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femmes-hommes

... Les traits de Marta Meana s'animent, sa bouche se tort de temps en temps, imperceptiblement, dans un sourire qui rappelle une grimace. C'est parce qu'elle évoque les trop nombreux conseillers conjugaux qui tiennent pour acquise l'idée que pour les femmes une plus grande intimité du couple favorisera les rapports sexuels.

L'empathie, la proximité - voilà pour eux la clé du bonheur. Pour Marta, ces chemins peuvent conduire à de beaux endroits. Mais en tout cas pas au désir sexuel.

" La libido féminine, précise-t-elle, ne dépend pas de facteurs relationnels qui, selon le bon sens populaire, gouvernent la sexualité des femmes à l'opposé de celles des hommes. " Elle s'apprête à publier une étude reposant sur de longues conversations avec des femmes dont la vie de couple était dénuée de toute sexualité. Il est peut-être plus logique de penser, m'avoue-t-elle, qu'une mauvaise entente peut tuer le désir, mais cela ne veut pas dire qu'une bonne entente le favorisera. " On s'embrasse, on s'étreint. Je ne sais pas ce qui se passe, lui ai-je dit un jour, témoigne une de ses interlocutrices, nous formons un couple parfait. Il n'y a qu'un seul truc..." Leurs rapports intimes.

Selon Marta Meana, il est essentiel de faire la distinction entre ce à quoi nous attachons un certain prix dans la vie et ce qui est susceptible de nous apporter le plus de plaisir. Certaines femmes peuvent accorder un grand prix à des idéaux de partage, de compréhension, de constance, de permanence, mais " on aurait tort de penser que parce qu'une femme choisit la vie de couple, celui-ci devient la source principale de son désir sexuel. " De nouveau, elle évoque le narcissisme, le besoin d'être l'objet de tous les désirs.

Atteindre ce Graal nécessite non pas une trop grande proximité dans le couple mais plutôt une certaine distance. Un objet de désir est par définition éloigné. Elle met en garde contre l'espoir nourri par de nombreuses femmes de réaliser un rêve romantique ou de vivre un conte de fées : le rêve du fusionner avec son partenaire, d'arriver à lui dire : "Avec toi, je suis entière, comblée ", c'est une idée fausse de l'amour. Ce genre de lien, rêver d'une telle fusion, risque d'étouffer l'éros. Se fondre dans l'autre signifie qu'il n'existe plus de séparation à franchir, que l'amant n'a plus assez de distance pour que la pulsion prenne son élan, plus de but plus ou moins éloigné, pour que cette pulsion ait le temps de prendre la vigueur nécessaire avant d'exploser dans le plaisir...

Mon ressenti : Dans cet extrait, il est mis en avant que l'amour dans le couple, la très bonne entente n'est pas forcément la source d'un grand épanouissement sexuel. Certes, la douceur, l'attention et le respect échangés permettent de mieux vivre cette sexualité mais il y cette mise en garde : attention à la perte du désir !

Le désir, c'est le désir ! Le désir, ce n'est pas l'amitié dans le couple, ce n'est pas la complicité dans le couple, etc... Le désir est l'élan, l'envie, la pulsion que l'homme déclenche pour entamer un rapport avec la femme. Idem pour la femme envers l'homme. C'est grâce à une certaine distance au sein du couple que le désir se forme. Quand je parle de distance, je ne parle pas de l'indifférence, non ! Je parle d'une certaine "liberté" et "indépendance" que l'homme et la femme doivent avoir chacun de leur côté, en étant bien sûr fidèle.

Auteur: Bergner Daniel

Info: Que veulent les femmes ?

[ excitées ] [ libidineuses ] [ lascives ] [ tandem ] [ binôme ]

 

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sexualité féminine

... Chez des femmes paraplégiques (paralysées des membres inférieurs), Beverly Whipple et Barry Komisaruk (deux scientifiques) ont pu établir que quatre chemins nerveux différents transmettent des signaux de la zone génitale jusqu'au cerveau. Deux de ces nerfs transitent le long de la colonne vertébrale. Mais un troisième, le tractus hypogastrique, fait une boucle ; il ne rejoint la colonne vertébrale que bien au-dessus du bassin, à peu près au niveau du nombril. Le quatrième, le nerf vague ou pneumogastrique, trace son chemin jusqu'au cerveau sans jamais rejoindre la moelle épinière.

Beverly Whipple et Barry Komisaruk ont souligné l'importance sur l'orgasme de cette innervation multiple en travaillant avec des patientes souffrant de graves lésions de la moelle épinière, des femmes qui théoriquement ne devraient ressentir aucune sensation en dessous de la taille. Leur zone génitale ne devrait donc enregistrer aucune réaction sensible. Examiné dans les conditions du laboratoire, le gland du clitoris de ces femmes ne donne effectivement aucun signe de sensibilité. Cependant, l'intérieur de la paroi antérieure du vagin et le col de l'utérus continuent de répondre aux stimulations. Au cours des séances de masturbation sur cette paroi et le col de l'utérus, les patientes atteignent un orgasme. Les chercheurs ont prouvé ces affirmations en mesurant leur réaction à la douleur, en prenant le pouls et en observant la dilatation des pupilles. Ce sont ces indicateurs que les sexologues utilisent comme marqueurs de l'orgasme : la douleur s'évanouit, le pouls s'accélère et les pupilles se dilatent. (...)

Beverly Whipple et Barry Komisaruk ont publiés plusieurs articles soutenant que le nerf vague, et dans certains cas le nerf hypogastrique, font transiter les messages de plaisir en provenance du vagin vers le point de lésion de la moelle épinière, tandis que les signaux du clitoris externe, par contraste, dépendent de la partie inférieure de la colonne vertébrale et ne sont donc pas relayés. C'est la preuve, selon les deux chercheurs, que les orgasmes vaginaux existent et sont distincts des orgasmes clitoridiens, qu'ils ne résultent pas de la poussée ou du frottement du clitoris externe. Les deux circuits employés, précisent-ils, l'hypogastrique et le vague, expliquent pourquoi les femmes en bonne santé faisaient la différence entre les deux orgasmes, le clitoridien étant ressenti comme "plus profond", "palpitant", "plus fort". Les circuits nerveux, moins linéaires, plus sinueux et enfouis, étaient à l'origine de cette différence...

Auteur: Bergner Daniel

Info: Que veulent les femmes ?

[ jouissance ] [ excitation ]

 

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émotions

Les recoins des sentiments, les strates les plus sombres et les plus aveugles du caractère, sont les seuls endroits au monde où nous pouvons saisir la réalité en train de se former.

Auteur: Dodds Eric Robertson

Info: Les Grecs et l'irrationnel

[ historique ] [ déraisonnables ] [ révélatrices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

antiquité romaine

Ainsi dans le culte de l'Empereur [romain], ce qui était divinisé, c'était l'institution de l'esclavage. Des millions d'esclaves rendaient un culte idolâtre à leur propriétaire.

C'est là ce qui a déterminé l'attitude des Romains en matière religieuse. On a dit qu'ils étaient tolérants. Ils toléraient en effet toutes les pratiques religieuses vides de contenu spirituel.

Il est probable qu’Hitler, s’il en avait la fantaisie, pourrait tolérer la théosophie sans danger. Les Romains pouvaient facilement tolérer le culte de Mithra, orientalisme truqué pour snobs et femmes oisives.

Il y avait deux exceptions à leur tolérance. D’abord ils ne pouvaient naturellement souffrir que qui que ce fût prétendît à un droit de propriété sur leurs esclaves. De là leur hostilité contre Jéhovah. Les Juifs étaient leur propriété et ne pouvaient pas avoir un autre propriétaire, humain ou divin. Il s’agissait simplement d’une contestation entre esclavagistes. Finalement les Romains, par souci de prestige et pour démontrer expérimentalement qu’ils étaient les maîtres, tuèrent presque dans sa totalité le bétail humain dont la propriété se trouvait contestée.

L’autre exception était relative à la vie spirituelle. Les Romains ne pouvaient rien tolérer qui fût riche en contenu spirituel. L’amour de Dieu est un feu dangereux dont le contact pouvait être funeste à leur misérable divinisation de l’esclavage. Aussi ont-ils impitoyablement détruit la vie spirituelle sous toutes ses formes. Ils ont très cruellement persécuté les Pythagoriciens et tous les philosophes affiliés à des traditions authentiques. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 346-347

[ domination spirituelle ] [ jalousie ] [ sectes inoffensives ]

 

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naturel-surnaturel

Le problème des miracles ne fait difficulté entre la religion et la science que parce qu’il est mal posé. Il faudrait pour bien le poser définir le miracle. En disant que c’est un fait contraire aux lois de la nature on dit une chose absolument dénuée de signification. Nous ne connaissons pas les lois de la nature. Nous ne pouvons faire à leur sujet que des suppositions. Si celles que nous supposons sont contredites par des faits, c’est que notre supposition était au moins partiellement erronée. Dire qu’un miracle est l’effet d’un vouloir particulier de Dieu n’est pas moins absurde. Parmi les événements qui se produisent, nous n’avons aucune raison d’affirmer que certains plus que d’autres procèdent du vouloir de Dieu. Nous savons seulement, d’une manière générale, que tout ce qui se produit, sans aucune exception, est conforme à la volonté de Dieu en tant que Créateur ; et que tout ce qui enferme au moins une parcelle de bien pur procède de l’inspiration surnaturelle de Dieu en tant que bien absolu. Mais quand un saint fait un miracle, ce qui est bien, c’est la sainteté, non le miracle.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 335

[ ignorance ] [ épochè ] [ sagesse divine ]

 

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discours scientifique

On dira que la fécondité d’une théorie est un critère objectif. Mais ce critère joue seulement parmi celles qui sont admises. Une théorie refusée par l’opinion collective du village des savants est forcément stérile, parce qu’on ne cherche pas à en tirer des développements. C’est surtout le cas pour la physique, où les moyens mêmes de recherche et de contrôle sont un monopole aux mains d’un milieu très fermé. Si les gens ne s'étaient pas engoués pour la théorie des quanta quand Planck la lança pour la première fois, et cela quoiqu'elle fût absurde – ou peut-être parce qu'elle l'était, car on était fatigué de la raison –, on n'aurait jamais su qu'elle était féconde. Au moment où l'on s'est engoué d'elle, on ne possédait aucune donnée permettant de prévoir qu'elle le serait. Ainsi il a y un processus darwinien dans la science. Les théories poussent comme au hasard, et il y a survivance des plus aptes. Une telle science peut être une forme de l’élan vital, mais non pas une forme de la recherche de la vérité.

Le grand public même ne peut pas ignorer, et n’ignore pas, que la science, comme tout produit d’une opinion collective, est soumise à la mode. Les savants lui parlent assez souvent de théories démodées. Ce serait un scandale, si nous n’étions pas trop abrutis pour être sensibles à aucun scandale. Comment peut-on porter un respect religieux à une chose soumise à la mode ? 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 325-326

[ arbitraire ] [ sélection ] [ enjeux humains ] [ vérités éphémères ] [ consensus irrationnel ]

 

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éthique

En même temps certains d’entre eux, ceux dont les recherches sont surtout théoriques, tout en goûtant cette ivresse, sont fiers de se dire indifférents aux applications techniques. Ils jouissent ainsi de deux avantages en réalité incompatibles, mais compatibles dans l’illusion ; ce qui est toujours une situation extrêmement agréable. Ils sont au nombre de ceux qui font le destin des hommes, et dès lors leur indifférence à ce destin réduit l’humanité aux proportions d’une race de fourmis ; c’est une situation de dieux. Ils ne se rendent pas compte que dans la conception actuelle de la science, si l’on retranche les applications techniques, il ne reste plus rien qui soit susceptible d’être regardé comme un bien. L’habileté à un jeu analogue aux échecs est une chose de valeur nulle. Sans la technique, personne aujourd’hui dans le public ne s’intéresserait à la science ; et si le public ne s’intéressait pas à la science, ceux qui suivent une carrière scientifique en auraient choisi une autre. Ils n’ont pas droit à l’attitude de détachement qu’ils assument. Mais quoiqu’elle ne soit pas légitime, elle est un stimulant.

Pour d’autres, la pensée des applications au contraire sert de stimulant. Mais ils ne sont sensibles qu’à l’importance, non au bien et au mal. Un savant qui se sent sur le point de faire une découverte susceptible de bouleverser la vie humaine tend toutes ses forces pour y parvenir. Il n’arrive guère ou jamais, semble-t-il, qu’il s’arrête pour supputer les effets probables du bouleversement en bien et en mal, et renonce à ses recherches si le mal paraît plus probable. Un tel héroïsme semble même impossible ; il devrait pourtant aller de soi. Mais là comme ailleurs la fausse grandeur domine, celle qui se définit par la quantité et non par le bien.

Enfin les savants sont perpétuellement piqués par des mobiles sociaux qui sont presque inavouables tant ils sont mesquins, et ne jouent pas un grand rôle apparent, mais qui sont extrêmement forts. Qui a vu les Français, en juin 1940, abandonner si facilement la patrie, et quelques mois plus tard, avant d’être réellement mordus par la faim, faire des prodiges d’endurance, braver la fatigue et le froid pendant des heures, pour se procurer un œuf, celui-là ne peut pas ignorer l’incroyable énergie des mobiles mesquins.

Le premier mobile social des savants, c'est purement et simplement le devoir professionnel. Les savants sont des gens qu'on paie pour fabriquer de la science ; on attend d'eux qu'ils en fabriquent ; ils se sentent obligés d'en fabriquer. Mais c'est insuffisant comme excitant. L'avancement, les chaires, les récompenses de toute espèce, honneurs et argent, les réceptions à l'étranger, l'estime ou l'admiration des collègues, la réputation, la célébrité, les titres, tout cela compte pour beaucoup. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 322-323

[ teechnologie ] [ inventions ] [ mégalomanie ] [ industrie ] [ pouvoir ]

 

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savoir

L'acquisition d'une connaissance fait dans certains cas approcher de la vérité, mais dans d'autres cas n'en approche pas. Comment discerner les cas ? 

Si un homme surprend la femme qu’il aime et à qui il avait donné toute sa confiance en flagrant délit d’infidélité, il entre en contact brutal avec de la vérité. S’il apprend qu’une femme qu’il ne connaît pas, dont il entend pour la première fois le nom, dans une ville qu’il ne connaît pas davantage, a trompé son mari, cela ne change aucunement sa relation avec la vérité.

Cet exemple fournit la clef. L’acquisition des connaissances fait approcher de la vérité quand il s’agit de la connaissance de ce qu’on aime, et en aucun autre cas.

Amour de la vérité est une expression impropre. La vérité n’est pas un objet d’amour. Elle n’est pas un objet. Ce qu’on aime, c’est quelque chose qui existe, que l’on pense, et qui par là peut être occasion de vérité ou d’erreur. Une vérité est toujours la vérité de quelque chose. La vérité est l’éclat de la réalité. L’objet de l’amour n’est pas la vérité, mais la réalité. Désirer la vérité, c’est désirer un contact direct avec de la réalité. Désirer un contact avec une réalité, c’est l’aimer. On ne désire la vérité que pour aimer dans la vérité. On désire connaître la vérité de ce qu’on aime. Au lieu de parler d’amour de la vérité, il vaut mieux parler d’un esprit de vérité dans l’amour.

L’amour réel et pur désire toujours avant tout demeurer tout entier dans la vérité, quelle qu’elle puisse être, inconditionnellement. Toute autre espèce d’amour désire avant tout des satisfactions, et de ce fait est principe d’erreur et de mensonge. L’amour réel et pur est par lui-même esprit de vérité. C’est le Saint-Esprit. Le mot grec qu’on traduit par esprit signifie littéralement souffle igné, souffle mélangé à du feu, et il désignait, dans l’antiquité, la notion que la science désigne aujourd’hui par le mot d’énergie. Ce que nous traduisons "esprit de vérité" signifie l’énergie de la vérité, la vérité comme force agissante. L’amour pur est cette force agissante, l’amour qui ne veut à aucun prix, en aucun cas, ni du mensonge ni de l’erreur. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 319-329

[ intègre ] [ concret ]

 

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sécularisation

On peut affirmer sans crainte d’exagération qu’aujourd’hui l’esprit de vérité est presque absent de la vie religieuse.

Cela se constate entre autres dans la nature des arguments apportés en faveur du christianisme. Plusieurs sont de l’espèce publicité pour pilules Pink. C’est le cas pour Bergson et tout ce qui s’en inspire. Dans Bergson la foi apparaît comme une pilule Pink de l’espèce supérieure, qui communique un degré prodigieux de vitalité. Il en est de même pour l’argumentation historique. Elle consiste à dire : "Voyez comme les hommes étaient médiocres avant le Christ. Le Christ est venu, et voyez comme les hommes, malgré les défaillances, ont été ensuite, dans l’ensemble, quelque chose de bien !" Cela est absolument contraire à la vérité. Mais même si c’était vrai, c’est ramener l’apologétique au niveau des réclames pour spécialités pharmaceutiques, qui décrivent le malade avant et après. C’est mesurer l’efficacité de la Passion du Christ, qui, si elle n’est pas fictive, est nécessairement infinie, par un effet historique, temporel, humain, qui, fût-il même réel, ce qui n’est pas, serait nécessairement fini.

Le pragmatisme a envahi et souillé la conception même de la foi. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 316

[ critique ] [ point de vue profane ] [ réductionnisme ] [ philosophie ]

 

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philosophe catholique

Pascal déjà avait commis le crime du manque de probité dans la recherche de Dieu. Ayant eu l’intelligence formée par la pratique de la science, il n’a pas osé espérer qu’en laissant à cette intelligence son libre jeu elle reconnaîtrait dans le dogme chrétien une certitude. Et il n’a pas osé non plus courir le risque d’avoir à se passer du christianisme. Il a entrepris une recherche intellectuelle en décidant à l’avance où elle devait le mener. Pour éviter tout risque d’aboutir ailleurs, il s’est soumis à une suggestion consciente et voulue. Après quoi il a cherché des preuves. Dans le domaine des probabilités, des indications, il a aperçu des choses très fortes. Mais quant aux preuves proprement dites, il n’en a mis en avant que de misérables, l’argument du pari, les prophéties, les miracles. Ce qui est plus grave pour lui, c’est qu’il n’a jamais atteint la certitude. Il n’a jamais reçu la foi, et cela parce qu’il avait cherché à se la procurer.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 314

[ critique ] [ méthode profane ] [ scientificité ]

 

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