Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 97415
Temps de recherche: 0.1486s

ontologie occidentale

À travers le temps, deux géants de la pensée ont chacun, à leur manière, sondé les profondeurs de l'existence. Le premier, Aristote, arpente le monde tel un botaniste de l'univers, observant, classifiant et cherchant la vérité non pas dans un ciel d'idées platonicien, mais dans la terre ferme des choses. Sa philosophie, ancrée dans l'expérience, voit chaque objet comme l'union intime de la matière et de la forme. Pour lui, tout a une finalité, un but vers lequel il tend. Le bonheur de l'homme, l'eudaimonia, est l'apothéose de cette quête, non pas un plaisir fugace, mais l'accomplissement d'une vie vertueuse, vécue selon la mesure du juste milieu.

Puis vient Saint Thomas d'Aquin, un érudit qui, des siècles plus tard, hérite de cet immense édifice de pensée. Plutôt que de le démolir, il y ajoute de nouvelles fondations, inspiré non seulement par la raison humaine, mais aussi par une foi ardente. Il utilise les outils d'Aristote – la logique, la métaphysique – pour éclairer les mystères d'un Dieu personnel et créateur, un Dieu qui a tiré le monde du néant. Là où Aristote ne voyait que le Moteur Immobile, une cause abstraite, Thomas d'Aquin découvre le Créateur aimant du christianisme. Il opère la distinction essentielle entre l'essence de la créature (ce qu'elle est) et son existence, un don divin, un souffle de vie qui fait d'elle une réalité. Pour lui, la raison et la foi ne sont pas rivales, mais deux fenêtres ouvertes sur la même vérité, l'une guidant l'autre vers une compréhension plus profonde de l'être.

Ainsi, la philosophie d'Aristote est un fleuve puissant et majestueux qui a nourri la pensée occidentale, et le thomisme en est une déviation fertile, une rivière qui, en embrassant le flot de la foi, a su irriguer de nouvelles terres spirituelles. 



 

Auteur: Internet

Info: 15 août 2025, synthèse de Gemini - Google Bard chatbot, sur prompts de MG

[ croyances ] [ empirisme ] [ révélation ] [   théologie ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

philosophie-théologie

C’est seulement à partir du seizième siècle que le développement propre des études philosophiques exigées des futurs théologiens conduisit à diviser les études religieuses en deux parties, la philosophie scolastique et la théologie scolastique. A ce moment, ce qu’il y avait eu de philosophie incluse dans les théologies scolastiques, ou explicitement élaborée en vue de ces théologies et pour leur usage, se constitua en corps de doctrine distinct. C’est ce qu’avaient déjà fait les averroïstes du treizième siècle et leurs successeurs, mais leur intention était de séparer les deux disciplines, non seulement de les distinguer. Les scolastique du seizième siècle, et jusqu’à ceux de nos jours, ont fait une sorte de rêve : constituer, comme préambule à la théologie, une philosophie qui ne devrait rien à celle-ci, sauf une sorte de contrôle extérieur, et qui pourtant s’accorderait parfaitement avec elle. Les scolastiques de notre temps étant thomistes en quelque sorte par définition (bien que les exceptions soient nombreuses), ils veulent naturellement que cette philosophie soit celle de Saint Thomas d’Aquin, ce qui suppose que Saint Thomas ait eu une philosophie. On lui attribue donc celle qu’eut Aristote, retouchée pourtant, comme on assure que le Philosophe lui-même aurait pu le faire pour la mettre d’accord avec la théologie chrétienne.

Sur l’opportunité d’adopter cette attitude, on peut différer d’opinion ; ce qu’il est très difficile d’admettre, c’est que, transportant dans le passé cette manière de faire, on prétende qu’elle ait été déjà celle de Saint Thomas d’Aquin. […] Il est incontestable que l’influence de la philosophie d’Aristote sur la pensée théologique de Saint Thomas dépasse de loin celle des autres philosophes. Elle est prépondérante en ce sens qu’ayant à mobiliser la philosophie au service de la théologie, c’est principalement celle d’Aristote dont Saint Thomas a fait usage, mais ce qu’il fait dire au Philosophe est toujours ce que celui-ci doit dire pour servir les fins du théologien. Et il n’est pas seul à les servir.

On altère la pensée théologique de Saint Thomas en imaginant qu’elle ait pu se lier à une doctrine philosophique quelconque, fût-ce même celle que le théologien jugeait de loin la meilleure de toutes. Lorsqu’il réfléchit sur ce que la raison humaine peut connaître de Dieu par ses seules forces, sans l’aide de la révélation judéo-chrétienne, Saint Thomas pose le problème, non pas du point de vue du seul Aristote, mais en fonction de l’histoire entière de la philosophie grecque. Car c’est là pour lui toute l’histoire de la philosophie, l’âge suivant n’ayant plus guère été que celui des commentateurs et des Saints.

Saint Thomas a plusieurs fois esquissé un tableau d’ensemble de cette histoire. Telle qu’il la connaissait et l’interprétait, elle apparaissait dominée par une règle générale. Dieu ne peut être trouvé que comme cause des êtres donnés dans l’expérience sensible, et l’idée que la raison se fait de lui s’élève à mesure qu’elle-même connaît plus profondément la nature de ses effets. En d’autres termes, on ne peut pas trouver un Dieu plus élevé que celui qu’on cherche ; pour trouver le Dieu le plus haut qu’elle soit capable de concevoir par ses seules forces, il faut que la raison naturelle s’interroge sur la cause de ce qu’il y a de plus parfait dans les êtres sensibles tels qu’elle les connaît.

Sous le regard scrutateur du théologien, cette histoire se présente comme celle d’un progrès, non pas continu, mais sans régressions et jalonné par un petit nombre d’étapes marquantes. Cet approfondissement progressif de la nature des êtres, qu’accompagne celui de notre connaissance de Dieu, suit lui-même un ordre déterminé, qui est celui de la connaissance humaine : secundum ordinem cognitionis humanae processerunt antiqui in consideratione naturae rerum (QDP, 3, 6)*. Or notre connaissance commence par le sensible et, à partir de là, elle s’élève progressivement à l’intelligible par une suite d’abstractions de plus en plus poussées.

Une première étape correspond à la perception sensible des qualités des corps. Les premiers philosophes ont donc naturellement été matérialistes pour la simple raison qu’ils ont d’abord confondu la réalité avec ce qu’ils pouvaient en percevoir par les sens. […] Pour eux, la substance est la matière ; ils ne la conçoivent même pas comme douée d’une forme substantielle, car les formes substantielles ne sont pas perceptibles aux sens ; par contre, les qualités des corps, qui en sont les formes accidentelles, tombent sous les prises des cinq sens.

Voici donc en quoi la réalité consistait selon les premiers philosophes : la matière, qui est la substance, et les accidents, qui sont causés par les principes constitutifs de la substance matérielle, ou éléments. Il ne leur en fallait pas davantage pour expliquer les apparences du monde sensible. Comprenons bien ce point tel que Saint Thomas lui-même l’entendait : si nous posons la matière comme une substance dont les éléments suffisent à rendre raison de toutes les qualités sensibles des corps, celles-ci ne sont autre chose que la manifestation de ces qualités. Elles n’ont donc pas à être produites ; elles sont là du seul fait que la substance matérielle, dont elles sont les formes accidentelles, est là. D’où cette conclusion digne d’attention que, pour ceux qui tiennent une philosophie de ce genre, la matière est la cause ultime de toutes les apparences. Il n’y a donc pas lieu de poser une cause de la matière, ou, plus exactement, ces philosophes sont contraints à affirmer que la matière n’a pas de cause, ce qui, pour Saint Thomas, revient à nier totalement la cause efficiente : une ponere cogebantur materiae causam non esse, et negare totaliter causam efficientem.** 

[…] La deuxième étape fut franchie par ceux des philosophes venus plus tard qui commencèrent, dans une certaine mesure, à prendre en considération les formes substantielles. Celles-ci étant invisibles, on s’élevait par là de la connaissance sensible à la connaissance intellectuelle. C’était un progrès décisif, car en passant de l’ordre du sensible à celui de l’intelligible, on atteignait l’universel. Pourtant, cette deuxième famille de philosophes ne se demanda pas s’il y avait des formes universelles et des causes universelles, toute son attention se porta sur les formes de certaines espèces. Cette fois, il s’agissait de causes vraiment agissantes (aliquas causas agentes***), mais qui ne conféraient pas aux choses l’être au sens où ce mot s’applique universellement à tout ce qui est. Les formes substantielles en question ne faisaient que permuter la matière en lui imposant tantôt une forme, tantôt une autre. C’est ainsi qu’Anaxagore expliquait la diversité de certaines formes substantielles en faisant appel à l’Intelligence, ou qu’Empédocle les expliquait, par l’Amitié et la Haine. 

[…] L’étape dernière fut alors franchie par un autre groupe de philosophes, tels que Platon, Aristote et leurs écoles, qui, réussissant à prendre en considération l’être même dans son universalité, ont été les seuls à poser quelque cause universelle des choses dont tout le reste tînt son être. […] tous les philosophes qui ont posé une cause universelle quelconque des choses (aliquam universalem causam rerum) viennent unanimement à l’appui de cette conclusion théologique : non, il n’existe aucun être qui ne soit créé par Dieu. C’est ce qu’enseigne la foi catholique elle-même, mais que l’on peut démontrer par trois raisons. […]

En effet, la première raison philosophique de poser une cause de l’être universel que retienne ici Saint Thomas, se tire de cette règle, que lorsqu’une même chose se rencontre en commun en plusieurs êtres, il faut qu’elle soit causée en eux par une cause unique. En effet, la présence commune d’une même chose en plusieurs êtres différents ne peut s’expliquer ni par ce qu’eux-mêmes ont de différent, ni par une pluralité de causes différentes. Or l’être (esse) appartient en commun à toutes choses, car elles se ressemblent en ceci, qu’elles sont, bien qu’elles diffèrent les unes des autres en ce qu’elles sont ; il faut donc nécessairement qu’elles ne tiennent pas leur être d’elles-mêmes, mais d’une certaine cause qui soit unique. […]

La deuxième raison se prend des degrés d’être et de perfection. La précédente se contentait de poser l’un comme cause du multiple, celle-ci pose l’absolu, ou le suprême degré dans chaque genre, comme cause de tout ce qui diffère par le plus ou le moins à l’intérieur du même genre. C’est la mesure de la participation au genre qui exige ici qu’on pose dans ce genre un terme suprême, cause unique de ses participations inégales. […]

Observons avec attention les limites des services que Saint Thomas attend ici des philosophes. Il suffit à son propos que Platon et Aristote se soient élevés l’un et l’autre à la considération de l’être universel et qu’ils lui aient assigné une cause unique. Disons plus précisément : il suffit à Saint Thomas que ces philosophes aient su assigner une cause unique à l’une quelconque des propriétés transcendantales de l’être en tant qu’être, que ce soit l’unité avec Platon, ou le bien et la perfection avec Aristote. Ces propriétés sont universellement attribuables à l’être, et Saint Thomas fait honneur à ces philosophes d’en avoir conclu qu’elles doivent nécessairement avoir une Cause unique, mais il n’attribue ni à l’un ni à l’autre une métaphysique de la Création. Platon et Aristote expliquent tout de l’être, sauf son existence même.

La troisième raison nous en conduit aussi près que les philosophes s’en sont jamais approchés ; c’est que ce qui est par autrui se réduit à ce qui est par soi comme à sa cause. Or les êtres donnés dans l’expérience ne sont pas purement et simplement de l’être. D’aucun d’eux on ne peut dire simplement : il est ; on doit toujours dire : il est ceci ou cela. Nous aurons à revenir sur ce fait important. Pour le présent, il suffira d’en retenir qu’il n’existe aucun être simple (c’est-à-dire, simplement et uniquement être) qui soit donné dans l’expérience.

Ce qui n’est qu’une certaine manière d’être, ou qu’un être d’une certaine espèce, n’est manifestement qu’une certaine manière de participer à l’être, et les limites de sa participation sont mesurées par la définition de son espèce. S’il y a des êtres par mode de participation, il doit y avoir d’abord un être par soi : est ponere aliquod ens quod est ipsum suum esse, c’est-à-dire un premier être qui soit l’acte pur d’être, et rien d’autre.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 46 à 54 * Les Anciens ont procédé à l'étude de la nature des choses selon l'ordre de la connaissance humaine. ** ils étaient contraints de poser que la matière n'avait pas de cause, et de nier totalement la cause efficiente. *** une certaine cause universelle des choses

[ historique ] [ lien ] [ naturel-surnaturel ] [ foi-raison ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

foi-raison

Il faut donc s’exercer à distinguer deux problèmes sans cesse confondus dans la discussion, l’existence de Dieu est-elle une vérité démontrable par la raison naturelle, de sorte qu’elle soit connaissable et connue avec certitude ? La réponse à ce premier problème est oui, sans aucun doute. Le deuxième problème est de savoir si chaque homme peut tenir sa raison naturelle pour infaillible dans son effort pour démontrer rationnellement que Dieu existe. […] Permettons donc sans crainte à notre entendement de poursuivre la preuve de l’existence de Dieu jusqu’à la certitude la plus exacte, mais préservons intacte notre foi en la parole qui révèle cette vérité aux plus simples comme aux plus savants.

D’autres s’inquiètent aussi qu’en adoptant pareille attitude, on s’engage une fois de plus dans la contradiction déjà signalée : savoir et croire une seule et même proposition. Mais ce n’est pas le cas. Nous ne pouvons pas croire, d’un acte de foi surnaturel, que Dieu soit le Premier Moteur Immobile, ou la Première Cause efficiente, ou le Premier Nécessaire ; tout cela, que le philosophe démontre, relève de la raison naturelle, non de la foi. Aussi bien ces conclusions ont-elles été découvertes par des hommes tels qu’Aristote et Avicenne, elles n’ont pas été révélées par Dieu. Il est vrai que, si le Dieu de la révélation existe, il est le premier moteur, le premier efficient, le premier nécessaire et tout ce que la raison peut établir touchant la cause première de l’univers, mais si Yahvé est le Premier Moteur, le Premier Moteur n’est pas Yahvé. Le Premier Efficient ne m’a jamais parlé par ses prophètes et je n’attends pas de lui mon salut. Le Dieu dont le fidèle croit qu’il existe, transcende infiniment celui dont le philosophe prouve l’existence. Surtout, c’est un Dieu dont la philosophie ne saurait avoir aucune idée, car toutes les conclusions de la théologie naturelle font seulement connaître l’existence d’une première cause de l’univers ; elles se posent en couronnement de la science, mais sur la même ligne, au lieu que Yahvé révèle à l’homme son existence afin de l’élever à la vue de son essence et de l’associer à sa propre béatitude. Le dieu de la raison est celui de la science, le Dieu de la foi est celui du salut. Toutes les démonstrations philosophiques peuvent se déployer à l’aise au-dessous de cette révélation divine, aucune d’elles ne saurait en atteindre ni seulement en concevoir l’objet. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 39-40

[ naturel-surnaturel ] [ différences ] [ complémentarités ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Vous autres jeunes gens, vous avez des images plein la tête : l'amour, le coeur qui bat, la vie romantique. Tu sais ce que c'est, le mariage ? C'est un contrat, une mise en commun d'intérêts. Lui, il t'entretient, toi tu lui restes fidèle et tu sers de guide, à lui et à vos enfants. Après les dragées, chacun sa vie. Vous vous verrez à peine aux repas. L'épouse est une femme qui est à sa place dans la société, ça la libère. Si le Seigneur lui fait éventuellement la grâce d'être veuve assez tôt, elle peut disposer d'elle-même comme elle le souhaite. Et puis, qu'est-ce que c'est la vie d'une femme seule, sans les bras d'un homme ? La chair a besoin d'être réchauffée. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la nature. Les lois se font et se défont,la nature reste toujours la même.

Auteur: Ardone Viola

Info: Le Choix

[ polarités ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

définitif

On ne refera pas le monde, on peut toujours pétrir les mots, ça n’en fera pas du pain, dit toujours ma mère.

Auteur: Ardone Viola

Info: Le Choix

[ après coup ] [ inutile ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

légitimation

La beauté réside dans le regard qu’une autre personne porte sur nous. C’est peut-être cela qui nous en fait tomber amoureux.

Auteur: Ardone Viola

Info: Le Choix, p 146

[ spéculaire ] [ rencontre ] [ respect ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

déracinement

Nous nous sommes implantés dans une autre terre, comme deux branches cassées, j'ai recréé un potager avec les boutures que j'avais prises du précédent. Les nouveaux plants ont poussé. Pour les êtres humains, c'est une autre histoire : on a beau leur donner toute l'eau et tout le soleil du monde, leurs nouvelles racines ne sont jamais aussi profondes que les précédentes. On n'arrête pas de regretter sa terre d'origine, même quand elle nous est devenue étrangère.

Auteur: Ardone Viola

Info: Le Choix

[ transplant ] [ homme - végétal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

foi-raison

L’affirmation de Dieu par la foi est spécifiquement autre que son affirmation par la raison philosophique. La conclusion du philosophe est vraie d’une vérité qui est celle de sa propre raison, l’affirmation du fidèle est une participation à la connaissance que Dieu lui-même a de sa propre existence et dont il nous informe par mode de révélation. La foi est une vertu proprement théologale, qui a Dieu pour cause et pour objet.

Connaissance de foi et connaissance de raison ne sont donc pas de même espèce, ni de même genre. La connaissance de l’existence de Dieu, comme assentiment à la révélation qui nous en est faite, diffère entièrement de celle qu’en donne la philosophie, en ce qu’elle est, pour le fidèle, une première saisie réelle de Dieu et son premier pas sur le chemin de sa fin dernière, la vision béatifique. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 37

[ naturel-surnaturel ] [ différence ] [ christianisme ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Cette nécessité de croire à l’existence du Dieu de Moïse, à l’origine de toute recherche théologique, ne fait aucun doute dans l’esprit de Saint Thomas. Selon lui, la foi consiste principalement en deux choses : la connaissance vraie de Dieu et le mystère de l’Incarnation. Or on ne peut pas hésiter sur ce qu’il nomme la connaissance vraie de Dieu. Saint Thomas entend par là ce que tout fidèle est tenu de croire explicitement et en tout temps pour être sauvé, c’est-à-dire les deux choses que dit l’Apôtre dans l’Epître aux Hébreux, 11, 6 : "Sans la foi il est impossible de Lui plaire. Car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent." Sur quoi saint Thomas ajoute : "Par conséquent chacun (quilibet) est tenu de croire explicitement, et en tout temps, que Dieu existe (Deum esse) et qu’il exerce sa providence sur les choses humaines." (Questiones Dispuatae de Veritate, 14, 11). Toute notre connaissance théologique de Dieu commence donc par un acte de foi en la révélation, faite par Dieu lui-même, de sa propre existence. L’Ego sum de l’Exode est bien à sa place, dans la Somme de théologie, avant toutes les preuves rationnelles et proprement philosophiques de l’existence de Dieu.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 36

[ définition ] [ foi-raison ] [ primauté ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Assentir à sa parole [Ego sum, qui sum], c’est croire que Dieu est, parce que lui-même l’a dit. En ce sens, l’existence de Dieu est tenue pour vraie en vertu d’un acte de foi en la parole de Dieu. […]

Il y a des démonstrations rationnelles qui permettent de savoir avec certitude que Dieu existe, mais la certitude de la foi, qui se fonde sur l’infaillibilité de la parole de Dieu est infiniment plus solide que celle de toute connaissance acquise par la seule raison naturelle, si évidente soit-elle. En matière de révélation, l’erreur est absolument impossible, parce que la source de la connaissance de foi est Dieu même, la Vérité. 

De là suivent d’importantes conséquences, dont la première est qu’invoquant au début de son œuvre [La Somme théologique] la parole de Dieu affirmant lui-même qu’il existe, le théologien [Thomas d’Aquin] affirme au nom de la foi l’existence de l’objet propre de la science théologique. En ce sens, toute la théologie dépend de cette vérité première, et c’est un point qu’il importe de méditer. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 33-35

[ apologétique ] [ naturel-surnaturel ] [ point de départ ] [ clé de lecture ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson