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gauche-droite

Être de gauche, ou de droite, c’est par définition, semble-t-il, adhérer à une théorie politique, c’est-à-dire à un ensemble de propositions concernant la nature, la fonction et l’organisation du pouvoir de l’Etat. Le projet politique d’un parti de droite peut différer de celui d’un parti de gauche, mais c’est toujours un projet politique. Or, être de droite, à l’origine, c’est tout simplement être en faveur de l’Ancien Régime, lequel n’est ni un projet, ni une théorie, mais une réalité. Il n’y a pas d’opinions politiques sous la Royauté, non pas qu’elles soient interdites, mais parce qu’elles n’ont pas lieu d’être. Considérons ce fait étonnant : durant deux mille ans, il n’y a eu ni droite ni gauche en France ; et personne ne s’en portait plus mal. Des factions rivales, oui ; des manières diverses de gouverner, assurément ; mais de projets politiques globaux et radicalement divergents, point. L’idée même d’une telle opinion politique eût paru saugrenue. Ainsi donc, en vertu de la situation actuelle, la droite est tenue de se définir comme projet théorique, mais en vertu de son origine, elle est la négation même d’une telle idée. Toute théorique politique, comme construction de l’Etat à partir de zéro […] est nécessairement "de gauche". Un parti politique "de droite" est une sorte de contradiction dans les termes. C’est pourquoi c’est la gauche qui est maîtresse de la dialectique du jeu politique : c’est par rapport à elle que se définit la droite, et c’est aussi elle qui s’arroge le droit de la définir. Créatrice de "l’espace politique", […] elle nomme "droite" tout ce à quoi il lui paraît bon de s’opposer, selon le moment.

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, pages 176-177

[ fausse opposition ] [ réaction ] [ transposition discursive dénaturante ] [ historique ] [ domination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gauche-droite

Le bruit qu’a suscité l’apparition de ce courant de pensée [la nouvelle droite] s’explique aisément. Il est dû à la triple conjonction d’un mouvement d’idées – celui dont Alain de Benoist est le plus vigoureux porte-parole –, du talent d’un journaliste exceptionnel, Louis Pauwels, et de la réaction violente de la gauche française. […] ce qui est nouveau, c’est qu’un hebdomadaire de fort tirage ait accueilli ces idées et les ait répandues avec l’habileté et le succès dont son directeur avait déjà témoigné par le passé, dans d’autres entreprises de presse. Voilà en effet plus de trente ans qu’en France des publications de grande qualité comme Rivarol, Ecrits de Paris, Aspects de la France, Défense de l’Occident, la Revue universelle, et quelques autres, s’efforcent de maintenir une certaine tradition intellectuelle "de droite", sans s’attirer, de la part de la presse de gauche, autre chose que le mépris le plus dédaigneux, celui qu’on accorde à l’adversaire irréductible, mais impuissant. […] Tout change lorsque le journalisme de gauche découvre, avec effarement d’abord, avec rage ensuite, qu’une revue "de droite" au sens propre du terme, dispose de capitaux suffisants pour s’assurer une large diffusion et que, somme toute, ses thèses se répandent et trouvent un écho. Voilà le crime inexpiable, le crime de lèse-majesté, celui qui suscite les mobilisations les plus générales et l’appel le plus véhément aux grandes formules conjuratrices : sus au fascisme, au nazisme, au racisme ! Le ventre immonde est toujours fécond, à nous les immortels principes de 1945 ! C’est Stalingrad ! No pasaran !

Cette irritation de la gauche est bien compréhensible si l’on observe que son règne, depuis trente ans, est sans partage. Une dictature si constante, si répandue, devient une habitude, et une habitude, comme on le sait, est une seconde nature. Dans une sorte de consensus presque tacite, chacun finit par reprendre pour son compte, comme allant de soi, les thèmes les plus communs que notre société met en circulation, si bien que les adversaires politiques en arrivent à tenir un langage identique. […] tous les partis français sont de gauche.

C’est précisément ce consensus que la nouvelle droite a prétendu rompre, d’abord en se situant expressément "à droite", ensuite en soutenant des thèses qui, sur bien des points, prennent l’exact contre-pied des thèses de la gauche intellectuelle, particulièrement en ce qui concerne la valeur de l’individu et l’importance respective des données naturelles et des constructions sociales dans sa formation, enfin en revendiquant un néopaganisme antichrétien, sans doute parce que l’idéologie de gauche apparaît à ces penseurs comme une sorte de "fille aînée de l’Evangile".

[…] Remarquons cependant, avant d’aller plus loin, que les idées de gauche avaient depuis longtemps atteint un degré de fausseté si criant, qu’elles ne pouvaient pas ne pas susciter, quelque jour, une réplique. Car telle est notre thèse : la nouvelle droite n’est rien d’autre que la vieille gauche à l’envers, l’une s’explique par l’autre et naît de l’autre comme sa réciproque, sans qu’aucune des deux puisse prétendre à être autre chose qu’une illustration de la décomposition intellectuelle et morale de notre "civilisation". 

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, pages 173 à 175

[ fausse opposition ] [ pensée dominante ] [ historique ] [ caractéristiques ] [ domination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idonéisme

Par ce terme, F. Gonseth, son créateur, entendait désigner une philosophie qui, renonçant à toute exigence propre, se contenterait d’enregistrer, d’une manière "idoine", les résultats de la science. Ici, la philosophie deviendrait une sorte de "doublure vocale" de la réalité historique. Il n’y a ni bien ni mal, ni beau ni laid, ni vrai ni faux, mais ces différentes valeurs ne font que refléter un état historique donné.

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, page 169

[ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

secondéités

En bref, au regard de la continuité de l'espace-temps, la biosphère peut connaître une infinité d'histoires possibles du second ordre.

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info: Reinventing the Sacred: A New View of Science, Reason, and Religion

[ émergences ] [ planètes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéologie

Il est encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me garder comme de l’enfer. — Je veux parler de l’idée du progrès. Ce fanal obscur, invention du philosophisme actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la Divinité, cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la connaissance ; la liberté s’évanouit, le châtiment disparaît. Qui veut y voir clair dans l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé chacun de son devoir, délivré toute âme de sa responsabilité, dégagé la volonté de tous les liens que lui imposait l’amour du beau : et les races amoindries, si cette navrante folie dure longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d’une décadence déjà trop visible.

Demandez à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce qu’il entend par progrès, il répondra que c’est la vapeur, l’électricité et l’éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens ; tant il s’est fait de ténèbres dans ce malheureux cerveau et tant les choses de l’ordre matériel et de l’ordre spirituel s’y sont si bizarrement confondues ! Le pauvre homme est tellement américanisé par ses philosophes zoocrates et industriels qu’il a perdu la notion des différences qui caractérisent les phénomènes du monde physique et du monde moral, du naturel et du surnaturel.

Si une nation entend aujourd’hui la question morale dans un sens plus délicat qu’on ne l’entendait dans le siècle précédent, il y a progrès ; cela est clair. Si un artiste produit cette année une œuvre qui témoigne de plus de savoir ou de force imaginative qu’il n’en a montré l’année dernière, il est certain qu’il a progressé. Si les denrées sont aujourd’hui de meilleure qualité et à meilleur marché qu’elles n’étaient hier, c’est dans l’ordre matériel un progrès incontestable. Mais où est, je vous prie, la garantie du progrès pour le lendemain ? Car les disciples des philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques l’entendent ainsi : le progrès ne leur apparaît que sous la forme d’une série indéfinie. Où est cette garantie ? Elle n’existe, dis-je, que dans votre crédulité et votre fatuité.

Je laisse de côté la question de savoir si, délicatisant l’humanité en proportion des jouissances nouvelles qu’il lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas sa plus ingénieuse et sa plus cruelle torture ; si, procédant par une opiniâtre négation de lui-même, il ne serait pas un mode de suicide incessamment renouvelé, et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine, il ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue, cet éternel desideratum qui fait son éternel désespoir ?

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Exposition universelle 1855, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. II

[ critique ] [ société technique ] [ confusion ] [ croyance ] [ destruction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idéologie

Spéculativement, l’idée de progrès rend le devenir inintelligible parce que, comme nous l’avons dit, elle utilise inconsciemment deux concepts antinomiques, ceux de continuité et de discontinuité. Nous pourrions dire de même que l’idée de progrès – absolu – détruit l’idée de progrès – relatif – dont pourtant, comme nous l’avons montré, elle n’est qu’une extension. Dans le progrès absolu, on ne considère aucun processus déterminé, mais tout processus en général. On compare n’importe quoi à n'importe quoi, par exemple on compare un symbole peau-rouge de la divinité – un cercle et un point – avec telle définition d’une théodicée philosophique et l’on conclut à la supériorité de la seconde sur la première sous prétexte que la première est inapte à l’abstraction, alors qu’en réalité le symbole est bien plus riche et plus vrai que le concept. Enfin, il n’y a pas de norme de référence. […] Ce sont des imaginations du futur qui répondent à l’imagination du passé qu’est le progrès… En fait, le progrès absolu est à lui-même sa propre norme.

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, page 158-159

[ critique ] [ absolutisation ] [ autonome ] [ fantasme ] [ nivelateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-machine

Nous pouvons donc accepter les merveilleux résultats des neuroscientifiques, accepter que l'esprit, via le comportement neuronal, est classiquement causal, et refuser la conclusion selon laquelle l'esprit fonctionne comme un algorithme.

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info:

[ comparés ] [ cognition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéologie

La première étape de cette absolutisation [du progrès] résulte de la révolution scientifique qui s’opère, à partir du XVIe siècle, avec Copernic, puis Galilée, Kepler, Descartes, Pascal, Leibniz, Newton et tous les savants du XVIIe siècle. Apparaît alors l’idée d’une caducité définitive de la science antique, que résume le nom d’Aristote. Ce qui engendre chez beaucoup le sentiment nouveau d’une supériorité automatique du présent sur le passé.

Est-il donc vrai qu’il suffit de venir après les autres pour être plus savant, et partant, plus puissant ? En fait, s’il en était bien ainsi, alors la loi du progrès devrait se vérifier aussi dans le passé. On est loin de compte. Du Vie siècle avant Jésus-Christ, époque à laquelle remontent les connaissances historiques certaines, jusqu’à l’extrême fin du Moyen Age, donc en deux mille ans environ, on ne voit pas de progrès scientifique majeur et continu, rien de comparable, en tout cas, à ce qui s’est produit dans les trois derniers siècles. […]

Cette simple remarque suffit à renverser la thèse du progrès nécessaire. Il faut qu’il se soit passé autre chose au XVIe siècle qu’une accumulation automatique du savoir. Ce qui est apparu, en fait, c’est un nouvel esprit, grâce auquel la possibilité scientifique a pu se développer, alors qu’avant, un esprit différent interdisait aux mêmes virtualités scientifiques de s’inscrire dans un processus de progrès. Cet esprit est celui qu’Auguste Comte appela l’esprit positif : il consiste très exactement à se détourner d’une connaissance contemplative pour se tourner vers une science technicienne […]. […]

L’exemple scientifique est intéressant parce qu’il fournit déjà tous les éléments qui rendent l’idée de progrès (absolu) si contradictoire : cette contradiction est celle de la continuité et de la nouveauté. Le progrès – relatif – suppose l’amélioration dans la continuité. Nous en avons vu des exemples. Telle quelle, cette notion est parfaitement cohérente.

Mais l’idée de progrès – absolu – n’apparaît effectivement et historiquement, que dans la discontinuité, dans une "rupture épistémologique", dirait Bachelard. En ce sens, il n’y a pas de progrès de la science aristotélicienne à la science galiléenne, mais "émergence" d’autre chose à quoi Aristote n’avait jamais pensé : la science galiléenne n’est pas un perfectionnement de la science aristotélicienne, elle en est la négation, le refus, la mort. […]

Pourtant ils [les galiléens] ne peuvent pas penser cette nouveauté comme telle, la "thématiser", sans aussitôt en accuser la radicale contingence. L’existence se justifie par généalogie. Légitimer ce que l’on est, c’est exhiber son père. C’est pourquoi la rupture épistémologique se thématise sous la forme du progrès. L’homme moderne se voit comme le résultat heureux d’une évolution multiséculaire, non comme un accident historique. Cette évolution n’est en fait qu’une généalogie fictive, un passé reconstruit pour rendre raison du présent. L’idée de progrès introduit bien une perspective temporelle, mais dont la fonction est beaucoup plus de justifier le présent que d’éclairer le passé. Le progrès, c’est maintenant. La vérité, c’est le présent.

L’idée de progrès franchit une deuxième étape avec le bouleversement politique et social que représente la Révolution française de 1789. Après l’élan inaugural que lui imprime la révolution scientifique, elle accède ainsi à la pleine conscience d’elle-même et se formule en philosophie de l’histoire, dont elle est le vrai sens, et définit par là le destin de l’humanité tout entière. Ces trois notions : progrès, humanité, histoire, sont étroitement connexes, et finalement contemporaines. C’est alors que le progrès devient vraiment absolu. Il n’est plus seulement progrès des connaissances scientifiques, mais progrès tout pur, en soi, et perd ainsi toute mesure. C’est la naissance du progressisme. […]

La troisième étape correspond à la théorie évolutionniste. Elle étend l’idée de progrès au cosmos tout entier. Ce n’est plus seulement l’humanité qui est entraînée dans un processus de perfectionnement indéfini, mais c’est la réalité physique qui possède une histoire et qui, à travers des phases que l’imagination ne se lassera jamais d’inventer, même si la nature n’en fournit aucun, accède progressivement à l’Esprit absolu. […] A. Comte assignait au progrès une double fonction : amélioration de la condition humaine, et amélioration de la nature humaine. Si le progressisme politique apporte la promesse de la première, le progressisme biocosmique apporte la certitude de la seconde. Nous sommes des mutants de la conscience. L’homme est le présent de la Sainte Evolution. Mais il dessine déjà le visage du futur. En lui s’amorce le Dieu du plérôme cosmique, en route vers le transhumanisme. 

[…] elle [la fiction évolutionniste] fournit si bien un contenu à l’idée de progrès, elle correspond si bien à nos désirs les plus profonds, qu’en toute inconscience scientifique, nous l’érigeons en dogme. Elle devient, elle est devenue, la composante essentielle de la mentalité moderne. Elle est si bien mêlée à toutes nos pensées, nos rêveries, à tous nos espoirs, que nul ne peut la mettre en doute sans un effort quasi surhumain. 

Auteur: Borella Jean

Info: Tradition et modernité, L'Harmattan, Paris, 2023, pages 154 à 156

[ critique ] [ fantasme ] [ imaginaire ]

 

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humanité

Nous sommes des agents qui modifient le déroulement de l’univers. 

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info:

[ présomptueuse ? ] [ anthropocentrisme ]

 

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évolution

Quoi qu'il en soit, la biosphère se construit, évolue et persiste depuis 3,8 milliards d'années.

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info:

[ Gaïa ]

 

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