analyste-analysant

Bien sûr le piège c’est qu’en interprétant vous donnez au sujet quelque chose dont [il peut] se nourrir : la parole, voire le livre qui est par derrière, et que la parole reste tout de même le lieu du désir, même si vous la donnez de telle sorte que ce lieu ne soit pas reconnaissable, je veux dire s’il reste - ce lieu - pour le désir du sujet, inhabitable. Répondre à la demande de nourriture, à la demande frustrée, en un signifiant nourrissant est quelque chose qui laisse élidé ceci, qu’au-delà de toute nourriture de la parole, ce dont le sujet a vraiment besoin : 

– c’est ce qu’il signifie métonymiquement, 

– c’est ce qui n’est en aucun point de cette parole.

Et donc que chaque fois que vous introduisez - sans doute y êtes-vous obligés - la métaphore, vous restez dans la même voie qui donne consistance au symptôme, sans doute un symptôme plus simplifié mais encore un symptôme, en tout cas par rapport au désir qu’il s’agirait de dégager.

Si le sujet est dans ce rapport singulier à l’objet du désir, c’est qu’il fut d’abord lui-même un objet de désir qui s’incarna. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ interprétation ] [ sens ] [ grand Autre ]

 

Commentaires: 1

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2025-11-05 07:15
Ouhlala