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totalité fantasmatique

Nous [les psychanalystes] avons effacé aussi, nous, tant que nous avons pu, ce que veut dire l’objet partiel, c’est-à-dire que notre premier effort a été d’interpréter ce qu’on avait fait comme trouvaille, à savoir ce côté foncièrement partiel de l’objet en tant qu’il est pivot, centre, clé, du désir humain : ça valait qu’on s’arrête là un instant. Mais non, que nenni ! On a pointé ça vers une dialectique de la totalisation, c’est-à-dire le seul digne de nous, l’objet plat, l’objet rond, l’objet total, l’objet sphérique sans pieds ni pattes, le tout de l’autre, l’objet génital parfait à quoi, comme chacun sait, irrésistiblement notre amour se termine !  

Nous ne nous sommes pas dits à propos de tout ça :  

– que même à prendre les choses ainsi, peut-être qu’en tant qu’objet de désir, cet autre est l’addition d’un tas d’objets partiels, ce qui n’est pas du tout pareil qu’un objet total, 

– que nous-mêmes peut-être, dans ce que nous élaborons, ce que nous avons à manier de ce fond qu’on appelle notre "Ça", c’est peut-être d’un vaste trophée de tous ces objets partiels qu’il s’agit.

À l’horizon de notre "ascèse" à nous, de notre modèle de l’amour, nous avons mis l’autre… en quoi nous n’avons pas tout à fait tort, mais de cet autre, nous avons fait l’autre à qui s’adresse cette fonction bizarre que nous appelons "l’oblativité" : nous aimons l’autre pour lui-même, du moins quand on est arrivé au but, et à la perfection, au stade génital qui bénit tout ça ! Nous avons certainement gagné quelque chose à ouvrir une certaine topologie de la relation à l’autre, dont aussi bien, vous le savez, nous n’avons pas le privilège puisque toute une spéculation contemporaine diversement personnaliste, tourne là autour.

Mais c’est quand même drôle qu’il y ait quelque chose que nous ayons complètement laissé de côté dans cette affaire – et c’est bien forcé de le laisser de côté quand on prend les choses dans cette visée particulièrement simplifiée - et qui suppose, avec l’idée d’une harmonie préétablie, le problème résolu : qu’en somme, il suffit d’aimer génitalement pour aimer l’autre pour lui-même.

Je n’ai pas apporté - parce que je lui ai fait un sort ailleurs, et vous le verrez bientôt sortir - le passage incroyable qui, là-dessus, est développé sur le sujet de la caractérologie du génital, dans ce volume qui s’appelle La Psychanalyse d’aujourd’hui. La sorte de prêcherie qui se déroule autour de cette idéalité terminale est quelque chose dont je vous ai depuis bien longtemps, je pense, fait sentir le ridicule. Nous n’avons pas aujourd’hui à nous y arrêter.

Mais quoi qu’il en soit, il est bien clair qu’à revenir au départ et aux sources, il y a au moins une question à poser sur ce sujet. Si vraiment cet amour oblatif n’est en quelque sorte que l’homologue, le développement, l’épanouissement de l’acte génital en lui-même, qui suffirait, je dirai, à en donner le mot, le "la", la mesure, il est clair que l’ambiguïté persiste au sujet de savoir si cet autre, notre oblativité est ce que nous lui dédions dans cet amour "tout amour", tout pour l’autre, si ce que nous cherchons c’est sa jouissance, comme cela semble aller de soi du fait qu’il s’agit de l’union génitale, ou bien sa perfection.

Quand on évoque des idées aussi hautement morales que celle de l’oblativité, la moindre des choses qu’on puisse en dire, avec laquelle on puisse réveiller les vieilles questions, c’est quand même d’évoquer la duplicité de ces termes. En fin de compte ces termes, sous une forme aussi abrasée, simplifiée, ne se soutiennent que de ce qui est sous-jacent, c’est-à-dire l’opposition toute moderne du sujet et de l’objet. Aussi bien dès qu’un auteur un peu soucieux d’écrire dans un style perméable à l’audience contemporaine développera ces termes, ce sera autour de la notion du sujet et de l’objet qu’il commentera cette thématique analytique : nous prenons l’autre pour un sujet et non pas pour purement et simplement notre objet.

L’objet étant situé ici dans le contexte d’une valeur de plaisir, de fruition, de jouissance. L’objet étant tenu pour réduire cette fonction unique de l’autre - en tant qu’il doit être pour nous le sujet - à cette fonction omnivalente, si nous n’en faisons qu’un objet, d’être après tout un objet quelconque, un objet comme les autres, d’être un objet qui peut être rejeté, changé, bref d’être profondément dévalué. Telle est la thématique qui est sous-jacente à cette idée d’oblativité, telle qu’elle est articulée, quand on nous en fait une espèce de corrélatif éthique obligé de l’accès à un véritable amour qui serait suffisamment connoté d’être génital.

Observez qu’aujourd’hui je suis moins en train de critiquer - c’est pour ça aussi bien que je me dispense d’en rappeler les textes - cette niaiserie analytique, que de mettre en cause ce sur quoi même elle repose. C’est à savoir qu’il y aurait une supériorité quelconque en faveur de l’aimé, du partenaire de l’amour à ce qu’il soit ainsi, dans notre vocabulaire existentialo-analytique, considéré comme un sujet. Car je ne sache pas qu’après avoir donné tellement une connotation péjorative au fait de considérer l’autre comme un objet, quelqu’un ait jamais fait la remarque que de le considérer comme un sujet, ça n’est pas mieux.

Car si un objet en vaut un autre selon sa noèse, à condition que nous donnions au mot "objet" son sens de départ, que ce soit les objets en tant que nous les distinguons et pouvons les communiquer, s’il est donc déplorable que jamais l’aimé devienne un objet, est-il meilleur qu’il soit un sujet ? 

Il suffit pour y répondre de faire cette remarque que si un objet en vaut un autre, pour le sujet c’est encore bien pire, car ce n’est pas simplement un autre sujet qu’il vaut. Un sujet strictement en est un autre ! Le sujet strict, c’est quelqu’un à qui nous pouvons imputer - quoi ? - rien d’autre que d’être comme nous cet être qui ἔναρθρον ἔχειν ἔπος [enarthron echein epos] qui s’exprime en langage articulé, qui possède la combinatoire et qui peut, à notre combinatoire, répondre par ses propres combinaisons, donc que nous pouvons faire entrer dans notre calcul comme quelqu’un qui combine comme nous.

Je pense que ceux qui sont formés à la méthode que nous avons ici introduite, inaugurée, n’iront pas là-dessus me contredire, c’est la seule définition saine du sujet, en tout cas la seule saine pour nous, celle qui permet d’introduire comment obligatoirement un sujet entre dans la Spaltung déterminée par sa soumission à ce langage. À savoir qu’à partir de ces termes nous pouvons voir comment il est strictement nécessaire qu’il se passe quelque chose : c’est que dans le sujet il y a une part où ça parle tout seul, ce à quoi néanmoins le sujet reste suspendu.

Aussi bien c’est justement ce qu’il s’agit de savoir - et comment peut-on en venir à l’oublier ? - quelle fonction peut occuper dans cette relation justement élective, privilégiée, qu’est la relation d’amour, le fait que ce sujet avec lequel entre tous nous avons le lien de l’amour, en quoi justement cette question a un rapport avec ceci qu’il soit l’objet de notre désir ?

Car si on suspend cette amarre, ce point tournant, ce centre de gravité, d’accrochage, de la relation d’amour, si on la met en évidence, et si en la mettant, on ne la met pas en la distinguant, il est véritablement impossible de dire quoi que ce soit, qui soit autre chose qu’un escamotage concernant la relation de l’amour. C’est précisément à cela, à cette nécessité d’accentuer le corrélatif objet du désir en tant que c’est ça l’objet, non pas l’objet de l’équivalence, du transitivisme des biens, de la transaction sur les convoitises, mais ce quelque chose qui est la visée du désir comme tel, ce qui accentue un objet entre tous d’être sans équivalence avec les autres.

C’est avec cette fonction de l’objet, c’est à cette accentuation de l’objet que répond l’introduction en analyse de la fonction de l’objet partiel.

Pour tout dire, si cet objet vous passionne, c’est parce que là-dedans, caché en lui il y a l’objet du désir : ἄγαλμα [agalma], le poids, la chose pour laquelle c’est intéressant de savoir où il est ce fameux objet, savoir sa fonction et savoir où il opère, aussi bien dans l’inter que dans l’intrasubjectivité, et en tant que cet objet privilégié du désir, c’est quelque chose qui, pour chacun, culmine à cette frontière, à ce point limite que je vous ai appris à considérer comme la métonymie du discours inconscient où il joue un rôle que j’ai essayé de formaliser - j’y reviendrai la prochaine fois - dans le fantasme [S◊a]. Et c’est toujours cet objet qui, de quelque façon que vous ayez à en parler dans l’expérience analytique - que vous l’appeliez le sein, le phallus, ou la merde - est un objet partiel. C’est là ce dont il s’agit pour autant que l’analyse est une méthode, une technique qui s’est avancée dans ce champ délaissé, dans ce champ décrié, dans ce champ exclu par la philosophie - parce que non maniable, non accessible à sa dialectique et pour les mêmes raisons - qui s’appelle le désir. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1er février 1961

[ idéalisation ] [ dualité spéculaire ] [ réductionnisme ] [ concept psychanalytique dévoyé ] [ préjugé moralisant ] [ écrasement ] [ définition ] [ question ] [ signifiant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

signification

L’ἄγαλμα [agalma], c’est justement cet ornement d’or, et c’est en offrande à la déesse ATHÉNA que ceci est sacrifié, afin que, l’ayant vu, elle en soit κεχάροιτο [kecharoito] gratifiée, employons ce mot, puisque c’est un mot de notre langage. Autrement dit, l’ἄγαλμα apparaît bien comme une espèce de piège à dieux, les dieux ces êtres réels, il y a des trucs qui leur tirent l’œil.

[…] Ce qu’il y a de certain c’est que, pour les Anciens aussi, l’ἄγαλμα c’est quelque chose autour de quoi on peut en somme attraper l’attention divine.

[…] Ce dont il s’agit, c’est du sens brillant, du sens galant, car le mot galant provient de gal, éclat en vieux français. C’est bien, il faut le dire, de cela que nous, analystes, avons découvert la fonction sous le nom d’objet partiel. C’est là une des plus grandes découvertes de l’investigation analytique que cette fonction de l’objet partiel. La chose dont nous avons à cette occasion le plus à nous étonner, nous autres analystes, c’est qu’ayant découvert des choses si remarquables tout notre effort soit toujours d’en effacer l’originalité. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1er février 1961

[ grec ancien ] [ concept psychanalytique ] [ compréhension réductrice ] [ rapprochement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

signification

Car bien entendu, nous ne nous faisons pas l’idée, je pense, ici dans la ligne de l’enseignement que je vous fais, que l’étymologie consiste à trouver le sens dans la racine. La racine d’ἄγαλμα [agalma], c’est pas si commode. Ce que je veux vous dire, c’est que les auteurs... en tant qu’ils le rapprochent d’άγαυός [agauos], de ce mot ambigu qu’est άγαμαι [agamai] : j’admire, je suis étonné mais aussi bien je porte envie, je suis jaloux de, qui va faire άγαζω [agazô], qu’on supporte avec peine, va vers άγαίομαι [agaiomai] qui veut dire : être indigné ...que les auteurs en mal de racines - je veux dire de racines qui portent avec elles un sens, ce qui est absolument contraire au principe de la linguistique - en dégagent γαλ [gal] ou γελ [gel] le γελ de γελάω [gelaô], le γαλ qui est le même dans γλήνη [glènè] la pupille, et γαλήνη [galènè] - l’autre jour, je vous l’ai cité au passage - c’est la mer qui brille parce qu’elle est parfaitement unie. Bref, que c’est une idée d’éclat qui est là cachée dans la racine. Aussi bien άγλαός [aglaos], Aglaé, la Brillante est là pour nous y faire un écho familier.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1er février 1961

[ grec ancien ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sanglots

Quand on pleure pour de bon, on ressemble toujours à l'enfant qu'on n'a jamais cessé d'être au fond de nous. 


Auteur: Markley Stephen

Info: Ohio

[ émotion ] [ racines ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désir

Parce que je voulais sa bouche sur moi, parce que dès l'instant où je l'ai vu traverser la pelouse pour me rejoindre dans l'ombre du panneau de l'école, il m'a vue. Il a su voir au-delà de ma peau café sans lait, de mes yeux noirs, de mes lèvres prunes, et il m'a vue moi. Il a vu que j'étais une blessure ambulante, et il est venu me panser.

Auteur: Ward Jesmyn

Info: Le chant des revenants

[ baise ] [ rencontre ] [ instinct ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

source

L'amour est le fantôme de nous-même, un reflet qu'on aperçoit dans une foule - une autre vie, d'autres idéaux, une autre carte du monde - mais qui n'en reste pas moins nous.

Auteur: Markley Stephen

Info: Ohio

[ arrière-plan ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

condition humaine

Nul homme ne choisit le mal parce que c'est le mal ;

c'est simplement qu'il le prend pour le bonheur,

pour le bien qu'il recherche. 


Auteur: Wollstonecraft Mary

Info: A Vindication of the Rights of Men 1790

[ amour ] [ compréhension ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

humour

Mon Viking avait hérité de ses ancêtres, les monarques de l'océan, une de leurs vertus cardinales, l'hostilité à l'égard des liqueurs fortes, au point qu'il ne pouvait en voir sans la faire disparaitre en l'avalant d'un trait.

Auteur: Melville Herman

Info: Mardi

[ poivrot ] [ alcoolisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-entre-elles

Vohirana est une cousine lointaine, une cousine même pas de sang, une cousine d’un été seulement. Un nom, un village. Leurs mères s’y retrouvaient. Leurs mères étaient des amies proches.

(...) Assise sur le sofa dans la chambre d’hôtel, Esther regarde Vohirana et Vohirana regarde Esther, elles devraient se gêner, baisser les yeux, fuir, abandonner ce dévisagement mais elles se tiennent l’une l’autre à ce regard et préfèrent aux bruits le silence des yeux.

(…) Esther dit à Vohirana je vais te montrer ma Tana, ruelle rouge, place d’ombre sous les manguiers, noir charbon des cahutes de toile, horizon de rizières, le palais de la reine, les églises, et lorsqu’elles sont bien fatiguées elles s’assoient sur un mur.

Elles essayent de sonder ensemble le présent palpable mais échappant, il est ses toits rouges sur les collines, il est cette ville-masse de rues et de verdure, cette ville éparse et ses couleurs splendides, elles s’y mirent, elles sont proches, leurs bras se touchent.

Auteur: Douna Loup

Info: L'oragé, pp 92-93

[ sororité ] [ proximité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rencontre

Et dans son ventre elle tue l'amour pour son fils et le noie, elle essaie d'oublier qu'il a eu lieu mais un amour qui a eu lieu ne peut être nié c'est comme un incendie sur terre, les arbres repoussent, les mousses, les brousses mais il y a un souvenir noir dans l'humus, il est inscrit là, personne ne se souviendra plus de nous mais dans nos chairs tout se souvient.


Auteur: Douna Loup

Info: Les printemps sauvages

[ procréation ] [ mémoire ] [ organique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel