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malédiction

C'est vrai, il existe des cas sans espoir. Certains hommes portent dans leur coeur une tare si noire que rien, pas même l'amour de Dieu, ne peut l'effacer.

Auteur: Chapron Glen

Info: La veuve

[ âmes damnées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

artiste

C’est une question intéressante de savoir s’il y a intérêt pour eux [les créateurs] à aller vite ou à couvrir d’un certain voile cette parole qui les attaque du dehors (c’est la même en fin de compte qui vient encombrer le sujet dans la névrose et dans l’inspiration créatrice).

Y a-t-il intérêt à aller très vite par la voie de l’analyse vers la vérité de l’histoire du sujet, ou à laisser faire comme Goethe une œuvre qui n’est qu’une immense psychanalyse ?

Car chez Goethe c’est manifeste : son œuvre tout entière est la révélation de la parole de l’autre sujet. Il a poussé la chose aussi loin qu’on peut le faire lorsqu’on est un homme de génie.

Aurait-il écrit la même œuvre si on l’avait psychanalysé ? À mon avis œuvre aurait été sûrement autre, mais je ne crois pas qu’on y aurait perdu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.

[ impact ] [ sublimation ] [ singularité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

appréhension extérieure

Sans doute, après que Freud eut inventé la psychanalyse, est-elle longtemps demeurée une science scandaleuse et subversive. Il ne s’agissait pas de savoir si l’on y croyait ou non, on s’y opposait violemment sous le prétexte que les gens psychanalysés seraient déchaînés, s’abandonneraient à tous leurs désirs, se livreraient à n’importe quoi…

Aujourd’hui, admise ou non en tant que science, la psychanalyse est entrée dans nos mœurs et les positions se sont renversées : c’est lorsque quelqu’un ne se conduit pas normalement, lorsqu’il agit d’une façon jugée "scandaleuse" par son entourage, qu’on parle de l’envoyer chez le psychanalyste !

Tout cela entre dans ce que j’appellerai non pas du terme trop technique de "résistance à l’analyse", mais d’"objection massive".

La peur de perdre son originalité, d’être réduit au niveau commun, n’est pas moins fréquente. Il faut dire que sur cette notion "d’adaptation" il s’est produit ces derniers temps une doctrine de nature à engendrer la confusion et à partir de là l’inquiétude.

On a écrit que l’analyse a pour but d’adapter le sujet, pas tout à fait au milieu extérieur, disons à sa vie, ou à ses véritables besoins ; cela signifie nettement que la sanction d’une analyse serait qu’on est devenu père parfait, époux modèle, citoyen idéal, enfin qu’on est quelqu’un qui ne discute plus de rien.

Ce qui est tout à fait faux, aussi faux que le premier préjugé qui voyait dans la psychanalyse un moyen de se libérer de toute contrainte.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.

[ opinions ] [ évolution ] [ réfutation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

métaphorique

Eh bien, l’amour appartient à une zone, à une forme d’affaire, de chose, de πρᾶγμα [pragma], de αρᾶξις [praxis] qui est du même niveau, de la même qualité que la δοχα [doxa], à savoir ceci qui existe, à savoir qu’il y a des discours, des comportements, des opinions - c’est la traduction que nous donnons du terme de δοχα [doxa] - qui sont vrais sans que le sujet puisse le savoir.

La δοχα [doxa] en tant qu’elle est vraie mais qu’elle n’est pas ἐπιστήμη [épistèmè], c’est un des bateaux de la doctrine platonicienne que d’en distinguer le champ. L’amour comme tel est quelque chose qui fait partie de ce champ. Il est "entre l’ἐπιστήμη [épistèmè] et l’άμαθία [amathia] l’ignorance", de même qu’il est "entre le beau et le vrai". Il n’est ni l’un ni l’autre. Pour rappeler à SOCRATE que son objection, objection feinte sans doute, naïve, que "si l’amour manque de beau donc c’est qu’il serait laid". Or il n’est pas laid, il y a tout un domaine qui est par exemple exemplifié par la δοχα [doxa] à laquelle nous nous reportons sans cesse dans le discours platonicien, qui peut montrer que l’amour, selon le terme platonicien, est μεταξύ [metaxu] : entre les deux. 

Ce n’est pas tout ! Nous ne saurions nous contenter d’une définition aussi abstraite, voire négative, de l’intermédiaire. C’est ici que notre locutrice, DIOTIME, fait intervenir la notion du démonique [202e]. La notion du démonique comme intermédiaire entre les immortels et les mortels, entre les dieux et les hommes, est essentielle ici à évoquer, en ce qu’elle confirme ce que je vous ai dit que nous devions penser de ce que sont les dieux, à savoir qu’ils appartiennent au champ du Réel. On nous le dit : ces dieux existent ! Leur existence n’est point ici contestée et le démonique, le démon, το δαιμόνιον [to daimonion] - et il y en a bien d’autres que l’Amour - est ce par quoi les dieux font entendre leur message aux mortels, soit qu’ils dorment, soit qu’ils soient éveillés [203a].

Chose étrange, qui ne semble pas non plus avoir beaucoup retenu l’attention c’est que "soit qu’ils dorment, soit qu’ils soient éveillés", si vous avez entendu ma phrase, à qui cela se rapporte-t-il, aux dieux ou aux hommes ? Eh bien, je vous assure que dans le texte grec on peut en douter. Tout le monde traduit selon le bon sens, que cela se rapporte aux hommes, mais c’est au datif qui est précisément le cas où sont les θεοῖς [theios] dans la phrase, de sorte que c’est une petite énigme de plus à laquelle nous ne nous arrêterons pas longtemps. Simplement, disons que le mythe situe l’ordre du démonique au point où notre psychologie parle du monde de l’animisme. C’est bien fait en quelque sorte aussi pour nous inciter à rectifier ce qu’a de sommaire cette notion que le primitif aurait un monde de l’animiste. 

Ce qui nous est dit là, au passage, c’est que c’est le monde des messages que nous dirons "énigmatiques", ce qui veut dire seulement, pour nous, des messages où le sujet ne reconnaît pas le sien propre. La découverte de l’inconscient est essentielle en ceci qu’il nous a permis d’étendre le champ des messages que nous pouvons authentifier - les seuls que nous puissions authentifier comme messages, au sens propre de ce terme en tant qu’il est fondé dans le domaine du Symbolique - à savoir que beaucoup de ceux que nous croyions être des messages opaques du Réel ne sont que les nôtres propres, c’est cela qui est conquis sur le monde des dieux, c’est cela aussi qui, au point où nous en sommes, n’est pas encore conquis. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 18 janvier 1961

[ insu ] [ psychanalyse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

hommes-femmes

Pour le dire, elle [Diotime] nous introduit le mythe de "la naissance de l’Amour" qui vaut tout de même bien la peine que nous nous y arrêtions. Je vous ferai remarquer que ce mythe n’existe que dans PLATON. Que parmi les innombrables mythes, je veux dire les innombrables exposés mythiques de "la naissance de l’Amour" dans la littérature antique - je me suis donné la peine d’en dépouiller une partie - il n’y a pas trace de ce quelque chose qui va nous être énoncé là. C’est pourtant le mythe qui est resté, si je puis dire, le plus populaire. Il apparaît donc, semble-t-il, tout à fait clair qu’un personnage qui ne doit rien à la tradition en la matière, pour tout dire un écrivain de l’époque de l’Aufklärung, comme PLATON, est tout à fait susceptible de forger un mythe, et un mythe qui se véhicule à travers les siècles d’une façon tout à fait vivante pour fonctionner comme mythe, car qui ne sait que, depuis que PLATON nous l’a dit : 

"l’Amour est fils de Πὀρος [Poros] et de Πενία [Penia]".

Πὀρος [Poros], l’auteur dont j’ai la traduction devant moi - simplement parce que c’est la traduction qui est en face du texte grec - le traduit d’une façon qui n’est pas à proprement parler sans pertinence, par expédient [203b]. Si expédient veut dire ressource, assurément c’est une traduction valable, astuce aussi bien, si vous voulez, puisque Πὀρος [Poros] est fils de Μήτις [Mètis], qui est encore plus l’invention que la sagesse. 

En face de lui nous avons la personne féminine en la matière, celle qui va être la mère d’Amour, qui est Πενία [Penia], à savoir la Pauvreté, voire la misère, et - d’une façon articulée dans le texte - qui se caractérise par ce qu’elle connaît bien d’elle-même : c’est l’άπορία [aporia] à savoir qu’elle est sans ressources, c’est cela ce qu’elle sait d’elle-même, c’est que pour les ressources elle n’en a pas ! Et le mot d’άπορία [aporia], vous le reconnaissez, c’est le même mot qui nous sert concernant le procès philosophique : c’est une impasse, c’est quelque chose devant quoi nous donnons notre langue au chat, nous sommes à bout de ressources.

Voilà donc l’άπορία [aporia] femelle en face du Πὀρος [Poros] mâle, de l’Expédient, ce qui nous semble assez éclairant. Mais il y a quelque chose qui est bien joli dans ce mythe, c’est que pour que l’άπορία [aporia] engendre l’Amour avec Πὀρος [Poros], il faut une condition qu’il exprime, c’est qu’au moment où ça s’est passé, c’était l’άπορία qui veillait, qui avait l’œil bien ouvert et était, nous dit-on, venue aux fêtes de la naissance d’APHRODITE et, comme toute bonne άπορία qui se respecte dans cette époque hiérarchique, elle était restée sur les marches, près de la porte, elle n’était pas entrée, bien entendu - pour être l’άπορία, c’est-à-dire n’avoir rien à offrir - elle n’était pas entrée dans la salle du festin. 

Mais le bonheur des fêtes est justement qu’il y arrive des choses qui renversent l’ordre ordinaire, et que Πὀρος [Poros] s’endort. Il s’endort parce qu’il est ivre, c’est ce qui permet à l’άπορία de se faire engrosser par lui, c’est-à-dire d’avoir ce rejeton qui s’appelle l’Amour et dont la date de conception coïncidera donc avec la date de la naissance d’APHRODITE. 

C’est bien pour ça, nous explique-t-on, que l’Amour aura toujours quelque rapport obscur avec le beau [203c] - ce dont il va s’agir dans tout le développement de DIOTIME - et c’est parce qu’APHRODITE est une déesse belle. 

Voilà donc les choses dites clairement. C’est que d’une part c’est le masculin qui est désirable, et que c’est le féminin qui est actif. C’est tout au moins comme ça que les choses se passent au moment de la naissance de l’Amour. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 18 janvier 1961

[ manque ] [ phallus ]

 
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psychanalyse-philosophie

S’il [Socrate] passe la parole à DIOTIME [dans le Banquet], pourquoi ne serait-ce pas que, concernant l’amour, les choses ne sauraient, avec la méthode proprement socratique, aller plus loin ? Je pense que tout va le démontrer, et le discours de DIOTIME lui-même. Pourquoi aurions-nous à nous en étonner, dirai-je déjà ? S’il y a un pas qui constitue, par rapport à la contemporanéité des sophistes, l’initium de la démarche socratique, c’est qu’un savoir - le seul sûr, nous dit SOCRATE dans le Phédon - peut s’affirmer de la seule cohérence de ce discours, qui est dialogue, qui se poursuit autour de l’appréhension nécessaire - de l’appréhension comme nécessaire - de la loi du signifiant.

[…] SOCRATE affirme ce savoir interne au jeu du signifiant. Il pose en même temps que - ce savoir entièrement transparent à lui-même - que c’est cela qui en constitue la vérité. Or n’est-ce pas sur ce point que nous avons fait le pas par quoi nous sommes en discord avec SOCRATE ? Dans ce pas sans doute essentiel, qui assure l’autonomie de la loi du signifiant, SOCRATE - pour nous - prépare ce champ du verbe justement à proprement parler, qui lui, aura permis toute la critique du savoir humain comme tel. 

Mais la nouveauté - si tant est que ce que je vous enseigne concernant la révolution freudienne soit correct - c’est justement ceci : que quelque chose peut se sustenter dans la loi du signifiant, non seulement sans que cela comporte un savoir, mais en l’excluant expressément, c’est-à-dire en se constituant comme inconscient, c’est-à-dire comme nécessitant à son niveau l’éclipse du sujet pour subsister comme chaîne inconsciente, comme constituant ce qu’il y a d’irréductible dans son fond dans le rapport du sujet au signifiant. 

Ceci pour dire que c’est pour ça que nous sommes les premiers, sinon les seuls, à ne pas être forcément étonnés que le discours proprement socratique, le discours de l’épistémè : du savoir transparent à lui-même, ne puisse pas se poursuivre au-delà d’une certaine limite concernant tel objet, quand cet objet - si tant est que ce soit celui sur lequel la pensée freudienne a pu apporter des lumières nouvelles - cet objet est l’amour.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 18 janvier 1961

[ différence ] [ insu ] [ mythe ] [ faille signifiante ] [ limite dialectique ]

 
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philosophe

C’est là ce qui est par SOCRATE articulé dans ce qu’il introduit à ce discours nouveau, ce quelque chose dont il a dit qu’il ne se place pas sur le plan du jeu verbal, par quoi nous dirions que le sujet est capté, captivé, est figé, fasciné [199b]. Ce en quoi il se distingue de la méthode sophistique, c’est qu’il fait résider le progrès d’un discours, que - nous dit-il - il poursuit sans recherche d’élégance, avec les mots de tous, dans cet échange, ce dialogue, ce consentement obtenu de celui à qui il s’adresse, et dans ce consentement présenté comme le surgissement, l’évocation nécessaire, chez celui à qui il s’adresse, des connaissances qu’il a déjà. C’est là, vous le savez, le point d’articulation essentiel sur quoi toute la théorie platonicienne, aussi bien de l’âme que de sa nature, de sa consistance, de son origine, repose.

Dans l’âme déjà sont toutes ces connaissances qu’il suffit de questions justes pour réévoquer, pour révéler. Ces connaissances sont là depuis toujours et attestent en quelque sorte la précédence, l’antécédence de connaissance, du fait qu’elle est non seulement depuis toujours, mais qu’à cause d’elle nous pouvons supposer que l’âme participe d’une antériorité infinie, elle n’est pas seulement immortelle, elle est de toujours existante. 

Et c’est là ce qui offre champ, et prête au mythe de la métempsycose, de la réincarnation, qui sans doute sur le plan du mythe… sur un autre plan que celui de la dialectique …est tout de même ce qui accompagne en marge le développement de la pensée platonicienne. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 18 janvier 1961

[ maïeutique ]

 

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blues

Il existe une forme de tristesse qui naît du fait d'en savoir trop, de voir le monde tel qu'il est vraiment. C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l'amour n'est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et fugace, que le bonheur n'est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s'accrocher. Et dans cette compréhension se cache une profonde solitude, un sentiment d'être coupé du monde, des autres, de soi-même.

Auteur: Woolf Virginia

Info: Vers le phare

[ lucidité ]

 

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communisme

Ceux qui pensent que les régimes communistes d’Europe centrale sont exclusivement la création de criminels laissent dans l’ombre une vérité fondamentale : les régimes criminels n’ont pas été façonnés par des criminels, mais par des enthousiastes convaincus d’avoir découvert l’unique voie du paradis. Et ils défendaient vaillamment cette voie, exécutant pour cela beaucoup de monde. Plus tard, il devint clair comme le jour que le paradis n’existait pas et que les enthousiastes étaient donc des assassins.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 254

[ idéalisme ] [ forcenés ] [ meurtriers ]

 

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chiottes

Les cuvettes des waters modernes se dressent au-dessus du sol comme la fleur blanche du nénuphar. L’architecte fait l’impossible pour que le corps oublie sa misère et que l’homme ignore ce que deviennent les déjections de ses entrailles quand l’eau tirée du réservoir les chasse en gargouillant. Les tuyaux des égouts, bien que leurs tentacules viennent jusque dans nos appartements, sont soigneusement dissimulés à nos regards et nous ignorons tout des invisibles Venises de merdes sur lesquelles sont bâties nos cabines de toilette, nos chambres à coucher, nos salles de bal et nos parlements.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 227

[ canalisation ] [ déni ] [ déchets ]

 

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