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littérature

L’écrivain est toujours un traître.

"On ne peut souffrir que de ce qui n’existe pas."

Bloy avait inscrit cette phrase au-dessus de son bureau.

On ne peut écrire que de ce qui n’existe pas.

Entre la justice et sa mère, un écrivain choisit toujours l’écriture.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre 1979

[ absence ] [ vide ] [ voie tierce ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

foi-croyance

Commençant comme catholique, il sollicite une loi anachronique et s’y soumet, puis déroule les différentes positions de son contraire (les hérésies). A notre époque, l’écrivain commence plutôt, en général, par une déclaration de guerre aux religions, et immédiatement après on assiste au déluge de ses adhésions aux religions dégradées que sont les idéologies. Plongée dans un système symbolique castrateur, l’œuvre de Bloy aurait pu y disparaître. C’est l’inverse qui s’est produit. Tout près du Père mort, il a été sauvé du maternel de l’ordre du monde (terre, science, progrès, femme, technique) et c’est paradoxalement son flirt avec les hérésies qui l’a retenu en dehors de cette croyance. La "foi" l’a protégé de son propre temps.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre 1979

[ idoles modernes ] [ écrivain-sur-écrivain ] [ discours dominant ] [ parcours de vie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Ceux qui croient vraiment être ce qu’ils sont, qui ne se sentent pas malades de leur nom fuyant, qui habitent patiemment la maladie de leur corps, qui savent reconnaître leur droite de leur gauche, ce monde du néant, ce siècle des autres, leur femme des autres femmes, leur mort des autres morts, leur mémoire de toutes les mémoires montantes et descendantes, n’ont pas besoin de lire Bloy, ni d’ailleurs aucun écrivain, ils peuvent dormir tranquilles en se pensant nés de l’homme et de la femme, ils ne seront jamais réveillés par le cauchemar de la chute infinie, jamais travaillés par la multiplicité dans l’identité, ou encore par cette efflorescence de signatures glissantes qu’aligne Bloy pour reconstituer son impossible nom propre : Satan-Paraclet-Femme-Christ-Lucifer-Napoléon-Israël et qui vous voudrez. Bloy emprunte un long chemin détourné pour tenter de revenir à lui-même, n’y parvient pas, repart, débouche dans ce siècle, dans un autre. A sa manière tellement tordue, anachronique, souvent grandiloquente, parfois ridicule, c’est pourtant, en un sens et très exactement, toute l’aventure de la modernité littéraire qu’il dessine – Artaud, Lautréamont, Céline, Joyce, etc. – de l’extérieur et à gros traits appuyés, à travers des saturations insensées de syntaxe. La sphère où, après lui, les écrivains du XXe siècle interviendront mais de façon absolument négative (sans plus se préoccuper d’aucune signification supérieure), Bloy l’a connue, cernée de l’extérieur, il s’est exténué à lui trouver un sens et c’est cela que je veux tenter de suggérer d’abord à travers ces pages.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre 1979

[ division subjective ] [ intranquillité ] [ précurseur ] [ littérature ] [ identité illusoire ] [ quêteur ]

 
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roman

Regardez Le Désespéré, cette tentative affolée de sortir du cirque ensanglanté, de trouver une porte non gardée par la Louve sociale aux mamelles innombrables.

Lisez l’épisode du festin de Beauviviers où se retrouve, sous des noms d’emprunt, tout ce que la littérautre comptait alors de respectabilités. Un quart de siècle plus tard, Bloy note dans son Journal : "J’avais l’intention de fixer, en une parabole durable, l’ignominie, merveilleuse alors et maintenant dépassée, de la république des lettres." 

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre1979

[ résumé ]

 
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écrivain-sur-écrivain

Personne ne sait qui il est, a affirmé Léon Bloy. Nul mieux que lui n’illustre cette intime ignorance. Il croyait être un catholique rigoureux, et il fut un continuateur des cabalistes, un frère secret de Swedenborg et de Blake : des hérésiarques.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info:

[ gnostique ] [ affirmation de soi erronée ] [ illusion identitaire ]

 
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athéisme

Il est clair que Bloy connaissait aussi bien que n’importe qui la "mort" de Dieu ("Il est incontestable que Dieu n’existe plus"), même si toute son œuvre apparaissait superficiellement comme une protestation pathétique contre cette certitude. Mais, de même que la pierre soulevée révèle dans l’herbe blanchie le grouillement des larves et des insectes, de même le poids de l’Eglise arrachée du monde lui montrait, avec une violence qu’il fallait toute son adhésion à l’Eglise pour mesurer, l’horreur même de ce monde auquel le lien théocratique, pendant des siècles, avait donné un sens, tant bien que mal, en le rattachant à la pensée de l’autre monde.

La charge même de ce cadavre considérable en lui (l’Eglise) contraignait Bloy à une attitude résolument critique sur le monde et sur l’histoire des hommes. Il y a gros à parier que, durant la période triomphante de l’Eglise, Bloy aurait été en révolte contre sa domination dans la mesure où elle constituait une tentative de montrer ce monde comme naturel. Au XIXe siècle, à l’inverse, sa profession de foi catholique s’édifie contre la version politique qui tend à prendre le relais de la religion disparue sous le masque d’une opposition radicale à cette religion, et qui poursuit son œuvre en élargissant ses ravages jusqu’à des horizons alors inconnus que défrichent ce qu’on appellera plus tard les dictatures ou les totalitarismes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre 1979

[ écrivain-sur-écrivain ] [ triomphe ] [ sécularisation ] [ domination idéologique ] [ opposition ]

 
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catholicisme

A partir du IIe siècle, toutes les discussions théologiques tournent autour de la Trinité, subordinatianisme qui soumet le Fils au Père, modalistes ou patripassiens qui voient dans le Fils une simple émanation du Père. On aurait tort de ne pas prendre au sérieux ces histoires d’un autre temps : toute la question était de savoir s’il était possible de penser hors des dimensions humaines de la concurrence, nous n’en sommes pas vraiment sortis. Concurrence entre le Christ et son Père, concurrence entre le Fils et le Saint-Esprit, concurrence à l’intérieur même du Christ, entre sa nature humaine et sa nature divine. L’Eglise catholique avait raison de maintenir la Trinité dans un état de non-concurrence souveraine. Mais les gnoses, en reposant sans cesse le problème, en ne le considérant jamais comme réglé, en le rouvrant obstinément comme il se rouvre chaque jour dans chaque vie, mettaient l’accent sur ce que toute cette Trinité refoulait dans la réalité, la forêt de complots, l’océan roulant du Mal, le spectacle insensé de cette terre de désolation, l’apothéose quotidienne des rivalités parlantes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre

[ sectes gnostiques ] [ chaos ] [ terrestre-céleste ] [ hérésies ]

 
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coloris

Comment la nature se pare de couleurs

Lorsque les objets interagissent avec la lumière d'une manière singulière – l'absorbant ou la réfléchissante –, les couleurs naissent en nos yeux. Les teintes orangées du crépuscule et les bleus profonds de l'océan stimulent la créativité des artistes et émerveillent les admirateurs attentifs. Mais la couleur n'est pas qu'un simple ornement : elle occupe un rôle vital dans le vivant. Elle attire des partenaires, pollinisateurs ou disséminateurs de graines, et signale parfois le danger. Une même teinte peut porter des messages fort dissimulables : un oiseau rouge espère séduire, tandis qu'une baie s'écarlate met en garde l'homme affamé.

Pour que la couleur prenne des sens, il a fallu que la nature invente des systèmes pour la produire, élaborant des pigments pour absorber certaines longueurs d'onde, ou des structures pour les réfléchir. Les organismes ont aussi mis au point les mécanismes nécessaires à la perception des couleurs. En contemplant une forêt on perçoit un foisonnement de verts animés de lumière dorée et de fleurs roses ; mais, ce paysage changet du tout au tout dans les yeux d'un oiseau ou d'une mouche. La perception colorée – exploitée par des photorécepteurs capables de distinguer la lumière – varie d'une espèce à l'autre. Là où l'humain ignore l'ultraviolet, certains oiseaux le voient ; là où le chien ne distingue ni rouge ni vert, beaucoup d'hommes le peuvent. Même au sein d'une espèce, il existe des variantes : les personnes daltoniennes peinent à discerner certaines combinaisons, tel le vert et le rouge. Nombre d'organismes, enfin, vivent dans un monde privé de couleurs.

Ainsi, sur notre planète unique, coexistent bien des mondes polychromes. Mais comment ces couleurs sont-elles nées ?

Découvertes et perspectives récentes

Pour déterminer le moment où les différents signaux chromatiques seraient apparus, des chercheurs ont récemment passé en revue de nombreuses publications couvrant des centaines de millions d'années d'histoire évolutive, mariant données fossiles et phylogénétiques (représentant les liens arbres évolutifs entre espèces). Leur analyse de l'arbre du vivant suggère que les signaux colorés sont probablement apparus bien après la vision des couleurs elle-même, laquelle aurait évolué à deux reprises, de façon indépendante chez les arthropodes et chez les poissons, il y a 400 à 500 millions d'années. Suivant ce progrès, les plantes auraient adopté des couleurs vives pour attirer les pollinisateurs ou les disséminateurs, les animaux auraient ensuite utilisé la couleur tantôt pour détourner les prédateurs, tantôt pour séduire.

La couleur verte, si répandue dans la nature, n'est pourtant pas un véritable signal : elle naît de la photosynthèse. La plupart des plantes absorbent la quasi-totalité des photons des spectres rouges et bleus, mais seulement 90 % des photons verts ; les 10 % qui restent sont réfléchis, rendant ainsi la plante verte à nos yeux. Pourquoi cette particularité ? Un modèle propose que ce mécanisme rend la machinerie photosynthétique plus stable, l'évolution privilégiée parfois la robustesse à l'efficacité.

La plupart des couleurs chez le vivant proviennent de pigments qui absorbent ou réfléchissent diverses longueurs d'ondes. Si le nombre de végétaux peuvent fabriquer ces pigments, la plupart des animaux doivent les obtenir par leur alimentation. Certains pigments restent rares, si bien que certains animaux ont développé des nanostructures capables de disperser la lumière de façon à créer des " couleurs structurelles ". Ainsi, la coquille de la patelle à rayons bleus se compose de couches superposées de cristaux transparents, chaque strate diffractant et réfléchissant une portion du spectre lumineux. Lorsque ces couches atteignent l'épaisseur précise d'environ 100 nanomètres, leurs ondes s'annulent mutuellement – ​​sauf le bleu. Il en résulte l'éclat saisissant de la coquille bleue de patelle à rayons.

Auteur: Internet

Info: Quanta Magazine, Yasemin Sapakoglu, septembre 2025

[ historique ] [ diachronique ]

 

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pourpre

Les éternels mystères du rouge

Cet article explore la profondeur symbolique, culturelle et artistique de la couleur rouge, décrit comme la couleur primordiale, la plus puissante, celle qui incarne la couleur même et qui, pourtant, demeure insaisissable à la compréhension humaine.

Le rouge : force première et énigme

Rouge se présente comme l'origine sensuelle de la perception chromatique : dès l'enfance, c'est la couleur que l'on remarque avant toute cognition, tant elle interpelle l'œil, l'instinct et l'imaginaire. Il est question dans l'article de Vermeer et de son tableau " Girl with Red Hat ", où le chapeau écarlate devient le véritable sujet, éclipsant presque le visage du modèle : ainsi, le rouge tenue, distingue, attire le regard et anesthésie l'individualité derrière le voile de sa flamboyance.

Rouge et controverse artistique

Un épisode marquant évoqué est la tentative de destruction – avec un cutter – d'un tableau de Barnett Newman, réduit à une immense étendue de rouge. Le geste de l'agresseur illustre la force du rouge à déclencher des passions contradictoires : fascination et répulsion, amour et violence, accusation de superficialité ou d'obscénité. Le procès qui suivit questionna la provocation impliquée de la couleur, qui semble inviter à la contestation plus que tout autre pigment.

Inépuisable polysémie du rouge

Au fil de ses occurrences, le rouge se décline dans tous les registres artistiques et culturels, traversant la peinture, la sculpture, la mode, et même la politique, comme le montre une exposition récente rassemblant des œuvres de Rothko, Warhol ou Kooning, et jusqu'à un faux œuf de Fabergé incrusté de strass. À chaque fois, le rouge se fait ambivalent : il ment, il tenue, il suscite l'admiration ou le rejet, et sa signification se dérobe à mesure que l'on cherche à la saisir.

Conclusion

Ainsi, le rouge, loin d'être un simple pigment, se révèle matière de projection collective, catalyseur d'émotions contraires, objet d'adoration ou de soupçon. Il demeure éternellement mystérieuse, car il opère comme le miroir trompeur de nos fantasmes visuels et affectifs, échappant à toute tentative d'appropriation définitive.

Auteur: Internet

Info: https://www.newyorker.com/magazine/2025/02/17/the-eternal-mysteries-of-red?mc_cid=0c3e628e73&mc_eid=78bedba296 - synthèse perplexity-ai

[ teinte ] [ grenat ]

 
Mis dans la chaine

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exactitude

Il avait la conviction que, même lorsqu'il le désirait, l'homme était incapable de dire la vérité, aussi la première version d'une histoire racontée n'avait-elle d'autre portée que celle-ci : "Il s'est peut-être passé quelque chose..." Pour connaître précisément l'histoire, il fallait, pensait-il, faire l'effort d'écouter chaque nouvelle version jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'à attendre que la vérité à un moment - comme ça tout d'un coup - se révèle. À ce moment-là, les détails de l'histoire apparaissaient et ainsi - avec un effet rétroactif - il devenait possible de remettre dans l'ordre les éléments de la première version. 

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Tango de Satan

[ inductive ] [ perspectiviste ] [ enquête ]

 

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