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hiver

L'après-midi, la neige cessa, la forêt apparut dans son immobilité hivernale - la beauté hautaine de la mort.


Auteur: Makine Andreï

Info: Prisonnier du rêve écarlate

[ arbres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chronos

Un effort épique pour ancrer la physique dans les mathématiques révèle les secrets du temps

Au seuil du XXe siècle, David Hilbert, figure tutélaire des mathématiques, lançait un défi à la postérité : fonder la physique sur des axiomes aussi solides que ceux de la géométrie, et relier, par une chaîne logique ininterrompue, la danse invisible des atomes aux lois majestueuses qui régissent les fluides et les vents. Plus d’un siècle plus tard, ce rêve d’unification, longtemps relégué à l’horizon de l’impossible, vient de connaître un accomplissement éclatant.

Dans le théâtre microscopique, chaque particule d’un gaz évolue selon la rigueur implacable des lois de Newton : trajectoires réversibles, collisions élastiques, ballet d’une précision aveuglante. Mais à mesure que l’on s’élève dans l’échelle des descriptions, la multitude devient nuage, la singularité se dissout dans la probabilité : l’équation de Boltzmann, puis les équations de Navier-Stokes, prennent le relais pour décrire la matière non plus comme un chœur d’individus, mais comme une onde collective, fluide et continue. Or, un gouffre conceptuel séparait ces mondes : comment, à partir de lois fondamentalement réversibles, pouvait surgir l’irréversibilité, la flèche du temps, l’entropie qui croît et le désordre qui s’impose ?

C’est à ce mystère que se sont attaqués Yu Deng, Zaher Hani et Xiao Ma. Leur œuvre, d’une virtuosité mathématique rare, a consisté à démontrer que, dans un gaz suffisamment dilué, les collisions multiples entre particules – ces " recollisions " qui menaçaient l’édifice logique – sont si improbables qu’elles deviennent négligeables, même sur de longues durées. Dès lors, l’équation de Boltzmann, qui gouverne la transition du chaos atomique vers l’ordre statistique, s’impose comme une conséquence inéluctable des lois de Newton. L’irréversibilité, loin d’être un artifice ou une illusion, émerge alors naturellement : le temps, à l’échelle macroscopique, acquiert une direction, non par décret, mais par la force du nombre et la tyrannie du probable.

Cette victoire intellectuelle ne se limite pas à une prouesse technique : elle éclaire d’une lumière neuve le mystère du temps lui-même. Si, dans l’intimité de la matière, le passé et le futur se valent, c’est la collectivité, la multitude, qui impose la marche en avant, la dissipation de l’ordre, l’avènement du futur. Ainsi, la science rejoint la poésie : de l’infinitésimal naît l’irréversible, et la mécanique des sphères cède la place à la mélodie du devenir.

En somme, cette démonstration consacre l’unité profonde de la nature : du choc silencieux des atomes à la houle des océans, de la symétrie du temps à son irrévocable fuite, tout procède d’un même tissu logique, patiemment tissé par la main humaine. Le rêve de Hilbert, enfin, s’incarne : la physique, enracinée dans la mathématique, dévoile la secrète architecture du monde et la source même de notre expérience du temps.







 

Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org, Leila Sloman, 11 juin 2025

[ anthropique ] [ miroir ] [ théorie du tout ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

travail intellectuel

Pour nos études, nous avons le dictionnaire de notre Père et la Bible que nous avons trouvée ici, chez Grand-Mère, dans le galetas.

Nous avons des leçons d’orthographe, de composition, de lecture, de calcul mental, de mathématiques et des exercices de mémoire.

Nous employons le dictionnaire pour l’orthographe, pour obtenir des explications, mais aussi pour apprendre des mots nouveaux, des synonymes, des antonymes.

La Bible sert à la lecture à haute voix, aux dictées et aux exercices de mémoire. Nous apprenons donc par cœur des pages entières de la Bible.

Voici comment se passe une leçon de composition :

Nous sommes assis à la table de la cuisine avec nos feuilles quadrillées, nos crayons, et le grand cahier. Nous sommes seuls.

L’un de nous dit :

- Le titre de ta composition est : "L’arrivée chez Grand-mère"

L’autre dit :

- Le titre de ta composition est "Nos travaux".

