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question

Pouvais-je être totalement moi-même au milieu de personnes qui étaient totalement elles-mêmes et faire famille ? Est-ce que l’adhésion totale à la même éthique, à la même religion, aux mêmes désirs était une condition de l’amour ? Être différents nous rendait-il forcément étrangers les uns aux autres ?

Auteur: Rim Battal

Info: Je me regarderai dans les yeux

[ identité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création artistique

La transmission de la fausse grandeur à travers les siècles n’est pas particulière à l’histoire. C’est une loi générale. Elle gouverne aussi par exemple les lettres et les arts. Il y a une certaine domination du talent littéraire sur les siècles qui répond à la domination du talent politique dans l’espace ; ce sont des dominations de même nature, également temporelles, appartenant également au domaine de la matière et de la force, également basses. Aussi peuvent-elles être un objet de marché et d’échange.

L’Arioste n’a pas rougi de dire à son maître le duc d’Este, au cours de son poème, quelque chose qui revient à ceci : Je suis en votre pouvoir pendant ma vie, et il dépend de vous que je sois riche ou pauvre. Mais votre nom est en mon pouvoir dans l’avenir, et il dépend de moi que dans trois cents ans on dise de vous du bien, du mal, ou rien. Nous avons intérêt à nous entendre. Donnez-moi la faveur et la richesse et je ferai votre éloge.

Virgile avait bien trop le sens des convenances pour exposer publiquement un marché de cette nature. Mais en fait, c’est exactement le marché qui a eu lieu entre Auguste et lui. Ses vers sont souvent délicieux à lire, mais malgré cela, pour lui et ses pareils, il faudrait trouver un autre nom que celui de poète. La poésie ne se vend pas. Dieu serait injuste si l’Énéide, ayant été composée dans ces conditions, valait l’Iliade. Mais Dieu est juste, et l’Énéide est infiniment loin de cette égalité.

Ce n’est pas seulement dans l’étude de l’histoire, c’est dans toutes les études proposées aux enfants que le bien est méprisé, et une fois hommes, ils ne trouvent dans les nourritures offertes à leur esprit que des motifs de s’endurcir dans ce mépris.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 293-294

[ œuvres de commande ] [ littérature ] [ impact spirituel ] [ valets ] [ artistes ] [ mécénat ] [ dépendance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

despotisme

On sait par une des biographies d'Hitler qu'un des livres qui ont exercé la plus profonde influence sur sa jeunesse était un ouvrage de dixième ordre sur Sylla. Qu'importe que l'ouvrage ait été de dixième ordre ? Il reflétait l'attitude de ceux qu'on nomme l'élite. Qui écrirait sur Sylla avec mépris ? Si Hitler a désiré l'espèce de grandeur qu'il voyait glorifiée dans ce livre et partout, il n'y a pas eu erreur de sa part. C'est bien cette grandeur-là qu'il a atteinte, celle même devant laquelle nous nous inclinons tous bassement dès que nous tournons les yeux vers le passé.

Nous nous en tenons à la basse soumission d'esprit à son égard, nous n'avons pas, comme Hitler, tenté de la saisir dans nos mains. Mais en cela il vaut mieux que nous. Si l'on reconnaît quelque chose comme un bien, il faut vouloir le saisir. S'en abstenir est une lâcheté.

Qu’on imagine cet adolescent misérable, déraciné, errant dans les rues de Vienne, affamé de grandeur. Il était bien de sa part d’être affamé de grandeur. À qui la faute s’il n’a pas discerné d’autre mode de grandeur que le crime ? Depuis que le peuple sait lire et n’a plus de traditions orales, ce sont les gens capables de manier une plume qui fournissent au public des conceptions de la grandeur et des exemples susceptibles de les illustrer.

L’auteur de ce livre médiocre sur Sylla, tous ceux qui en écrivant sur Sylla ou sur Rome avaient rendu possible l’atmosphère où ce livre a été écrit, plus généralement tous ceux qui, ayant autorité pour manier la parole ou la plume, ont contribué à l’atmosphère de pensée où Hitler adolescent a grandi, tous ceux-là sont peut-être plus coupables qu’Hitler des crimes qu’il commet. La plupart sont morts ; mais ceux d’aujourd’hui sont pareils à leurs aînés, et ne peuvent être rendus plus innocents par le hasard d’une date de naissance.

On parle de châtier Hitler. Mais on ne peut pas le châtier. Il désirait une seule chose et il l’a : c'est d'être dans l'histoire. Qu'on le tue, qu'on le torture, qu'on l'enferme, qu'on l'humilie, l'histoire sera toujours là pour protéger son âme contre toute atteinte de la souffrance et de la mort. Ce qu'on lui infligera, ce sera inévitablement de la mort historique, de la souffrance historique ; de l'histoire. Comme, pour celui qui est parvenu à l'amour parfait de Dieu, tout événement est un bien comme provenant de Dieu, ainsi pour cet idolâtre de l'histoire, tout ce qui est de l'histoire est du bien. Encore a-t-il de loin l'avantage ; car l'amour pur de Dieu habite le centre de l'âme ; il laisse la sensibilité exposée aux coups ; il ne constitue pas une armure. L'idolâtrie est une armure ; elle empêche la douleur d'entrer dans l'âme. Quoi qu'on inflige à Hitler, cela ne l'empêchera pas de se sentir un être grandiose. Surtout cela n'empêchera pas, dans vingt, cinquante, cent ou deux cents ans, un petit garçon rêveur et solitaire, allemand ou non, de penser qu'Hitler a été un être grandiose, a eu de bout en bout un destin grandiose, et de désirer de toute son âme un destin semblable. En ce cas, malheur à ses contemporains.

Le seul châtiment capable de punir Hitler et de détourner de son exemple les petits garçons assoiffés de grandeur des siècles à venir, c’est une transformation si totale du sens de la grandeur qu’il en soit exclu. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 285-287

[ idéal dévoyé ] [ responsabilité ] [ accomplissement profane ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

stratège

Il faut que la France soit de nouveau pleinement présente à la guerre, participe au prix de son sang à la victoire ; mais cela ne saurait suffire. Cela pourrait se produire dans les ténèbres, et le vrai profit alors serait faible.

Il faut de plus que l’aliment de son énergie guerrière ne soit pas autre chose que son véritable génie, retrouvé dans les profondeurs du malheur, bien qu’avec un degré de conscience inévitablement faible d’abord après une pareille nuit.

La guerre même peut alors en faire une flamme.

La vraie mission du mouvement français de Londres est, en raison même des circonstances politiques et militaires, une mission spirituelle avant d’être une mission politique et militaire.

Elle pourrait être définie comme étant la direction de conscience à l’échelle d’un pays.

Le mode d’action politique esquissé ici exige que chaque choix soit précédé par la contemplation simultanée de plusieurs considérations d’espèce très différente. Cela implique un degré d’attention élevé, à peu près du même ordre que celui qui est exigé par le travail créateur dans l’art et la science.

Mais pourquoi la politique, qui décide du destin des peuples et a pour objet la justice, exigerait-elle une attention moindre que l’art et la science, qui ont pour objet le beau et le vrai ?

La politique a une affinité très étroite avec l’art ; avec des arts tels que la poésie, la musique, l’architecture.

La composition simultanée sur plusieurs plans est la loi de la création artistique et en fait la difficulté.

[…]

La politique, elle aussi, est un art gouverné par la composition sur plans multiples. Quiconque se trouve avoir des responsabilités politiques, s’il a en lui la faim et la soif de la justice, doit désirer recevoir cette faculté de composition sur plans multiples, et par suite doit infailliblement la recevoir avec le temps.

Seulement, aujourd’hui, le temps presse. Les besoins sont urgents.

La méthode d’action politique esquissée ici dépasse les possibilités de l’intelligence humaine, du moins autant que ces possibilités sont connues. Mais c’est là précisément ce qui en fait le prix. Il ne faut pas se demander si l’on est ou non capable de l’appliquer. La réponse serait toujours non. Il faut la concevoir d’une manière parfaitement claire ; la contempler longtemps et souvent ; l’enfoncer pour toujours au lieu de l’âme où les pensées prennent leurs racines ; et qu’elle soit présente à toutes les décisions. Il y a peut-être alors une probabilité pour que les décisions, bien qu’imparfaites, soient bonnes. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 272-275

[ technè ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

seconde guerre mondiale

L’anéantissement momentané de la France en tant que nation peut lui permettre de redevenir parmi les nations ce qu’elle a été et ce qu’on attendait depuis longtemps qu’elle redevînt, une inspiration. Et pour que la France retrouve une grandeur dans le monde — grandeur indispensable à la santé même de sa vie intérieure — il faut qu’elle devienne une inspiration avant d’être redevenue, par la défaite des ennemis, une nation. Après, ce serait probablement impossible pour plusieurs raisons.

Là aussi, le mouvement français de Londres est dans la meilleure situation qu’on puisse rêver, s’il sait l’utiliser. Il est exactement aussi officiel qu’il est nécessaire de l’être pour parler au nom d’un pays. N’ayant pas sur les Français d’autorité gouvernementale même nominale, même fictive, tirant tout du libre consentement, il a quelque chose d’un pouvoir spirituel. La fidélité incorruptible aux heures les plus sombres, le sang versé tous les jours librement en son nom, lui donnent droit à user librement des plus beaux mots du langage. Il est situé exactement comme il doit l’être pour faire entendre au monde le langage de la France. Un langage qui tire son autorité, non pas d’une puissance, qui a été anéantie par la défaite, ni d’une gloire, qui a été effacée par la honte, mais d’abord d’une élévation de pensée qui soit à la mesure de la tragédie présente, ensuite d’une tradition spirituelle gravée au cœur des peuples.

La double mission de ce mouvement est facile à définir. Aider la France à trouver au fond de son malheur une inspiration conforme à son génie et aux besoins actuels des hommes en détresse. Répandre cette inspiration, une fois retrouvée ou du moins entrevue, à travers le monde.

Si l’on s’attache à cette double mission, beaucoup de choses d’un ordre moins élevé seront accordées par surcroît. Si l’on s’attache d’abord à ces choses-là, celles-là même nous seront refusées. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 250-251

[ résistance ] [ patriotisme non-étatique ] [ espoir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individuation

La plus grande leçon que j'avais apprise, c'est qu'il faut du temps pour devenir soi-même.

Auteur: Read Shelley

Info: Va où la rivière te porte

[ maturation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femme

Une fille de dix-sept ans peut être idiote, surtout si elle ignore tout du pouvoir extraordinaire de l'amour jusqu'à ce qu'il la submerge telle une crue soudaine.

Auteur: Read Shelley

Info: Va où la rivière te porte

[ adolescentes ] [ absolu ]

 
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homme politique français

[…] le général de Gaulle, entouré de ceux qui l’ont suivi, est un symbole. Le symbole de la fidélité de la France à elle-même, concentrée un moment en lui presque seul ; et surtout le symbole de tout ce qui dans l’homme refuse la basse adoration de la force.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 244

[ résistance ] [ éloge ]

 

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naturel-surnaturel

Il ne faut pas penser non plus que l’inspiration d’un peuple est un mystère réservé à Dieu seul, et qui par suite échappe à toute méthode. Le degré suprême et parfait de la contemplation mystique est chose infiniment plus mystérieuse encore, et pourtant saint Jean de la Croix a écrit sur la manière d’y parvenir des traités qui, par la précision scientifique, l’emportent de loin sur tout ce qu’ont écrit les psychologues ou pédagogues de notre époque. S’il a cru devoir le faire, il avait raison sans doute, car il était compétent ; la beauté de son œuvre est une marque suffisamment évidente d’authenticité. À vrai dire, depuis une antiquité indéterminée, bien antérieure au christianisme, jusqu’à la deuxième moitié de la Renaissance, il a toujours été universellement reconnu qu’il y a une méthode dans les choses spirituelles et dans tout ce qui a rapport au bien de l’âme. L’emprise de plus en plus méthodique que les hommes exercent sur la matière depuis le XVIe siècle leur a fait croire, par contraste, que les choses de l’âme sont ou bien arbitraires, ou bien livrées à une magie, à l’efficacité immédiate des intentions et des mots.

Il n’en est pas ainsi. Tout dans la création est soumis à la méthode, y compris les points d’intersection entre ce monde et l’autre. C’est ce qu’indique le mot Logos, qui veut dire relation plus encore que parole. La méthode est seulement autre quand le domaine est autre. À mesure qu’on s’élève, elle s’accroît en rigueur et en précision. Il serait bien étrange que l’ordre des choses matérielles, reflétât davantage de sagesse divine que l’ordre des choses de l’âme. Le contraire est vrai. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 238-239

[ définition ] [ rationnel ] [ religion ]

 

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nanomonde

Des taches mystérieuses découvertes à l'intérieur des cellules réécrivent l'histoire du fonctionnement de la vie

De minuscules particules appelées condensats biomoléculaires conduisent à une nouvelle compréhension de la cellule

C'est une transformation radicale de notre conception de la biologie cellulaire, portée par la découverte de structures insaisissables et fascinantes : les condensats biomoléculaires. Ces entités singulières, longtemps éclipsées par le schéma classique de la cellule – dominées par la représentation de compartiments stables et limités par des membranes, à l'image du noyau, des mitochondries ou de l'appareil de Golgi – s'imposent peu à peu comme des protagonistes essentiels de l'organisation et du fonctionnement du vivant. Elles se présentent comme des gouttelettes, éphémères parfois, dynamiques toujours, dont la matérialité s'étend bien au-delà de la simple juxtaposition de molécules dans la masse cellulaire.

Sous ce vocable d'apparence anodine, " condensats biomoléculaires ", se cache un univers dont la richesse ne cesse de surprendre. Fruit de la rencontre entre la biologie et la physique des matériaux mous, ces agrégats sont issus de phénomènes de séparation de phase, un processus bien connu des physiciens, rappelant la formation de gouttes de pluie dans un nuage. À une concentration critique, certaines protéines ou acides nucléiques interagissent faiblement pour s'assembler en " liquide dans le liquide ", formant ainsi un micro-domaine où la composition et les propriétés diffèrent sensiblement du reste de la cellule. Cette logique bouleverse la vision antérieure d'une cellule compartimentée uniquement par des barrières linéaires : les condensats, eux, n'ont pas de membranes et restent pourtant distincts, modulables, prêts à émerger, fusionner ou disparaître selon les besoins immédiats de l'organisme.

Leur découverte ne doit rien au hasard : longtemps restées invisibles à cause de leur transparence et de leur fugacité, elles n'ont été révélées que grâce à l'avènement de techniques avancées de microscopie et de marquage moléculaire. Depuis, ils se sont imposés comme ubiquistes auprès des biologistes : présents dans la plupart des organismes, du végétal à l'animal, dans toutes les grandes branches du vivant, ils sont désormais reconnus comme des chefs d'orchestre silencieux de la cellule. Mais quelle est leur fonction ? Ici s'ouvre un paysage d'une complexité inédite : ils servent de sites privilégiés de concentration et d'organisation de l'information génétique, de régulation de l'expression des gènes, de réparation de l'ADN, de gestion du cycle de l'ARN ou de réponse rapide à divers stress environnementaux. Ils permettent justement à la cellule, au plus proche du temps réel, de centraliser ou d'inhiber des réactions, d'accélérer certains processus biochimiques tout en offrant la possibilité de les retenir en cas de nécessité, jouant ainsi un rôle de centraux nerveux éphémères et polyvalents.

Leur mode de fonctionnement est d'une souplesse remarquable : dépourvus de barrières physiques, ils recrutent des molécules et en libèrent d'autres, évoluant, se remodelant, selon des lois de densité, d'affinité et de compatibilité. Par exemple, lors d'un stress oxydatif ou thermique, la cellule forme rapidement des " corps de stress ", sortes de refuges liquides où certaines protéines et ARN sont temporairement stockés et inaccessibles, jusqu'à ce que l'équilibre revienne. L'existence de ces microdomaines pourrait expliquer pourquoi des réactions cellulaires cruciales se déroulent à des vitesses et avec une précision qui échappaient jusqu'alors à toute modélisation.

À ce phénomène se rattache une implication scientifique de tout premier plan : la question des origines mêmes de la vie. Il est désormais plausible qu'avant la formation des premières membranes cellulaires, la chimie du vivant ait trouvé dans ces condensats une ancêtre efficace ; on suppose que des gouttelettes proto-cellulaires ont permis, par leur capacité à concentrer et organiser des biopolymères dans la soupe primitive, la naissance des processus prébiotiques essentiels. Une telle perspective rehausse également l'importance des condensats dans l'évolution, leur plasticité ayant pu favoriser l'innovation biologique à l'échelle moléculaire.

Par ailleurs, ces structures jouent un rôle signé dans l'étiologie de plusieurs affections humaines : des maladies neurodégénératives comme la sclérose latérale amyotrophique ou la maladie d'Alzheimer pourraient s'expliquer, du moins en partie, par une transition pathologique des condensats, basculant d'un état liquide réversible vers des états solides ou fibreux, qui piègent et détournent ainsi les composants cellulaires de leur fonction initiale. Cette idée ouvre une perspective nouvelle sur la maladie : une pathologie de la matière cellulaire, au-delà du simple code génétique ou de la mutation de protéines individuelles.

Enfin, la recherche sur les condensats biomoléculaires, à la croisée des frontières disciplinaires, forge un paradigme où la cellule n'est plus une mosaïque de machines statiques, mais un environnement fluide, dynamique, peuplé de foyers d'activité émergente : un théâtre encombré de nuages mobiles, de gouttelettes en perpétuelle transformation, où l'ordre et le désordre, la stabilité et la mutation se conjuguent pour conférer au vivant sa remarquable robustesse tout autant que sa plasticité. C'est une invitation à repenser l'architecture même du vivant, à chercher les lois d'organisation dans le jeu fluctuant des énergies faibles, dans ce ballet incessant de formations et de dissolutions, à la fois orchestré et imprévisible, qui anime le cœur même de la cellule.




 

Auteur: Internet

Info: https://www.scientificamerican.com/ - 21 janvier 2025. Synthèse par perplexity.ai

[ nano-biologie ] [ organites sans membrane ] [ granule biomoléculaire ] [ régulateurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel