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émergences

La vie est la façon dont l'univers apprend.

Auteur: Walker Sara Imari

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[ cosmos ] [ auto-évolutif ] [ panpsychisme ] [ méta-processus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

simulations

Les réalités virtuelles sont construites en mettant de plus grands volumes de temps dans de plus petits volumes d'espace, cela ne signifie pas qu'elles ne sont pas physiques, juste qu'elles sont plus physiques dans le temps que dans l'espace.

Auteur: Walker Sara Imari

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[ densifications ] [ technologie ] [ virtualisation ] [ rationnelle complexité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

croyance

Le couple était élohimite, c’est-à-dire qu’ils appartenaient à une secte qui vénérait les Elohim, créatures extraterrestres responsables de la création de l’humanité, et qu’ils attendaient leur retour. Je n’avais jamais entendu parler de ces conneries, aussi écoutai-je, au cours du dîner, avec un peu d’attention. En somme, selon eux, tout reposait sur une erreur de transcription dans la Genèse : le Créateur, Elohim, ne devait pas être pris au singulier, mais au pluriel. Nos créateurs n’avaient rien de divin, ni de surnaturel ; ils étaient simplement des êtres matériels, plus avancés que nous dans leur évolution, qui avaient su maîtriser les voyages spatiaux et la création de la vie ; ils avaient également vaincu le vieillissement et la mort, et ne demandaient qu’à partager leurs secrets avec les plus méritants d’entre nous. Ah, ah, me dis-je ; la voilà, la carotte.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: La possibilité d'une île, 2007, pages 108-109

[ résumé ] [ promesse ] [ élitisme ] [ attrape-nigauds ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

différence sexuelle

De quoi, en effet deux hommes auraient-ils bien pu discuter, à partir d’un certain âge ? Quelle raison deux hommes auraient-ils pu découvrir d’être ensemble, hormis bien sûr le cas d’un conflit d’intérêts, hormis aussi le cas où un projet quelconque (renverser un gouvernement, construire une autoroute, écrire un scénario de bande dessinée, exterminer les Juifs) les réunissait ? A partir d'un certain âge (je parle d'hommes d'un certain niveau d'intelligence, et non de brutes vieillies), il est bien évident que tout est dit. Comment un projet intrinsèquement aussi vide que celui de passer un moment ensemble aurait-il pu, entre deux hommes, déboucher sur autre chose que sur l'ennui, la gêne, et au bout du compte l'hostilité franche ? Alors qu'entre un homme et une femme il subsistait toujours, malgré tout, quelque chose, une petite attraction, un petit espoir, un petit rêve.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: La possibilité d'une île, 2007, pages 87-88

[ indifférence ] [ séduction ] [ rapports virils ] [ question ] [ homme-femme ] [ hétérosexuels ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe

S’il y a une chose qui m’a toujours plongé dans la tristesse ou la compassion, enfin dans un état excluant toute forme de méchanceté ou d’ironie, c’est bien l’existence de Teilhard de Chardin – pas seulement son existence d’ailleurs, mais le fait même qu’il ait ou ait pu avoir des lecteurs, fût-ce en nombre limité. En présence d’un lecteur de Teilhard de Chardin, je me sens désarmé, désarçonné, prêt à fondre en larmes. A l’âge de quinze ans, j’étais tombé par hasard sur Le Milieu Divin, qu’un lecteur probablement écœuré avait laissé sur une banquette de la gare d’Etréchy-Chamarande. En l’espace de quelques pages, l’ouvrage m’avait arraché des hurlements ; de désespoir, j’en avais fracassé la pompe de mon vélo de course contre les murs de la cave. Teilhard de Chardin était bien entendu ce qu’il est convenu d’appeler un allumé de première ; il n’en était pas moins parfaitement déprimant. Il ressemblait un peu à ces scientifiques chrétiens allemands, décrits par Schopenhauer en son temps, qui, "une fois déposée la cornue ou le scalpel, entreprennent de philosopher sur les concepts reçus lors de leur première communion". […] on sentait à le lire que les tentations de la chair ne lui étaient pas étrangères, que le libertinage était quelque chose qu’il aurait pu ressentir ; et que s’il choisissait le Christ plutôt que la fornication ou l’écarté ce n’était ni par distraction ni par incompétence, mais parce que le Christ lui paraissait définitivement plus high hope ; en résumé, c’était un auteur sérieux. Si l’on avait retrouvé des erotica de Teilhard de Chardin, je crois que cela m’aurait rassuré, en un sens ; mais je n’y croyais pas une seconde. Qu’avait-il bien pu vivre, qui avait-il bien pu fréquenter, ce pathétique Teilhard, pour avoir de l’humanité une conception si bénigne et si niaise – alors qu’à la même époque, dans le même pays, sévissaient des salauds aussi considérables que Céline, Sartre ou Genet ?

Auteur: Houellebecq Michel

Info: La possibilité d'une île, 2007, pages 79-81

[ critique ] [ vacherie ] [ mièvre ] [ question ] [ new age ] [ naïveté ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

Dans la vie du couple, le plus souvent, il existe dès le début certains détails, certaines discordances sur lesquelles on décide de se taire, dans l'enthousiaste certitude que l'amour finira par régler tous les problèmes. Ces problèmes grandissent peu à peu dans le silence, avant d'exploser quelques années plus tard et de détruire toute possibilité de vie commune. Depuis le début, Isabelle avait préféré que je la prenne par derrière ; chaque fois que je tentais une autre approche, elle s’y prêtait d’abord, puis se retournait, comme malgré elle, avec un demi-rire gêné. Pendant toutes ces années, j’avais mis cette préférence sur le compte d’une particularité anatomique, une inclinaison du vagin ou je ne sais quoi, enfin une de ces choses dont les hommes ne peuvent jamais, malgré toute leur bonne volonté, prendre exactement conscience. Six semaines après notre arrivée, alors que je lui faisais l’amour (je la pénétrais comme d’habitude par derrière, mais il y avait un grand miroir dans notre chambre), je m’aperçus qu’en approchant de la jouissance elle fermait les yeux, et ne les rouvrait que longtemps après, une fois l’acte terminé.

