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intraduisible

polgárpukkasztás :  terme hongrois assez savoureux qui signifie littéralement : " faire éclater le bourgeois " et qui convoque donc l'idée de scandaliser ou heurter la sensibilité des bien-pensants.



 

Auteur: Internet

Info: Polgarpukkasztas. NB : Le hongrois est une langue agglutinante, aggrégative, comme l'allemand, rendant sa traduction en d'autres idiomes difficiles

[ provocation ] [ anticonformisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

enquête

Une petite table basse trônait au centre de la pièce, avec des verres, et quatre bouteilles de Johnny Walker. Trois d’entre elles étaient vides, la quatrième était encore remplie au tiers.

Le moine supérieur avait dû partir précipitamment.

Il avait oublié de revisser la bouteille.

La minuscule pièce empestait le whisky.

Sur le lit défait, comme en pleine lecture ou, plus précisément, comme lorsqu’on interrompt momentanément sa lecture pour une raison pressante, un livre, écrit en français, ouvert au milieu, tenait en équilibre sur les deux demi-tranches. On pouvait lire le titre au dos. Ce titre était l’infini est une erreur. L’auteur se nommait : Sir Wilford Stanley Gilmore.

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l'ouest par des chemins, à l'est par un cours d'eau

[ pistes ] [ indices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

critique littéraire

Personne ne l’a vu deux fois 

László Krasznahorkai : Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l’ouest par des chemins, à l’est par un cours d’eau. Traduit par Joëlle Dufeuilly, Ed. Cambourakis

Il arrive un moment de tournant dans la carrière de chaque grand écrivain. László Krasznahorkai, comme tant d’autres, a ressenti le besoin de se renouveler. Après avoir amplement disséqué le désastre et la décadence de la Hongrie provinciale peuplée de personnages marginaux en proie à la folie visionnaire, aux pulsions meurtrières et à l’alcoolisme dévastateur, bref, l’existence de ces sans-espoir ballotés par un destin aveugle, le voici à présent se ressourcer dans la sérénité de la spiritualité de l’Orient.

A vrai dire, cette expérience orientalisante remonte aux débuts des années 1990 ; dans un roman écrit sous forme de récit de voyage, le Prisonnier d’Ourga [Az urgai fogoly], il s’était déjà initié à la civilisation chinoise. Le roman Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l’ouest par des chemins, à l’est par un cours d’eau, paru à Budapest en 2003, nous fait découvrir cette fois-ci un univers japonais et bouddhique placé sous le signe d’une quête esthétique. Une plongée spirituelle qui constitue aussi une singulière tentative d’affranchissement de la narration européenne des schémas usés jusqu’à la corde.

Le roman a pour objet la recherche de la perfection, incarnée par un jardin caché que le héros, le petit-fils du prince Genji, croit pouvoir retrouver, en déjouant la surveillance de sa cour de Kyoto, sur le site d’un monastère abandonné.

" Le découvrir puis en parler, le voir et trouver les mots justes, la bonne formulation, exprimer son essence s’apparentait à une tâche plus difficile que tout " parce que " l’effet premier de ce jardin était d’abolir le désir, l’envie d’en parler ". Si l’objet de la quête finit par se dérober au descendant du prince, c’est au lecteur de le retrouver, au terme d’un voyage initiatique semé d’embûches et d’apories. Ainsi, l’épigraphe du roman hongrois nous avertit qu’on ne peut lire ce texte deux fois ; la numérotation des chapitres débute avec le chiffre deux. S’agissant d’un écrivain savant, on est tenté d’y voir un clin d’œil au roman classique japonais attribué à Murasaki Shikibu, Le dit du Genji, composé dans la première décennie du XIe siècle. Mais cet hommage se borne au nom du héros, incarnation d’une appellation (le genji était un titre honorifique donné au fils de l’empereur qui ne pouvait prétendre au trône) et au blanc du début de la numérotation ; la conception et le style du roman portent bel et bien le sceau très original de l’auteur hongrois.

Si le désir de Krasznahorkai était d’écrire un roman sans êtres humains, le pari est réussi : les animaux et la végétation s’avèrent ici de loin plus importants que l’homme.

Cependant, les traces de la violence humaine n’ont pas complètement disparu ; bien qu’il n’y ait pratiquement plus de personnages, ou alors ceux-ci sont imaginaires, on est quand même saisi de malaise à l’arrivée des courtisans chargés de ramener le prince fugitif. Mais après, on les voit déboussolés, ingurgiter des bières des distributeurs (!) et repartir bredouille. Dire que nous sommes bien loin des anges exterminateurs de La mélancolie de la résistance : tournés en dérision, ils titubent, inoffensifs, dans leur geta et leur kimono, indices vestimentaires d’une civilisation qui fait rêver. Et la tristesse centre-européenne se voit remplacer par son cousin lointain oriental, le très complexe mono no aware, à la fois sensibilité pour l’éphémère et chagrin du trépas.

Après tout, il n’est point étonnant que cet univers japonais et bouddhique se dévoile aussi comme un labyrinthe borgésien : le sanctuaire du monastère est la bibliothèque, le kyozô, centre de la conservation des livres (les sûtras) et partant, celui du cosmos. C’est là que le petit-fils de Genji, héros qui nous rappelle par son hypersensibilité le personnage de Des Esseintes, trouve paix et tranquillité. Le monde, pour ce " surémotif ", grand amateur des mouchoirs de soie blanc et enclin à l’évanouissement, réside dans les livres, tel que décrit dans les Cent beaux jardins, œuvre qui lui avait révélé l’existence du jardin parfait ; il reste jusqu’au bout prisonnier de son imagination et le vrai jardin lui échappe. Aussi, c’est dans le kyozô qu’il découvre une deuxième lecture déterminante, l’ouvrage cocasse de Sir Wilford Stanley Gilmore de l’Institut de Mathématiques Gilmore-Grothendieck-Nelson qui, sur deux milles pages, règle leurs comptes aux théoriciens des ensembles, Cantor et compagnie, en énumérant tous les nombres jusqu’au plus grand, au dernier nombre fini. Le roman prend donc un malin plaisir à jongler avec des postulats : d’une part, l’imaginaire démontré par le réel (le jardin décrit dans le livre, simple et magnifique, existe), d’autre part, le réel démontré par l’imaginaire (il n’y a pas d’infini, tel que prouvé par le mathématicien fou). Tout est dans les livres.

L’ironie intellectuelle de Krasznahorkai est secondée par l’outil préféré de l’auteur : la phrase sinueuse et enveloppante, faite aussi bien pour la description minutieuse que pour la méditation. C’est une belle occasion de s’adonner à des dissertations aux sujets très variés : le lecteur apprend non seulement les techniques de la fabrication du papier, la composition géologique des différentes couches de la Terre et l’insémination des hinoki, mais il est aussi renseigné sur la typologie des vents. Miracle du trépas et miracle de la reproduction, mouvement versus immobilité, labyrinthe déserté par le monstre : parmi les nombreuses pistes de lecture, il y a aussi celle d’un roman policier. Et si dans mille ans, quelqu’un se risquait à continuer l’histoire du/de Genji, il sera désormais obligé à commencer par le chapitre trois. 



 



 

Auteur: Kányádi András

Info: sur https://litteraturehongroise.fr/

[ mise en abyme ] [ digressions ] [ réalité ] [ miroir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parlote

Tout round conceptuel aboutissant à la négation d'une existence représente selon toute vraisemblance la plus grossière erreur qui soit, pour dire les choses autrement, s'intéresser à ce genre d'âneries ne vaut pas la peine [...]


Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: ​​​​​​​Le Baron Wenckheim est de retour

[ futile ] [ nihilisme ] [ refus ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

invective

Maintenant ça suffit, espèces de vieux débiles! Vous croyez, il piqua du nez vers M. Nadaban qui recula d'effroi, que je vais supporter vos inepties encore longtemps? [...] Une calamité! Bah voyons! Le Jugement dernier! Bordel de merde! C'est vous la calamité! C'est vous le Jugement dernier! Vous planez à dix mille lieues, et vous pouvez aller crever, vous et tous les somnambules de votre espèce! Je parie, il secoua M. Nadaban par l'épaule, que vous ne pigez pas un traître mot de ce que je vous dis!!! Car vous, vous ne parlez pas, vous chuchotez, vous vous récriez, vous, dans la rue, vous ne marchez pas, vous vous hâtez fébrilement, vous n'entrez pas quelque part mais vous franchissez le seuil, au lieu d'avoir froid vous tremblez, au lieu d'avoir chaud vous ruisselez de sueur! Ça fait des heures que je n'ai pas entendu un mot normal, vous ne savez que gémir, vous chiez dans vos frocs et vous invoquez le Jugement dernier, tout ça parce qu'un casseur brise une vitre, parce que vos cerveaux sont brumeux, et quand on vous met le nez dans la merde, tout ce que vous savez faire c'est regarder, sentir, puis déclarer : "Sorcellerie!" La vraie sorcellerie, espèce de vieux débris dégénérés, ce serait de vous réveiller un jour et de vous apercevoir que vous n'êtes pas sur la lune mais en Hongrie, qu'en haut c'est le nord, en bas, le sud, que le premier jour de la semaine est lundi, le premier mois de l'année janvier! 

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: La mélancolie de la résistance

[ harangue ] [ diatribe ] [ exaspération ] [ vieux cons ] [ bigots tremblants ] [ dévots timorés ] [ âmes pétrifiées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

calvaire

[...] quant à l'émerveillement, à l'émotion, à la permanence des choses, plus personne ne les partageait car ils n'existaient plus, et la souffrance était telle qu'on pouvait se prendre à imaginer qu'ils n'avaient jamais existé.

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: La venue d'Isaïe

[ communautaire ] [ indifférence ] [ repli ] [ atonie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

relecture

Ayant l’impression de renaître, et cette fois-ci de façon décisive, j’ai l’impression aussi que je dois tout relire, car il est évident que je suis passé à côté de tout ce que j’ai lu. Joindre les unes aux autres les époques de lecture de ma première vie, de ma non-vie en gestation qui aura duré trente-cinq ans. Il est évident que je n’ai rien lu jusqu’ici, et rien pensé, puisque j’ai été celui qui lit sans prendre de notes, dont parle Voltaire, c’est-à-dire celui qui dort.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 28 août 1980

[ attention accrue ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Balzac : le livre évidemment manquant de Balzac est l’index des personnages de la Comédie. D’où l’abondance de tentatives d’index, dans la bibliographie du commentaire. A la limite, tout le commentaire sur Balzac se ramène à cet index, c’est-à-dire au fantasme qui consiste à penser qu’on va pouvoir rajouter le maillon manquant, la pièce absente, celle qui fait de Balzac le grand auteur qu’il faut qu’il soit, je veux dire l’auteur du grand. Alors que sans elle, il est l’exemplaire auteur du tout petit, de la micro-séquence, comme je voudrais essayer de le montrer.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 19 août 1980

[ récapitulation ] [ non totalisant ] [ microscopique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

curiosité

Lecture : ouvrir assez largement l’éventail de l’intérêt pour entrer en dialogue avec tout ce qu’on lit. Longtemps, j’ai cru que peu de choses me concernaient dans mes lectures ; c’est que je m’intéressais à peu de choses.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 19 août 1980

[ conseil ] [ assimilation ] [ ouverture ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour

[...] sorte de création […] d’une personne supplémentaire, distincte de celle qui porte le même nom dans le monde, et dont la plupart des éléments sont tirés de nous-mêmes.

Auteur: Proust Marcel

Info: Tome 1, page 468

[ définition ] [ incarnation imaginaire du sujet ] [ objet a ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson