J’ai découvert l’Oisans à la fin de l’enfance.
Je devais avoir douze ou treize ans quand je suis monté avec ma mère au col du Gioberney par le versant Valgaudemar. Ce fut mon premier contact avec ce qu’on peut déjà appeler la haute montagne, le col culmine à 3 233 mètres. Si je ne garde aucun souvenir de la bavante qui y mène, la vue au sommet fut un éblouissement, une révélation proche de la conversion de Claudel à Notre-Dame : " Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant, mon cœur fut touché et JE CRUS. " En arrivant au col, les Bans me dévoilèrent leur magie. Cette montagne, à l’époque, était recouverte de glace, elle resplendissait littéralement au soleil.
C’était gigantesque et irréel pour l’enfant que j’étais encore. Un monde nouveau s'ouvrait à moi. Je n'avais encore jamais vu une telle netteté, une telle évidence. Je ne l'ai bien sûr pas formulé ainsi à cette époque, mais la beauté m'avait frappé comme la foudre.
Je voulais monter En Haut.
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Info: Au coeur de l'hiver
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