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songes

La nuit, je me glisse dans les couloirs de mon esprit, je touche des murs qui n'existent pas, je marche sur des sols qui se dérobent. Je suis un fantôme dans une maison abandonnée, un écho dans une grotte sans fin. Les ombres me parlent, mais je ne comprends pas leurs mots. Elles me montrent des choses que je ne peux pas voir, des choses qui n'existent pas, des choses qui existent peut-être, mais ailleurs, dans un autre temps, dans un autre espace. Je suis perdu, mais je ne cherche pas à me retrouver. Je suis là, et c'est tout.  



 

Auteur: Michaux Henri

Info: La Nuit remue

[ limbes de la conscience ] [ hypnagogie ] [ endormissement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vision totale

Je fermai les yeux, je les rouvris. Alors je vis l’Aleph. Je vis la mer, je vis l’aube et le crépuscule, je vis les foules d’Amérique, je vis un miroir où je ne me reflétais pas, je vis des chevaux à la crinière de vent, je vis des os dans le désert, je vis des lettres qui se formaient dans l’air, je vis des étoiles qui tombaient, je vis des arbres qui grandissaient en quelques secondes, je vis des visages qui changeaient, je vis des couleurs qui n’existent pas, je vis des sons qui n’avaient pas de source, je vis des odeurs qui n’avaient pas de nom, je vis des sensations qui n’avaient pas de mots, je vis des pensées qui n’avaient pas de sens, je vis des mondes qui n’avaient pas de fin, je vis des univers qui n’avaient pas de commencement, je vis des éternités qui n’avaient pas de durée, je vis des infinis qui n’avaient pas de limites, je vis des néants qui n’avaient pas de vide, je vis des tout qui n’avaient pas de partie, je vis des rien qui n’avaient pas de absence, je vis des ici qui n’avaient pas de lieu, je vis des maintenant qui n’avaient pas de temps, je vis des ailleurs qui n’avaient pas de distance, je vis des autrefois qui n’avaient pas de passé, je vis des toujours qui n’avaient pas de futur, je vis des jamais qui n’avaient pas de négation, je vis des toujours-plus qui n’avaient pas de addition, je vis des toujours-moins qui n’avaient pas de soustraction, je vis des toujours-rien qui n’avaient pas de zéro, je vis des toujours-tout qui n’avaient pas de un, je vis des toujours-ailleurs qui n’avaient pas de ici, je vis des toujours-maintenant qui n’avaient pas de autrefois, je vis des toujours-autrefois qui n’avaient pas de maintenant, je vis des toujours-jamais qui n’avaient pas de toujours, je vis des toujours-toujours qui n’avaient pas de jamais. 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: L’Aleph

[ hypnagogique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hypnagogie

Je me couchais, la lune un instant pénétrait dans ma chambre et très loin dans des clairières perdues caressait des silex que nul ne voit, la pluie furieuse les enfouissait.

Auteur: Michon Pierre

Info: Les deux Beune

[ littérature ]

 

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femme-par-homme

Je ne crois guère aux beautés qui peu à peu se révèlent, pour peu qu'on les invente ; seules m'emportent les apparitions. Celle-ci me mit à l'instant d'abominables pensées dans le sang. C'est peu dire que c'était un beau morceau. Elle était grande et blanche, c'était du lait. C'était large et riche comme Là-Haut les houris*, vaste mais étranglé, avec une taille serrée ; si les bêtes ont un regard qui ne dément pas leurs corps, c'était une bête ; si les reines ont une façon à elles de porter sur la colonne d'un cou une tête pleine mais pure, clémente mais fatale, c'était la reine. Ce visage royal était nu comme un ventre : là-dedans les yeux très clairs qu'on miraculeusement des brunes à peau blanche, celle blondeur secrète sous le poil corbeau, cette énigme que rien, si d'aventure vous possédez ces femmes, ni les robes soulevées, ni les cris, ne dénoue.


Auteur: Michon Pierre

Info: Les Deux Beune *selon l'Islam, les vierges dans le paradis, qui seront la récompense

[ admirable ] [ divine ]

 

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écrire

Mon approche de l'écriture est nourrie de croyances et de magie. Je ne me mets pas à ma table tous les matins, je ne travaille pas de manière raisonnable. J'attends le texte.

Auteur: Michon Pierre

Info:

[ méthode ] [ inspiration ]

 

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espèce végétale

(A propos de tilleuls) Ces arbres savoureux sont aimés des abeilles ; et leur puissant murmure qui s'amplifiait dans le soir semblait la voix même de l'arbre, son aura de gloire massive : Ainsi devait vrombir les anges devant Ézéchiel prosterné.

Auteur: Michon Pierre

Info: Vies Minuscules

[ sonorité ] [ insecte ] [ analogie ] [ animal-végétal ] [ interdépendance ]

 

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couples

Elle éclipsait presque totalement la figure de mon grand-père Eugène – sans pour autant lui opposer cette barrière bavarde et aigrement condescendante dont certaines épouses circonviennent leur mari, lui refusant la parole, puis toute pensée, et au bout du compte la vie - .

Auteur: Michon Pierre

Info: Vies Minuscules

[ femmes-par-homme ] [ dominantes ]

 

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fatigue

Une de mes tantes est passée à l'improviste avant-hier à la maison une heure ou deux après la débauche

Je mangeais une réchauffe de choucroute du week-end avec un verre de blanc

On cause un peu de l'usine

On boit un coup

J'ai dois les yeux un peu secondes et rares du retour et la parole qui lutte J'essaie de dire

Mes mots peinent autant que mon corps quand il est au travail

" Mais tout ça en fait on ne peut pas le raconter " me dit-elle


Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine, pp 92-93, La Table ronde, 2019.

[ indicible ]

 

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écriture

Je m'emballe

Revenons à l'écrit

" J'écris comme je parle quand l'ange de feu de la conversation me prend comme prophète " écris en substance dans je ne sais plus quoi Barbey d'Aurevilly

J'écris comme je pense sur ma ligne de production divaguant dans mes seules pensées déterminées

J'écris comme je travaille

À la chaîne

À la ligne


Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine, pp 14-15, La Table ronde, 2019

[ soliloque ]

 

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femme-par-homme

Elle avait seulement des yeux bleus, tout bleu profond comme une poupée de velours, des yeux chauds qui se dessinaient pourtant mal sous des paupières boursouflées et envahissantes.

Elle avait aussi une peau blanche et un peu molle qui n’attendait que du temps pour tomber en bajoues. C’est pas sa peau qui était belle. Ni son nez qui était bien quelconque, ni sa bouche non plus, qui riait d’un côté et méprisait de l’autre, ni ses trois petits poils follets qui bagarraient dans des reflets, ni son menton lourd et indéfini, ni ses gros nichons en poires, ni ses jambes non plus, grosses et bientôt molles, avec des chevilles ambitieuses qui partageaient déjà la gélatine du mollet… Peut-être bien qu’elle était vraiment laide, ma Paulette, mais elle avait ses yeux. Pas même ses yeux, son regard, ce petit rien qui brillait. Et puis ses cheveux bien souples et bien doux. Et puis je l’aimais. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, pages 179-180

[ amoureux ] [ attraction-répulsion ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson