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confiserie

La phénoménologie de l’enfant comme objet précieux excrémentiel est tout entière dans cette désignation, où l’enfant est identifié à l’élément douceâtre de ce qu’on appelle "la réglisse", γλυχύῤῥιζα [glukurrhiza] la douce racine, comme paraît-il c’en est l’origine grecque. Et sans doute ce n’est pas en vain que ce soit à propos de ce mot "réglisse" que nous puissions trouver un exemple vraiment - c’est le cas de le dire - des plus sucrés, de la parfaite ambiguïté des transcriptions signifiantes. 

Permettez-moi cette petite parenthèse, cette perle que j’ai trouvée à votre usage dans mon parcours. Ce n’est pas d’hier d’ailleurs, je vous ai gardé cela depuis longtemps mais puisque je le rencontre à propos de "Bout de Zan" je vais vous le donner : "réglisse" donc, on nous dit que c’est à l’origine γλυχύῤῥιζα [glukurrhiza]. Bien sûr, ce n’est pas directement du grec que ça vient, mais quand les Latins ont entendu ça, ils en ont fait liquiritia en se servant de liqueur, d’où, dans l’ancien français, ça a fait licorice, puis ricolice par métathèse. Ricolice a rencontré règle, regula est ainsi ce qui a fait rygalisse. Avouez que cette rencontre de licorice avec la règle est vraiment superbe. 

Mais ce n’est pas tout, car l’étymologie consciente à quoi tout ceci a abouti, sur laquelle se sont reposées en fin les générations dernières : c’est que "réglisse" devait s’écrire "rai de galice", parce que la "réglisse" est faite avec une racine douce qu’on ne trouve qu’en Galice, le rai de galice.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ historique ] [ évolution ] [ croisements ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

structure incorporée du langage

À aborder ce terme par la voie de ce qu’est la demande dans ce stade anal, vous avez tous, je pense, assez d’expérience pour que je n’aie pas besoin de plus illustrer ce que j’appellerai la demande de retenir l’excrément, fondant sans doute quelque chose, qui est un désir d’expulser.  

Mais ici ce n’est pas si simple car aussi bien cette expulsion est exigée aussi par le parent éducateur à une certaine heure. Là il est demandé au sujet de donner quelque chose qui satisfasse l’attente de l’éducateur, maternel en l’occasion. L’élaboration qui résulte de la complexité de cette demande mérite que nous nous y arrêtions car elle est essentielle. Observez qu’ici il ne s’agit pas plus du rapport simple d’un besoin avec la liaison à sa forme demandée, que de l’excédent sexuel. C’est autre chose, c’est d’une discipline du besoin qu’il s’agit et la sexualisation ne se produit que dans le mouvement de retour au besoin qui si je puis dire - ce besoin - le légitime comme don à la mère qui attend que l’enfant satisfasse à ses fonctions qui font sortir, apparaître quelque chose de digne de l’approbation générale.

Aussi bien ce caractère de cadeau de l’excrément est-il bien connu de l’expérience et repéré depuis l’origine de l’expérience analytique. C’est tellement dans ce registre qu’ici un objet est vécu, que l’enfant, dans l’excès de ses débordements occasionnels, l’emploie, on peut dire naturellement, comme moyen d’expression. Le cadeau excrémentiel fait partie de la thématique la plus antique de l’analyse.

Je veux à ce propos mettre en quelque sorte son terme dernier à cette extermination, à quoi je m’efforce depuis toujours, de la mythique de "l’oblativité", en vous montrant ici à quoi réellement elle se rapporte. Car à partir du moment où vous l’aurez une fois aperçu, vous ne pourrez plus reconnaître autrement ce champ de la dialectique anale qui est le champ véritable de "l’oblativité".

Il y a longtemps que sous des formes diverses j’essaie de vous introduire à ce repérage et nommément en vous ayant fait remarquer depuis toujours que le terme même "d’oblativité" est un fantasme d’obsessionnel : "Tout pour l’Autre" dit l’obsessionnel et c’est bien ce qu’il fait. Car l’obsessionnel étant dans le perpétuel vertige de la destruction de l’Autre, il n’en fait jamais assez pour que l’autre se maintienne dans l’existence. Mais ici nous en voyons la racine. Le stade anal se caractérise en ceci que le sujet satisfait un besoin uniquement pour la satisfaction d’un autre.

Ce besoin, on lui a appris à le retenir uniquement pour qu’il se fonde, s’institue, comme l’occasion de la satisfaction de l’autre qui est l’éducateur. La satisfaction du pouponnage, dont le torchage fait partie, est d’abord celle de l’autre. Et c’est proprement pour autant que quelque chose - que le sujet a - lui est demandé comme don, qu’on peut dire que l’oblativité est liée à la sphère de relations du stade anal. Remarquez-en la conséquence, c’est qu’ici la marge de la place qui reste au sujet comme tel, autrement dit le désir, vient dans cette situation à être symbolisé par ce qui est emporté dans l’opération : le désir littéralement s’en va aux chiottes.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ définition ] [ caractéristique ] [ évacuation ] [ inconscient ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

Il y a une théorie de la libido contre laquelle vous savez que je m’insurge - encore que ce soit celle qu’a promue un de nos amis, Franz ALEXANDER - la théorie de la libido, comme du surplus de l’énergie qui se manifeste dans le vivant, quand la satisfaction des besoins liés à la conservation est obtenue. C’est bien commode mais c’est faux, car la libido sexuelle n’est pas cela. La libido sexuelle est bien en effet un surplus, mais c’est ce surplus qui rend vaine toute satisfaction du besoin là où elle se place, et au besoin - c’est bien le cas de le dire - refuse cette satisfaction pour préserver la fonction du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ définition ] [ préjugé ] [ erreur ] [ réfutation ] [ insatisfaction satisfaisante ] [ reconduction ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

stade oral

Qu’est-ce qu’une "demande orale" ? C’est la demande d’être nourri qui s’adresse à qui, à quoi ? Elle s’adresse à cet Autre qui entend et qui, à ce niveau primaire de l’énonciation de la demande, peut vraiment être désigné comme ce que nous appelons "le lieu de l’Autre", l’Autre, on, l’Autron dirai-je, à faire rimer nos désignations avec des désignations familières en physique.  

Voilà à cet Autron abstrait, impersonnel, adressée par le sujet, à son insu plus ou moins, cette demande d’être nourri. 

Nous avons dit : toute demande, du fait qu’elle est parole, tend à se structurer en ceci :  

– qu’elle appelle de l’Autre une réponse sous sa forme inversée,  

– qu’elle évoque de par sa structure, sa propre forme transposée selon une certaine inversion.

À la demande d’être nourri répond - de par la structure signifiante, au lieu de l’Autre, d’une façon que l’on peut dire contemporaine logiquement à cette demande - au niveau de l’Autron, la demande de se laisser nourrir. Et nous le savons bien - dans l’expérience ce n’est pas là élaboration raffinée d’un dialogue fictif - nous savons bien que c’est de cela qu’il s’agit entre l’enfant et la mère chaque fois qu’il éclate dans ce rapport le moindre conflit dans ce qui semble être fait pour se rencontrer, se boucler d’une façon strictement complémentaire.

Quoi en apparence qui réponde mieux à la demande d’être nourri que celle de se laisser nourrir ? Nous savons pourtant : 

– que c’est dans ce mode même de confrontation des deux demandes que gît cet infime gap, cette béance, cette déchirure où peut s’insinuer, où s’insinue d’une façon normale la discordance, l’échec préformé de cette rencontre consistant en ceci même, que justement elle est non pas rencontre de tendances mais rencontre de demandes, 

– que c’est dans cette rencontre de la demande d’être nourri, et de l’autre demande de se laisser nourrir que se glisse le fait - manifesté au premier conflit éclatant dans la relation de nourrissage - que cette demande, un désir la déborde, 

– et qu’elle ne saurait être satisfaite sans que ce désir s’y éteigne, que c’est pour que ce désir qui déborde de cette demande, ne s’éteigne pas, que le sujet même qui a faim - de ce qu’à sa demande d’être nourri, réponde la demande de se laisser nourrir - ne se laisse pas nourrir, refuse en quelque sorte de disparaître comme désir, du fait d’être satisfait comme demande parce que l’extinction ou l’écrasement de la demande dans la satisfaction, ne saurait se produire sans tuer le désir.

C’est de là que sortent ces discordances, dont la plus imagée est celle du refus de se laisser nourrir, de l’anorexie dite à plus ou moins juste titre mentale. Nous trouvons là cette situation que je ne saurais mieux traduire qu’à jouer de l’équivoque des sonorités de la phonématique française, c’est qu’on ne saurait avouer à l’Autre le plus primordial ceci : "tu es le désir", 

– sans du même coup lui dire : "tuer le désir", 

– sans lui concéder qu’il tue le désir, 

– sans lui abandonner le désir comme tel.

Et l’ambivalence première, propre à toute demande, c’est que dans toute demande est impliqué aussi que le sujet : 

– ne veut pas qu’elle soit satisfaite, 

– vise en soi la sauvegarde du désir, 

– témoigne de la présence aveugle du désir, innommé et aveugle.

Ce désir qu’est-ce que c’est ? Nous le savons de la façon la plus classique et la plus originelle, c’est en tant : 

– que la demande orale a un autre sens que la satisfaction de la faim, 

– qu’elle est demande sexuelle, 

– qu’elle est dans son fond - nous dit FREUD depuis les Trois Essais sur la Théorie de la Sexualité - cannibalique, et que le cannibalisme a un sens sexuel.

Il nous le rappelle - c’est là ce qui est masqué dans la première formulation freudienne - que de se nourrir pour l’homme est lié au bon vouloir de l’Autre, lié à ce fait par une relation polaire, existe aussi ce terme, que ce n’est pas seulement du pain de son bon vouloir que le sujet primitif a à se nourrir, mais bel et bien du corps de celui qui le nourrit. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ définition ] [ faille ] [ insatisfaction satisfaisante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

analyste-analysant

C’est donc autour de ce terme de "compréhension" que va pivoter ce que j’entends vous montrer aujourd’hui pour permettre de serrer de plus près ce qu’on peut appeler selon nos termes, le rapport de la demande du sujet avec son désir, étant entendu que ce que nous avons mis au principe - ce en quoi nous avons montré que le retour est nécessaire - c’est à mettre au premier plan que ce dont il s’agit dans l’analyse n’est autre chose que la mise au jour de la manifestation du désir du sujet.

Où est la "compréhension" quand nous comprenons ? Quand nous croyons comprendre, qu’est-ce que cela veut dire ? Je pose que cela veut dire dans sa forme la plus assurée, je dirai dans sa forme primaire, que la compréhension de quoi que ce soit que le sujet articule devant nous est quelque chose que nous pouvons définir ainsi au niveau du conscient, c’est qu’en somme nous savons quoi répondre à ce que l’autre demande. C’est dans la mesure où nous croyons pouvoir répondre à la demande que nous sommes dans le sentiment de comprendre.

Sur la demande pourtant, nous en savons un peu plus que cet abord immédiat, précisément en ceci que nous savons que la demande n’est pas explicite, qu’elle est même beaucoup plus qu’implicite, qu’elle est cachée pour le sujet, qu’elle est comme devant être interprétée. Et c’est là qu’est l’ambiguïté pour autant que nous qui l’interprétons, nous répondons à la demande inconsciente sur le plan d’un discours qui pour nous est un discours conscient. C’est bien là qu’est le biais, le piège et qu’aussi bien depuis toujours nous tendons à glisser vers cette supposition, cette capture que notre réponse, le sujet en quelque sorte devrait se contenter de ce que nous mettons au jour par notre réponse quelque chose dont il devrait se satisfaire.

Nous savons que c’est là que se produit pourtant toujours quelque résistance. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ question ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

Ce n’est pas dire que je donne au terme de "contre-transfert" le sens où il est couramment reçu d’une sorte d’imperfection de la purification de l’analyste dans la relation à l’analysé. Bien au contraire, j’entends dire que le "contre-transfert", à savoir l’implication nécessaire de l’analyste dans la situation du transfert, fait qu’en somme nous devons nous du méfier de ce terme impropre de "contre-transfert" : l’existence du "contre-transfert" est une conséquence nécessaire, purement et simplement, du phénomène du transfert lui-même, si on l’analyse correctement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 15 mars 1961

[ démystification ] [ définition ] [ préjugé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vigilance

Son intuition lui avait permis de rester en vie en Corée et il avait appris à lui obéir, à laisser une sorte de conscience du monde dicter ses actions.

Auteur: Offutt Chris

Info: Nuits appalaches

[ survie ] [ spectre continu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prétention

Ils étaient tous les deux vaniteux, mais la vanité était un plaisir à s'accorder, un signe de vitalité, de bonne santé, une action de grâce.

Auteur: Yanagihara Hanya

Info: Vers le paradis

[ narcissique ] [ moteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

Le problème, comme toujours quand on essaie d'être l'idéal de quoi que ce soit, c'est que les critères finissent toujours par varier, et que ce dont vous avez fait l'objectif d'une vie entière n'est pas une vérité unique mais une série d'attentes déterminées par une certaine situation. Si le contexte change, si les perspectives changent, alors vous n'êtes à nouveau plus rien.

Auteur: Yanagihara Hanya

Info: Vers le paradis

[ sans point fixe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

langage

Tu étais un enfant, et le problème n'est pas que les enfants n'éprouvent pas toute la gamme des sentiments à la disposition des adultes - c'est seulement qu'ils ne possèdent pas tous les mots pour les exprimer.

Auteur: Yanagihara Hanya

Info: Vers le paradis

[ gamins ] [ différence ] [ ordre symbolique ] [ impuissance ]

 
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Ajouté à la BD par miguel