J’ai un peu de mal à me concentrer. Qu’est-ce qui lui a pris de se cuiter en bas de chez moi et d’essayer de me choper, Casalès ? Tout à coup, je réalise que je n’ai jamais baisé avec un mec aussi tatoué. Mordre un serpent, lécher un tigre, griffer une geisha… Ça pourrait être pas mal. Sans parler de son vouvoiement. Je n’ai jamais non plus baisé avec un gars qui continuait à me vouvoyer tout en collant son érection contre mes fesses. Pendant un instant, j’envisage de le rejoindre dans la chambre d’à côté. Je ne connais rien de mieux que le sexe pour conjurer la mort. Mais, en plus de son insistance lourdingue, il y a un truc qui me dérange chez lui. Je ne sais pas vraiment. Ce n’est pas le fait qu’il soit flic, j’ai déjà donné. Pas non plus son visage, passe-partout, du genre qu’on oublie vite parce qu’il n’y a rien de saillant, de marquant. Peut-être son côté psychorigide… Non. Ce sont ces cheveux. Drus, raides, immobiles. Tout à coup, ça me saute aux yeux. On dirait les cheveux de Manuel Valls. Et ça, c’est au-delà de toutes mes forces d’incantation érotiques.
Auteur:
Info: Après les chiens
Commentaires: 0