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chronos

La pensée humaine domine le temps et parcourt sans cesse rapidement le passé et l’avenir en franchissant n’importe quel intervalle ; mais celui qui travaille est soumis au temps à la manière de la matière inerte qui franchit un instant après l’autre. C’est par là surtout que le travail fait violence à la nature humaine. C’est pourquoi les travailleurs expriment la souffrance par l’expression "trouver le temps long".

Le consentement à la mort, quand la mort est présente et vue dans sa nudité, est un arrachement suprême, instantané, à ce que chacun appelle moi. Le consentement au travail est moins violent. Mais là où il est complet, il se renouvelle chaque matin tout au long d'une existence humaine, jour après jour, et chaque jour il dure jusqu'au soir, et cela recommence le lendemain, et cela se prolonge souvent jusqu'à la mort. Chaque matin le travailleur consent au travail pour ce jour-là et pour la vie tout entière. Il y consent qu'il soit triste ou gai, soucieux ou avide d'amusement, fatigué ou débordant d'énergie. 

Immédiatement après le consentement à la mort, le consentement à la loi qui rend le travail indispensable à la conservation de la vie est l’acte le plus parfait d’obéissance qu’il soit donné à l’homme d’accomplir. 

Dès lors les autres activités humaines, commandement des hommes, élaboration de plans techniques, art, science, philosophie, et ainsi de suite, sont toutes inférieures au travail physique en signification spirituelle.

Il est facile de définir la place que doit occuper le travail physique dans une vie sociale bien ordonnée. Il doit en être le centre spirituel.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 379-380

[ ressenti ] [ ennui ] [ labeur continu ] [ impersonnel ] [ soumission ] [ hiérarchie ] [ éloge ] [ naturel-surnaturel ] [ acceptation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

enchaînement physique

Le XIIIe siècle, le XIVe, le début du XVe, sont la période de décadence du Moyen Âge. Dégradation progressive et mort d'une civilisation qui n'avait pas eu le temps de naître, dessèchement progressif d'un simple germe.

Vers le XVe siècle eut lieu la première Renaissance, qui fut comme un faible pressentiment de résurrection de la civilisation pré-romaine et de l'esprit du XIIe siècle. La Grèce authentique, Pythagore, Platon, furent alors l'objet d'un respect religieux qui s'unissait en parfaite harmonie avec la foi chrétienne. Mais cette attitude d'esprit fut très brève.

Bientôt vint la seconde Renaissance dont l'orientation était opposée. C'est elle qui a produit ce que nous nommons notre civilisation moderne.

Nous en sommes très fiers, mais nous n'ignorons pas qu'elle est malade. Et tout le monde est d'accord sur le diagnostic de la maladie. Elle est malade de ne pas savoir au juste quelle place accorder au travail physique et à ceux qui l'exécutent.

Beaucoup d’intelligences s’épuisent sur ce problème en se débattant à tâtons. On ne sait pas par où commencer, d’où partir, sur quoi se guider ; ainsi les efforts sont stériles.

Le mieux est de méditer le vieux récit de la Genèse, en le situant dans le milieu qui est le sien, celui de la pensée antique.

Quand un être humain s'est mis par un crime hors du bien, le vrai châtiment constitue sa réintégration dans la plénitude du bien par le moyen de la douleur. Rien n'est merveilleux comme un châtiment.

L'homme s'est mis hors de l'obéissance. Dieu a choisi comme châtiments le travail et la mort. Par conséquent le travail et la mort, si l'homme les subit en consentant à les subir, constituent un transport dans le bien suprême de l'obéissance à Dieu.

Cela est d'une évidence lumineuse si, comme l'Antiquité, on regarde la passivité de la matière inerte comme la perfection de l'obéissance à Dieu, et la beauté du monde comme l'éclat de la parfaite obéissance. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 376-377

[ histoire occidentale ] [ souffrance ] [ soumission ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie antique

La symbolique grecque explique le fait que Pythagore ait offert un sacrifice dans sa joie d'avoir trouvé l'inscription du triangle rectangle dans le demi-cercle.

Le cercle aux yeux des Grecs, était l'image de Dieu. Car un cercle qui tourne sur lui-même, c'est un mouvement où rien ne change et parfaitement bouclé sur soi-même. Le symbole du mouvement circulaire exprimait chez eux la même vérité qui est exprimée dans le dogme chrétien par la conception de l'acte éternel d'où procèdent les relations entre les Personnes de la Trinité.

La moyenne proportionnelle était à leurs yeux l'image de la médiation divine entre Dieu et les créatures. Les travaux mathématiques des Pythagoriciens avaient pour objet la recherche de moyennes proportionnelles entre nombres qui ne font pas partie d'une même progression géométrique, par exemple entre l'unité et un nombre non carré. Le triangle rectangle leur a fourni la solution. Le triangle rectangle est le réservoir de toutes les moyennes proportionnelles. Mais dès lors qu'il est inscriptible dans le demi-cercle, le cercle se substitue à lui pour cette fonction. Ainsi le cercle, image géométrique de Dieu, est la source de l'image géométrique de la Médiation divine. Une rencontre aussi merveilleuse valait un sacrifice. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 366-367

[ perfection ] [ naturel-surnaturel ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacherie

Ségolène Royal, c'est une inculture de taille encyclopédique, une sorte de trou noir de la science, une ignorance grossière, qui avoue même aujourd'hui en petit comité, qu'elle est bien heureuse de ne pas a avoir à gérer la crise actuelle ; mais surtout satisfaite d'engranger ce que le PS lui verse à titre d'indemnités personnelles pour l'ensemble de ses déplacements, et pas au nom de l'internationale socialiste dans le monde.

Auteur: Mexandeau Louis

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[ gauche politique ] [ profiteuse ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-par-femme

... Meredith Chivers (femme scientifique) s'est donc elle aussi retrouvée confrontée un jour à l'écueil du viol. Elle connaissait les résultats récents de tests effectués par un collègue chercheur : l'afflux sanguin dans le vagin atteint un pic d'intensité lorsque les femmes écoutent des scènes de viol en laboratoire. Une de ses propres expériences démontrait d'ailleurs que des situations de peur ou d'extrême hilarité ne déclenchaient aucun afflux sanguin si elles n'étaient pas associées au sexe. Dans le cas précis où on leur présentait la vidéo d'une femme poursuivie dans un escalier par un violeur ou par un chien enragé, l'afflux sanguin ne se produisait qu'avec le violeur.

Meredith Chivers a passé de longues journées à examiner des témoignages de victimes qui évoquaient non seulement une excitation sexuelle mais parfois des orgasmes pendant l'agression sexuelle. Et elle s'est souvenue de sa période de thèse à Toronto pendant laquelle elle avait traité des victimes traumatisées par des viols. Celles-ci avaient avoué qu'elles avaient ressenti de l'excitation sexuelle, parfois des orgasmes.

Comment comprendre ces témoignages ? Comment nier ces preuves difficiles à interpréter ? Quelle part de l'inné est ici en jeu ?

Une fois de plus, Meredith Chivers reprend ces données et propose une théorie qu'elle veut rassurante : les femmes de la préhistoire étaient constamment confrontées à des agressions sexuelles, et la capacité de leurs muqueuses à se lubrifier automatiquement lors d'une tentative de séduction avait évolué génétiquement, de manière à assurer une protection contre les déchirures et traumatismes vaginaux, contre les infections, l'infertilité ou la mort éventuelle des suites de l'agression. La lubrification des muqueuses pourrait bien n'être pas seulement un signe de désir mais un système purement réflexe, neutre sur le plan érotique, certes relié nerveusement mais séparé des réseaux de la libido féminine. Les exemples d'orgasme résulteraient de la simple friction.

Néanmoins, cette théorie des systèmes séparés, quoique élaborée, reste précaire. Elle contredit certaines idées reçues : mouiller signifie que l'on est excitée seulement, la notion d'une neutralité de la lubrification pose problème, comme si l'on affirmait que bander n'est pas un signe d'excitation chez l'homme. Peu à peu, Meredith en vient à constater ce qui lui semblait évident depuis le début : il est possible que l'on soit excitée par toutes sortes de choses qu'en fait on ne désire pas. Par des scènes d'activité sexuelle chez les bonobos, par des scènes d'agression sexuelle.

" A vrai dire, je suis consciente de marcher sur le fil du rasoir, politiquement, personnellement, lorsqu'on soulève le problème du viol, confie Meredith Chivers. Jamais, jamais je ne veux laisser quiconque penser qu'il a le droit de confisquer l'autorité d'une femme sur son propre corps. Excitation n'est absolument pas synonyme de consentement. "...

Auteur: Bergner Daniel

Info: Que veulent les femmes ?

[ sexualité féminine ] [ forcée ] [ fantasme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

... Les traits de Marta Meana s'animent, sa bouche se tort de temps en temps, imperceptiblement, dans un sourire qui rappelle une grimace. C'est parce qu'elle évoque les trop nombreux conseillers conjugaux qui tiennent pour acquise l'idée que pour les femmes une plus grande intimité du couple favorisera les rapports sexuels.

L'empathie, la proximité - voilà pour eux la clé du bonheur. Pour Marta, ces chemins peuvent conduire à de beaux endroits. Mais en tout cas pas au désir sexuel.

" La libido féminine, précise-t-elle, ne dépend pas de facteurs relationnels qui, selon le bon sens populaire, gouvernent la sexualité des femmes à l'opposé de celles des hommes. " Elle s'apprête à publier une étude reposant sur de longues conversations avec des femmes dont la vie de couple était dénuée de toute sexualité. Il est peut-être plus logique de penser, m'avoue-t-elle, qu'une mauvaise entente peut tuer le désir, mais cela ne veut pas dire qu'une bonne entente le favorisera. " On s'embrasse, on s'étreint. Je ne sais pas ce qui se passe, lui ai-je dit un jour, témoigne une de ses interlocutrices, nous formons un couple parfait. Il n'y a qu'un seul truc..." Leurs rapports intimes.

Selon Marta Meana, il est essentiel de faire la distinction entre ce à quoi nous attachons un certain prix dans la vie et ce qui est susceptible de nous apporter le plus de plaisir. Certaines femmes peuvent accorder un grand prix à des idéaux de partage, de compréhension, de constance, de permanence, mais " on aurait tort de penser que parce qu'une femme choisit la vie de couple, celui-ci devient la source principale de son désir sexuel. " De nouveau, elle évoque le narcissisme, le besoin d'être l'objet de tous les désirs.

Atteindre ce Graal nécessite non pas une trop grande proximité dans le couple mais plutôt une certaine distance. Un objet de désir est par définition éloigné. Elle met en garde contre l'espoir nourri par de nombreuses femmes de réaliser un rêve romantique ou de vivre un conte de fées : le rêve du fusionner avec son partenaire, d'arriver à lui dire : "Avec toi, je suis entière, comblée ", c'est une idée fausse de l'amour. Ce genre de lien, rêver d'une telle fusion, risque d'étouffer l'éros. Se fondre dans l'autre signifie qu'il n'existe plus de séparation à franchir, que l'amant n'a plus assez de distance pour que la pulsion prenne son élan, plus de but plus ou moins éloigné, pour que cette pulsion ait le temps de prendre la vigueur nécessaire avant d'exploser dans le plaisir...

Mon ressenti : Dans cet extrait, il est mis en avant que l'amour dans le couple, la très bonne entente n'est pas forcément la source d'un grand épanouissement sexuel. Certes, la douceur, l'attention et le respect échangés permettent de mieux vivre cette sexualité mais il y cette mise en garde : attention à la perte du désir !

Le désir, c'est le désir ! Le désir, ce n'est pas l'amitié dans le couple, ce n'est pas la complicité dans le couple, etc... Le désir est l'élan, l'envie, la pulsion que l'homme déclenche pour entamer un rapport avec la femme. Idem pour la femme envers l'homme. C'est grâce à une certaine distance au sein du couple que le désir se forme. Quand je parle de distance, je ne parle pas de l'indifférence, non ! Je parle d'une certaine "liberté" et "indépendance" que l'homme et la femme doivent avoir chacun de leur côté, en étant bien sûr fidèle.

Auteur: Bergner Daniel

Info: Que veulent les femmes ?

[ excitées ] [ libidineuses ] [ lascives ] [ tandem ] [ binôme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sexualité féminine

... Chez des femmes paraplégiques (paralysées des membres inférieurs), Beverly Whipple et Barry Komisaruk (deux scientifiques) ont pu établir que quatre chemins nerveux différents transmettent des signaux de la zone génitale jusqu'au cerveau. Deux de ces nerfs transitent le long de la colonne vertébrale. Mais un troisième, le tractus hypogastrique, fait une boucle ; il ne rejoint la colonne vertébrale que bien au-dessus du bassin, à peu près au niveau du nombril. Le quatrième, le nerf vague ou pneumogastrique, trace son chemin jusqu'au cerveau sans jamais rejoindre la moelle épinière.

Beverly Whipple et Barry Komisaruk ont souligné l'importance sur l'orgasme de cette innervation multiple en travaillant avec des patientes souffrant de graves lésions de la moelle épinière, des femmes qui théoriquement ne devraient ressentir aucune sensation en dessous de la taille. Leur zone génitale ne devrait donc enregistrer aucune réaction sensible. Examiné dans les conditions du laboratoire, le gland du clitoris de ces femmes ne donne effectivement aucun signe de sensibilité. Cependant, l'intérieur de la paroi antérieure du vagin et le col de l'utérus continuent de répondre aux stimulations. Au cours des séances de masturbation sur cette paroi et le col de l'utérus, les patientes atteignent un orgasme. Les chercheurs ont prouvé ces affirmations en mesurant leur réaction à la douleur, en prenant le pouls et en observant la dilatation des pupilles. Ce sont ces indicateurs que les sexologues utilisent comme marqueurs de l'orgasme : la douleur s'évanouit, le pouls s'accélère et les pupilles se dilatent. (...)

Beverly Whipple et Barry Komisaruk ont publiés plusieurs articles soutenant que le nerf vague, et dans certains cas le nerf hypogastrique, font transiter les messages de plaisir en provenance du vagin vers le point de lésion de la moelle épinière, tandis que les signaux du clitoris externe, par contraste, dépendent de la partie inférieure de la colonne vertébrale et ne sont donc pas relayés. C'est la preuve, selon les deux chercheurs, que les orgasmes vaginaux existent et sont distincts des orgasmes clitoridiens, qu'ils ne résultent pas de la poussée ou du frottement du clitoris externe. Les deux circuits employés, précisent-ils, l'hypogastrique et le vague, expliquent pourquoi les femmes en bonne santé faisaient la différence entre les deux orgasmes, le clitoridien étant ressenti comme "plus profond", "palpitant", "plus fort". Les circuits nerveux, moins linéaires, plus sinueux et enfouis, étaient à l'origine de cette différence...

Auteur: Bergner Daniel

Info: Que veulent les femmes ?

[ jouissance ] [ excitation ]

 

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émotions

Les recoins des sentiments, les strates les plus sombres et les plus aveugles du caractère, sont les seuls endroits au monde où nous pouvons saisir la réalité en train de se former.

Auteur: Dodds Eric Robertson

Info: Les Grecs et l'irrationnel

[ historique ] [ déraisonnables ] [ révélatrices ]

 

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antiquité romaine

Ainsi dans le culte de l'Empereur [romain], ce qui était divinisé, c'était l'institution de l'esclavage. Des millions d'esclaves rendaient un culte idolâtre à leur propriétaire.

C'est là ce qui a déterminé l'attitude des Romains en matière religieuse. On a dit qu'ils étaient tolérants. Ils toléraient en effet toutes les pratiques religieuses vides de contenu spirituel.

Il est probable qu’Hitler, s’il en avait la fantaisie, pourrait tolérer la théosophie sans danger. Les Romains pouvaient facilement tolérer le culte de Mithra, orientalisme truqué pour snobs et femmes oisives.

Il y avait deux exceptions à leur tolérance. D’abord ils ne pouvaient naturellement souffrir que qui que ce fût prétendît à un droit de propriété sur leurs esclaves. De là leur hostilité contre Jéhovah. Les Juifs étaient leur propriété et ne pouvaient pas avoir un autre propriétaire, humain ou divin. Il s’agissait simplement d’une contestation entre esclavagistes. Finalement les Romains, par souci de prestige et pour démontrer expérimentalement qu’ils étaient les maîtres, tuèrent presque dans sa totalité le bétail humain dont la propriété se trouvait contestée.

L’autre exception était relative à la vie spirituelle. Les Romains ne pouvaient rien tolérer qui fût riche en contenu spirituel. L’amour de Dieu est un feu dangereux dont le contact pouvait être funeste à leur misérable divinisation de l’esclavage. Aussi ont-ils impitoyablement détruit la vie spirituelle sous toutes ses formes. Ils ont très cruellement persécuté les Pythagoriciens et tous les philosophes affiliés à des traditions authentiques. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 346-347

[ domination spirituelle ] [ jalousie ] [ sectes inoffensives ]

 

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naturel-surnaturel

Le problème des miracles ne fait difficulté entre la religion et la science que parce qu’il est mal posé. Il faudrait pour bien le poser définir le miracle. En disant que c’est un fait contraire aux lois de la nature on dit une chose absolument dénuée de signification. Nous ne connaissons pas les lois de la nature. Nous ne pouvons faire à leur sujet que des suppositions. Si celles que nous supposons sont contredites par des faits, c’est que notre supposition était au moins partiellement erronée. Dire qu’un miracle est l’effet d’un vouloir particulier de Dieu n’est pas moins absurde. Parmi les événements qui se produisent, nous n’avons aucune raison d’affirmer que certains plus que d’autres procèdent du vouloir de Dieu. Nous savons seulement, d’une manière générale, que tout ce qui se produit, sans aucune exception, est conforme à la volonté de Dieu en tant que Créateur ; et que tout ce qui enferme au moins une parcelle de bien pur procède de l’inspiration surnaturelle de Dieu en tant que bien absolu. Mais quand un saint fait un miracle, ce qui est bien, c’est la sainteté, non le miracle.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 335

[ ignorance ] [ épochè ] [ sagesse divine ]

 

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