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colonisation

La France a un Empire, et par suite, quelle que soit la position de principe adoptée, il en découle des problèmes de fait qui sont très complexes et très différents selon les localités. Mais il ne faut pas tout mélanger. Il se pose d'abord une question de principe ; et même quelque chose de moins précis encore, une question de sentiment. Dans l'ensemble, un Français a-t-il lieu d'être heureux que la France ait un Empire, et d'y penser, d'en parler avec joie, avec fierté, et sur le ton d'un propriétaire légitime ?

Oui, si ce Français est patriote à la manière de Richelieu, de Louis XIV ou de Maurras. Non, si l'inspiration chrétienne, si la pensée de 1789 sont indissolublement mélangées à la substance même de son patriotisme. Toute autre nation avait à la rigueur le droit de se tailler un Empire, mais non pas la France ; pour la même raison qui a fait de la souveraineté temporelle du pape un scandale aux yeux de la chrétienté.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 214

[ conceptions antagonistes ] [ question ] [ sacré-profane ] [ définition ] [ Gaule ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

engagement militaire

Chaque individu dans la population doit au pays la totalité de ses forces, de ses ressources, et sa vie même, jusqu’à ce que le danger soit écarté. Il est désirable que les souffrances et les périls soient répartis à travers toutes les catégories de la population, jeunes et vieux, hommes et femmes, bien portants et mal portants, dans toute la mesure des possibilités techniques, et même un peu au-delà. Enfin l'honneur est tellement lié à l'accomplissement de cette obligation, et la contrainte extérieure est tellement contraire à l'honneur, qu'on devrait bien autoriser ceux qui le désirent à se soustraire à cette obligation ; on leur infligerait la perte de la nationalité, et de plus soit l'expulsion avec interdiction de revenir jamais dans le pays, soit des humiliations permanentes comme marque publique qu'ils sont sans honneur. 

Il est choquant que le manquement à l’honneur soit puni de la même manière que le vol et l’assassinat. Ceux qui ne veulent pas défendre leur patrie doivent perdre, non pas la vie ni la liberté, mais purement et simplement la patrie. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 209

[ armée ] [ devoir ] [ châtiment ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

état-providence

L’État avait cessé d’être [avant la seconde guerre mondiale], sous le nom de nation ou de patrie, un bien infini, dans le sens d’un bien à servir par le dévouement. En revanche il était devenu aux yeux de tous un bien illimité à consommer. L’absolu lié à l’idolâtrie lui est resté attaché, une fois l’idolâtrie effacée, et a pris cette forme nouvelle. L’État a paru être une corne d’abondance inépuisable qui distribuait les trésors proportionnellement aux pressions qu’il subissait. Ainsi on lui en voulait toujours de ne pas accorder davantage. Il semblait qu’il refusât tout ce qu’il ne fournissait pas. Quand il demandait, c’était une exigence qui paraissait paradoxale. Quand il imposait, c’était une contrainte intolérable. L’attitude des gens envers l’État était celle des enfants non pas envers leurs parents, mais envers des adultes qu’ils n’aiment ni ne craignent ; ils demandent sans cesse et ne veulent pas obéir.

Comment passer tout d’un coup de cette attitude au dévouement sans bornes exigé par la guerre ? Mais même pendant la guerre les Français ont cru que l’État avait la victoire quelque part dans ses coffres, à côté des autres trésors qu’il ne voulait pas se donner la peine de sortir. On a tout fait pour encourager cette opinion, comme en témoigne le slogan : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts. »

La victoire va libérer un pays où tous auront été presque exclusivement occupés à désobéir, pour des motifs bas ou élevés. On a écouté la radio de Londres, lu et distribué des papiers interdits, voyagé en fraude, caché du blé, travaillé le plus mal possible, fait du marché noir, on s’est vanté de tout cela entre amis et en famille. Comment fera-t-on comprendre aux gens que c’est fini, que désormais il faut obéir ?

On aura aussi passé ces années à rêver de rassasiement. Ce sont des rêveries de mendiants, en ce sens qu’on ne pense qu’à recevoir de bonnes choses sans aucune contre-partie. En fait, les pouvoirs publics assureront la distribution ; comment éviter alors que cette attitude de mendiant insolent, qui déjà avant-guerre était celle des citoyens envers l’État, ne devienne infiniment plus accentuée ? Et si elle prend pour objet un pays étranger, par exemple l’Amérique, le danger est encore bien plus grave. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 198-199

[ socialisme ] [ infantilisation ] [ renversement ] [ revendications ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

communisme

L’U. R. S. S., hors de la Russie, est vraiment la patrie des ouvriers. Pour le sentir, il n’y avait qu’à voir les yeux des ouvriers français quand ils regardaient, autour des kiosques à journaux, les titres annonçant les premières grandes défaites russes. Ce n’était pas la pensée des répercussions de ces défaites sur les relations franco-allemandes qui mettait le désespoir dans leurs yeux, car les défaites anglaises ne les ont jamais touchés ainsi. Ils se sentaient menacés de perdre plus que la France. Ils étaient un peu dans l’état d’esprit où auraient été les premiers chrétiens si on leur avait apporté des preuves matérielles établissant que la résurrection du Christ était une fiction. D'une manière générale, il y a sans doute une assez grande ressemblance entre l'état d'esprit des premiers chrétiens et celui de beaucoup d'ouvriers communistes. Eux aussi attendent une catastrophe prochaine, terrestre, établissant d'un coup pour toujours ici-bas le bien absolu et en même temps leur propre gloire.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 195-196

[ prolétariat ] [ pensée religieuse ] [ comparaison ] [ espoir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

baise

Tous les couples devraient essayer au moins une fois de faire l’amour sous cocaïne.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ drogue ] [ amélioration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

drogue

La jouissance offerte par le Speed Ball est miraculeuse. Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre et nos corps se sont serrés à s’en étouffer. D’abord les frissons, des pieds à la tête, ensuite la chaleur orgasmique sous laquelle il est impossible de ne pas râler de plaisir. Puis la décharge d’énergie, la déflagration de la coke, juste après, voire en légère superposition. Le rythme cardiaque qui s’accélère, le sang qui afflue comme un torrent et qui sème l’extase de l’héro dans chaque centimètre cube de chair. Un vertige indescriptible, au-delà de tous les mots.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ cocktail dépresseur-stimulant ] [ volupté ] [ combo héroïne-cocaïne ]

 

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perdus

Dans ce système en chute libre, jouir et détruire sont les deux seules activités ayant encore un sens.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ pulsions ] [ égoïsme ]

 

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égarés

Nous voici, debout au centre du monde, bien au chaud dans nos manteaux d’égocentrisme. Noyés d’alcool et de drogues, perdus dans la masse intestinale de l’humanité, nous nous débattons en vain pour ne pas couler tout à fait. Nos désirs nous rongent de ne pouvoir être satisfaits, nos pulsions nous explosent à la gueule. Nous sommes des maux inutiles, des messagers muets et amnésiques. Des enveloppes de chair gonflées de néant, débordantes de souffrance. Et au fond, tout au fond, les âmes puantes et atrophiées hurlent de douleur, régurgitent leurs rêves prédigérés. Les plaintes parviennent à la surface. L’odeur aussi. Mais il y a ici assez de " Jean-Paul Gautier ", de " Kenzo " et de tubes merdiques pour couvrir tout ça.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ frustrés ] [ infobésité ] [ désorientés ]

 
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exister

C’est comme ça que j’existe. C’est comme ça que je prends corps, que les limites de ma chair se dessinent clairement dans le vide qui me noie. Je ne connais pas d’autre moyen : susciter des émotions vives autour de moi m’aide à valider mon existence physique. Peu importe la nature de ces émotions, positives ou négatives, ça n’a aucune importance. Ce qui compte c’est la quantité, pas la substance.

Auteur: Gilberti Ghislain

Info: Dynamique du Chaos

[ coûte que coûte ] [ à tout prix ]

 

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infodémie

Il apparaît, en effet, avec une clarté toujours plus aveuglante, que ce ne sont ni la famine, ni les tremblements de terre, ni les microbes, ni le cancer, mais que c’est bel et bien l’homme qui constitue pour l’homme le plus grand des dangers. La cause en est simple : il n’existe encore aucune protection efficace contre les épidémies psychiques ; or, ces épidémies là sont infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes de la nature !

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: L'Homme à la découverte de son âme

[ boucle cognitive collective ] [ poison des mots ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel