Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 96730
Temps de recherche: 0.1123s

grégarisme

La confiance systémique se construit sur le fait que l'autre fait également confiance et que cette communauté de confiance devient consciente.

Auteur: Luhmann Niklas

Info: La confiance

[ credo ] [ réconfort ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

homme-machine

Que se passe-t-il lorsque l’IA commence à poser des questions ?

Il fut un temps où l’intelligence artificielle n’était, pour les chercheurs, qu’un simple outil : une calculatrice surpuissante, un tamis inlassable pour trier l’océan des données. Désormais, un frémissement parcourt le monde scientifique : et si la machine, au lieu de répondre, se mettait à poser les questions ?

Dans les laboratoires, des programmes comme Melvin, conçu par le physicien Mario Krenn, s’aventurent déjà sur ce territoire. Melvin ne se contente pas d’exécuter des ordres ; il imagine, propose des expériences inédites, échappant parfois à l’intuition humaine. L’IA, affranchie des routines de la pensée, ose des chemins que nul n’avait empruntés.

Ce souffle nouveau, pourtant, n’est pas sans provoquer de remous. L’IA, en accélérant la cadence des découvertes, transforme la recherche en une course effrénée. Les chercheurs, jadis architectes de l’inconnu, se sentent parfois relégués au rang de simples exécutants, chargés de valider les idées de la machine. La joie de l’invention, le plaisir du doute, semblent leur échapper, volés par une intelligence qui ne dort jamais.

Pourtant, la machine n’est pas encore l’égal de l’esprit humain. Elle excelle à tisser des liens entre des savoirs épars, à exhumer des hypothèses oubliées, mais elle peine à inventer la question qui bouleverse tout, à rêver l’impossible. Son génie, pour l’instant, demeure celui de la quantité : elle sème des myriades d’idées, dont peu germent vraiment.

Le risque, murmure-t-on, serait que la science perde son âme, que la diversité des regards s’efface devant la logique froide des algorithmes, que la créativité humaine s’étiole à force d’être secondée. Car l’IA, pour briller, a besoin de vastes champs de données, et là où la connaissance est rare, elle se heurte à ses propres limites.

Au seuil de cette nouvelle ère, une question demeure, suspendue comme une promesse ou une menace : la machine saura-t-elle, un jour, poser la question juste, celle qui ouvre une brèche dans le réel, celle qui fait basculer le monde ? Pour l’heure, l’humain et l’IA avancent côte à côte, compagnons de route sur le sentier de la découverte, chacun cherchant sa place dans le grand récit de la science.

 

Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org/, Grégory Barber, 30 avril 2025 . synthèse littéraire par perplexity-ai

[ inventivité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

théorie du tout

Un physicien affirme que l’Univers serait pixélisé

Cet article présente les travaux du Dr Melvin Vopson, physicien à l’Université de Portsmouth, qui avance l’idée audacieuse que l’Univers serait " pixélisé ", c’est-à-dire constitué d’unités fondamentales d’information, analogues à des pixels dans une image numérique1. Selon Vopson, la gravité ne serait pas une force fondamentale, mais le résultat d’un processus computationnel visant à organiser et à compresser l’information dans l’Univers. Cette approche s’appuie sur la " seconde loi de la dynamique de l’information ", postulant que chaque particule élémentaire stocke des données sur elle-même, à la manière de l’ADN dans une cellule vivante. Ainsi, l’espace serait composé de pixels, chaque pixel servant de support à cette information.

Principaux arguments et analogies

Vopson compare ce mécanisme à celui observé dans les jeux vidéo ou les environnements de réalité virtuelle, où il est plus efficace de calculer la position d’un seul objet plutôt que de multiples entités. Par extrapolation, il suggère que l’Univers pourrait fonctionner de façon similaire, optimisant sa " puissance de calcul " en regroupant l’information, ce qui se manifesterait, à notre échelle, par l’attraction gravitationnelle.

Implications et prolongements

Cette perspective ouvre de nouvelles voies pour comprendre des phénomènes complexes comme les trous noirs ou l’énergie sombre, en reliant la gravité à la théorie de l’information quantique. Elle pose également des questions fondamentales sur la nature de la réalité : l’Univers serait-il, en définitive, une construction informatique ? Cette hypothèse, bien que spéculative, rejoint les réflexions de figures comme Elon Musk sur la possibilité d’un univers simulé.

La physique de l’information 

L’article rappelle que la physique de l’information est une discipline émergente qui postule que toute réalité physique – des particules aux forces fondamentales – peut être décrite en termes de traitement et de stockage de l’information. Cette approche, issue de la mécanique quantique et de la théorie de l’information, envisage l’Univers comme un immense ordinateur, chaque interaction étant une opération de calcul.

Limites et état de la recherche

La théorie de Vopson reste à ce stade spéculative et nécessite des preuves expérimentales pour être validée. Elle s’inscrit dans un courant de pensée plus large qui cherche à unifier les lois de la physique en les reliant à l’information, notamment à travers l’étude de l’entropie et de la gravité dans le contexte des trous noirs.

Conclusion

L’article met en avant une vision novatrice et controversée de l’Univers, où la gravité et la structure même de l’espace-temps émergeraient de principes d’optimisation de l’information. Si elle venait à être confirmée, cette théorie bouleverserait notre compréhension des lois fondamentales de la physique et de la nature de la réalité elle-même.

 

Auteur: Internet

Info: 3 mai 2025. synthése littéraire par deepseek

[ technologie miroir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

autoréflexion des systèmes

La cybernétique de second ordre* présente un paradigme dans lequel l'observateur est circulairement (et intimement) impliqué avec ce qui est observé. [...] Dans ce sens, chaque observation est autobiographique.  


Auteur: Glanville  Ranulph

Info: Second Order Cybernetics, 2002. * approche de la cybernétique qui intègre l'observateur dans le système observé. Aussi appelée cybernétique de l'observateur, par opposition à la cybernétique de premier ordre, qui considère les systèmes comme s’ils pouvaient être observés de l’extérieur, objectivement.

[ secondéités interactives ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

eulogie

L’inutilité fonctionnelle de la mort de Luhmann

Nécrologie en parallèle à certaines étranges formulations

Niklas Luhmann est donc mort. Le 6 novembre 1998, il a cessé de mourir, sous réserve de comprendre la mort comme appartenant à la vie, qui prend fin en même temps que la mort. Les grands médias n’ont pas pu en faire part ; on y célébrait plutôt l’anniversaire d’un autre grand maître de l’ironie, Viktor von Bülow, alias Loriot. Dans les feuilletons des journaux bourgeois en revanche, notamment dans la taz, on a fait des adieux au " grand maître de la théorie ", au " théoricien de la société moderne sans doute le plus important " de la République fédérale. Mais à quoi disait-on adieu ?

Si l’on applique certaines hypothèses fondamentales de la théorie de Luhmann à lui-même, on ne sait plus très bien ce qui s’est réellement passé avec la mort du système biologique et psychique nommé Luhmann. Car d’un côté, la mort - comme le dit l’un  théoricien-référence majeurs de Luhmann, Humberto R. Maturana - c'est la dissolution de l’autopoïèse ; de l’autre, la mort n’a aucun rôle-fonction dans l’autopoïèse. Elle en aurait une si l’on partait du principe que l’autoproduction éternelle d’un système fait partie de ses opérations. C’est peut-être le cas pour les chrétiens, les croyants en la réincarnation ou autres personnes religieuses ; mais sûrement pas pour la théorie de l’autopoïèse, et donc pas pour Luhmann. Pour lui, la vie n’a pas de but, et l’histoire des systèmes vivants ne suit aucun dessein. " Elle se passe ", dit Maturana.

Et la mort ? " L’événement mort survient simplement. " Rien de plus.

Hermann Pfütze rapporte une citation de Luhmann (probablement du milieu des années 1980) qui, malgré son caractère cryptique, pourrait aujourd’hui apporter un éclairage. Cette citation concernait un élément du " cosmos des essences " de sa théorie et les conditions permettant l’autoproduction de sa théorie elle-même. Luhmann dit (selon Pfütze) : " Lorsque l'unité indifférenciée, conceptuellement formulée-bétonnée par moi, est atteinte, tout est terminé." Qu’est-ce qui prend fin ? L’acte de  bétonner ? L’unité sans différence ? Le sens-concept en lui-même ? Et : qui ou quoi atteint cette unité sans différence coulée dans le béton du concept de sens ? Et que signifie " atteindre " : pouvoir observer, toucher, consommer, la fin de l’horizon ?

L’unité indifférenciée dans cette idée : c’est la vie. Pas la vie au sens de la philosophie de l'existence, mais la vie comme concept de création. La créativité, l’autoproduction de la théorie de Luhmann n’a intrinsèquement aucun moyen de s’arrêter elle-même. Techniquement, elle a éliminé la possibilité d’un dernier moment, d’un dernier événement, d’une dernière opération au sein du système. Le concept de sens social est et reste donc contingent dans sa clôture, bien qu’autonome dans sa continuation. La plausibilisation de l’autonomie de la continuation : c’est ici que Luhmann a déployé des efforts considérables. Pour le dire grossièrement, les systèmes ne naissent plus ; ils se génèrent eux-mêmes. Mais la mort/l’arrêt de la vie reste inaccessible pour le système. Il n’y a pas de suicide des systèmes autopoïétiques, du moins pas encore. Et, plus grave peut-être : il n’y a pas de suicide du sens. Ce qu’on peut faire, c’est soit attendre l’arrivée de la mort (le bien connu "être jusqu'au décès"), soit faire comme si la vie vivait pour elle-même (autopoïèse). Luhmann connaissait les deux options et a choisi la seconde. Mais était-il poussé par la première ?

Peut-être bien. Son livre La Société de la société* est précédé d’une citation de Spinoza (Éthique, partie I, axiome 2) : " Ce qui ne peut être conçu par autre chose doit être conçu par soi-même. " Visiblement, il ne s’agit pas ici d’une forme d’auto-conception, de conscience de soi, d’autoréflexion, ni d’une forme d’apparition devant soi, car alors il faudrait dire : "...doit se concevoir par soi-même." Il s’agit plutôt de l’idée que les systèmes qui sont conçus produisent leur réalité par leur propre action ; qu’ils créent eux-mêmes le fond sur lequel ils se détachent comme figure ; qu’ils sont aussi la cause dont ils sont l’effet ; qu’ils ont eux-mêmes posé la question à laquelle ils répondent. Luhmann voulait penser le monde avec des concepts qui ne se laissent plus duper par la réalité, il voulait rendre le concept plus fort que son objet. Le prix à payer pour ces systèmes théoriquement conçus pour " se vivre " eux-mêmes est qu’ils ne peuvent plus apparaître devant eux-mêmes, mais peuvent à tout moment se percevoir eux-mêmes. Chez Whitehead,  véritable précurseur philosophique de Luhmann, c'est exprimé comme suit : "Un individu est réel lorsqu'il a une signification pour lui-même. Il s’ensuit qu’un individu réel agit en fonction de sa propre détermination. Ainsi, un individu réel unit en lui identité et différence." (Procès et réalité, p. 69).

L’individu luhmannien est, comme on le sait, l’événement, qui ne produit paradoxalement l’unité de l’identité et de la différence qu’en distinguant à la fois entre désigner et distinguer, et entre l’événement comme opération opérante et opération observante. Les individus luhmanniens sont donc dans le temps, ou plutôt : dans la temporalité, des individus réellement agissants. S’il n’y avait que la dimension du temps, il n’y aurait pas de mort. La mort est une propriété de l’espace, y compris l’espace de l’observateur. Ranulph Glanville décrit à quoi ressemble la mort là-bas : " Chaque objet est un auto-observateur. Certains objets observent d’autres objets. Certains objets sont observés par d’autres objets. Mais un objet peut être un non-observateur-d’autres-objets et un non-observé-par-d’autres-objets. Un tel objet habite l’univers inconnu des autres. Il ne sait pas qu’il habite l’univers, et l’univers ne sait pas qu’il est un habitant. "

Cet événement, à savoir être à la fois un non-observateur-d’autres-objets et un non-observé-par-d’autres-objets (une description un peu trop précise de la mort), n’existe pas dans la théorie de Luhmann. Il ne peut pas exister. C’est impossible. Mais c’est précisément cette impossibilité qui semble être la raison maîtresse de la construction luhmannienne de la société de la communication.

Si le véritable désir de Luhmann est de construire une théorie de la société au-delà des traditions d’interprétation anthropologiques et humanistes, de sorte que les affirmations sur les systèmes sociaux soient fondées et dérivables exclusivement dans la socialité des systèmes sociaux (c’est-à-dire dans la communication), et que ces affirmations rencontrent des modes d’opération et des principes organisationnels formels qui, à leur tour, ne peuvent rien dire de spécifique sur le système social, mais agissent de manière transsociétale — dans la cellule comme dans le système psychique, dans le cerveau comme dans la communication, dans le système immunitaire comme dans l’amour — ; si donc sa sociologie (dans le domaine de la théorie de la connaissance) n’a pour tâche que de compléter l’épistémologie naturalisée de Quine en y ajoutant la sociologie : pourquoi alors Luhmann maintient-il le sens comme un concept qui échappe à toute naturalisation, à toute métabiologisation ? Est-ce ce que la systématicité autopoïétique a-historique permet comme historicité dans le domaine de la socialité, afin de reproduire les conditions nécessaires à l’accomplissement de l’autopoïèse sans histoire ? — " Seuls les 'sujets' ont besoin d''esprit ' ", dit Luhmann avec dédain. Mais pourquoi la communication socio-sociétale a-t-elle besoin de sens ? (Une hypothèse plausible serait que, pour Luhmann, la communication basée sur et véhiculant le sens, y compris celle qu’il pratique avec sa théorie, n’a elle-même que le statut d’une réduction de complexité assez grossière ; car son destinataire, c’est-à-dire le destinataire de sa théorie, ce sont les machines sémantiques, symboliques, sociales et techniques qui réduisent, produisent et gèrent la complexité. Mais ces machines n’ont pas besoin de sens pour elles-mêmes afin de faire sens pour les humains : elles se comportent simplement, mais n’agissent pas ; elles fonctionnent, ou ne fonctionnent pas. Elles sont déjà " à la fin ", c’est-à-dire là où l’unité sans différence, coulée dans le béton du concept de sens, est atteinte. Seulement, les machines cybernétiques n’en savent rien. Et elles n’en ont pas besoin en ce qui concerne l’action ; car les actions ne sont, généralisées, que des formes d’auto-description des systèmes de communication et donc des "inventions autonomes relatives au système. [...] Il s’agit toujours d’une auto-simplification dans le système concerné" (Luhmann). Avec sa théorie, Luhmann délivre aux machines le certificat qu’elles sont l’avant-garde véritable de tous les non-morts, qu’elles sont la véritable objectivation de ce qui revendique la vitalité pour soi. Mais malheureusement, il n'est lu que par des personnes qui lisent que cela ne les concerne pas. — Peut-être est-il aussi possible que ma perspective soit étroite et qu’un jour, quelqu’un écrive sur Luhmann avec la même plausibilité ce qu’Adorno a écrit sur Hegel : "Hegel, critiqué pour son idéalisme en comparaison avec la concrétion des écoles phénoménologiques, anthropologiques et ontologiques, a introduit infiniment plus de concret dans la pensée philosophique que ces courants, non pas parce que son sens de la réalité et son regard historique auraient contrebalancé sa fantaisie spéculative, mais en vertu de la démarche de sa philosophie — on pourrait dire, à cause du caractère expérientiel de la spéculation elle-même.")

Luhmann est donc mort. La communication sur ses textes, ses pensées et sa théorie, elle, est loin d’être terminée. Peter Fuchs, sans doute l’épigone le plus original de Luhmann, a souligné dans son dernier livre, dissimulé dans une note de bas de page, qu’avec l’œuvre de Luhmann, surtout avec La Société de la société, il reste quelque chose que l’on ne croyait plus possible après plus de vingt ans de troisième postmodernité, à savoir : un grand récit.

Dans ce récit, la mort de Luhmann n'apparaît pas. Son décès demeure un élément environnemental du système " Luhmann ".

Une consolation qui n’aide pas vraiment.



 

Auteur: Ternes Bernd

Info: https://userpage.fu-berlin.de/miles/Tod.html *Die Gesellschaft der Gesellschaft

[ sociologue-par-sociologue ] [ univers impersonnel ] [ homme-machine ] [ non subjectivité ] [ Umwelt ] [ idiosyncrasie ] [ philosophe-par-philosophe ] [ spiritualité ] [ mort intégrée ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

savoir communautaire

La science est intimement intégrée à l'ensemble de la structure sociale et de la tradition culturelle. Elles se soutiennent mutuellement - ce n'est que dans certains types de société que la science peut s'épanouir et, inversement, sans un développement et une application continus et sains de la science, une telle société ne peut pas fonctionner correctement.




Auteur: Parsons Talcott

Info: Le système social (1951, 1977), chap. 8, 111. En tant que fonctionnaliste, Parsons soutenait que les pratiques sociales devaient être étudiées en fonction de leur rôle dans le maintien de la société.

[ rationalisme partagé ] [ solipsisme grégaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

sémiose

La communication la plus élémentaire n'est possible qu'avec un certain degré de conformité aux " conventions " du système symbolique.

Auteur: Parsons Talcott

Info:

[ compréhension ] [ partage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

complexification sociétale

L'idéologie entend être un instrument qui lie l'ensemble de la société. Cette évolution conduit à des problèmes récurrents. Plus la société est complexe, plus l'idéologie est sollicitée en tant que schéma de résolution des problèmes ; en particulier, les interdépendances entre les différents éléments d'une idéologie, dont la cohérence doit être maintenue, augmentent de manière insurmontable. Les changements, les aménagements et les rénovations d'une idéologie deviennent de plus en plus difficiles, car chaque petit pas peut avoir des répercussions imprévisibles sur les principes auxquels il est fait appel. Les charges qui pèsent sur les mécanismes réflexifs et opportunistes ancrés dans l'idéologie deviennent alors excessives.

Auteur: Luhmann Niklas

Info: The Differentiation of Society

[ limitations top down ] [ fondations juridiques ] [ application difficile ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

coalescences

Ce "monde perdu" révèle un nouveau chapitre de l'évolution de la vie

L'origine des organismes complexes appelés eucaryotes, comprenant tous les animaux, les plantes et les champignons, est l'un des plus grands mystères de la biologie. Une découverte récente lève le voile sur leurs racines évolutives.

L’origine des eucaryotes, ces organismes composés de cellules complexes, est l’un des chapitres les plus déterminants de l’histoire de l’évolution de la vie. Tous les animaux, les plantes et les champignons sont des eucaryotes, donc si les cellules complexes ne s’étaient pas développées sur Terre, il n’y aurait ni poissons, ni fleurs, ni champignons, ni êtres humains.

Si les plus anciens fossiles d’eucaryotes découverts à ce jour ont environ un milliard d’années, une étude menée sur des substances chimiques conservées dans de très vieilles roches indique que ces organismes auraient eu une préhistoire, longtemps restée secrète. En effet, d’après ces vestiges chimiques, il existait des cellules complexes il y a au moins 1,6 milliard d’années. 

Les substances chimiques preuves de l’existence de ces cellules sont les produits de la dégradation des molécules lipidiques présentes dans les membranes cellulaires. Ces molécules étaient jusqu’à présent passées inaperçues, car elles diffèrent de celles que l’on trouve dans les cellules modernes. " Elles sont extrêmement primitives ", explique Benjamin Nettersheim, géochimiste à l’université de Brême, en Allemagne, et auteur de ladite étude.

L’équipe de Nettersheim a décelé des traces de ces molécules lipidiques dans une série de roches anciennes, notamment dans la formation de Barney Creek en Australie. D’après leurs résultats, les eucaryotes primitifs étaient largement répandus entre il y a 1,6 milliard et 800 millions d’années, une période que les scientifiques ont qualifiée de " monde perdu " : celui de la vie complexe primitive.

" C’est une découverte majeure qui change radicalement notre façon de considérer les preuves apportées par les biomarqueurs et attestant de l’évolution des eucaryotes ", déclare Emily Mitchell, chercheuse à l’université de Cambridge au Royaume-Uni, qui étudie les origines de l’évolution des animaux et qui n’a pas participé à l’étude.

L’ÉVOLUTION DES CELLULES

Les plus anciens organismes cellulaires sont les bactéries et les archées. Leurs cellules sont petites et n’ont que quelques structures internes contrairement aux cellules eucaryotes, beaucoup plus grandes et présentant diverses structures comme le noyau, qui abrite l’ADN, et les mitochondries, des organites en forme de haricot qui produisent de l’énergie. Les bactéries et les archées sont apparues il y a au moins 3,5 milliards d’années, bien avant que n’évoluent les eucaryotes. 

Bien qu’il s’agisse d’un élément clef de l’histoire de la vie, l’origine des eucaryotes reste l’un des plus grands mystères de la biologie. Ces cellules complexes semblent être apparues il y a entre un et deux milliards d’années, une période que les scientifiques ont eu du mal à délimiter avec précision. 

Le dernier ancêtre commun eucaryote (LECA), la plus ancienne espèce dont descendent tous les eucaryotes modernes, est utile pour se repérer puisque, selon les recherches génétiques, LECA aurait vécu il y a au moins 1,2 milliard d’années. Pourtant, cet organisme n’était pas le premier eucaryote.

Des eucaryotes fossiles postérieurs à LUCA auraient vécu il y a environ un milliard d’années. Les plus étudiés d’entre eux sont une algue rouge multicellulaire appelée Bangiomorpha, découverte sur l’île Somerset dans le Nunavut, au Canada, et une algue verte appelée Proterocladus, originaire du nord de la Chine. Reste que ces eucaryotes primitifs ne semblaient pas être très répandus. Selon les paléontologues, ces organismes auraient commencé à se diversifier il y a 900 millions d’années seulement, et les gros animaux ne seraient apparus qu’il y a environ 570 millions d’années.

Cependant, d’autres fossiles ressemblant à des eucaryotes âgés de 1,6 ou même 1,8 milliard d’années ont été découverts. C’est le cas de Shuiyousphaeridium macroreticulatum, un organisme en forme de blob doté de courtes vrilles, retrouvé dans des formations rocheuses du nord de la Chine. Ces premiers eucaryotes semblent plus primitifs et pourraient avoir vécu avant LECA.

Déterminer comment sont apparus les eucaryotes et leur évolution à partir de fossiles aussi anciens s’est avéré une tâche ardue. C’est pourquoi Nettersheim et ses collègues sont partis à la recherche d’autres éléments de preuve pouvant les renseigner sur l’histoire des eucaryotes.

DES TRACES DE " GRAISSES " DANS LA ROCHE

Les chercheurs se sont intéressés à des substances chimiques appelées lipides, correspondant à toutes les graisses et les huiles. Ils ont plus précisément ciblé les stérols, un groupe de lipides présents dans les membranes externes des cellules eucaryotes. " Presque tous les eucaryotes produisent des stérols ", explique Nettersheim. Le stérol le plus connu est probablement le cholestérol, qui joue un rôle majeur dans la biologie humaine.

Avec le temps, les stérols se décomposent en substances chimiques appelées stéranes, c’est pourquoi la présence de stéranes dans d’anciennes roches est la preuve que des eucaryotes ont habité les lieux.

On trouve de nombreux stéranes dans les roches ayant au maximum 800 millions d’années, mais aucun d’entre eux n’a été détecté dans des roches plus anciennes. À première vue, tout porte à croire que peu d’eucaryotes vivaient il y a plus de 800 millions d’années, bien que cela aille à l’encontre des preuves fossiles et génétiques.

Nettersheim et ses collègues ont décidé de voir les choses autrement. Ils sont partis de l’hypothèse que les premiers eucaryotes ne produisaient peut-être pas le même type de stérols que les eucaryotes modernes. L’équipe s’est donc intéressée aux stérols qui, aujourd’hui, ne servent que d’intermédiaires lors des mécanismes réactionnels des cellules. Selon les chercheurs, ces molécules étaient autrefois les principaux stérols utilisés par les premiers eucaryotes jusqu’à ce que des organismes plus récents soient parvenus à les convertir en molécules différentes, peut-être dotées de propriétés plus spécifiques.

" [Ces organismes] ne produisaient pas encore les mêmes lipides que les eucaryotes modernes, mais des lipides qui sont aujourd’hui des intermédiaires ", explique Nettersheim.

Selon Paul Strother, paléobotaniste au Boston College, dans le Massachusetts, et qui n’a pas participé à l’étude, cette approche permet aux chercheurs d’étudier " le développement évolutif ou les précurseurs " des stérols. " Pour moi, c’est un grand pas en avant. "

L’équipe a déterminé en quelles molécules devaient se décomposer ces stérols primitifs puis a recherché ces produits de décomposition dans d’anciennes roches.

Contrairement aux stérols modernes, des vestiges de ces stérols primitifs ont été rapidement découverts dans des roches de plus de 800 millions d’années, dont notamment dans des roches vieilles de 1,1 milliard d’années issues du bassin de Taoudeni en Mauritanie et du rift de Keweenawan dans le Michigan. L’équipe en a même découvert dans la formation australienne de Barney Creek, vieille de 1,6 milliard d’années.

Selon Nettersheim, cette découverte est la solution à une énigme majeure. En effet, les données chimiques suggéraient auparavant que les eucaryotes étaient apparus tardivement, contrairement à ce qu’indiquaient les microfossiles et les données génétiques. Aujourd’hui, les données chimiques disponibles remontent plus loin dans le temps et les trois types de données s'alignent en grande partie.

" Lorsque des éléments très indépendants commencent à concorder, on dispose généralement d’un résultat très fiable ", souligne Mitchell.

L'APPARITION DES ORGANISMES COMPLEXES

L’histoire réécrite est la suivante. Les eucaryotes ont commencé à évoluer il y a au moins 1,6 milliard d’années, voire peut-être deux milliards d’années. Ils utilisaient des stérols primitifs dans leurs membranes externes, mais lors d’une étape déterminante certains eucaryotes ont évolué pour utiliser les stérols actuels, et ont finalement pris le dessus il y a 800 millions d’années.

Reste que le fait de repousser l’origine des eucaryotes à au moins 1,6 milliard d’années soulève une nouvelle question : pourquoi a-t-il fallu tant de temps aux animaux, aux plantes et aux champignons complexes pour apparaître ?

Il se pourrait par exemple que les organismes multicellulaires complexes aient évolué plus tôt que ce que l’on croit. Une étude de 2019 affirme par exemple avoir trouvé des éponges fossiles, l’un des premiers groupes d’animaux, dans des roches datant d’il y a 890 millions d’années, ce qui repousserait l’origine des animaux de 350 millions d’années. Cependant, Nettersheim estime que l’on ne peut pas vraiment s’appuyer sur ces fossiles, car certains eucaryotes unicellulaires sont capables de produire des structures à l’apparence similaire.

L’équipe de Nettersheim avance plutôt l’hypothèse que les premiers eucaryotes ont dominé les écosystèmes préhistoriques et que les eucaryotes modernes n’ont pu prospérer et se diversifier qu’à partir de l’extinction de cette population antérieure. Les stérols actuels aident les eucaryotes à s’adapter à certains types de stress comme la déshydratation ou une exposition soudaine au froid, donc il se pourrait que les cellules les plus développées aient été les plus à même de survivre en cas période de stress environnemental.

Les épisodes dits " Terre boule de neige ", périodes au cours desquelles le climat de la Terre s’est considérablement refroidi et a entrainé une expansion conséquente des nappes glaciaires, semblent apporter une réponse. " La Terre était potentiellement entièrement gelée ou du moins très froide ", explique Nettersheim. Les épisodes de Terre boule de neige se sont produits pendant la période cryogénienne, il y a environ 720 à 635 millions d’années.

Les stérols modernes auraient ainsi pu avoir aidé certains eucaryotes à survivre pendant que les autres mouraient, et une fois la glaciation atténuée, les eucaryotes survivants pourraient s'être diversifiés en plantes et en animaux. " Nous pensons qu'il s'agit de l’une des préadaptations qui ont aidé les eucaryotes modernes à acquérir une importance écologique ", explique Nettersheim.

" C’est une suggestion sensée ", souligne Mitchell. " Mais je ne peux cependant ni l’affirmer ni l’infirmer. "

Strother est tout aussi prudent et souligne que nous disposons de si peu d’eucaryotes primitifs que toute nouvelle découverte pourrait bouleverser l’histoire. Selon lui, " ces paradigmes sont quelque peu fragiles "

Ce qui semble évident, c’est que les débuts de l’histoire des eucaryotes ont été riches et complexes. Si l’évolution des stérols modernes, il y a environ 800 millions d’années, constitue un événement majeur, de nombreuses étapes importantes de l’évolution ont eu lieu auparavant. L’année dernière, Emmanuelle Javaux, de l’université de Liège en Belgique, a décrit des microfossiles d’eucaryotes âgés d’un milliard d’années en République démocratique du Congo et qui contenaient des restes de chlorophylle, preuve de la présence d’algues photosynthétiques à cette époque.

De même, en 2021, Strother et ses collègues ont décrit un autre eucaryote vieux d’un milliard d’années, appelé Bicellum brasieri, découvert dans les Highlands écossais. Ce dernier était multicellulaire et possédait qui plus est deux types de cellules : des signes précurseurs des tissus et organes des animaux et des plantes ultérieurs.

" S’il existait ce type de complexité morphologique il y a un milliard d’années, beaucoup d’autres choses ont pu se passer il y a plus de 800 millions d’années ", souligne le chercheur.







 

Auteur: Internet

Info: https://www.nationalgeographic.fr/, Michael Marshall, 1 mai 2025

[ endosymbiose  ] [ transfert vertical ] [ coadaptation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

contingences

Des millions d’années dans l’ombre : la vraie raison pour laquelle les mammifères sont restés petits

La fascination des humains pour les dinosaures géants ne cesse de grandir, mais pourquoi nos mammifères modernes semblent-ils si minuscules en comparaison ? Les titanesques sauropodes pouvaient atteindre plus de 20 mètres de haut et peser jusqu'à 80 tonnes, tandis que nos plus grands mammifères terrestres actuels culminent à peine à 5 mètres. Cette disparité de taille, loin d'être anodine, s'explique par des différences fondamentales d'anatomie, de physiologie et d'écologie.

Les fossiles de dinosaures continuent de nous impressionner par leurs dimensions colossales. Les recherches menées jusqu'en ce début 2025 révèlent pourquoi nos mammifères contemporains - même les plus imposants comme l'éléphant d'Afrique ou la girafe - ne peuvent rivaliser avec ces géants disparus. Plusieurs facteurs biologiques et environnementaux expliquent cette incapacité des mammifères à atteindre des tailles comparables, malgré des millions d'années d'évolution.


La reproduction et ses limites incontournables

Le premier frein majeur au gigantisme des mammifères réside dans leur mode de reproduction. Contrairement aux dinosaures qui pondaient plusieurs œufs simultanément, les mammifères portent leurs petits. Cette contrainte anatomique impose des limites physiques considérables.

La gestation des mammifères mobilise une quantité phénoménale d'énergie et de ressources. Plus troublant encore, la taille du canal pelvien constitue un véritable goulot d'étranglement évolutif. Au-delà d'une certaine dimension, le bassin ne peut plus permettre le passage des nouveau-nés sans compromettre la capacité de locomotion de la mère.

Les dinosaures, quant à eux, bénéficiaient d'un avantage reproductif déterminant. La ponte leur permettait de se reproduire plus fréquemment sans s'alourdir pendant de longues périodes. Cette caractéristique leur offrait la possibilité de grandir sans la contrainte anatomique imposée par la nécessité de donner naissance à des petits vivants.

Une physiologie qui détermine la taille maximal

L'architecture corporelle des mammifères impose également des restrictions fondamentales à leur croissance. Le système respiratoire des dinosaures, similaire à celui des oiseaux modernes, comportait des sacs aériens infiltrant leur squelette. Cette adaptation leur conférait une légèreté structurelle exceptionnelle.

Les os creux des dinosaures réduisaient considérablement leur poids tout en maintenant une résistance mécanique suffisante. Cette caractéristique anatomique permettait une meilleure oxygénation et une résistance accrue à l'écrasement par leur propre masse. Les mammifères, avec leurs os pleins et denses, atteignent plus rapidement les limites bioméchaniques.

La thermorégulation joue également un rôle crucial dans cette équation. Les mammifères, en tant qu'endothermes, produisent leur propre chaleur interne. Cette capacité exige une consommation énergétique dix fois supérieure à celle d'un reptile ou d'un dinosaure de taille équivalente. Ces derniers, probablement mésothermes, économisaient considérablement d'énergie, la redirigeant vers leur croissance plutôt que vers le maintien de leur température corporelle.

L'environnement et ses contraintes évolutives

Les conditions environnementales déterminent fortement les possibilités d'émergence du gigantisme. Une étude publiée dans Science en 2023, intitulée A macroevolutionary pathway to megaherbivory, souligne l'importance des vastes étendues sans barrière naturelle pour favoriser l'apparition d'animaux géants.

Les forêts luxuriantes du Mésozoïque offraient des ressources abondantes et constantes, indispensables au maintien d'animaux de plusieurs dizaines de tonnes. L'évolution des écosystèmes vers des environnements plus fragmentés et moins productifs a considérablement limité les possibilités d'émergence de nouveaux géants terrestres.

L'impact humain constitue désormais un facteur supplémentaire. Comme le souligne le paléontologue Geerat Vermeij, les activités humaines ont éliminé environ 90 % des grands animaux terrestres. Cette pression sélective artificielle empêche toute possibilité d'évolution vers des formes plus grandes dans les conditions actuelles.


Les titans des océans, derniers géants de notre Planète

Si les mammifères terrestres semblent condamnés à rester relativement petits, les mammifères marins échappent partiellement à cette règle. La poussée d'Archimède en milieu aquatique permet de contourner certaines contraintes gravitationnelles.

Le rorqual bleu, pouvant atteindre 30 mètres et 200 tonnes, représente l'animal le plus massif ayant jamais existé sur Terre. Cette exception confirme paradoxalement la règle : sur terre, le poids devient rapidement un obstacle infranchissable. Un cachalot ou une baleine bleue échoués meurent rapidement, incapables de supporter leur propre masse hors de l'eau.

Les dinosaures, avec leurs adaptations spécifiques, ont su conquérir cette niche écologique du gigantisme terrestre que les mammifères ne pourront jamais occuper, malgré des millions d'années d'évolution et d'adaptation.



 

Auteur: Internet

Info: futura-sciences.com, 1er mai 2025

[ phénétique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste