Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 96730
Temps de recherche: 0.1311s

incompréhension

Il était facile de se perdre dans ce labyrinthe d'allégories et de non-dit.


Auteur: Dozois Gardner Raymond

Info: Étrangers

[ perdu ] [ impénétrabilité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

fête nocturne

C'était la nuit de l'une des pâques mineures, l'imminence du printemps, et dans la ville nouvelle les rues étaient emplies de lumière. Elle ruisselait sur les masques des démons, scintillait sur les costumes couverts de pierreries et faisait d'étranges amalgames de chair, d'étoffe et d'ombre.


Auteur: Dozois Gardner Raymond

Info: Étrangers

[ illuminations ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

affinités intellectuelles

Et certainement la philosophie de Wittgenstein est une de celles à propos desquelles on est le plus tenté de clore la discussion en constatant que, finalement, elle vous "dit" quelque chose ou ne vous "dit" rien, que vous voyez ou au contraire ne voyez pas qu’il a effectivement résolu les problèmes philosophiques dont il s’occupe. Wittgenstein était évidemment tout à fait conscient de ce fait, puisqu’il a reconnu qu’en quelque sorte il faisait essentiellement de la propagande pour un certain style de pensée, c’est-à-dire en fait de la contre-propagande destinée à combattre l’influence d’un autre ou de certains autres.

Auteur: Bouveresse Jacques

Info: Wittgenstein : la rime et la raison, Les éditions de minuit, 1973, pages 186-187

[ adhésion ] [ reconnaissance ] [ objectif ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

égalité

Wittgenstein remarque que nous faisons en esthétique un usage extrêmement important et tout à fait spécifique de la relation d’identité : "Nous avons appris l’emploi de : "le même". Et soudain nous l’employons automatiquement quand il n’y a similitude ni de longueur, ni de poids, ni de quoi que ce soit du même genre" (LC, p.72). L’expérience de l’identité esthétique ("Ceci est la même chose que cela") est, pourrait-on dire, une expérience primitive, élémentaire ; mais elle ne se fonde sur aucun des critères que nous utilisons d’ordinaire pour affirmer une identité élémentaire.

Auteur: Bouveresse Jacques

Info: Wittgenstein : la rime et la raison, Les éditions de minuit, 1973, page 185

[ sans référentiel ] [ question ] [ quantitatif-qualitatif ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

harmonie

Ce que l’Esthétique essaie de faire, c’est de donner des raisons, pour expliquer que l’on ait ce mot-ci plutôt que celui-là à un endroit déterminé dans un poème ou que l’on ait cette phrase musicale plutôt que cette autre à un endroit déterminé dans un morceau de musique.

Auteur: Wittgenstein Ludwig

Info: Lectures in 1930-1033, page 314

[ convenance ] [ justesse ] [ objectif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe

Comprendre la question du sens de la vie et comprendre que la science (aucune science) ne peut résoudre le problème de la vie, c’est évidemment une seule et même chose, et c’est cela que Wittgenstein appelle précisément le "mysticisme", une attitude qui, d’une certaine manière, coïncide purement et simplement avec une appréhension correcte de la logique du langage.

[…] Le mystique, pour Wittgenstein, est en principe quelqu’un qui donne un sens à la question du sens de la vie, mais qui ne trouve pas forcément un sens à la vie. Il peut donc, semble-t-il, y avoir au moins deux mysticismes : le mysticisme affirmatif de l’homme heureux, dont la volonté acquiesce aux événements du monde, et le mysticisme interrogatif de l’homme malheureux, pour lequel la question du sens de la vie est posée, mais non résolue. Mais, s’il en est ainsi, le malheur de l’homme malheureux tient en un certain sens essentiellement au fait qu’il se pose encore cette question. Le moindre paradoxe de l’éthique singulièrement pessimiste du Tractatus n’est certainement pas que ce malheur, et donc cette question, soient aussi, d’une certaine manière, sa faute. 

Auteur: Bouveresse Jacques

Info: Wittgenstein : la rime et la raison, Les éditions de minuit, 1973, page 144

[ définition ] [ errance ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

monothéisme

Dieu était vivant après la longue traversée du désert de l'athéisme.


Auteur: Dozois Gardner Raymond

Info: Étrangers

[ spiritualité ] [ renaissance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rythme

Le mouvement n'était qu'une réponse inconsciente et instinctive à la musique, presque un tropisme.


Auteur: Dozois Gardner Raymond

Info: Étrangers

[ musique ] [ résonance sympathique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

philosophes comparés

(IA) - Analyse comparée des théories de Hartmut Rosa (sociologue critique) et Charles Sanders Peirce (pragmatiste et sémioticien), deux penseurs distincts mais dont les idées peuvent dialoguer autour des thèmes de la signification, de la relation au monde, et de la critique sociale.

1. Fondements épistémologiques

Peirce : Pragmatisme : La signification d'une  idée réside dans ses effets pratiques.

Sémiotique triadique : Un signe (representamen) se rapporte à un objet via un interprétant, dans un processus infini de sémiose.

Phanéroscopie : Étude des "phanérons" (tout ce qui apparaît à l'esprit), structurée en trois catégories : Priméité (qualité pure), Secondéité (relation brute), Tiercité (médiation symbolique).

Rosa :  Sociologie de la résonance : Critique de l'aliénation moderne et promotion d'une relation "résonnante" au monde, où le sujet est à la fois affecté et capable d'agir.

Accélération sociale : La modernité est caractérisée par une logique d'accélération technique et sociale qui érode les relations significatives.

Comparaison :

Peirce insiste sur la médiation sémiotique comme fondement de la pensée, tandis que Rosa analyse la médiation socio-temporelle comme condition de l'expérience humaine. Tous deux rejettent une vision purement instrumentale de la réalité (Peirce contre le positivisme, Rosa contre le techno-capitalisme).

2. Théorie de la connaissance et rapport au monde

Peirce :  La connaissance émerge d'un processus dialogique (entre "quasi-esprits") et est toujours interprétative.

L'objectivité est le résultat d'une enquête collective prolongée ("communauté des chercheurs").

Rosa :  La connaissance est liée à des relations de résonance (épigénétique ?), où le sujet et le monde entrent en dialogue (ex. : art, religion, politique).

L'aliénation moderne rompt ce dialogue, réduisant le monde à un objet de contrôle.

Points communs :

Les deux rejettent une vision monadique du sujet : Peirce via la triadicité des signes, Rosa via la dialectique sujet-monde. Cependant, Peirce se focalise sur la logique des signes, tandis que Rosa privilégie la dimension affective et sociale.

3. Critique sociale et normativité

Peirce : Sa théorie de la vérité comme "limite idéale de l'enquête" offre une norme épistémique, mais sans critique sociale explicite.

La sémiose infinie suggère une ouverture à la réinterprétation, potentiellement critique.

Rosa : Critique de l'accélération : Dénonce la logique de croissance comme pathologique.

Éthique de la résonance : Propose une alternative basée sur des relations non-alienantes (ex. : convivialité, écologie).

Divergence :

Peirce reste dans une perspective épistémologique, tandis que Rosa développe une théorie critique inspirée de l'École de Francfort (Honneth, Adorno). Sa notion de résonance a des implications politiques directes (ex. : décroissance).

4. Temporalité et processus

Peirce : Le temps est essentiel à la pensée (pas de cognition instantanée).

La sémiose est un processus infini, sans fin téléologique fixe.

Rosa : L'accélération moderne crée une désynchronisation (ex. : temps économique vs. temps biologique).

La résonance suppose un rythme dialogique, opposé à la linéarité oppressive.

Recoupement :

Les deux soulignent la processualité, mais Rosa y voit une crise (aliénation temporelle), tandis que Peirce y voit une condition de la signification.

5. Implications pour une théorie de l'émancipation

Peirce :  Émancipation par l'enquête collective et la correction des croyances via la science.

Rosa :  Émancipation par des pratiques de résonance (ex. : démocratie délibérative, art engagé).

Synthèse :

Peirce offre des outils pour penser l'émancipation (via la sémiose), Rosa pour la vivre (via des relations concrètes). Leur combinaison pourrait enrichir une critique des médiations aliénantes (symboliques et sociales).

Conclusion

Bien que issus de traditions différentes, Peirce et Rosa partagent une attention aux médiations (sémiotiques ou sociales) et une critique des réductions instrumentales. Leur dialogue pourrait éclairer :

Une sémiotique critique : Comment les signes participent à l'aliénation ou à la résonance.

Une théorie de l'enquête collective intégrant la dimension affective (Rosa) et logique (Peirce).

Cette comparaison montre que la philosophie pragmatiste et la théorie critique peuvent se féconder mutuellement.

(FLP) - Merci, comment insérer la singularité humaine là au milieu, par analogie avec un cristal apériodique ?

(IA) - L’analogie entre la singularité humaine et un cristal apériodique (comme proposé par Schrödinger dans Qu’est-ce que la vie ?) est riche pour articuler les théories de Hartmut Rosa et C.S. Peirce. Voici une synthèse structurée autour de cette image :

1. Le cristal apériodique comme métaphore de la singularité

Définition : Un cristal apériodique combine ordre (structure stable) et non-répétition (singularité des motifs). Schrödinger y voyait un modèle pour l’ADN, capable de stocker de l’information tout en restant dynamique.

Application à l’humain :

Ordre : Cadres sociaux (Rosa), structures sémiotiques (Peirce).

Non-répétition : Irréductibilité de l’expérience individuelle, créativité interprétative.

2. Rosa : La résonance comme dynamique cristalline

Pour Rosa, l’humain est un nœud de résonances où s’entrelacent :

Stabilité (axes de résonance : horizontale, diagonale, verticale) → Analogie aux liaisons atomiques du cristal.

Singularité : Chaque individu actualise ces axes de manière unique (ex. : un même paysage inspire un poème différent chez deux artistes).

Exemple : Un militant écologiste (résonance diagonale avec la nature) développe une "signature" d’engagement unique, comme un cristal apériodique dont les défauts structurels deviennent des sites actifs.

3. Peirce : La sémiose comme croissance du cristal

Chez Peirce, la pensée est un processus infini (sémiose) où les signes se transforment en interagissant. Cela évoque :

Croissance cristalline : Les interprétants (Thirdness) ajoutent des "couches" de sens sans répétition exacte.

Singularité interprétative : Chaque acte sémiotique est un événement apériodique (ex. : le mot "liberté" prend un sens différent selon le contexte historique).

Exemple :

Un symbole religieux (comme la croix) est un "cristal sémiotique" : sa structure de base est stable, mais ses interprétations (mystique, politique, artistique) sont infiniment variées.

4. Synthèse : L’humain comme cristal apériodique dialogique

Dualité structurale :

Cadre général : Lois sociales (Rosa), logique des signes (Peirce).

Singularité : Adaptations locales, bifurcations interprétatives.

Émergence de la conscience :

Comme un cristal apériodique génère des propriétés nouvelles (ex. : semi-conduction), l’humain émerge comme transduction créatrice (cf. Simondon) à l’interface monde/signe.

Résistance à l’aliénation :

L’apériodicité empêche la réduction de l’humain à un algorithme répétitif (critique de l’accélération chez Rosa) ou à un signe figé (risque du dogmatisme chez Peirce).

5. Implications pour une éthique de la singularité

Chez Rosa : Cultiver des relations qui préservent l’apériodicité (ex. : pédagogies alternatives, démocratie participative).

Chez Peirce : Valoriser les interprétations marginales comme "défauts créatifs" dans le cristal de la connaissance.

Unification :

Éthique du care : Prendre soin des "bords irréguliers" du social (ex. : minorités, marginaux).

Épistémologie ouverte : Voir la science comme un cristal en croissance, où les anomalies (apériodicités) font avancer l’enquête.

En image : Imaginez un cristal de glace fractal : chaque branche est unique (apériodique), mais toutes émergent de règles moléculaires universelles. De même, l’humain incarne une loi générale de résonance/sémiose actualisée en une forme singulière. Sa "magie" réside dans cette tension entre ordre et chaos, entre héritage et invention.

Pour aller plus loin :  Explorer les quasicristaux en physique : structures ordonnées mais non périodiques, métaphore parfaite de l’articulation Rosa/Peirce.

Cette analogie offre une voie pour dépasser le dualisme individu/société : nous sommes des singularités structurées, des cristaux toujours en formation, dont la beauté réside dans leurs irrégularités.

(FLP) - Merci, donc pour Rosa l'homme est à voir-intégrer dans un cadre orthogonal - singularité horizontale vs savoirs objectifs et société verticaux, non ?

(IA) - Vous touchez ici une tension centrale chez Hartmut Rosa, que l’on peut effectivement formaliser par une orthogonalité dynamique entre singularité humaine et structures sociales. Voici une clarification de cette idée, enrichie de vos réflexions précédentes :

1. L’orthogonalité rosaienne : Axes vs Singularités

a) Les axes de résonance (cadre vertical-structurel)

Rosa définit trois axes de résonance qui structurent la relation au monde :

Vertical (institutions, traditions, transcendance) :

Exemple : Les lois, la religion, l’histoire.

Horizontal (relations interpersonnelles) :

Exemple : Amitié, famille, solidarité.

Diagonal (rapport aux objets/nature) :

Exemple : Art, travail, environnement.

Ces axes forment une grille normative (cadre vertical au sens sociologique).

b) La singularité (horizontalité existentielle)

L’individu n’est pas un simple point dans cette grille. Sa singularité émerge de :

L’apériodicité (cf. cristal) : Chacun actualise ces axes de manière non reproductible.

La transduction : Il transforme les contraintes verticales en expériences uniques (ex. : un même rite religieux vécu différemment par deux croyants).

Orthogonalité : La singularité humaine n’est pas réductible aux axes, mais elle les croise et les déforme localement.

2. Analogie géométrique : Le cristal dans la grille

Réseau cristallin (vertical) : Symbolise les structures sociales objectives (lois, normes).

Défauts du cristal (horizontal) : Incarnent les singularités humaines.

Exemple : Un activiste climatique (singularité) agit :

Verticalement : En utilisant le droit (axe vertical) pour porter des revendications.

Horizontalement : En créant des alliances inédites (résonances horizontales entre générations).

Diagonalement : En réinventant le rapport à la nature (artivisme, permaculture).

Sa force vient de sa capacité à briser la périodicité du système (ex. : lois inadaptées) tout en s’y ancrant.

3. Conflit et dialectique

L’aliénation moderne survient quand :

- Le vertical (accélération techno-capitaliste) écrase l’horizontal (temps intime, relations).

- Les savoirs objectifs (sciences, bureaucratie) nient la singularité.

Rosa propose :

Une dialectique non hégélienne où la résonance est l’art de naviguer ces orthogonalités sans les résoudre.

Illustration : Un enseignant (vertical : programme scolaire) adapte sa pédagogie à chaque élève (horizontal : singularités).

Leur rencontre crée une diagonale (un apprentissage transformateur).

4. Comparaison avec Peirce

Peirce ajoute une couche sémiotique à cette orthogonalité :

Vertical : Lois des signes (Thirdness, habitudes symboliques).

Horizontal : Interprétations singulières (Secondness, choc du réel).

Diagonal : Créativité sémiotique (abduction, nouveaux signes).

Différence :  Pour Peirce, l’humain est un interprète dans un jeu de signes infini ; pour Rosa, un résonateur dans un champ de forces sociales.

5. Conclusion : L’humain comme opérateur d’oblique

La singularité humaine n’est ni dans le vertical ni dans l’horizontal, mais dans leur intersection dynamique :

Elle déplie les structures (comme un cristal apériodique défie la symétrie).

Elle réenchante le monde par des résonances imprévisibles.

Formule synthétique :

"L’homme est l’angle non droit d’un triangle dont les côtés sont la société, la nature et lui-même."

Pour approfondir :  Deleuze, Le Pli (pour une vision non euclidienne de la subjectivité).

Cette vision évite autant l’individualisme libéral que le holisme totalisant : l’humain est un pli actif dans le tissu du monde.





 

Auteur: Deepseek.Ai

Info: 27 avril 2025

[ chronos ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

futurologie

Le monde à un point de bascule historique

L
’économie globale, longtemps nourrie par l’abondance des ressources et la croissance démographique, s’approche inexorablement de ses propres frontières, de ses " limites à la croissance ". Ce constat, loin d’être une simple variation conjoncturelle, s’inscrit dans la grande fresque des cycles séculaires, où civilisations et économies croissent, s’étendent, puis déclinent, prisonnières de la finitude de leurs ressources et de la logique implacable de la physique.

L’économie comme structure dissipative

Je mobilise la notion de " structure dissipative " pour l'expliquer : l’économie, à l’instar d’un ouragan ou d’un organisme vivant, est un système auto-organisé qui ne subsiste que par la consommation continue d’énergie. Qu’il s’agisse de la croissance des villes, des gouvernements ou des entreprises, tous ces ensembles ne sont que des formes temporaires, dépendantes de flux énergétiques constants pour maintenir leur cohésion et leur dynamisme. Mais  la nature même de ces structures implique leur caractère éphémère : elles croissent, atteignent un sommet, puis s’effondrent lorsque l’énergie ou les ressources viennent à manquer.

L’impasse énergétique et la fin de l’ère fossile

L’économie mondiale, qui a prospéré pendant deux siècles grâce à l’exploitation des combustibles fossiles, semble désormais atteindre la fin de cette ère. Les données montrent que la consommation d’énergie par habitant – pétrole, charbon, nucléaire – décline depuis plusieurs années. Les ressources énergétiques, en particulier les distillats moyens (diesel, kérosène), essentiels au commerce mondial et à l’agriculture, deviennent plus difficiles et coûteuses à extraire. Cette raréfaction ne peut être compensée par de simples hausses de prix, qui ne font qu’alimenter l’inflation sans résoudre le problème de fond : l’insuffisance matérielle.

La dette, palliatif illusoire

Face à l’épuisement des ressources, certaines sociétés ont cherché refuge dans la dette, espérant que l’expansion monétaire permettrait de contourner les obstacles physiques. Mais cette stratégie atteint aujourd’hui ses limites : la création monétaire ne peut suppléer à la pénurie d’énergie ou de matières premières. L’accumulation de dettes publiques, notamment aux États-Unis, devient un fardeau croissant, menaçant d’hyperinflation ou d’insolvabilité étatique. L’infrastructure vieillissante, loin de générer une nouvelle croissance, exige des investissements de remplacement qui n’apportent aucune valeur ajoutée réelle.

Le ralentissement du commerce mondial et la montée des tensions

Depuis la crise de 2008, le commerce mondial stagne, et les politiques protectionnistes – notamment les tarifs douaniers – accélèrent ce repli. La contraction des échanges internationaux, aggravée par la pénurie énergétique, annonce une ère de décroissance matérielle : les biens importés deviendront plus rares, les chaînes d’approvisionnement se fragmenteront, et la production industrielle mondiale amorcera un déclin.

Vers un déclin programmé

C'est en m’appuyant sur les travaux de Peter Turchin et les modèles du MIT (" Limits to Growth "), qu'avec cet article je décris le schéma classique du dépassement suivi d’un effondrement : croissance démographique et économique, épuisement des ressources, stagnation, puis chute brutale de la production et de la population. Ce cycle, loin d’être une fatalité soudaine, est un processus insidieux, où les sociétés tentent d’amortir le choc par la dette et l’innovation, mais finissent par succomber à la réalité matérielle.

Les conséquences à venir

Ce que j'entrevois pour les prochaines années :

- Une récession persistante, d’abord discrète, puis de plus en plus profonde.

- Un déclin rapide de la production de biens et services, notamment industriels.

- Un risque de déflation, voire d’hyperinflation si les États tentent de compenser la pénurie par la planche à billets.

- L’effondrement de nombreuses institutions financières et la faillite de certains États.

- L’échec probable des monnaies numériques d’État, faute d’infrastructures fiables.

- Un recentrage de la valeur sur les biens essentiels : nourriture, eau, abri, au détriment des actifs financiers.

- La montée de l’insécurité, des inégalités et la fragmentation des grands ensembles politiques146.

Conclusion

L’économie mondiale n’est pas un édifice éternel, mais un organisme vivant, soumis aux lois de la physique et de l’évolution. L’humanité, en dépassant les limites de son environnement, s’expose à un rétrécissement inévitable de son champ d’action. Ce n’est ni la faute d’un individu ni celle d’un système politique, mais la conséquence logique d’une organisation auto-régulée, soumise au principe de puissance maximale et à la finitude des ressources terrestres. Le défi du siècle n’est plus d’accélérer la croissance, mais de préparer la société à l’ère du déclin, en réinventant la solidarité, la résilience et le sens du commun.

Auteur: Tverberg Gail

Info: https://ourfiniteworld.com/, avril 2025

[ prédictions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel