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utopie gnosique

Une langue qui serait intérieurement devenue la pierre ; une écriture qui, sans perdre de son statut graphique, opérerait cette métamorphose ontologique et rejoindrait " d’intelligence " la pensée même de la matière : voilà un rêve nouveau, que préparait, de son côté, sans que Segalen en ait eu connaissance, la longue méditation de Mallarmé sur le cratylisme des mots anglais ; ou que toucheront, à leur manière, Claudel dans ses " idéogrammes occidentaux " (1926) et Michaux dans " Un barbare en Chine " (1933). Si Segalen est sans doute celui qui le porte à son achèvement le plus parfait, en tout cas, le plus explicite, c’est que la radicalité du dépaysement donne chez lui une tension hors du commun à ce rêve. L’expérience ne restera pas lettre morte au fil du siècle, jusqu’à cette " Leçon de chinois " (1981) où Gérard Macé retrouve, via Segalen et l’initiation à la plus étrangère des langues, le fond obscur de son " parlar materno ", ce " français hanté par les allitérations et la rime des barbares, et qui se laisse aller à l’assonance ".

Auteur: Doumet Christian

Info: Que font les écrivains ? ( 2022) pp 98-99

[ sémantique translangue ] [ unification onomasiologique ] [ traductions littéraires ] [ idiome universel ]

 

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rapports humains

La haine est un horizon étroit, qui simplifie les paysages mentaux. Tout y devient limpide, transparent, cristallin. On ne peut nier que cette passion ait un pouvoir logique et esthétique d'éclaircissement autant que de monotonie. À force de majorer la présence d'un objet, elle réduit à néant tous les autres. [...]

" Hais-moi ! " tout autant que " Aime-moi ! " est une injonction paradoxale. Pour y obtempérer, il faudrait reconnaître à celui qui la profère une autorité incompatible avec la haine qu'il réclame. " Je te dénie ta capacité de m'ordonner de te haïr en raison même de ta nature haïssable ", devrait répondre le sujet mis en demeure. Mais ce refus signifie que je te hais, donc que je t'ai déjà obéi. Tel est le paradoxe de la haine.

Auteur: Doumet Christian

Info: L'évanouissement du témoin

[ dualité ] [ pulsion ] [ ressentiment ] [ animosité ] [ intimité ] [ attachement ]

 

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intellectualisme

La langue […] exerce sur ses usagers cette attirance qui, avant tout usage, préfigure déjà un être augmenté de ses possibles — selon la définition spinozienne de la joie. Du moins l’exerce-t-elle sur ceux qui ont accès aux codes et en cultivent l’imaginaire. À ceux-là échoit alors en partage la prémonition de ce que peut la langue, c’est-à-dire le sentiment de ses puissances. Avant toute chose, sur le seuil de toute pensée même, ce sentir est bien autre chose qu’un savoir, une expérience, une habilité ou une virtuosité.

Auteur: Doumet Christian

Info: Que font les écrivains ?

[ dépassement ] [ parlêtres ] [ idiome virtualisant ] [ réflexivité ] [ plaisir ] [ transmutation ] [ pouvoir sémantique ] [ élévation ] [ transcendance ] [ potentialités ]

 

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astre du jour

Le lien intime de la vie avec la lumière du soleil

Dans l'art et la littérature, la lumière du soleil mène vers des métaphores qui rayonnent. Une personne heureuse est un " rayon de soleil ". Divinité brillante comme celle du ciel. Une telle personnalité regarde le bon côté des choses. Mais le rayonnement électromagnétique visible ne se contente pas d'hypnotiser et d'éclairer ; il est le moteur de la vie sur Terre.

Il y a des milliards d'années, les premiers êtres vivants transformaient le rayonnement solaire en énergie chimique. La série de réactions que nous connaissons sous le nom de photosynthèse a modifié la Terre et son atmosphère. Elle a libéré de l'oxygène, qui a contribué à lancer l'évolution d'une vie multicellulaire complexe, et a également créé les sources de nourriture nécessaires à sa survie et à son évolution. Si le soleil disparaissait momentanément, la plupart des formes de vie sur Terre disparaîtraient en peu de temps.


La lumière du soleil n'est pas seulement une source d'énergie ; elle régule également le fonctionnement des plantes et des animaux. Presque toutes les cellules de notre corps fonctionnent selon une horloge de 24 heures, suivant une oscillation naturelle appelée rythme circadien. Elles sont synchronisées par une horloge centrale dans le cerveau, qui utilise les signaux de la lumière du soleil pour synchroniser les cellules. Les rythmes circadiens influencent les processus dans tout le corps, notamment la libération d'hormones, l'appétit, le rythme cardiaque, le sommeil et l'éveil.

Même la bioluminescence, ou la lumière créée par les êtres vivants, et la plupart de nos lampes électriques artificielles proviennent en fin de compte de l'énergie de la lumière solaire. La vie exploite cette ressource de toutes sortes de façons surprenantes.

Nouveautés et points remarquables 


La lumière de la lune, c'est-à-dire la lumière réfléchie par le soleil, est un indice important pour certaines créatures, notamment le ver marin  Platynereis dumerilii  , qui synchronise sa reproduction avec les cycles lunaires. Lorsque la lune décroît, les vers nagent à la surface de la baie de Naples la nuit pour se reproduire. Mais comment les vers peuvent-ils distinguer la lumière de la lune de la lumière du soleil ou une phase de la lune d'une autre ? Il y a quelques années, des chercheurs ont découvert une protéine, appelée L-Cry, qui peut détecter la lumière. Récemment, ils ont compris comment elle fonctionne . Lorsqu'il fait sombre, deux molécules L-Cry se lient ; Lorsqu'il fait clair, elles se séparent. Cette protéine aide les vers, qui n'ont qu'une seule chance de s'accoupler, à savoir quand le moment est venu.

Les plantes n'ont pas d'yeux, mais elles ressentent clairement la lumière, en tournant et en se courbant pour exposer leurs feuilles au maximum de lumière – un phénomène connu sous le nom de phototropisme. Mais la façon dont les plantes peuvent détecter la direction de la lumière et y réagir est largement mystérieuse jusqu'à récemment, lorsqu'un groupe de scientifiques a découvert une partie du secret, du moins pour une mauvaise herbe de bord de route souvent étudiée comme plante modèle. L'arabette des thalles, ou  Arabidopsis thaliana , a des tiges constituées de cellules – et entre ces cellules se trouvent des poches d'air. En raison de la façon dont ces poches d'air dispersent la lumière, elles créent un gradient de lumière que les semis suivent pour pousser vers la lumière la plus vive. 

La lumière est parfois difficile à, en particulier pour les cellules vivantes dans les eaux polaires sombres obtenues en plein hiver. Des biologistes ont récemment utilisé des microalgues pour confirmer le nombre de photons, ou particules lumineuses, nécessaires pour déclencher la photosynthèse. Auparavant, des calculs théoriques suggéraient que les cellules avaient besoin, au minimum, d'environ 0,01 micromole de photons par mètre carré par seconde – soit moins d'un cent millième de la lumière d'une journée ensoleillée – pour alimenter les qui transforment la lumière réactions en nourriture. En travaillant pendant des mois dans la nuit polaire, les chercheurs ont découvert que les microalgues peuvent croître et se reproduire à ces niveaux ou à proximité – la première preuve expérimentale qui se rapproche des chiffres théoriques.

Auteur: Internet

Info: Quanta Magazine, Yasemin Saplakoglu, 8 mars 2025

[ charisme ] [ étoile anthropique ]

 

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black swan

Les limites fondamentales de la prédiction en physique

La physique découvre une nouvelle frontière de l'imprévisible : l'indécidabilité. Contrairement au chaos ou à l'incertitude quantique, ce concept montre que même avec une connaissance parfaite des lois physiques, certaines questions restent mathématiquement insolubles.

Contexte historique

- La vision de Laplace (1814) : L'idée qu'un " démon " omniscient pourrait prédire l'avenir si les conditions initiales sont connues.

Premières limites :

Mécanique quantique (début XXᵉ) : L'imprécision intrinsèque des particules.

Systèmes chaotiques (milieu XXᵉ) : Sensibilité exponentielle aux conditions initiales (effet papillon).

L'indécidabilité : Une limite radicale

Définition : Problèmes qui ne peuvent être résolus par aucun algorithme, même avec des ressources infinies.

Origine mathématique : Travaux de Gödel (1931) et Turing (1936) sur l'incomplétude et le problème de l'arrêt (halting problem).

Exemples clés en physique :

La machine à flipper de Moore (1990) :

Un flipper paramétrable simule une machine de Turing.

La question " La bille sortira-t-elle ? " devient indécidable, car équivalente au problème de l'arrêt.

Le " spectral gap " des matériaux quantiques :

Cubitt, Pérez-García et Wolf (2015) ont lié la présence d'un écart énergétique dans un matériau à l'indécidabilité.

Résultat : Aucune méthode universelle ne peut déterminer si un matériau arbitraire possède cet écart.

Fluides computationnels :

Eva Miranda et al. (2021) ont modélisé des fluides reproduisant des calculs de Turing.

Prédire le mouvement d'un objet (ex. : un canard en caoutchouc) dans ces fluides est indécidable.

Implications pour la physique

- Théories vs réalité :

Les systèmes infinis (ex. : grilles quantiques infinies) sont indécidables en théorie.

En pratique, les systèmes finis sont décidables, mais les modèles infinis restent essentiels pour approcher la réalité (ex. : météorologie, physique des matériaux).

Débats philosophiques :

Certains (comme Karl Svozil) jugent l'indécidabilité sans impact pratique.

D'autres (comme Cris Moore) soulignent que l'infini est une abstraction nécessaire pour comprendre le monde fini.

Conclusion

L'indécidabilité redéfinit les limites de la connaissance physique :

Pour les physiciens : Accepter que certaines propriétés de l'univers resteront hors de portée des équations.

Pour la science : Ces résultats rappellent que l'ambition de tout prédire (à la Laplace) se heurte à des barrières fondamentales, pas seulement pratiques.

" Même avec une vue divine, on ne peut pas tout prévoir " — Toby

Auteur: Internet

Info: https://www.quantamagazine.org/, Charlie Wood, 7 mars 2025

[ hasard ] [ horizon des savoirs ]

 

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fleuve

Québec, je me souviens

à la sortie de la ville une affiche criait un grand Ultreïa

tandis qu’un peu plus loin un slogan nous invitait

à faire le vide plutôt que le plein

Le ton était donné et je longeais le Saint-Laurent

que les Amérindiens appelaient " le chemin qui marche "

en sentant combien mon horizon été dans la poitrine



Québec, je me souviens

J’avais très vite imaginé une feuille d’érable

pour le frontispice de notre livre

Son vitrail vermeil était à la fois

le seul vestige d’une vieille chapelle

et la rêveuse fenêtre ouverte

sur la cabane à sucre du poème



Québec, je me souviens

Dans mon sang Gaston Miron

scandait l’amour avec les sabots

de l’allégresse



Québec, je me souviens

À Trois-Rivières le Saint-Laurent

cassait à perte de vue l’ardoise son courant

et les poètes qui en ramassaient des bouts

y écrivaient avec la craie des mouettes

des poèmes d’amour qu’ils placardaient partout en ville

entre les plaques des administrations et des professions libérales



Ceux qui refusaient de les lire

ne regardaient dans leur miroir

que les morceaux du ciel pulvérisé.


Auteur: Strickler Albert

Info: Dans la paume d'une feuille d'érable, 2017, pp. 37-38

[ Amérique du nord ]

 

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transposition

Écrire, traduire serait donc apparentés en ceci : qu'au fond de la langue gît toujours une langue autre à l'écoute de laquelle se tiendraient ceux qui s'adonnent à de telles pratiques. Cette attention les distingue de tous les autres usagers. Car mieux qu'un quelconque savoir, plus que toute aptitude positive, elle transforme la langue en matériau et fait d'eux des façonniers. 

Auteur: Doumet Christian

Info: Que font les écrivains ? 2022, p 92

[ écrivains ] [ traducteurs ] [ artisans littéraires ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Milan Kundera rappelle que, lorsque Kafka lut à ses amis les premières pages du Procès, il déclencha le rire de l’assistance, un rire qui ne tarda pas à le gagner lui aussi. On peine aujourd’hui à comprendre pareille réaction. L’histoire d’un homme qui, encore au lit, se plaint qu’on ne lui apporte pas son petit déjeuner tandis que deux intrus font irruption dans sa chambre et lui signifient son arrestation n’a rien pour nous pour nous amuser. Sans doute faut-il imaginer un lecteur expert à mimer la scène : un Kafka facétieux, en somme, si étrange que nous semble une telle qualification. Resterait encore à comprendre comment l’interprète pouvait, dans ce préambule, faire abstraction des sombres présages qu’il y avait lui-même semés.

Car le rire de Kafka trahit une lecture paradoxalement comique du livre qui s’est imposé comme l’un des plus noirs de son siècle. N’a-t-on pas vu dans l’auteur du Procès un prophète des totalitarismes, des administrations labyrinthiques et de toutes les " colonies pénitentiaires " qui sont apparus après sa mort ? Notre lecture de son œuvre est devenue largement tributaire d’événements dont elle n’eut pas, ou guère connaissance ; et Kundera a raison de rappeler qu’en réalité, et malgré ce qu’on en a fait, " le kafkaïen n’est pas une notion sociologique ou politologie ". Qu’est-ce donc ? Je répondrai par une image : le kafkaïen, c’est l’inépuisable ruissellement de joie qui tente d’éroder la pierre noire de notre contingence.

Auteur: Doumet Christian

Info: Que font les écrivains ? 2022

[ sous-jacente allégresse ] [ littérature ] [ absurde ] [ époques ] [ décalage ]

 

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identité quantique

Je me partage

Le jour, gardien de la maison des palmes au musée botanique

La nuit colleur d’affiches au mur des sans-histoire

Les dattiers penchent, les dattiers penchent et avec eux, compagnon

de moiteur, je tangue contre la bouche du tropique

Au quotidien presque-naufrage, sans ordre, sans commande,

Que m’allonge cette marée de vert !



Soir venu les sirènes en papier gluant déplient au fond de moi un reste

d’arbre laissé sans voix

L’unique papyrus, le nilotique, ou hiératique

Il me secoue



Cependant que brossant les fesses à la beauté je reparcours avec

méthode la Septante du désir

Routine, glu,

Autorité des belles inépaisses



Lendemain à nouveau, l’épanoui de feuilles insolentes sous la verrière

Profuses, jouisseuses, garces !

Disant quoi à l’oreille des passants

là-bas ! là-bas !

Comme affiches, en sous-voix

là-bas ! là-bas toujours

L’une sur l’autre empilées

Image, puis image dans ma nuit consommée de mille et mille appels



C’est une savane

Une forêt dont les ululements s’effacent et se reprennent entre les géants-tiges

Pliés, froissés

Jamais fini de rompre !

Ainsi jusqu’au matin dans le vent des photographies, mon Afrique sans sommeil, sans domicile fixe

Ma Bohémienne

Jusqu’aux premiers roulements



Telle est ma vie superposée

Cherchant la page, enfin,

De repos l’invisible feuillure

À rien cousue

Ne trouvant que la sève incontinent poussée

La sève éparse et qui toujours aux alouettes tend un miroir de ciel






Auteur: Doumet Christian

Info: Ma vie superposée. In " llettrés, durs d’oreille, malbâtis", Éditions Champ Vallon, 2002

[ poème ]

 

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écrivains

Être ou n'être pas poète, puisque telle est la question, veut donc dire accepter ou non la valeur performative du mot " poète ". Et dans le premier cas : jouir sans délai, comme par avancement d'hoirie, d'un prestige qu'ailleurs, sur d'autres territoires de la pensée, une œuvre largement édifiée suffit à peine à assumer ; mais aussi, inversement, se soumettre aux exigences d'une imagerie d'Épinal constituée, durant des siècles, par la décantation d'une infinité de grotesques et de caricatures : les représentations mêmes de la gloire, avec leurs effigies de muses chlorotiques* et leurs lauriers poudreux. 


Auteur: Doumet Christian

Info: Que font les écrivains ? 2022 *état pathologique des plantes vertes marqué par un jaunissement ou un blanchiment

[ stéréotypes ] [ ​​​​​​​avantages ] [ inconvénients  ] [ définition ] [ gloire poétique ]

 

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