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auto-appréciation

Je suis un homme méchant. Je suis un homme peu attrayant. Je crois que mon foie est malade. Cependant, je ne sais rien du tout de ma maladie et je ne sais pas avec certitude de quoi je souffre. Je ne consulte pas de médecin pour cela et je ne l'ai jamais fait, même si j'ai du respect pour la médecine et les médecins. D'ailleurs, je suis extrêmement superstitieux, suffisamment pour respecter la médecine, en tout cas (je suis assez instruit pour ne pas être superstitieux, mais je suis superstitieux). 

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les cahier du sous-sol. Incipit

[ croyance ] [ mysticisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

folie

Chacun porte en soi la façon dont il peut devenir fou.

Auteur: Motte Philippa

Info: Le jour où ma mère m'a tout raconté

[ potentialité ] [ déséquilibre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

euphorie

Je découvre que je porte en moi la force d’un dieu et ça me fâche beaucoup qu’on ne me l’ait jamais dit. Je me mets à écrire, à peindre, dessiner, danser et chanter trop fort partout où je passe. Au milieu des rues, au milieu des gens, je n’ai plus aucune inhibition. C’est maladroit, incongru, effrayant, mais l’énergie qui m’habite est trop forte pour ne pas s’exprimer d’une façon ou d’une autre.

Très vite tout dérape. Avec la même intensité à laquelle surgit la face lumineuse du monde, des ténèbres diaboliques apparaissent. Elles me prennent à la gorge et la serrent jusqu’à étouffer ma raison. Un jeu des contraires m’emporte comme une vague énorme et me plonge dans un délire imparable qui fait sauter les verrous de mon inconscient et ouvre la porte de mondes dont j’ignore tous les codes.

Auteur: Motte Philippa

Info: Et c'est moi qu'on enferme, pp. 32-33

[ enthousiasme ] [ désinhibition ] [ déséquilibre ] [ bascule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dualité

La folie fait peur au monde extérieur, mais elle est vivante. C’est une puissance à la fois créatrice et destructrice, mais elle est mouvement. Le fou se perd dans les extrêmes mais au moins il vit, il goûte, il jubile même parfois.

Le dépressif, lui, n’est que douleur. Il est enfermé dans les bas-fonds de lui-même, dans une cave profonde et noire dont il ne soupçonnait pas l’existence avant d’y être projeté par la désolation absurde qui le dévore. Tout le monde lui dit que la porte dee la cave est ouverte, mais il ne sait plus comment sortir.

 

Auteur: Motte Philippa

Info: Et c'est moi qu'on enferme, p. 190-191

[ extrêmes psy ] [ bipolarité ] [ déprime ] [ euphorie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épistémè

La psychanalyse, elle, doit assurer sa place, très à part dans le champ scientifique. Il faut qu’elle possède son statut épistémologique.

Là, je soutiens que la psychanalyse est impensable avant la naissance, au dix-septième siècle, de la science, au sens moderne, sens qui le pose comme absolu. Car le corrélat de la science, c’est la position cartésienne du sujet, qui a pour effet d’annuler les profondeurs de la subjectivité. Souvenez-vous que Freud n’a pas hésité à rompre avec Jung lorsque celui-ci a tenté de les restaurer dans la psychanalyse. La psychanalyse ne pouvait seulement se concevoir avant la science. Vous entendrez des gens vous expliquez gravement que Freud a été empêtré dans son scientisme : ce qui est une sottise. Non seulement son scientisme ne l’a pas gêné, mais il était absolument nécessaire qu’il fût un scientiste. Comme il est aujourd’hui nécessaire que la psychanalyse se constitue en science.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au Figaro littéraire le 29 décembre 1966

[ rigueur ] [ présupposé ] [ opposition ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain

Toute la philosophie de Sartre veut que le sujet et la conscience soient indissolublement liés. Or, dans Freud, cette liaison est rompue. Chez lui, ce n’est pas d’une subconscience qu’il est question, non plus que d’une préconscience. Non, l’inconscient est posé comme barré de la conscience. L’inconscient, n’est pas du même ordre que la conscience, n’a pas accès, hors de circonstances forcées à la conscience. Les objections de Sartre ne s’adressent pas du tout à moi seul, mais aussi bien à Freud. En vérité, pour la raison que je vous disais plus haut, Sartre n’a jamais voulu s’intéresser à la vraie psychanalyse de Freud.

Il a pourtant donné de belles analyses de ce qu’on pourrait appeler les profondeurs, ou les dessous de la conscience ?

De très brillantes analyses, oui. Dans L’Être et le Néant, il trace une phénoménologie de la passion sadique extraordinairement séduisante, au point qu’il parvient à nous en faire saisir tous les ressorts. Seulement, voilà : aussi fascinantes soient-elles, ces analyses ne sont pas exactes. Un simple médecin qui connaît des cas de sadisme sait bien que rien ne se passe comme dans l’exposé de Sartre. Le texte de Sartre est très brillant, ses dons littéraires éclatants, sa machine marche, c’est vrai, mais, dans ce cas là au moins elle ne mord pas. Or c’est cela qui importe, n’est-ce pas ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au Figaro littéraire le 29 décembre 1966

[ avis ] [ critique ] [ littérature ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophes

Lévi-Strauss, que je connais bien, ne s’intéresse pas tellement à la psychanalyse. J’ai trouvé Althusser très éveillé à mes travaux, très "éveilleur" autour de lui, je crois qu’on peut tenir pour définitif le découpage qu’il donne de la pensée de Marx, mais qui va croire que nous nous concertions ? Quant à Foucault, il suit ce que je fais, et j’aime ses travaux, mais je ne le vois pas très concerné par la position de Freud. Alors, entre ces quatre personnes, le lien ?

Ce que l’on appelle le structuralisme.

Je vous accorde que le mot structuralisme garde un sens pour nous grouper vaguement, mais, déjà ce n’est plus vrai pour le mot structure. La structure n’a pas la même signification pour chacun. Ainsi, pour moi, le mot structure désigne exactement l’incidence du langage comme tel dans ce champ phénoménal qui peut être groupé sous la rubrique de ce qui est analysable au sens analytique. Je précise : dans le champ de ma recherche, dire "structuré comme un langage", c’est un pléonasme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au Figaro littéraire le 29 décembre 1966

[ avis ] [ différences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

Disons que tout est organisé pour interdire que ces textes [Ecrits] soient lus en diagonale. Ce sont les textes de mes leçons, mais soumis aux lois de l’écrit, qui sont essentiellement distinctes de celle du parlé.

Notez que je me suis abstenu de toute vanité d’appareil – encore que cela eût pu n’être pas vain. Personne ne grince des dents quand les mathématiciens utilisent un certain appareil formel. L’équivalent eût pu se concevoir pour ce livre. Eh bien, l’équivalent, c’est ce que l’on appelle mon style. Vous parlez d’une volonté pédagogique. Je ne repousse pas l’expression, même si je préfère parler d’une valeur de formation. Ce que je refusais, en tout cas, c’était de livrer cette sorte de chose que l’on appelle l’illusion de la compréhension. J’essaie d’obvier à son penchant naturel et fort triste : croire qu’on a compris parce qu’une pensée est claire et, bien sûr, avoir compris de travers.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au Figaro littéraire le 29 décembre 1966

[ démarche ] [ explication ] [ objectif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ego moi

Je suis assis sur le rebord du monde, les pieds suspendus au-dessus du vide. Le vent me traverse, emportant avec lui des poussières d’étoiles mortes il y a des milliards d’années. Je respire, et l’univers entre en moi, atome par atome, souvenir par souvenir.

Je suis un instant figé dans le flux. Treize milliards d’années ont convergé pour que cette chair, ces pensées, ce souffle existent. Je porte en moi des vestiges de supernovae, des échos du Big Bang, des fragments de temps cristallisés en mémoire. Mon sang contient le fer forgé dans le cœur d’astres disparus. Mon esprit est un feu follet allumé par la friction de l’histoire cosmique.

Et pourtant, je suis poreux. Le monde ne cesse de me traverser : la lumière me sculpte, les sons m’ébranlent, les idées d’autrui se faufilent dans mes synapses comme des passagers clandestins. Je ne suis qu’un lieu de passage, une halte provisoire pour des forces bien plus anciennes que moi.

Je me complais parfois dans des labyrinthes mentaux, croyant y trouver refuge. Mais même là, l’univers me poursuit. Chaque concept, chaque abstraction n’est qu’un écho déformé de ce qui m’a formé. La complexité n’est qu’un leurre – une tentative désespérée de croire que je peux contenir ce qui, en réalité, me contient.

Ce soir, sous un ciel criblé d’étoiles, je tends les mains. Je ne sais plus si je cherche à attraper quelque chose ou à me donner. Peut-être les deux. Peut-être n’y a-t-il finalement aucune différence.

Je suis traversé.

Je traverse.

Et dans cet échange perpétuel,

je deviens,

pour un bref instant,

le point de rencontre

de tout ce qui fut

et de tout ce qui sera.

Auteur: Mg

Info: Cosmique Éphémère

[ introspection ] [ poème ] [ appartenance ] [ source ] [ miroir ] [ singularité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

réflexion éthique

Regardez, disent les photographies, c'est cela la guerre. Voilà ce que fait la guerre. Et cela aussi. La guerre déchire, met en pièces. La guerre éventre, éviscère. La guerre calcine. La guerre démembre. La guerre provoque la ruine.

Ne pas souffrir de ces images, ne pas reculer devant elles, ne pas chercher à abolir ce qui provoque ce désastre, ce carnage - telles seraient, selon Woolf, les réactions d'un monstre moral. Et, dit-elle, nous ne sommes pas des monstres, nous qui appartenons à la classe cultivée. Notre échec est celui de l'imagination, de l'empathie : nous n'avons pas réussi à garder cette réalité présente à l'esprit.  

Auteur: Sontag Susan

Info: ​​​​​​​Devant la douleur des autres. (à propos des images-chocs)

[ barbarie en direct ] [ déconnexion ] [   mise à distance ] [ insensibilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel