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savoirs

La connaissance est pouvoir ; mais qui a dûment considéré ou exposé le pouvoir de l'ignorance ? La connaissance construit lentement ce que l'ignorance détruit en une heure.

Auteur: Bacon Francis

Info: Il n'existe pas de source fiable reliant FB à cet extrait

[ aveuglants ] [ double paradoxe ] [ catuskoti ] [ carré logique aristotélicien ] [ inconnaissance créatrice ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

auto-limitation

" Selon les lois de l'aérodynamique, le bourdon ne peut pas voler: le rapport mathématique entre sa tête, trop grande; et ses ailes, trop petites, l'empêche de soutenir son corps en l'air. Mais le bourdon ne le sait pas: c'est pourquoi il vole ", s'amusait Igor Sikorsky, un pionnier russo-américain de l'aviation, inventeur de l'hélicoptère, en développant la théorie de ce qu'il nommait " le pouvoir de l'ignorance ".

Auteur: Midal Fabrice

Info: Foutez-vous la paix et commencez à vivre

[ savoir aveuglant ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

semblables

L’enfant qui se mire dans ses aînés est suscité à se développer à leur image. Il construit son identité progressivement par des identifications successives. Caïn et Abel, déjà, c’est une histoire de miroir, mais laissons cela, ce n’est pas notre propos. Se mirant dans ses parents, après qu’il s’est découvert sexué, l’enfant brigue de jouer le rôle de l’adulte de son sexe qu’il aime vis-à-vis de l’adulte de l’autre sexe aimé de lui. Ainsi apparaît entre l’enfant et ses parents le conflit qu’en psychanalyse on nomme, depuis Freud, le complexe d’Œdipe et sa crise résolutoire de fait de l’angoisse liée à la rivalité meurtrière dont l’enfant se croit menacé dans son désir incestueux. En renonçant à ce désir incestueux, il découvre la richesse des liens chastes d’aimance et de soutien avec ceux de sa parenté. L’identité s’affirme par l’abandon du miroir magique des identifications stérilisantes à la vie et au désir des autres. Il entre dans le système des échanges.

L’enfant qui, dans la douleur, a rompu avec sa pensée magique qui le faisait s’imaginer participant de la supposée toute-puissance du géniteur de son sexe (qu’il suffisait d’écarter pour jouir de ses prérogatives auprès de son géniteur de l’autre sexe qui, l’aimant, ne pouvait donc que le désirer) choirait dans la déréliction si l’existence de la loi de la prohibition de l’inceste pour tous ne venait à son secours. Elle lui révèle en effet que père et mère, humains de toutes races, étaient comme lui – à la différence des animaux – soumis à cette loi universelle. Quittant alors ses rêves d’enfance, accueilli par la société, initié à ses lois, il se découvre droits et devoirs en miroir avec les autres de sa classe d’âge et de son sexe. Avec la nubilité, initié au travail qui lui permet de conquérir sa subsistance, il se cherche compagne ou compagnon de vie pour le désir charnel et l’accomplissement de sa génitude dans la fécondité avec l’autre (ou les autres) nécessaire(s) à l’accomplissement de son œuvre de chair et à l’éducation de ses enfants. Sa descendance. Le miroir à nouveau dans ces rencontres et dans sa descendance lui sera piège, car toujours le désir en s’accomplissant demande son plaisir. La chair et le cœur sont exigeants et l’être humain est jaloux de son identité fétichique tissée à son corps. Il se piège à l’image de son désir, qui se veut désir de l’autre, assuré contre la mort et sa déchéance ; il se piège dans la reconnaissance de ceux qu’il aime et qu’il veut s’attacher. Il fuit ceux qui lui rendent une image peu flatteuse de lui et ceux qui, s’il s’identifiant à eux, feraient déchoir l’image qu’il veut garder de lui et donner à voir aux autres.

[…] [Avec Jésus] Le miroir n’est pas aboli, il reste le ressort des agissements de ce monde, celui des sens. Mais Jésus nous révèle au-delà du royaume de ce monde (celui des mirages et des apparences), celui de la vérité. 

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 166 à 168

[ parents-enfants ] [ mimétisme ] [ autonomie ] [ castration ] [ croissance ] [ cycle de vie ] [ résumé ] [ reproduction ] [ imaginaire ] [ christianisme ] [ naturel-surnaturel ] [ déplacement subjectif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

charité

Je t’ai donné et tu ne m’as rien rendu. Je n’en ai pas eu le bénéfice. Mais toi, tu as eu le bénéfice de savoir que tu es aimé et que tu aimes. Alors jaillit un lien nouveau de nouvelle alliance, une "alliance" d’amour entre les êtres sans bénéfice commercial. 

Le Samaritain a donné sans rien recevoir en retour et le blessé pourra en faire autant avec d’autres.

"Va et fais de même", dit Jésus. "Aime ton prochain comme toi-même", c’est-à-dire : "N’oublie jamais cette plus-value de vitalité dont ton prochain t’a fait don, sans s’appauvrir lui-même. En passant, il t’a permis de reprendre, debout, ton chemin". 

[…] Rayonner sans être appauvri, c'est le don juste dont sont capables seulement les êtres qui ont le cœur libre et ouvert. C'est aussi une métaphore, dans la vie adulte, de l'amour chaste et secourable des parents pour les petits d'hommes alors que ceux-ci sont dans leur naturelle impuissance corporelle. 

[…] S'ils sont vraiment parents, ils agissent ainsi sans même avoir le sentiment qu'ils font un sacrifice : ils ne peuvent pas faire autrement. 

Leur attitude serait pervertie si, ayant accompli leur désir de parents, ils demandaient à leurs enfants d'avoir de la reconnaissance. Les parents ont donné l'exemple ; aux enfants, devenus parents, de faire de même à l'égard de leurs enfants.

[…] On pourrait dire aussi : "Notre âme, c'est l'autre." Chacun pris individuellement ne peut rien connaître de son âme. Jamais nous ne saurons si nous avons une âme. L'âme que nous sentons confusément, le vibrant point focal ultime de notre supposée identité, bref, l'âme que nous "avons", est dans l'autre. Sinon il n'y aurait même pas de parole ni de communication. 

Si la participation mystérieuse de l'être à laquelle "je" prétends n'était pas venue d'un autre —, père, mère, pour commencer —, puis entretenue et reconduite par des compagnons de route, je ne participerais plus à l'être.

[…] Chacun veut sauver sa petite âme, son petit avoir, alors que ce que nous avons c'est l'autre. "Qui veut sauver son âme, la perdra, a dit le Christ, et qui la perdra, la sauvera." 

Alors pourquoi parler d'âme à sauver ? Mots insensés, étrangers au message de la Nouvelle Alliance et étranger à la psychologie la plus élémentaire. 

Cette manie de sauver son âme a correspondu à un moment dans l'Église où elle fut, pourrait-on dire, condamnée par la philosophie d'une époque. Celle où le philosophe disait : "Je pense donc je suis." Autre parole insensée et morte !

En effet, je ne peux penser qu'avec les mots d'autrui. Dans le temps et dans l'espace, il y a une rencontre d'un être vivant et des paroles reçues des autres qu'il assemble et répète pour lui-même. Mais de qui a-t-il pris son existence, de qui a-t-il appris à vivre ? Face à qui dit-il "je" ? Où est "je" qui pense ? 

On devrait dire : "Ça pense et moi l'exprime." Si je te sais m'entendre, je me sais parlant. Sans toi je n'ai pas d'existence. Mais l’existence n’est pas tout de l’être, l’existence n’en est qu’un phénomène perceptible.

L’existence d’un homme n’est-elle pas l’ombre de l’Être ? Et ce que nous appelons notre âme n’est-ce pas notre lumineux et invisible fétiche identitaire ? 

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 163 à 165

[ semblable-prochain ] [ communion des saints ] [ interprétation psychanalytique ] [ parabole ] [ circularité ] [ parents-enfants ] [ interdépendance ] [ altérité ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parents-enfants

Le désintéressement n’existe pas chez l’être humain. Même dans l’amour des parents, on ne trouve pas le gratuit : ils ne soignent leurs enfants que pour ne pas mourir, eux, parents. Les enfants sont le signe pour eux de moins mourir quand ils mourront. Aimer ses enfants, c’est lutter contre sa mort.

Les enfants peuvent partir, ne plus aimer leurs parents… Ce qui compte, c’est qu’ayant tellement profité de l’exemple qui leur a été donné, ces enfants aiment à leur tour, devenus parents, leurs enfants, même si, à leur tour, ces enfants, vis-à-vis d’eux, seront ingrats.

Il n’a jamais été dit dans la Bible d’aimer ses parents. Il est dit de les honorer, de leur donner de quoi vivre dans le dénuement de leur vieillesse.

Qu’il y ait des relations inter-humaines entre parents et enfants comme entre d’autres êtres avec lesquels on a des affinités, très bien. Mais il n’a jamais été dit nulle part d’aimer ses parents.

On aime le prochain mais il y a des parents qui ne sont pas le prochain de leurs enfants. 

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 156-157

[ circularité ] [ transmission ] [ aide ] [ report générationnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

semblable-prochain

Il me semble que cette parabole [du Samaritain] apporte deux lumières sur notre manière de vivre. 

- D’abord, celle de l’amour à vie pour celui qui nous a sauvé alors que nous étions démuni de tout, en état de détresse, abandonné de tous et de nous-même. C’est là la nouveauté de la parabole.

- Ensuite, un exemple de conduite, de façon d’agir. Quand tu as, comme ce Samaritain, un peu de temps et la possibilité matérielle, ne tourne pas le dos à qui tu vois dans la peine.

Quand tu n’es pas occupé à autre chose et que tu as un surplus de vitalité, donne à celui qui, sur ton chemin, est dans le besoin, si tu le peux. Mais n’en fais pas davantage. Ne te détourne pas de ton travail. Ne te détourne pas de ton chemin.

Ne sois pas retenu par celui que tu as sauvé.

Ne sois pas lié par la reconnaissance à manifester à celui qui t’a secouru, mais fais comme il a fait. 

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 155

[ interprétation psychanalytique ] [ altérité ] [ disponibilité ] [ acte gratuit ] [ désintéressé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

charité

Qui est le prochain ? C’est le Samaritain pour ce pauvre homme battu, volé, dépouillé. C’est le Samaritain qui s’était comporté comme son prochain. Le Christ demande donc au blessé de la route d’aimer ce Samaritain sauveur et de l’aimer comme lui-même.

C’est à celui qui a été sauvé que Jésus enseigne l’amour. Toute sa vie il aimera l’homme dont il a reçu attention, assistance et secours matériels, celui sans qui il serait mort. Jamais il ne devra oublier cet homme qui l’a remis en selle. 

[…] Toute notre vie, d’après le Christ, nous avons à reconnaître une dette vis-à-vis de qui nous a épaulés dans un moment où, seuls, nous n’aurions pas pu continuer notre chemin. Que nous le connaissions ou pas, nous sommes en dette vis-à-vis de qui nous secourt dans nos moments de détresse.

[…] Le modèle "samaritain" de cet évangile laisse l’autre libre. Il se retire de notre chemin et continue le sien. Cette dette d’amour, de reconnaissance que nous avons envers le connu ou l’inconnu qui nous a aidé, nous ne pouvons la régler qu’en faisant de même avec d’autres.

[…] Quand tu es "samaritain", dit le Christ, tu dois ignorer et la dette et la reconnaissance. 

C’est désintéressé, quand celui qui a accompli un geste généreux n’en a plus aucun souvenir. Il n’a pas à en chasser le souvenir. C’est accompli.

C’est un acte de sublimation génitale. C’est comme la mère qui accouche. C’est un acte d’amour. C’est donné. C’est comme dans un coït d’amour, c’est donné.

Mais qui s’en souviendra ? L’enfant. Il est en dette d’une vie, en dette de refaire la même chose avec ses enfants ou ses compagnons de vie. Mais non par "devoir", non par "justice". C’est un courant d’amour. S’il est stoppé, c’est la mort.

Combien de fois n’entend-on pas des gens convaincus d’avoir été charitables ou d’avoir donné, reprocher ensuite aux autres de manquer de reconnaissance […].

Ce n’est pas au "samaritain" que la reconnaissance est directement manifestée. On pense à ce qu’il a fait pour nous, et on agira de même avec un autre.

Si celui qui a été "charitable" garde en lui une exigence vis-à-vis de celui qu’il a un jour aidé, s’il en attend de la reconnaissance, il prouve qu’il cherchait à acheter quelqu’un et qu’il n’était donc pas "samaritain".

[…] Notre prochain, c’est tous ceux qui, à l’occasion du destin, se sont trouvés là quand nous avions besoin d’aide, et nous l’ont donnée, sans que nous l’ayons demandée, et qui nous ont secourus sans même en garder le souvenir. Ils nous ont donné de leur plus-value de vitalité. Ils nous ont pris en charge un temps, en un lieu où leur destin croisait notre chemin.

Notre prochain, c’est le "toi" sans lequel il n’y aurait plus en nous de "moi", dans un moment où, dépouillés de ressources physiques ou morales, nous ne pouvons plus nous paterner ni nous materner nous-mêmes, nous ne pouvons plus nous assister, nous assumer, nous soutenir ou nous diriger. 

Tous ceux qui, comme des frères et de façon désintéressée, nous ont pris sous leur responsabilité, jusqu’à la réfection de nos forces, puis nous ont laissés libres d’aller notre chemin, ont été notre "prochain". 

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 149 à 152

[ semblable-prochain ] [ parabole ] [ communion des saints ] [ gratuit ] [ circularité ] [ désir ] [ interprétation psychanalytique ]

 

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subversion

Jésus effraie, il est ressenti comme une menace : il renverse ce qui permet à cette société d’être soudée : les rites, le Temple, les grands prêtres, etc., et par là même, il détruit la culpabilité liée au rite, dette du corps à Dieu.

Quand quelqu’un magnifie à ce point le désir, il n’y a plus de place pour un sentiment de culpabilité. C’est la totale liberté. Comment alors, maintenir unie une société de gens qui seraient totalement libres, qui n’obéiraient plus aux grands prêtres ?

Le christianisme, en s’organisant institutionnellement, a recommencé à faire des "juifs", il a fabriqué à la chaîne des fidèles, aliénés à des personnes vivantes, qui représenteraient elles-mêmes le Phallus symbolique, l’Impossible, l’Autre, l’Ailleurs… 

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 138-139

[ représentants du pouvoir ] [ responsabilité ] [ autonomie ] [ église ] [ obéissance servile ]

 

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naturel-surnaturel

Le Christ se détache de ce qui reste en lui d’amour passionnel en tant que frère humain des hommes. Jésus renonce à lui-même. En se détachant de Lazare, autre lui-même, il le ressuscite, il l’éveille, il le fait exister. D’une certaine manière, le Christ devient le placenta qu’on abandonne, reste d’un fœtus devenu nourrisson nouvellement né à nouveau, langé dans ses bandelettes.

Jésus, en résonance à Lazare, se sépare de cette confusion fatale à un homme qui ne rencontrerait Dieu que dans un autre homme, qui confondrait son désir spirituel avec son désir et son amour mêlés pour un homme spirituel. Cette confusion a leurré chez Lazare son désir de Dieu.

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, page 130

[ double nature ] [ semblable-prochain ] [ résurrection ] [ foi ]

 

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double nature

Le problème qui se pose à Jésus est double : "Ma mission n’est pas que les gens vivent de ce que, moi, je sois là avec mon corps charnel, ou meurent parce que je ne suis plus là avec mon corps charnel. C’est la foi en Dieu et l’amour les uns pour les autres qui doit les faire vivre."

Il y a donc échec possible si on l’aime, lui, au lieu de croire en lui, en ses paroles, en sa mission. Voilà, me semble-t-il, le premier aspect de son problème.

Le second aspect lui est corrélatif. Il est le Chemin et la Vie. Il ne peut pas retenir à lui, par son humanité, ce qui serait une sorte de séduction leurrante. Il est homme, il a des affects positifs, il donne donc de son amour humain à l’être humain. Mais il aime les hommes dans leur devenir et non dans une fixation interpersonnelle narcissique. 

Son amour est évolutif. Il se veut dynamogène d’amour en chaîne entre les êtres humains, ses frères et sœurs en Dieu. Si son être de chair ne servait à ceux qui l’aiment que de miroir où ils retrouveraient leur propre présence aimée, sa mission évolutionnaire d’un judaïsme renouvelé serait manquée. 

La Nouvelle Alliance qu’il est venue révéler aux hommes ne serait pas scellée en leur cœur, le message serait obéré par la chair de son corps, médiateur par ses actes et ses dires de la parole de Vie.

Sa parole doit, lui absent, demeurer présente, aussi vivace au cœur de ceux qui l’ont reçue que s’il était avec eux partageant leur vie quotidienne.

Les sœurs de Lazare reprochent au Christ son abandon. Leur frère en est mort. Ce reproche est la pierre de touche d’un "malentendu" dans l’amour – quant à son niveau – que Lazare avait pour la personne de Jésus plus que pour ses paroles.

[…] Lazare, désespéré d’être séparé de Jésus comme un bébé du sein de sa mère, se laisse mourir. Lazare a, en fait, besoin de Jésus. Son amour pour Jésus est amour de dépendance charnelle. Si Jésus l’a oublié comme il le croit, ou si Jésus préfère sa mission (ou sa sécurité), il n’a plus foi en lui ni en ses paroles.

[…] Jésus est tenté à certains moments d’être un homme comme les autres, d’être chef politique, d’être riche, d’être puissant… et pourquoi pas, aussi, d’être aimé pour lui-même. Le démon n’est pas le seul tentateur. Tout amour humain peut l’être aussi.

Ce qu’il y a d’humain en lui, Jésus de Nazareth, est soumis, comme en nous tous, à ces modes d’amour en miroir auxquels, depuis l’enfance, nous sommes conditionnés.

Auteur: Dolto Françoise

Info: L'évangile au risque de la psychanalyse, tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 121 à 124

[ christianisme ] [ charité ] [ objet a ] [ confusion ] [ résurrection ] [ sauveur ] [ naturel-surnaturel ]

 

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