Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Nuage de corrélats : pour l'activer, cochez seulement catégorie et tag dans la recherche avancée à gauche.
Résultat(s): 96970
Temps de recherche: 0.1159s

refoulement

Autrement dit, lorsque le sujet "refoule", cela ne veut pas dire qu'il refuse de prendre conscience de quelque chose qui serait un instinct - mettons par exemple un instinct sexuel qui voudrait se manifester sous forme homosexuelle - non, le sujet ne refoule pas son homosexualité, il refoule la parole où cette homosexualité joue un rôle de signifiant.

Vous voyez, ce n'est pas quelque chose de vague, de confus, qui est refoulé; ce n'est pas une sorte de besoin, de tendance, qui aurait à être articulée (et qui ne s'articulerait pas puisque refoulée), c'est un discours déjà articulé, déjà formulé dans un langage. Tout est là.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.

[ psychanalyse ] [ définition ] [ exemple ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

parlêtre

Eh bien ! la psychanalyse vous annonce que vous n'êtes plus le centre de vous-même, car il y avait en vous un autre sujet, l'inconscient.

C'est une nouvelle qui n'a pas d'abord été bien acceptée. Ce prétendu irrationalisme dont on a voulu affubler Freud ! Or c'est exactement le contraire : non seulement Freud a rationalisé ce qui jusque-là avait résisté à la rationalisation, mais il a même montré en action une raison raisonnante comme telle, je veux dire en train de raisonner et de fonctionner comme logique, à l'insu du sujet - ceci dans le champ même classiquement réservé à l'irraison, disons le champ de la passion.

C'est cela qu'on ne lui a pas pardonné. On aurait encore admis qu'il introduise la notion de forces sexuelles qui s'emparent brusquement du sujet sans prévenir et en dehors de toute logique; mais que la sexualité soit le lieu d'une parole, que la névrose soit une maladie qui parle, voilà une chose bizarre et des disciples même préfèrent qu'on parle d'autre chose.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.

[ fondateur ] [ apport principal ] [ dérangeant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

microbiologie

Découverte d'un organisme-limite

Dans les profondeurs du vivant, là où s'effacent les frontières entre la vie organisée et ses vestiges les plus élémentaires, une entité singulière voit le jour : Candidatus Sukunaarchaeum mirabile . Cette archée énigmatique, détentrice d'un génome à peine supérieure à 238 000 paires de bases – un chiffre dérisoire qui pulvérise les enregistrements antérieurs de parcimonie génétique –, apparaît comme l'incarnation d'un extrême biologique. Ce minimalisme ne fait pas qu'intriguer ; il ébranle la notion même de ce qu'est une cellule vivante.

Le cœur nu de la réplication

Dépouillé de la quasi-totalité des voies métaboliques propres aux cellules traditionnelles, cette archée ne conserve que l'essentiel : la machinerie nécessaire à la réplication de son matériel génétique, à la transcription et à la traduction, soit le strict noyau de la reproduction. Tout le reste – ces raffinements qui témoignent d'une vie autonome – lui échappe, l'obligeant à vivre aux crochets d'un hôte. En cela, Sukunaarchaeum s'apparente à une frontière : ni tout à fait cellule, ni tout à fait virus, mais présence suspendue sur le fil ténu du vivant.

Une énigme phylogénétique

L'étude de ses parents, dressée par l'arbre phylogénétique, révèle que cet être s'inscrit sur une branche jusqu'alors inconnue des archées, son lignage glissant dans les interstices inexplorés des classifications existantes. D'innombrables similitudes génomiques entraînent l'existence d'un clade entier, tapi dans l'ombre des grands inventaires microbiens, un monde génétique discret prêt à bouleverser nos schémas.

Questions évolutives et conceptuelles

L'éclosion de cette créature pose, dès lors, mille questions à la science : où situer la frontière de la vie ? Jusqu'où peut-on réduire l'organisation cellulaire avant de basculer dans l'inertie virale ? Par sa seule existence, cette archée minimaliste interroge la genèse du vivant, le cheminement évolutif vers la simplicité extrême et jusqu'à la définition même de la " cellule ". Elle s'affirme ainsi comme un jalon conceptuel d'une portée rare.

