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décor diluvien

Je dirai pour commencer cette évocation des jours et des années de mon enfance que le seul personnage que je n'ai pu oublier fut la pluie. La grande pluie australe qui tombe du Pôle comme une cataracte, depuis le ciel du cap Horn jusqu'à la Frontière. Sur cette Frontière - Far West de ma patrie - je naquis à la vie, à la terre, à la poésie et à la pluie. Ayant beaucoup vu et beaucoup circulé, il me semble que cet art de pleuvoir qui s'exerçait comme une subtile et terrible tyrannie sur mon Araucanie natale a cessé d'exister. Il pleuvait des mois entiers, des années entières. La pluie tombait en fils pareils à de longues aiguilles de verre qui se brisaient sur les toits ou qui arrivaient en vagues transparentes contre les fenêtres ; et chaque maison était un vaisseau qui regagnait difficilement son port sur cet océan hivernal. Cette pluie froide du sud de l'Amérique n'a pas les violences impulsives de la pluie chaude qui s'abat comme un fouet et qui disparait en laissant le ciel bleu. Bien au contraire, la pluie australe se montre patiente et continue à tomber interminablement du haut du ciel gris.

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu, incipit

[ incessantes averses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bifurcations

Les invisibles fils du destin 

Dans le grand jardin de l'humanité, chaque individu est une fleur unique, éclosant sous l'influence d'innombrables facteurs. Parmi ces facteurs, certains sont visibles, tels que l'éducation, l'environnement ou les rencontres. D'autres, plus subtils, tissent les fils invisibles d'un destin complexe. C'est ainsi que la pléiotropie, concept emprunté à la génétique, trouve une résonance inattendue dans les méandres de la condition humaine.

Tel un gène qui exprime plusieurs caractères, un événement marquant de notre existence peut engendrer une multitude d'effets, parfois contradictoires. Une enfance heureuse peut favoriser la confiance en soi, mais aussi une certaine naïveté face aux épreuves. Un traumatisme, au contraire, peut susciter une résilience extraordinaire, tout en laissant des cicatrices profondes. Chaque expérience vécue est un catalyseur, déclenchant une cascade de réactions qui façonnent notre personnalité, nos choix et notre perception du monde.

Ainsi, nos actions, aussi anodines soient-elles, peuvent avoir des répercussions inattendues sur notre entourage. Un mot prononcé à la légère peut semer la discorde, tandis qu'une simple attention peut réchauffer un cœur. Nous sommes tous liés par un réseau complexe de causes et de conséquences, où chaque geste, chaque pensée, a le potentiel de modifier le cours de notre existence et de celle des autres.

La pléiotropie sociale nous rappelle que nous sommes des êtres complexes, façonnés par l'interaction de multiples facteurs. Notre histoire personnelle, notre héritage culturel, nos relations interpersonnelles, tout cela contribue à faire de nous ce que nous sommes. En comprenant cette intrication, nous pouvons mieux appréhender les motivations, les comportements et les souffrances de nos semblables. Et peut-être alors, parvenir à tisser des liens plus solides, fondés sur l'empathie et la compassion.



 

Auteur: Google Bard chatbot

Info: 7 octobre 2024

[ polyphénie ] [ moments-clés ] [ choix ] [ possibilités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réveil

Je posai mes lèvres sur son front et non sur ses joues pour n’avoir pas à l’embrasser deux fois. Je levai la tête. Elle passa son bras autour de mon cou et me serra contre elle. Nous ne parlions pas parce que le matin nous avions la paresse d’articuler le moindre mot. Par un accord tacite, nous ne nous disions même pas bonjour.

Nous restâmes ainsi un long moment. Je caressais ses seins qui ne sont pas sensibles, ses hanches, ses épaules moites de crème, évitant le grain de beauté qui lui fait mal.

Elle avait refermé les yeux sans s’être regardée dans une glace. Couchée près de moi, sa vraie nature prenait le dessus. Elle ne s’évertuait plus à être femme, ni coquette, confiante qu’elle était en me sentant contre elle.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Armand, éditions Sillage, Paris, 2020, pages 44-45

[ femme-par-homme ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

racines

L'univers végétal susurre à peine jusqu'au moment où une tempête déclenche toute la musique terrestre.

Qui ne connaît pas la forêt chilienne ne connaît pas cette planète.

C'est de ces terres, de cette boue, de ce silence que je suis parti

Cheminer et chanter à travers le monde.

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vertes années

A l'époque la plus désordonnée de notre jeunesse, nous montions tout à coup, toujours à l'aube, toujours sans avoir dormi, toujours sans un centavo en poche, dans un wagon de troisième classe. Nous étions des poètes ou des peintres d'une vingtaine d'années, pourvus d'une bonne charge de folie irréfléchie qui voulait agir, s'étendre, éclater. De toute sa force magnétique, Valparaiso nous appelait. 

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu, p 85

[ post-ado ] [ débordants ] [ exhubérants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

courant philosophique

Si "platonisme" est, en français, un terme tardif (il apparaît en 1672), "néoplatonisme" l’est plus encore et n’est pas antérieur à la fin du XVIIIe siècle (en français il apparaît en 1826). "Néoplatonisme" désigne donc une doctrine reconstruite par les historiens et ainsi nommée par eux. En tant que telle, elle n’existe ni pour Plotin (considéré comme son fondateur), ni pour saint Thomas. Plotin a simplement conscience d’être un platonicien (qui ne saurait oublier Aristote) et saint Thomas – comme saint Augustin – ne connaît d’autre catégorie en histoire de la philosophie (s’agissant du platonisme) que celle des platonici, c’est-à-dire des "platoniques". Il n’est pas certain qu’ils n’aient pas raison, si du moins on partage notre conviction que le néoplatonisme n’est autre chose qu’une explication de la doctrine platonicienne considérée dans son essence, et non selon la lettre de son texte – ce qui ne va pas sans certaines accentuations.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 118-119

[ historique ] [ création rétrospective ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

grandir

Je ne pense jamais à l’âge. Les calendriers ne disent pas la vérité sur nous. Les dizaines d’années qui ont sculpté nos traits ne sont rien si nous nous laissons traverser par l’esprit, par la beauté de la vie, l’état amoureux. Cela nous soulève au-dessus de nous-même. Nous sommes plus qu’un empilement d’années ou d’expériences. Vieillir, c’est connaître une lumière de plus en plus grande. Car c’est le dépouillement les pertes, les deuils auxquels nous confrontent la vie, c’est ce qui nous allège qui nous éclaire. Je trouve charmant la manière qu’a la vie de nous défaire de nos certitudes et de nos protections. 

Auteur: Bobin Christian

Info: Entretien avec Notre Temps

[ détachement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

atemporalité

Il n'y a rien de plus beau que de perdre le temps.

Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

homme-animal

Le souvenir de Rango l'orang-outang est une autre image tendre qui me vient des vagues. A Médan, dans l'île de Sumatra, j'ai plusieurs fois frappé à la porte du vieux jardin botanique si délabré. A mon grand étonnement, c'était toujours l'orang-outang qui venait m'ouvrir. Main dans la main nous marchions dans une allée jusqu'à une table oú nous nous asseyions et sur laquelle il frappait avec ses deux mains et ses deux pieds. Un garçon apparaissait alors et nous servait une chope de bière, ni très petite ni très grande, bonne pour l'orang-outan et pour le poète. 


Auteur: Neruda Pablo

Info: J'avoue que j'ai vécu, pp.121-122

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

contemplation

Étrange, comme la beauté nous traverse.

On dit qu’un jour, au Louvre, un visiteur s’immobilisa. Devant lui : un portrait ancien — une scène figée. Rien d’extraordinaire. Les gens passaient, indifférents, leurs regards glissant. Mais lui, il restait là. Comme si quelque chose, dans ce cadre, s’était mis à respirer.

Il s’est approché ; il a senti son souffle. Ce n’était plus une image. Quelque chose d’inattendu surgissait — un éclat qui le touchait au-delà des yeux. Ce n’était pas la peinture qu’il contemplait ; c’était l’intensité de ce qui, de l’autre côté, le regardait aussi. Je l’ai déjà ressenti, ce moment rare — quand ce que l’on cherche à voir nous trouve, nous attendait.

Ce n’est pas ce que tu regardes qui est beau, c’est ce qui te regarde en retour.

Puissions-nous tous déjouer les miroirs.

Auteur: Cespedes Vincent

Info: Sur son fil FB, 5 octobre 2024

[ art pictural ]

 

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Ajouté à la BD par miguel