Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 97415
Temps de recherche: 0.113s

théologie apophatique

Dieu est de plus en plus connu à mesure qu’on le connaît comme de plus en plus éloigné de tout ce qui paraît dans ses effets. C’est pourquoi Denis dit, au livre Des noms divins, qu’on le connaît comme cause de toutes choses, en le situant au-delà d’elles et en les niant de lui. Pour ce progrès dans la connaissance, la pensée de l’homme reçoit le secours suprême lorsque sa lumière naturelle est fortifiée par une illumination nouvelle, telle que la lumière de la foi, celle du don de sagesse et celle du don d’intelligence, grâce auquel, comme l’on dit, la pensée s’élève dans la contemplation au-dessus d’elle-même, en ce qu’elle connaît que Dieu est au-dessus de tout ce qu’elle comprend naturellement. Mais la pensée est incapable de pénétrer jusqu’à voir l’essence de Dieu ; aussi dit-on qu’elle est comme refoulée sur elle-même par l’éclat de cette lumière. C’est pourquoi, au passage de la Genèse (32, 30) où Jacob dit : "J’ai vu Dieu face à face", la Glose de Grégoire observe que "le regard de l’âme, quand il se tourne vers Dieu, est réfléchi par l’éclat de son immensité."

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: In Boethium de Trinitate, I, 2, éd. B. Becker, p. 66-67

[ nescience ] [ transcendant ] [ intuition intellectuelle ] [ naturel-surnaturel ] [ irreprésentable ] [ inatteignable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie négative

Disons donc qu’après avoir fait effort, comme il se doit, pour attribuer à Dieu l’essence la plus parfaite qui se puisse concevoir, le théologien doit encore s’imposer une deuxième série d’efforts, incomparablement plus difficiles, pour s’interdire de se représenter Dieu sous l’aspect d’aucune de ses créatures, si noble soit-elle. En somme, après s’être efforcé de concevoir Dieu à partir de ses créatures, il faut s’efforcer plus encore de ne pas le concevoir comme l’une quelconque de ses créatures, les seuls êtres pourtant que nous concevions vraiment.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 83

[ inconnaissance ] [ non-réductionnisme ] [ naturel-surnaturel ] [ représentation ] [ nescience ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

théorie de la connaissance

[…] l’impossibilité où nous sommes de nous représenter l’être de Dieu tient précisément à notre mode proprement humain de connaître par concepts quiddatifs abstraits de l’expérience sensible. Que l’on nous refuse tout concept quiddatif d’un objet, il semble qu’on nous refuse l’objet lui-même ; l’entendement entre alors en révolte et revendique ses droits.

Le reproche d’agnosticisme parfois dirigé contre cette partie de la théologie thomiste n’a pas d’autre origine. Saint Thomas [d'Aquin] connaissait la difficulté pour l’avoir éprouvée lui-même, car il était homme comme nous, et l’homme ne pense pas sans images, ce qu’on le somme précisément de faire en exigeant qu’il affirme l’être de Dieu sans aucunement imaginer ce que Dieu est. Mais, précisément, tout être imaginable est un acte d’être limité par une essence, au lieu que l’être pur de Qui Est n’est limité par aucune détermination. […] Cet être totalement indéterminé par aucune essence n’est donc aucunement imaginable ni représentable pour un entendement dont la fonction naturelle et propre est de définir tous ses objets par leurs essences, ou quiddités. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 81-82

[ limites ] [ naturel-surnaturel ] [ créature-créateur ] [ impossible ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

transcendant

Ensuite, la théologie thomiste ouvre sur la piété et la contemplation mystique des vues qui lui sont propres et dont le prix est proprement infini, car en reculant le Dieu de la foi chrétienne au-delà de toute représentation concevable, elle écarte le péril mortel de l’anthropomorphisme, qui a détourné de Dieu tant d’esprit excellents auxquels on offrait, sous le nom de Dieu, des objets finis que Dieu ne peut pas être et que leur raison ne pouvait admettre. Mais cette théologie fait plus encore. Elle offre à notre charité un Dieu inconnu dont l’infinie et ineffable grandeur, parce qu’elle défie la connaissance, ne peut être étreinte que par l’amour.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 79

[ christianisme ] [ créature-créateur ] [ apophatique ] [ bienfaits ] [ inconnaissance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

inconnaissance

Faut-il rappeler que l’entendement peut former mainte proposition vraie au sujet de Dieu ? Rien n’est plus certain, mais ce n’est pas la question. Saint Thomas [d'Aquin] dit, répète et maintient simplement que ces propositions, vraies de Dieu, ne font pourtant pas connaître l’essence de Dieu. Elles font connaître ce qu’il est vrai de dire de Dieu en tant que cause de telles perfections créées. De lui-même, dont l’essence est d’être, l’esse nous reste ici-bas inconnu : Esse Dei est ignotum (QDP, VII, 2, 1).

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 77

[ limites humaines ] [ créature-créateur ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

représentations anthropomorphiques

L’objet naturel de l’entendement humain est la quiddité abstraite de l’expérience sensible. Etant lié à la nature humaine même, unité substantielle d’une âme et d’un corps, ce fait ne souffre pas d’exceptions. Aucun concept, quel qu’en soit l’objet et le degré d’abstraction, et jusqu’au concept d’être lui-même, ne contient autre chose qu’une quiddité, essence ou nature appartenant à des objets matériels perceptibles aux sens. Les images, sans lesquelles nous ne pouvons rien concevoir, sont les marques de l’origine sensible de toutes les notions abstraites conçues par notre entendement.

[…] Dieu est vraiment ce que le langage nomme bon, beau, vrai, puissant, connaissant, aimant et ainsi de suite, mais quand l’entendement forme ces notions abstraites pour les appliquer à Dieu, ce sont toujours des images d’êtres corporels bons, beaux, puissants, connaissants et aimants qui s’offrent à l’imagination, car l’homme n’en connaît pas d’autres. Il en va ainsi de toutes les notions de ce genre. Dieu est vraiment père, mais la seule paternité que l’homme puisse se représenter est celle d’un vivant engendrant d’autres vivants, et nous savons fort bien que Dieu n’est pas père de la même manière que le fut pour nous l’homme qui nous a engendré. Comment Dieu est père, on l’ignore. Autrement dit, la paternité divine ne nous est pas représentable. […]

Ceci, qui est vrai des notions de bon, de beau et autres du même genre, l’est d’abord de la notion d’ens. Tous les noms donnés à Dieu sont des noms de créatures, même celui d’ens. […] Le simple fait que Dieu soit au-dessus de l’étant et que, pour cette raison même, le sens propre de ce mot, quand il se dit de Dieu, ne nous soit pas représentable, entraîne en conséquence qu’aucun des noms donnés à Dieu, même s’ils sont absolument et positivement vrais au niveau de la connaissance humaine, ne représente aucune perfection de Dieu telle qu’elle est en Lui.

De là les formules, surprenantes à plusieurs mais littéralement vraies, où le théologien [Thomas d'Aquin] dit sans ambages que, dans notre condition présente, nous savons avec certitude que Dieu est, mais nous ignorons ce qu’il est. En effet, Dieu est l’être même, et rien d’autre : Deus est esse tantum, mais puisque l’être est toujours pour nous tel ou tel étant, il nous est impossible de nous représenter un être dont toute la nature serait d’être, sans plus ni moins. Que l’on se reporte à la formule concise, pleine, parfaite, sur laquelle s’exerce ici notre réflexion : notre intellect ne peut saisir que ce qui a une quiddité participant à l’être ; or la quiddité de Dieu est l’être même ; elle est donc au-dessus de l’intellect : sed Dei quidditas est ipsum esse, unde est supra intellectum. Saint Thomas évite une fois de plus de dire que Dieu n’a  pas d’essence ; comme toujours, il identifie l’essence de Dieu, et sa subsistance même, à son être : est ipsum esse subsistens (EE, V) mais, dans ce cas unique, l’essence étant l’être même, elle est au-dessus de l’intellection. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 74-76

[ limites ] [ transcendantaux ] [ insaisissable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

j'avais coutume de me pencher tel le héron sur l'eau fangeuse

où l'on m'a condamné à puiser ma pitance

ce jour-là l'eau m'a renvoyé mon image

disloquée dispersée

entre mes chairs où la vie s'ébat sans cause

guerroyant contre les cicatrices que l'on m'a faites au sang

je marchais dans une allée de piccadilly en quête d'un peu

d'étonnements

tâtonnant sans fin sur mon nom crucifié

et j'ai dit oui

à la jungle qui tente encor de couvrir en moi la voix des

cuisinières et des doctoresses car c'est là où l'on a immolé

la vie au prétendu nom de la vie 


Auteur: Noël X. Ebony Essy Kouamé

Info: Déjà vu - Chutes - Quelque part

[ survie ] [ résignation ] [ introspection ] [ identité ] [ chaos ] [ autoportrait ] [ perdu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

portrait

Ceux qui pensaient le connaître voyaient en lui un idéaliste, illuminé, l’espace d’un éclair, par quelque immense idée sous le coup de laquelle il restait comme ébloui, souvent trop longtemps. Il ne parvenait pas, disait-on, à dominer son idée, y croyait fermement, passionnément, mais, dès lors, toute son existence ne devenait plus qu’une lente agonie sous la pierre qui l’avait à demi écrasé. Révolté ? Cynique ? Ignoble ? Mythe vivant d’une colère ambulante à la merci de sa légende névrosée ? Sorcier raté ? Non. Pas exclusivement. On lui trouva un autre qualificatif : celui de criminel en retraite.


Auteur: Ouologuem Yambo Utto Rodolph

Info: Le devoir de violence

[ difficile ] [ linéature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Ta chevelure

Aux senteurs du premier matin

Ton nom

Au gazouillis de roucoulier.

Ton sourire

À la nudité d'éclair et d'aurore.

Tes mains

Porteuses d'aras et de manakins

Doucement vers mes intimes palmiers.



Qu'ai-je souhaité

Qu'ai-je donc désiré

Avant toi ?

Or le monde est si riche,

Si beau,

Et moi je l'ignorais !


Auteur: Fatho Amoy

Info: Chaque aurore est une chance, " Toi "

[ poème ] [ gratitude ] [ ouverture ] [ libération ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nostalgie

Donc fichu mon destin sauvez seul mon cerveau

Laissez-moi un atout rien qu'un cerveau d'enfant !

Où le soleil courait comme un crabe embêtant

Où les mers refluaient m'habillaient de coraux...



Ils ne conviendront pas qu'enfant j'eus les boyaux

durs comme fer et la jambe raide et clopant

j'allais terrible et noir et fièvre dans le vent

l'esprit, un roc, m'y faisait entrevoir une eau :



et ceux qui s'y baignaient se muaient en soleils

je m'élançais vers eux des crocs de mon sommeil

dans ce rut fabuleux ma tête s'est fêlée...



Donc fichu mon destin l'eau qui rouille le fer...

d'un clair de lune froid monte une terre ourlée

le soleil vrille encor franc dans mon poitrail clair. 


Auteur: Tchicaya U Tam'si

Info: Le Mauvais Sang, poèmes, Paris, 1955

[ gamin dieu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel