jusqu’à moi et je l’écrase sur "lui" : "Moi aussi je t’aime. La preuve."

Je remets mes deux mains sur le volant. Fausta sait ce qu’elle doit faire. Je sens tout de suite sa petite main courte et grasse qui fait sortir, l’un après l’autre, chaque bouton de sa boutonnière, s’introduit délicatement (avec la même délicatesse qu’elle sortait son sein de son soutien-gorge lorsqu’elle allaitait Cesarino), s’insinue jusqu’à "lui", déjà triomphant, le saisit avec une sorte d’insolence orgueilleuse, je dirai presque à la façon d’un maréchal qui empoigne son bâton de commandement. Pendant un instant elle ne bouge pas, elle "le" tient seulement très fort pour en évaluer le volume et la robustesse ; puis elle l’extrait de travers, difficilement comme quelqu’un qui veut faire passer une travée ou une échelle par une porte étroite. La lueur brutale des phares d’une automobile qui jaillit d’un virage nous aveugle ; effrayée, elle essaie de "le" cacher. Je la rassure : "N’aie pas peur, personne ne nous voit. Les conducteurs des voitures qui viennent vers nous sont aveuglés par mes phares. Serre-le bien fort, comme un bouquet de fleurs."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 229-230

[ masturbation ] [ femme-par-homme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

parole

J’ai parlé, j’ai dit, impossible de revenir en arrière ; il faut à tout prix continuer.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, page 209

[ sans retour ] [ définitive ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson