[En hospitalisation à l’hôpital psychiatrique de Bonneval]
En moi-même, je me sentais coupable de m’accorder ce temps de repos : à mes yeux, c’était le comble de l’égoïsme et de la paresse.
Pour réagir contre l’angoisse, j’avais emporté un nombre invraisemblable de travaux à faire : cela remplissait deux grands sacs et une valise. Il y avait aussi plusieurs livres, deux Bibles pour comparer les traductions, un Nouveau Testament grec à apprendre par cœur dans les petits moments libres : preuve évidente du trouble que l’angoisse introduisait dans la lucidité de mon jugement. Par surcroît, étant revenue deux jours à Paris, j’avais rapporté de nouveaux travaux et de nouveaux livres. Pratiquement, je ne fis ni ne lus presque rien ; mais, sous la poussée des obsessions, j’écrivains d’immenses lettres, dans l’espoir d’être soulagée : en vain.
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Info: De l'angoisse à la paix, éditions Arfuyen, 2003, page 22
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