Nous nous mettons à écrire. Nous avons deux heures pour traiter le sujet et deux feuilles de papier à notre disposition.

Au bout de deux heures, nous échangeons nos feuilles, chacun de nous corrige les fautes d’orthographes de l’autre à l’aide du dictionnaire et, en bas de page, écrit : "Bien" ou "Pas bien". Si c’est "Pas bien", nous jetons la composition dans le feu et nous essayons de traiter le même sujet à la leçon suivante. Si c’est "Bien", nous pouvons recopier la composition dans le Grand Cahier.

Pour décider si c'est "Bien" ou "Pas bien", nous avons une règle très simple : la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons.

Par exemple, il est interdit d'écrire: "Grand-Mère ressemble à une sorcière" ; mais il est permis d'écrire: "Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière."

Il est interdit d'écrire: "La Petite Ville est belle", car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu'un d'autre.

De même, si nous écrivons: "L'ordonnance est gentil", cela n'est pas une vérité, parce que l'ordonnance est peut-être capable de méchancetés que nous ignorons. Nous écrirons simplement "L'ordonnance nous donne des couvertures".

Nous écrivons : "Nous mangeons beaucoup de noix", et non pas : "Nous aimons les noix", car le mot "aimer" n'est pas un mot sûr, il manque de précision et d'objectivité. "Aimer les noix" et "aimer notre Mère", cela ne peut pas vouloir dire la même chose. La première formule désigne un goût agréable dans la bouche, et la deuxième un sentiment.

Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues ; il vaut mieux éviter leur emploi et s'en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c'est-à-dire la description fidèle des faits.

Auteur: Kristof Agota

Info: Le grand cahier, éditions du Seuil, 1986, pages 32-34

[ enfants ] [ expression écrite ] [ règles d'évaluation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rabaissement verbal

Exercice d'endurcissement de l'esprit.

Grand-mère nous dit :

- Fils de chienne !

Les gens nous disent :

- Fils de Sorcière ! Fils de pute !

D'autres disent :

- Imbéciles ! Voyous ! Morveux ! Ânes ! Gorets ! Pourceaux ! Canailles ! Charognes ! Petits merdeux ! Gibier de potence ! Graines d'assassin !

Quand nous entendons ces mots, notre visage devient rouge, nos oreilles bourdonnent, nos yeux piquent, nos genoux tremblent.

Nous ne voulons plus rougir ni trembler, nous voulons nous habituer aux injures, aux mots qui blessent.

Nous nous installons à la table de la cuisine l'un en face de l'autre et, en nous regardant dans les yeux, nous disons des mots de plus en plus atroces.

L'un :

- Fumier ! Trou du cul !

L'autre :

- Enculé ! Salopard !

Nous continuons ainsi jusqu'à ce que les mots n'entrent plus dans notre cerveau, n'entrent même plus dans nos oreilles.

Nous nous exerçons de cette façon une demi-heure environ par jour, puis nous allons nous promener dans les rues.

Nous nous arrangeons pour que les gens nous insultent, et nous constatons qu'enfin nous réussissons à rester indifférents.

Mais il y a les mots anciens.

Notre Mère nous disait :

-Mes chéris ! Mes amours ! Mon bonheur ! Mes petits bébés adorés !

Quand nous nous rappelons ces mots, nos yeux se remplissent de larmes.

Ces mots, nous devons les oublier, parce que, à présent, personne ne nous dit des mots semblables et parce que le souvenir que nous en avons est une charge trop lourde à porter.

Alors, nous recommençons notre exercice d'une autre façon.

Nous disons :

- Mes chéris ! Mes amours ! Je vous aime... Je ne vous quitterai jamais... Je n'aimerai que vous... Toujours... Vous êtes toute ma vie...

À force d'être répétés, les mots perdent peu à peu leur signification et la douleur qu'ils portent en eux s'atténue.

Auteur: Kristof Agota

Info: Le grand cahier, éditions du Seuil, 1986, pages 24-25

[ résistance ] [ amour-haine ] [ déréalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieille

Grand-Mère est petite et maigre. Elle a un fichu noir sur la tête. Ses habits sont gris foncé. Elle porte de vieux souliers militaires. Quand il fait beau, elle marche nu-pieds. Son visage est couvert de rides, de taches brunes et de verrues où poussent des poils. Elle n’a plus de dents, du moins plus de dents visibles.

Grand-Mère ne se lave jamais. Elle s’essuie la bouche avec le coin de son fichu quand elle a mangé ou quand elle a bu. Elle ne porte pas de culotte. Quand elle a besoin d’uriner, elle s’arrête où elle se trouve, écarte les jambes et pisse par terre sous ses jupes. Naturellement, elle ne le fait pas dans la maison.

Grand-Mère ne se déshabille jamais. Nous avons regardé dans sa chambre le soir. Elle enlève une jupe, il y a une autre jupe dessous. Elle enlève son corsage, il y a un autre corsage dessous. Elle se couche comme ça. Elle n’enlève pas son fichu.

Grand-Mère parle peu. Sauf le soir. Le soir, elle prend une bouteille sur une étagère, elle boit directement au goulot. Bientôt, elle se met à parler une langue que nous ne connaissons pas. Ce n’est pas la langue que parlent les militaires étrangers, c’est une langue tout à fait différente.

Dans cette langue inconnue, Grand-Mère se pose des questions et elle y répond. Elle rit parfois, ou bien elle se fâche et elle crie. A la fin, presque toujours, elle se met à pleurer, elle va dans sa chambre en titubant, elle tombe sur son lit et nous l’entendons sangloter longuement dans la nuit.

Auteur: Kristof Agota

Info: Le grand cahier, éditions du Seuil, 1986, pages 12-13

[ petits-enfants ] [ portrait ] [ sale ] [ ivrogne ] [ dialecte inconnu ] [ description ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pesanteur

Un nouvel argument explore comment la croissance du désordre pourrait entraîner le rapprochement d'objets massifs. Les physiciens sont à la fois intéressés et sceptiques.

L’idée que la gravité pourrait émerger de principes thermodynamiques, plutôt que d’être une force fondamentale, connaît un regain d’intérêt grâce aux travaux récents de Daniel Carney et son équipe. Cette approche, dite gravité entropique, s’inscrit dans une longue quête pour expliquer l’attraction universelle par des mécanismes collectifs.

Contexte historique et théorique

Dès le XVIIe siècle, Newton envisageait des modèles mécanistes (comme des particules invisibles poussant les objets), sans parvenir à une théorie satisfaisante. Einstein révolutionna la compréhension en décrivant la gravité comme une courbure de l’espace-temps, mais ses équations restent incomplètes — notamment face aux singularités des trous noirs. Ces limites ont encouragé l’exploration d’explications alternatives, où la gravité résulterait de phénomènes microscopiques émergents.

La gravité entropique : principes et modèles. 

La théorie repose sur un parallèle entre gravité et thermodynamique :

- L’entropie (mesure du désordre) jouerait un rôle central. Les systèmes massifs créeraient localement des zones d’ordre, que l’univers chercherait à équilibrer en maximisant le désordre global, simulant ainsi une attraction.

 Deux modèles récents illustrent ce mécanisme :

1   Réseau de qubits : Un cristal de particules quantiques s’alignerait près des masses, générant des zones ordonnées. La tendance naturelle à maximiser l’entropie pousserait les masses à se rapprocher.

2   Qubits non locaux : Sans structure spatiale fixe, ces particules ajusteraient leur énergie en fonction de la distance entre masses, favorisant leur rapprochement pour augmenter l’entropie.

Forces et faiblesses de l’approche

- Avantages : Offre une piste pour unifier gravité et physique quantique.

- Propose des prédictions testables, comme l’effet sur des masses en superposition quantique.

Limites :

- Les modèles actuels n’intègrent pas la relativité générale (cruciale pour les champs gravitationnels intenses).

- Aucune preuve directe des qubits hypothétiques.

- Critiqués pour leur " ingénierie ad hoc " et leur incapacité à capturer les spécificités de l’espace-temps einsteinien.

Implications et débats

Si cette théorie reste marginale, elle stimule des questions fondamentales :

- La gravité newtonienne pourrait n’être qu’une moyenne statistique, avec des fluctuations observables dans des conditions extrêmes.

- Des expériences sur l’effondrement de la fonction d’onde quantique pourraient invalider ou conforter ces modèles.

En conclusion, la gravité entropique incarne une audace conceptuelle héritée des intuitions de Newton et Einstein, tout en illustrant les défis persistants de la physique théorique. Bien que spéculative, elle rappelle que les lois apparentes de la nature pourraient dissimuler des réalités plus profondes — et peut-être plus chaotiques.





 



 

Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org/is-gravity-just-entropy-rising-long-shot-idea-gets-another-look-20250613/ , 13 juin 2025 - synthèse de perplexity.ai

[ poids ] [ sciences ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

bourlinguer

Voyager, ça veut dire des lits minuscules et des salles de bain exiguës. De vieux téléviseurs et des connexions internet lentes. Voyager, ce sont d'extraordinaires conversations avec des gens ordinaires. Des serveurs, des pompistes et des femmes de ménage qui deviennent les personnes les plus intéressantes du monde. Ce sont des églises suffisamment captivantes pour y entrer. Ce McDonald's, un luxe. C'est la prise de conscience qu'on est peut-être né dans le mauvais pays. Voyager, c'est un sourire qui mène vers une conversation dans un anglais approximatif. C'est de s'apercevoir que les jolies filles sourient de la même façon partout dans le monde. Voyager, c'est donner un pourboire de 10 % et être remercié pour cela. Voyager, c'est le même t-shirt blanc demain. Voyager, c'est comme le sexe après un bon vin et trop de cigarettes sans filtre. Voyager, c'est se promener à l'arrière d'un bus avec des inconnus ricanants. C'est une rue pleine de routards barbus qui consultent des cartes. Voyager, c'est en vouloir encore.

C'est la constante redécouverte de la marche. C'est partager une bouteille d'alcool dans un train de nuit avec un ami éphémère. Voyager, c'est se dire "Peut-être que je pourrait faire autrement lorsque que je rentrerai chez moi". C'est la nostalgie d'un semestre d'études à l'étranger. Voyager, c'est se rendre compte qu'être trentenaire n'est qu'une putain de formulation qui ne fait que limiter les choses.

Auteur: Miller Nick

Info: Isn't It Pretty To Think So? 2012. Trad libre de Mg

[ dépaysement ] [ mise en question ]

 

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sagesse

Ce sont les trucs durs qui se cassent ; les souples ne se brisent pas. Telle est la révélation que j'ai eue aujourd'hui et je me demande pourquoi il a fallu autant de temps pour le réaliser ! On peut perdre tant d'années de sa vie à essayer de devenir quelque chose de solide par peur de se fracturer ; alors que ce qui est tendre ne peut se casser !  Tout machin  dur est susceptible de se briser en mille morceaux !

Auteur: C. JoyBell C.

Info:

[ tendresse ] [ adaptation ] [ ouverture ] [ sensibilité ]

 

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destinée

Il n'y a pas eu d'épiphanie, de révélation singulière, de moment de vérité, mais une accumulation constante de milliers d'offenses, d'indignités et de moments oubliés a fait naître en moi une colère, une rébellion, un désir de combattre le système qui emprisonnait mon peuple. Il n'y a pas eu de jour particulier où je me suis dit : " Désormais, je me consacrerai à la libération de mon peuple " ; au contraire, je me suis simplement trouvé en train de le faire, et je ne pouvais pas faire autrement.

Auteur: Mandela Nelson

Info: Long Walk to Freedom

[ naturelle ] [ émergence ] [ leader ] [ équilibre ]

 

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sérénité

Lorsque la peur de la mort nous quitte, le désir destructeur de vivre nous quitte aussi. Nous pouvons alors limiter nos désirs et nos exigences à nos besoins naturels. Les rêves de pouvoir, de bonheur, de luxe et de contrées lointaines, qui servent à créer des désirs artificiels, ne nous attirent plus. Ils sont devenus absurdes. Nous n'utiliserons donc que ce dont nous avons réellement besoin et ne serons plus disposés à céder à la folie de l'extravagance et du gaspillage. Nous n'avons même pas besoin d'appels solennels à l'épargne et à la modération ; car la vie elle-même est glorieuse, et ici, la joie d'exister peut être obtenue gratuitement. 

Auteur: Moltmann Jürgen

Info: Le pouvoir des impuissants

[ existence ] [ équilibre ] [ contemplation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste