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excitation sexuelle

Il voit le corps de sa nouvelle maîtresse qui se lève du divan ; elle est debout, lui expose son corps de dos, les cuisses puissantes enrobées de cellulite ; cette cellulite l’enchante comme si elle exprimait la vitalité d’une peau qui ondule, qui frémit, qui parle, qui chante, qui se trémousse, qui s’exhibe ; quand elle s’incline pour prendre son peignoir jeté sur le sol, il ne peut se dominer et, allongé, nu sur le divan, il caresse ces fesses magnifiquement bombées, il palpe cette chair monumentale, surabondante, dont la généreuse prodigalité le console et le calme.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'ignorance, éditions Gallimard, 2023, pages 216-217

[ femme-par-homme ] [ grosse ] [ ronde ] [ sensuelle ] [ nudité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

esthétique

Les identités q-hypergéométriques-modulaires comptent parmi les formules les plus belles et les plus connues en mathématique : ici, les membres de gauche sont des fonctions q-hypergéométriques* et les membres de droite des fonctions modulaires.

Par exemple une identité de Ramanujan ou une  entité de Rogers-Ramanujan.

(Ces identités sont comme des ponts entre :

- L’analyse (étude de séries infinies, q-hypergéométriques),

- La géométrie (formes modulaires et symétries du demi-plan supérieur),

- Et même la combinatoire (partitions d'entiers, etc.).

Un telle identité est une vérité universelle, souvent profonde, reliant deux objets a priori très différents


Auteur: Zagier Don Bernhard

Info: https://www.college-de-france.fr *grosso modo, une série infinie avec des coefficients qui dépendent du paramètre q (incliné) . Paramètre q - rare exemple d'un objet qui engendre une magnifique polyvalence via 4 approches : A Combinatoire (partitions), B Topologique (invariants de nœuds via les polynômes de Jones), C Modulaire via les formes de la Théorie des nombres. D Et en physique (modèles de spin).

[ égalité objective ] [ méta-moteur ] [ beauté algébrique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racisme

Nul ne peut naître intouchable, puisque chaque être est une étincelle d'un seul feu.


Auteur: Gandhi Mahatma

Info: Lettres à l'Ashram

[ incohérent ]

 

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inconnaissance

Celui qui sait n'a pas un large savoir,

Un large savoir ne connaît rien.

Auteur: Lao Tseu Lao Tzi

Info: Tao Te King : Le Livre de la Voie et de la Vertu

[ exponentielle ] [ modeste ]

 

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empathie

Le ciel porte secours

A celui qui est doué de compassion.


Auteur: Lao Tseu Lao Tzi

Info: Tao Te King : Le Livre de la Voie et de la Vertu

[ immanence étendue ] [ altruisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

marée basse

La mer se retire, après avoir secoué la nuit de son ressac. Pendant des heures, elle a lancé une vague après l’autre contre la digue, fait mousser ses bouillons et trembler la pierre. Elle a déposé en partant ses algues, ses coquillages, ses fragments de plastique, ses bouts de bois. Elle a raconté son éternelle histoire aux éternels insomniaques, pendant que les dormeurs se laissaient bercer par sa cadence familière, quand bien même les sifflements du vent et la puissance des masses d’eau qui ravinaient le sable ébranlaient le Sillon sur toute son étendue. La mer a joué à l’archéologue et à l’explorateur, elle a absous la plage des stigmates de ceux qui l’avaient foulée, effacé leurs traces – chaussures de sport, pieds d’enfant, pattes de chien – pour en inventer d’autres, plus fondamentales : nappes lisses, vallons de gravier fin, cartographie mystérieuse de ruisseaux, d’ondes et de plis que l’œil s’épuise à parcourir. Elle a par endroits mêlé les algues, les galets, à la douceur élastique du sable ; elle a redessiné les flaques et fabriqué des miroirs d’eau, pour reconfigurer un paysage à jamais semblable et toujours différent.


Auteur: Gestern Hélène

Info: Cézembre, Incipit

[ matinale ]

 

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envol

Hier, le petit Polonais lui a suggéré de décrire un lieu où elle avait été heureuse. Elle s’est rappelé Cézembre, un jour de baignade avec Hélène. La mer était calme, le soleil réchauffait sa peau, le vent caressait son visage avec une infinie douceur. À demi étendue dans un fauteuil de toile rayée, elle avait pensé aux pages du Sâr qui parlaient de réincarnation : elle avait soudain senti son corps se fondre dans les éléments et en épouser chaque particule. Alors elle s’était faite goéland, ciel, vent, les ailes déployées, glissant en silence dans le ciel ; elle avait été eau, herbe et sable, sa chair dissoute dans une paix magnifique. Elle s’était endormie.


Auteur: Gestern Hélène

Info: Cézembre

[ assoupissement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discours de la science

La médecine donc, vous le remarquez ici, s’est toujours crue scientifique. C’est en quoi d’ailleurs elle a toujours montré ses faiblesses. Par une sorte de nécessité interne de sa position, elle s’est toujours référée à une science qui était celle de son temps, bonne ou mauvaise. Qu’elle fût bonne ou mauvaise, comment le savoir du point de vue de la médecine ? 

Quant à nous, nous avons le sentiment que notre science, notre physique, est toujours censée être une bonne science et que pendant des siècles nous avons eu une physique très mauvaise. Ceci est effectivement tout à fait assuré. Ce qui n’est pas assuré, c’est ce que la médecine a à faire de cette science, c’est à savoir comment et par quelle ouverture, par quel bout elle a à la prendre, tant que quelque chose n’est pas élucidé pour elle, la médecine, et qui n’est pas, comme vous allez le voir, la moindre des choses, puisque ce dont il s’agit c’est de l’idée de "santé". 

Très exactement : qu’est-ce que la santé ? Vous auriez tort de croire que même pour la médecine moderne qui, à l’égard de toutes les autres, se croit scientifique, la chose soit pleinement assurée. De temps en temps on propose l’idée "du normal et du pathologique" comme sujet de thèse à quelque étudiant. C’est un sujet qui leur est en général proposé par des gens ayant une formation philosophique, et nous avons là-dessus un excellent travail de M. CANGUILHEM. Évidemment, c’est un travail dont l’influence est fort limitée dans les milieux proprement médicaux. 

Or il y a une chose en tout cas - sans chercher à spéculer à un niveau de certitude socratique sur "la santé en soi" - qui à soi tout seul, pour nous tout spécialement psychiatres et psychanalystes, qui montre à quel point l’idée de "santé" est problématique : ce sont les moyens mêmes que nous employons pour rejoindre l’état de "santé". Lesquels moyens nous montrent, pour dire les choses dans les termes les plus généraux que quoi qu’il en soit de la nature, de l’heureuse forme qui serait la forme de la "santé", au sein de cette heureuse forme nous sommes amenés à postuler des états paradoxaux, c’est le moins qu’on puisse en dire, ceux-là mêmes dont la manipulation dans nos thérapeutiques est responsable du retour à un équilibre, qui reste dans l’ensemble, comme tel, assez incritiqué. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 14 décembre 1960

[ questions ] [ définition ] [ flou sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

overdose musicale

En 1921, Arnold Schönberg proclame que, grâce à lui, la musique allemande restera pendant les cent prochaines années maîtresse du monde. Douze ans plus tard, il doit quitter l’Allemagne à jamais. Après la guerre, en Amérique, comblé d’honneurs, il est toujours sûr que la gloire n’abandonnera jamais son œuvre. Il reproche à Igor Stravinsky de penser trop à ses contemporains et de négliger le jugement de l’avenir. […] Schönberg est mort en 1951. Pendant les deux décennies suivantes, son œuvre est saluée comme la plus grande du siècle, vénérée par les plus brillants des jeunes compositeurs qui se déclarent ses disciples ; mais ensuite elle s’éloigne des salles de concerts ainsi que de la mémoire. Qui le joue maintenant vers la fin du siècle ? Qui se réfère à lui ? Non, je ne veux pas me moquer sottement de sa présomption et dire qu’il se surestimait. Mille fois non ! Schönberg ne se surestimait pas. Il surestimait l’avenir. 

A-t-il commis une erreur de réflexion ? Non. Il pensait juste, mais il vivait dans des sphères trop élevées. Il discutait avec les plus grands Allemands, avec Bach, avec Goethe, avec Brahms, avec Mahler, mais, si intelligentes qu’elles soient, les discussions menées dans les hautes sphères de l’esprit sont toujours myopes envers ce qui, sans raison ni logique, se passe en bas : deux grandes armées se battent à mort pour des causes sacrées ; mais c’est une minuscule bactérie de la peste qui les terrassera toutes deux. 

Schönberg était conscient de l’existence de la bactérie. Déjà, en 1930, il écrivait : "La radio est un ennemi, un ennemi impitoyable qui irrésistiblement avance et contre qui toute résistance est sans espoir" ; elle "nous gave de musique [...] sans se demander si on a envie de l'écouter, si on a la possibilité de la percevoir", de sorte que la musique est devenue un simple bruit, un bruit parmi des bruits.

La radio fut le petit ruisseau par lequel tout commença. Vinrent ensuite d’autres moyens techniques pour recopier, multiplier, augmenter le son, et le ruisseau devint un immense fleuve. Si, jadis, on écoutait la musique par amour de la musique, aujourd’hui elle hurle partout et toujours, "sans se demander si on a envie de l’écouter", elle hurle dans les haut-parleurs, dans les voitures, dans les restaurants, dans les ascenseurs, dans les rues, dans les salles d’attente, dans les salles de gymnastique, dans les oreilles bouchées des walkmen, musique réécrite, réinstrumentée, raccourcie, écartelée, des fragments de rock, de jazz, d’opéra, flot où tout s’entremêle sans qu’on sache qui est le compositeur (la musique devenue bruit anonyme), sans qu’on distingue le début ou la fin (la musique devenue bruit ne connaît pas de forme) : l’eau sale de la musique où la musique se meurt.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'ignorance, éditions Gallimard, 2023, pages 165-166

[ diffusion moderne ] [ dégoût ] [ saturation ] [ omniprésente ] [ postérité ]

 
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souvenirs communs

Si deux être vivent dans le même appartement, se voient tous les jours et, en plus, s'aiment, leurs conversations quotidiennes accordent leurs deux mémoires : par consentement tacite et inconscient, ils lâchent dans l'oubli de vastes zones de leur vie et parlent et reparlent des quelques mêmes évènements dont ils tissent le même récit qui, telle une brise dans des ramures et leur rappelle constamment qu'ils ont vécu ensemble.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'ignorance, éditions Gallimard, 2023, page 146

[ couple ] [ mythe ] [ renforcement ] [ relation ]

 

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