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mère-fils

La mère du petit Hans, et aussi bien toutes les mères - "j’en appelle à toutes les mères", comme disait l’autre - distingue sa position en ceci qu’elle marque, pour ce qui commence d’apparaître de petit frétillement, de petit frémissement non douteux dans le premier éveil d’une sexualité génitale comme telle chez Hans : "c’est tout à fait cochon ça", c’est dégoûtant le désir, ce désir dont il ne peut dire ce que c’est.

Mais ceci est strictement corrélatif d’un intérêt non moins douteux pour quelque chose qui est ici l’objet, celui auquel nous avons appris à donner toute son importance, à savoir le phallus. D’une façon sans doute allusive mais non ambiguë, combien de mères - toutes les mères - devant le petit robinet du petit Hans, ou de quelque autre, devant le "Wiwimacher", le "fait-pipi", de quelque façon qu’on l’appelle, feront des réflexions comme : "il est fort bien doué mon petit", ou bien : "tu auras beaucoup d’enfants". Bref, l’appréciation en tant que portée sur l’objet, lui, bel et bien partiel encore ici, est quelque chose qui contraste avec le refus du désir.   

Ici, au moment même de la rencontre avec ce qui sollicite le sujet dans le mystère du désir, la division s’instaure entre cet objet qui devient la marque d’un intérêt privilégié, cet objet qui devient l’ἄγαλμα [agalma], la perle au sein de l’individu qui ici tremble autour du point pivot de son avènement à la plénitude vivante, et en même temps d’un ravalement du sujet.

Il est apprécié comme objet, il est déprécié comme désir. Et c’est là autour, que va tourner cette instauration du registre de "l’avoir", que vont jouer les comptes. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 22 mars 1961

[ culpabilité ] [ censure ] [ refoulement ] [ division subjective ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

[…] la demande anale […] se caractérise par un renversement complet [de la demande orale] au bénéfice de l’autre, de l’initiative.

Et que c’est proprement là que gît - c’est-à-dire à un stade pas si évidemment avancé ni sûr dans notre idéologie normative - la source de la discipline, je n’ai pas dit le devoir, la discipline comme on dit, de la propreté où la langue française marque si joliment l’oscillation avec la propriété, avec ce qui appartient en propre, l’éducation, les bonnes manières si je puis dire.

Ici la demande est extérieure, et au niveau de l’autre, et se pose articulée comme telle. L’étrange est qu’il nous faut voir là et reconnaître, dans ce qui a toujours été dit, et dont il semble que personne n’ait vraiment traité la portée, que là naît à proprement parler l’objet de don comme tel, et que ce que le sujet peut donner dans cette métaphore est exactement lié à ce qu’il peut retenir, à savoir son propre déchet, son excrément. Il est impossible de ne pas voir quelque chose d’exemplaire, quelque chose qui est à proprement parler indispensable à désigner comme le point radical où se décide la projection du désir du sujet dans l’autre.

Il est un point de la phase, où le désir s’articule et se constitue, où l’autre en est à proprement parler le dépotoir. Et l’on n’est pas étonné de voir que les idéalistes de la thématique d’une "hominisation" du cosmos, ou comme ils sont forcés de s’exprimer de nos jours : de la planète, une des phases manifeste depuis toujours de l’hominisation de la planète, c’est que l’animal–homme en fait à proprement parler un dépotoir, un dépôt d’ordures. Le témoignage le plus ancien que nous ayons d’agglomérations humaines comme telles, ce sont d’énormes pyramides de débris de coquillages, ça a un nom scandinave [Kjökkenmödding].

Ce n’est pas pour rien que les choses sont ainsi. Bien plus il semble que s’il faut quelque jour échafauder le mode par où l’homme s’est introduit au champ du signifiant, c’est dans ces premiers amas qu’il conviendra de le désigner. Ici le sujet se désigne dans l’objet évacué comme tel. Ici est, si je puis dire, le point zéro du désir. Il repose tout entier sur l’effet de la demande de l’Autre. L’Autre en décide, et c’est bien où nous trouvons la racine de cette dépendance du névrosé. Là est le point sensible, la note sensible par quoi le désir du névrosé se caractérise comme prégénital.

C’est pour autant qu’il dépend tellement de la demande de l’Autre, que ce que le névrosé demande à l’Autre, dans sa demande d’amour de névrosé, c’est qu’on lui laisse faire quelque chose de cette place du désir, que c’est cette place du désir qui reste manifestement, jusqu’à un certain degré dans la dépendance de la demande de l’Autre. Car le seul sens que nous puissions donner au stade génital pour autant qu’à cette place du désir reparaîtrait quelque chose qui aurait droit à s’appeler un désir naturel - encore que, vu ses nobles antécédents, il ne puisse jamais l’être - c’est que le désir devrait bien un jour apparaître comme ce qui ne se demande pas, comme viser ce qu’on ne demande pas.

Et puis ne vous précipitez pas pour dire que c’est ce qu’on prend, par exemple, parce que tout ce que vous dites ne fera jamais que vous faire retomber dans la petite mécanique de la demande. Le désir naturel a - à proprement parler - cette dimension de ne pouvoir se dire d’aucune façon, et c’est bien pour ça que vous n’aurez jamais aucun désir naturel, parce que l’Autre est déjà installé dans la place, l’Autre avec un grand A, comme celui où repose le signe. Et le signe suffit à instaurer la question : "Che vuoi ?", "Que veux-tu ?" à laquelle d’abord le sujet ne peut rien répondre, toujours retardé par la question dans la réponse qu’elle postule. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 22 mars 1961

[ différence ] [ oblativité ] [ merde ] [ aliénation ] [ après-coup ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ethnologie

Quelqu’un de connu - notre ami Henri EY - a retenu son regard sur ce sujet des perversions animales, qui vont plus loin après tout que tout ce que l’imagination humaine a pu inventer. Je crois qu’il en a fait même dans l’Évolution psychiatrique un numéro.

Pris sous ce registre, ne nous voilà-t-il pas ramenés à la vue aristotélicienne d’une sorte de champ externe au champ humain du fondement du désir pervers ? C’est là que je vous arrêterai un instant en vous priant de considérer ce que nous faisons quand nous nous arrêtons à ce fantasme de "la perversion naturelle". Je ne méconnais pas, en vous priant de me suivre sur ce terrain, ce que peut paraître avoir de pointilleux, de spéculatif une telle réflexion, mais je crois qu’elle est nécessaire pour décanter ce qu’il y a à la fois de fondé et d’infondé dans cette référence.

Et aussi bien, par là allons-nous - vous allez le voir tout de suite - nous trouver rejoindre ce que je désigne comme fondamental dans la subjectivation, comme moment essentiel de toute instauration de la dialectique du désir.

Subjectiver la mante religieuse en cette occasion, c’est lui supposer - ce qui n’a rien d’excessif - une jouissance sexuelle.

Et après tout nous n’en savons rien, la mante religieuse est peut-être, comme DESCARTES n’hésiterait pas à dire, une pure et simple machine - "machine" : dans son langage à lui - qui suppose justement l’élimination de toute subjectivité. Nous n’avons nul besoin, quant à nous, de nous tenir à ces positions minimales : nous lui accordons cette jouissance. Mais cette jouissance - c’est là le pas suivant - est-elle jouissance de quelque chose en tant qu’elle le détruit ? Car c’est seulement à partir de là qu’elle peut nous indiquer les intentions de la nature.

[…]

Il n’est pas douteux que, pas seulement dans ce qui nous fascine nous, mais dans ce qui fascine le mâle de la mante religieuse, il y a cette érection d’une forme fascinante, ce déploiement, cette attitude d’où pour nous elle tire son nom : "la mante religieuse", c’est singulièrement de cette position - non sans doute sans prêter pour nous à je ne sais quel retour vacillant - qui se présente à nos yeux comme celle de la prière. Nous constatons que c’est devant ce fantasme, ce fantasme incarné, que le mâle cède, qu’il est pris, appelé, aspiré, captivé dans l’étreinte qui sera pour lui mortelle. Il est clair que l’image de "l’autre imaginaire" comme tel est là présente dans le phénomène, qu’il n’est pas excessif de supposer que quelque chose se révèle là de cette image de l’autre.

Mais est-ce pour autant dire qu’il y a là déjà quelque préfigure, une sorte de calque inversé de ce qui se présenterait donc chez l’homme comme une sorte de reste, de séquelle, d’une définie possibilité des variations du jeu des tendances naturelles ? Et si nous devons accorder quelque valeur à cet exemple, monstrueux à proprement parler, nous ne pouvons tout de même pas faire autrement que remarquer que la différence avec ce qui se présente dans la fantasmatique humaine - celle où nous pouvons partir avec certitude du sujet, là où seulement nous en sommes assurés, à savoir en tant qu’il est le support de la chaîne signifiante - nous n’y pouvons donc pas ne pas remarquer que dans ce que nous présente la nature il y a, de l’acte à son excès, à ce qui le déborde et l’accompagne, à ce surplus dévorateur qui le signale pour nous comme exemple d’une autre structure instinctuelle, qu’il y a là synchronie : c’est que c’est au moment de l’acte que s’exerce ce complément pour nous exemplifiant la forme paradoxale de l’instinct.

Dès lors, est-ce qu’ici ne se dessine pas une limite qui nous permet de définir strictement en quoi ce qui est exemplifié nous sert, mais ne nous sert qu’à nous donner la forme de ce que nous voulons dire quand nous parlons d’un désir. Si nous parlons de la jouissance de cet autre qu’est la mante religieuse, si elle nous intéresse en cette occasion, c’est que, ou bien elle jouit là où est l’organe du mâle, et aussi elle jouit ailleurs, mais où qu’elle jouisse - ce dont nous ne saurons jamais rien, peu importe - qu’elle jouisse ailleurs ne prend son sens que du fait qu’elle jouisse - ou ne jouisse pas, peu importe - . Qu’elle jouisse où ça lui chante, ceci n’a de sens, dans la valeur que prend cette image, que du rapport à un "là" d’un jouir virtuel.

Mais en fin de compte dans la synchronie - de quoi que ce soit qu’il s’agisse - ce ne sera jamais après tout, même détournée, qu’une jouissance copulatoire. […] 

Cette préférence de la jouissance à toute référence à l’autre se découvre comme la dimension de polarité essentielle de la nature. Il n’est que trop visible que ce sens moral, c’est nous qui l’apportons, mais que nous l’apportons dans la mesure où nous découvrons le sens du désir comme ce rapport à quelque chose qui, dans l’autre, choisit cet objet partiel.

Faisons ici encore un peu plus attention. Cet exemple est-il pleinement valable pour nous illustrer cette préférence de la partie par rapport au tout, jugement illustrable dans la valeur érotique de cette extrémité mamelonnaire dont je parlais tout à l’heure ? Je n’en suis pas si sûr, pour autant que c’est moins, dans cette image de la mante religieuse, la partie qui serait préférée au tout - de la façon la plus horrible, nous permettant déjà de court-circuiter la fonction de la métonymie - que plutôt le tout qui est préféré à la partie.

N’omettons pas en effet que, même dans une structure animale aussi éloignée de nous en apparence que l’est celle de l’insecte, la valeur de concentration, de réflexion, de totalité, représentée quelque part dans l’extrémité céphalique, assurément fonctionne, et qu’en tout cas, dans le fantasme, dans l’image qui nous attache, joue avec son accentuation particulière, cette acéphalisation du partenaire telle qu’elle nous est présentée ici. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 22 mars 1961

[ psychanalyse ] [ animaux-par-hommes ] [ diachronie ] [ temporalité ] [ différence ] [ grand Autre ] [ objet a ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

objet partiel

[…] l’objet qu’on appelle le nipple en anglais, le "bout de sein", le mamelon prend à terme, dans l’érotisme humain, sa valeur d’ἄγαλμα [agalma], de merveille, d’objet précieux, devenant le support de cette volupté, de ce plaisir d’un mordillement où se perpétue ce que nous pouvons bien appeler une "voracité sublimée" en tant qu’elle prend ce Lust, ce plaisir et aussi bien ces Lüste, ces désirs - vous savez l’équivoque que conserve en lui le terme allemand qui s’exprime dans ce glissement de signification produit du passage du singulier au pluriel - donc son plaisir et ses désirs, sa convoitise, cet objet oral les prend d’ailleurs.

C’est en ça que, par une inversion de l’usage du terme de "sublimation", j’ai le droit de dire qu’ici nous voyons cette déviation quant au but en sens inverse de l’objet d’un besoin. En effet, ce n’est pas de la faim primitive que la valeur érotique de cet objet privilégié prend ici sa substance, l’ÉROS qui l’habite vient nachträglich, par rétroaction, seulement après-coup, et c’est dans la demande orale que s’est creusée la place de ce désir. S’il n’y avait pas la demande, avec l’au-delà d’amour qu’elle projette, il n’y aurait pas cette place en deçà : du désir, qui se constitue autour d’un objet privilégié. La phase orale de la libido sexuelle exige cette place creusée par la demande. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 22 mars 1961

[ stade ] [ pulsion ] [ satisfaction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

souffrances

J'ai donc touché le fond. On apprend vite en cas de besoin à effacer d'un coup d'éponge passé et futur. Au bout de quinze jours de Lager, je connais déjà la faim réglementaire, cette faim chronique que les hommes libres ne connaissent pas, qui fait rêver la nuit et s'installe dans toutes les parties de notre corps ; j'ai déjà appris à me prémunir contre le vol, et si je tombe sur une cuillère, une ficelle, un bouton que je puisse m'approprier sans être puni, je l'empoche et le considère à moi de plein droit. Déjà sont apparues sur mes pieds les plaies infectieuses qui ne guériront pas. Je pousse des wagons, je manie la pelle, je fond sous la pluie et je tremble dans le vent. Déjà mon corps n'est plus mon corps. J'ai le ventre enflé, les membres desséchés, le visage bouffi le matin et creusé le soir ; chez certains, la peau est devenue jaune, chez d'autres, grise ; quand nous restons trois ou quatre jours sans nous voir, nous avons du mal a nous reconnaître.

Auteur: Levi Primo

Info: Si c'est un homme

[ camp de concentration ] [ famine ] [ dénutrition ] [ survie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

bulle cognitive anthropique

Je considère que le monde qui nous entoure est fondamentalement ouvert, complexe et indéterminé. Cette ouverture, qui est la nature même de la réalité, ne peut être saisie directement par l'esprit humain. Pour que la connaissance, la communication, et même l'existence humaine soit possible, il est nécessaire d'imposer à ce monde ouvert des limites, des formes, que j'appelle des fermetures. Ces fermetures sont des processus par lesquels nous donnons sens au monde, en le structurant, en le stabilisant, mais aussi en le délimitant.

Sans ces fermetures, il n'y aurait rien que du flux infini, aucune choisi ou relation discernable. La fermeture n'est donc pas une simple erreur ou illusion, mais un processus ontologique nécessaire. C'est par elle que la réalité apparaît à notre expérience sous une forme intelligible. Elle ne prétend pas mimer ou représenter une réalité ultime, mais créer un cadre, une constellation provisoire dans laquelle nous pouvons agir, penser, et partager.

Le langage est le principal outil de cette fermeture, puisqu'il organise le monde en catégories, symboles, concepts. Cela signifie que ce que nous appelons " réalité " est toujours en partie une construction sémantique, un jeu de fermetures posées sur un fond ouvert. C'est pourquoi ma théorie ne tombe ni dans le réalisme naïf ni dans un relativisme absolu, mais dans une aide à comprendre la dynamique entre ce qui est indéterminé (l'ouverture) et ce qui est fixé (la fermeture).

Si la science cherche la fermeture, c'est-à-dire la fixation de modèles explicatifs, l'art, quant à lui, poursuit l'ouverture, la fugacité, l'inachèvement. Ces deux pôles ne s'opposent pas mais dialoguent au sein de la manière dont nous habitons le monde.

En somme, je propose que notre engagement avec la réalité ne soit pas la recherche d'une vérité absolue révélée, mais la reconnaissance et la gestion de cette danse constante entre ouverture et fermeture, entre infini et forme, condition même de notre existence et de notre savoir.

Ce regard redéfinit la métaphysique : elle n'est plus la quête d'une essence figée, mais l'étude des limites mouvantes par lesquelles la réalité se manifeste pour nous. Il nous invite à penser dans la complexité, la contradiction et la créativité qui découle de cette double dynamique.





Auteur: Lawson Hilary

Info: sa pensée mise en forme par perplexity-ai novembre 2025

[ nécessité homéostasique ] [ séparation performative" ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

positionnement politique

Les gens de gauche aujourd’hui – justement parce qu’ils ne se soutiennent pas d’une idéologie pour être de gauche – sont de gauche parce qu’ils sont gentils. Vous trouvant gentils à votre tour, ils ne doutent pas un instant que vous ne soyez aussi de gauche. Leur diriez-vous que vous ne l’êtes pas, ils ne le croiraient pas. […] Ne pas être de gauche relève plus ou moins encore du secret. Du sexuel par conséquent. Du penchant pas racontable. Du fantasme. De la tendance nocturne. Il y a un plaisir sûr, un plaisir sadique, à laisser parler des gens de gauche, à les voir vous mener implicitement dans le même bain qu’eux, à évoluer avec vous sur la base d’une complicité qui est un fait de nature à leurs yeux… Et à être bien entendu tout le contraire… Ne pas être de gauche, c’est évaluer de l’extérieur la croyance.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 16 janvier 1985

[ reconnaissance ] [ évidence ] [ illusion ] [ duplicité ] [ dissimulation ] [ observation extérieure ] [ complaisance ] [ entre-soi satisfait ]

 

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hommes-par-femmes

Les filles disent "mon fiancé", elles s’imaginent grandes dames-XIXe siècle du temps où il y avait des fiançailles. Elles disent "ton mec", c’est le fantasme provisoire crapule Carco. On dit "ton Jules", ça fait encore plus fortifs, du temps où il y avait une marge, c’est-à-dire une société. "Ton ex", ça signifierait qu’à un moment il a été actuel. Alors que de toute façon, dans tous les cas, ça n’a jamais été qu’un pion de rencontre sur un échiquier d’ennui et de brouillard.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 6 janvier 1985

[ dénomination ] [ désignation ] [ imaginaire associé ]

 

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contexte

Pourquoi croyez-vous que je date tout ce que je fais ? C’est qu’il ne suffit pas de connaître les œuvres d’un artiste. Il faut aussi savoir quand il les faisait, pourquoi, comment, dans quelles circonstances.

Auteur: Picasso Pablo

Info:

[ repère biographique ] [ utilité ] [ mise en perspective ] [ intérêt ]

 

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réveillon

Fin de l’année. Mon père puis ma mère sont morts, j’ai maintenant un BM à écrire, et je n’ai toujours pas attaqué le roman. Ne parlons pas de ma vie avec Nanouk, en plein cul-de-sac. Je me souviendrai de 1984. C’est l’année où presque tout s’est écroulé. C’est l’année où, pour la première fois, j’ai vraiment souffert et vraiment connu le chagrin. C’est l’année enfin où, pour la première fois, j’ai vieilli.

Mon passé, ma famille, tant de choses que je croyais avoir repoussées, se sont engouffrées en moi comme l’eau dans les poumons du plongeur qui se noie.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 31 décembre 1984

[ bilan ] [ rétrospection ] [ charnière ] [ retour du refoulé ]

 

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