J’y repensai toute la nuit en descendant deux bouteilles d’un brandy espagnol passablement infect : je revis nos actes d’amour, nos étreintes, tous ces moments qui nous avaient unis : je la revis à chaque fois détournant le regard, ou fermant les yeux, et je me mis à pleurer. Isabelle se laissait jouir, elle faisait jouir, mais elle n’aimait pas la jouissance, elle n’aimait pas les signes de la jouissance ; elle ne les aimait pas chez moi, et sans doute encore moins chez elle-même. Tout concordait : chaque fois que je l’avais vue s’émerveiller devant l’expression de la beauté plastique il s’était agi de peintres comme Raphaël, et surtout Botticelli : quelque chose de tendre parfois, mais souvent de froid, et toujours de très calme ; jamais elle n’avait compris l’admiration absolue que je vouais au Greco, jamais elle n'avait apprécié l'extase, et j'ai beaucoup pleuré parce que cette part animale, cet abandon sans limite à la jouissance et à l'extase était ce que je préférais en moi-même, alors que je n'avais que du mépris pour mon intelligence, ma sagacité, mon humour. Jamais nous ne connaîtrions ce regard double, infiniment mystérieux, du couple uni dans le bonheur, acceptant humblement la présence des organes, et la joie limitée ; jamais nous ne serions véritablement amants.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: La possibilité d'une île, 2007, pages 70-71

[ homme-femme ] [ incompatibilité ] [ sexualité ] [ préférences artistiques ] [ orgasme ] [ différences ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

prévisibilité humaine

Je ne me range ni parmi les alarmistes, ni parmi les angoissés. Malheur au psychanalyste qui n’aurait pas dépassé le stade de l’angoisse. C’est vrai, il y a autour de nous des choses horripilantes et dévorantes, comme la télévision par laquelle une grande partie de nous est régulièrement phagocytée. Mais ce n’est que parce qu’il existe des gens qui se laissent phagocyter, qui s’inventent même un intérêt pour ce qu’ils voient.

Et puis il y a d’autres trucs monstrueux autrement dévorants : les fusées qui vont sur la lune, les recherches au fond des océans, etc. Toutes choses qui dévorent. Mais il n’y a pas de quoi en faire un drame. Je suis certain que lorsque nous en aurons assez des fusées, de la télévision et de toutes leurs maudites recherches à vide, nous trouverons autre chose de quoi nous occuper. C’est une reviviscence de la religion, n’est-ce pas ? Et quel meilleur monstre dévorant que la religion ? C’est une fête continuelle, de quoi se divertir pour des siècles comme cela a déjà été démontré.

Ma réponse à tout cela, c’est que l’homme a toujours su s’adapter au mal. Le seul réel qu’on puisse concevoir, auquel nous avons accès est justement celui-ci, il faudra bien s’en faire une raison : donner un sens aux choses, comme nous disions. Autrement, l’homme n’aurait pas d’angoisse, Freud ne serait pas devenu célèbre, et je serais professeur de lycée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au magazine Panorama, 1974

[ signification ] [ éternel retour ] [ amor fati ] [ questions ] [ fatalité ] [ culture du progrès ] [ technologie ]

 
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singularités

Débarrassons-nous aussi de cet homme moyen qui, tout d’abord, n’existe pas. Ce n’est qu’une fiction statistique. Il existe des individus, c’est tout. Quand j’entends parler d’homme de la rue, d’enquêtes Doxa, de phénomènes de masse et de choses de ce genre, je pense à tous les patients que j’ai vu passer sur le divan en quarante années d’écoute. Aucun, en quelque mesure, n’est semblable à l’autre, aucun n’a les mêmes phobies, les mêmes angoisses, la même façon de raconter, la même peur de ne pas comprendre. L’homme moyen, qui est-ce ? Moi, vous, mon concierge, le président de la République ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au magazine Panorama, 1974

[ abstraction déshumanisante ] [ question ] [ analysants ] [ incomparables ]

 
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cure analytique

Au psychanalyste on confesse un beau néant. On se laisse aller à lui dire simplement tout ce qui vous passe par la tête. Des paroles, précisément. La découverte de la psychanalyse, c’est l’homme comme animal parlant. Il appartient à l’analyste d’ordonner les paroles qu’il entend et de leur donner un sens, une signification. Pour faire une bonne analyse, il faut l’accord, l’entente entre l’analysant et l’analyste.

À travers le discours de l’un, l’autre cherche à se faire une idée de ce dont il s’agit, et de trouver au-delà du symptôme apparent le nœud difficile de la vérité.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au magazine Panorama, 1974

[ déroulement ] [ parlêtre ] [ symbolique ] [ transfert ] [ dénouage ]

 

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ordre symbolique

C’est le monde de la parole qui crée le monde des choses, initialement confuses dans tout ce qui est en devenir. Il n’y a que les paroles pour donner un sens accompli à l’essence des choses. Sans les paroles, rien n’existerait. Que serait le plaisir sans l’intermédiaire de la parole ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au magazine Panorama, 1974

[ désir ] [ constructive ] [ question ] [ assomption du sujet ] [ parlêtre ]

 
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