Un parasite au destin singulier

C'est dans la relation intime et asymétrique qu'elle tisse avec un dinoflagellé — Citharistes regius — que cette archée, première de son espèce à être reconnue comme parasite parmi les siennes, déploie son étrange mode d'existence. Cette singularité parasitaire éclaire d'un jour paradoxal la diversité du monde archéal.

Portée universelle

Ce récit, à la croisée des domaines — de la biologie évolutive à l'astrobiologie —, nous contraint à rouvrir le débat sur les seuils du vivant. Sur cette ligne de crête, Sukunaarchaeum mirabile remet en cause bien des dogmes et laisse miroiter la promesse d'autres découvertes, d'autres audaces qui viendront bouleverser nos représentations du vivant, de sa naissance et de ses destins.

En somme, Sukunaarchaeum est une incarnation poétique et radicale de la simplicité extrême, et s'offre comme un miroir énigmatique, tendu à notre compréhension des limites, des origines et des architectures possibles de la vie sur Terre — et au-delà.

On peut aussii dire que Sukunaarchaeum, par son statut de parasite/holoparasite doté d'un ultra-miniaturisme génomique, préfigure – ou plutôt illustre de manière contemporaine – des étapes critiques de la transition évolutive vers l'endosymbiose : perte d'autonomie, spécialisation, intégration croissante des fonctions dans un complexe hôte-symbiote, franchissant la limite entre agent vivant indépendant et composant cellulaire semi-autonome

Auteur: Internet

Info: https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2025.05.02.651781v1.full - synthèse de perplexity.ai

[ pré-endosymbiose ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

imagination

Et précisément, tandis qu'il écoutait, la maison remua. Car les vieilles maisons bougent dans leur sommeil, semblables aux membres rêveurs, pleins de souvenirs, des très vieilles gens. Les armoires chuchotent, les marches pleurent doucement au souvenir murmuré des bruits de pas qui depuis longtemps ont quitté la terre. Les cheminées peinent doucement dans les ténèbres sous le poids de vieux bas de Noël fantomatiques. Les solives et les traverses et les chevrons s'arc-boutent légèrement comme les côtes fragiles des vieilles femmes dans leur sommeil, comme le ferait le bruit des chaussons usés dans les couloirs.

Auteur: Grubb Davis

Info: La Nuit du chasseur

[ vieux logis ] [ hanté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vieillir

Quelque chose se meurt. Le monde que j'ai quitté a disparu dès que je lui ai tourné le dos. J'ai cru, l'habitant et y ayant enterré comme un trésor, mon enfance, qu'il était devenu indestructible par la seule grâce de ce don. j'ai cru à sa loyauté éternelle pour mon existence passée. Rien n'était plus chimérique : le monde jadis aimé n'a pas signé de pacte de fidélité. Sitôt m'en étais-je absenté qu'il s'éloignait déjà dans le tunnel du temps. Je regarde sa ruine : ce qui m'attriste dans ces moments-là n'est pas le fait que ce monde ait été détruit : ce monde était vivant, c'est à dire mortel ; ce qui me chagrine, c'est qu'il ait été détruit si facilement quand je pensais lui avoir donné les ressources pour tenir.

L'exilé est obsédé par la séparation géographique, l'éloignement dans l'espace. C'est pourtant le temps qui fonde l'essentiel de sa solitude ; et il accuse les kilomètres alors que ce sont les jours qui le tuent. J'aurais pu supporter d'être à des milliards de bornes du visage parental si j'avais eu la certitude que le temps glisserait sur lui sans lui nuire. Mais c'est impossible ; il faut que les rides se creusent, que la vue baisse, que la mémoire flanche, que des maladies menacent.

Auteur: Mbougar Sarr Mohamed

Info: La plus secrète mémoire des hommes

[ isolement ] [ transformation ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

signaux incarnés

Ce qui m’intéresse, c’est ce qui peut advenir causalement dans l’Univers. Je pense qu’il existe beaucoup de processus possibles, mais qui ne se produisent simplement pas. Ce que fait la biologie, c’est qu’elle parvient, d’une certaine manière, à provoquer l’occurrence de choses qui n’auraient pas lieu en dehors du processus biologique. […] Je pense qu’il y a une connexion profonde entre l’information et la causalité.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: interview dans le podcast Mindscape, épisode 79, 2020

[ cause-effet ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par miguel

abiotique-biotique

L’origine de la vie pourrait correspondre à une transition physique associée à un changement de structure causale, où l’information acquiert une efficacité causale directe et contextuelle sur la matière où elle est incarnée.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: "  The Algorithmic Origins of Life ", Journal of The Royal Society Interface, 2013

[ énactions ] [ transductions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

biologie évolutive

La vie, c’est l’information qui se propage à travers la matière.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: Consciocentric.com - quotes

[ définition ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

méta-moteurs

Les mathématiques inventées par l'homme, le langage créé par l'homme, le contenu informationnel des génomes et les schémas bioélectriques dans les tissus se comportent de manière très similaires lorsqu'on les abstrait à un certain niveau (tout comme beaucoup d'autres choses dans la biosphère et la technosphère ; on peut peut-être penser à d'autres exemples). Cette universalité suggère une grande régularité dans l'information qui pourrait indiquer l'existence de lois universelles sous-jacentes.

Auteur: Walker Sara Imari

Info: La vie telle que personne ne la connaît : la physique de l'émergence de la vie

[ principes fondamentaux ] [ normes cosmiques implicites ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

patriotisme

On peut aimer la France pour la gloire qui semble lui assurer une existence étendue au loin dans le temps et l'espace. Ou bien on peut l'aimer comme une chose qui, étant terrestre, peut-être détruite, et dont le prix est d'autant plus sensible.

Ce sont deux amours distincts ; peut-être, probablement, incompatibles, quoique le langage les mélange. Ceux dont le cœur est fait pour éprouver le second peuvent, par la force de l'habitude, employer le langage qui ne convient qu'au premier.

Le second seul est légitime pour un chrétien, car seul il a la couleur de l'humilité chrétienne. Il appartient seul à l'espèce d'amour qui peut recevoir le nom de charité. Qu'on ne croie pas que cet amour puisse seulement avoir pour objet un pays malheureux.

Le bonheur est un objet pour la compassion au même titre que le malheur, parce qu’il est terrestre, c’est-à-dire incomplet, fragile et passager. Au reste il y a malheureusement toujours dans la vie d’un pays un certain degré de malheur.

Qu’on ne croie pas non plus qu’un tel amour risquerait d’ignorer ou de négliger ce qu’il y a de grandeur authentique et pure dans le passé, le présent et les aspirations de la France. Bien au contraire. La compassion est d’autant plus tendre, d’autant plus poignante, qu’on discerne davantage de bien dans l’être qui en est l’objet, et elle dispose à discerner le bien. Quand un chrétien se représente le Christ en croix, la compassion en lui n’est pas diminuée par la pensée de la perfection, ni inversement. Mais d’un autre côté, un tel amour peut avoir les yeux ouverts sur les injustices, les cruautés, les erreurs, les mensonges, les crimes, les hontes, contenus dans le passé, le présent et les appétits du pays, sans dissimulation ni réticence, et sans en être diminué ; il en est rendu seulement plus douloureux. Pour la compassion, le crime lui-même est une raison, non pas de s’éloigner, mais de s’approcher, pour partager, non pas la culpabilité, mais la honte. Les crimes des hommes n’ont pas diminué la compassion du Christ. Ainsi la compassion a les yeux ouverts sur le bien et le mal et trouve dans l’un et l’autre des raisons d’aimer. C’est le seul amour ici-bas qui soit vrai et juste. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 219

[ définition ] [ imperfections ] [ totalisant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson