Commençant comme catholique, il sollicite une loi anachronique et s’y soumet, puis déroule les différentes positions de son contraire (les hérésies). A notre époque, l’écrivain commence plutôt, en général, par une déclaration de guerre aux religions, et immédiatement après on assiste au déluge de ses adhésions aux religions dégradées que sont les idéologies. Plongée dans un système symbolique castrateur, l’œuvre de Bloy aurait pu y disparaître. C’est l’inverse qui s’est produit. Tout près du Père mort, il a été sauvé du maternel de l’ordre du monde (terre, science, progrès, femme, technique) et c’est paradoxalement son flirt avec les hérésies qui l’a retenu en dehors de cette croyance. La "foi" l’a protégé de son propre temps.
Auteur:
Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, Bloy, l’homme au secret, 1er septembre 1979
Commentaires: 9
miguel
14.09.2025
OK. Il n'y a rien à comprendre à la tétravalence, c'est avant tout classificatoire. Et puis : a) elle est bcp plus raffinée et multidimensionnelle b) elle s'inspire du carbone sp3 - père de l'ADN-ARN et donc de nous tous :-) c) elle est diachroniquement mieux articulée, comme l'adn
Coli Masson
13.09.2025
Muray s'intéressait à Lacan mais il n'a pas fait de psychanalyse. Je ne comprends toujours rien à ton vrai/faux modulé par une échelle de valeur qui s'inspire, à première vue, d'un système franchement dualiste boolien ! Une dualité floue, oui, c'est peut-être une dualité qui n'en est pas une, comme je m'évertue à te le dire, mais puisque c'est ton dada, je te le laisse ! Ok pour parcours de vie mais j'enlève les tirets car personne n'écrit parcours-de-vie, le commun se contente du simple parcours de vie !
miguel
12.09.2025
Muray était-il lacanien ? Je ne sais. Et moi pas :-) Je suis certes un fervent adepte de la tiercité du synéchisme peircéen - qui a peu à voir ici pour moi surtout dans la mesure où j'essayais de réfléchir en terme de tétravalence càd de pure logique classificatoire. Voici un étiquetage de l'extrait selon une grille tétravalente sur une échelle à 7 niveaux : Axe 1 (++ Vrai) : 4 (peut-être) Mélange d'éléments historiquement vérifiables (Bloy, catholicisme) et d'interprétations subjectives. Logique sémantique partiellement cohérente mais avec des concepts flous. Axe 2 (-- Faux) : 5 (apparemment non) Pas complètement faux car s'appuie sur des références réelles, mais contient des généralisations non vérifiées ("l'écrivain commence plutôt..."). Axe 3 (+- Vrai et faux) : 2 (plutôt oui) Très paradoxal : "sauvé" par ce qui aurait dû le "castrer", "flirt avec les hérésies" qui le protège, "foi" qui le sauve de son "temps". États contradictoires constants. Axe 4 (-+ Non vrai et non faux) : 3 (apparemment oui) Dimension métaphysique forte ("Père mort", "maternel de l'ordre du monde") mais ancrée dans du concret historique. Concepts spirituels mélangés à de l'analyse littéraire. En résumé ce texte peut-être apprécié comme de la mauvaise dualité, peut-être de la bonne tiercité lacanienne mais je ne m'aventure pas là-dedans ;-) L'analyse tétravalente y met un peu plus d'ordre dans la mesure où ce texte navigue dans une "dualité floue" - des oppositions binaires rigides et simplistes : catholique vs hérésies, écrivains d'hier vs d'aujourd'hui, religions vs idéologies, Père vs maternel, foi vs temps moderne... Mais stop, c'est ma cuisine - l'approche via le tiers exclus limite !! (limite sémantique ) - très loin de moi de vouloir faire force de loi tétravalente. Et donc, avec le recul de cette réflexion, qui va trop loin dans l'interprétation parce que trop synthético-classificatoire même si elle est meilleure en ce sens je retourne ma veste et te dis : - tes étiquettes sont très bien ! J'ajoute juste parcours de vie. Merci de m'avoir bien fait réfléchir à tout ça.