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fille-mère

Je m’aperçois soudain

que je porte le corps de ma mère

depuis longtemps déjà. Il lui

appartient tout entier, ici où la peau

est la plus douce et là

où elle affiche une moue dégoûtée — chaque

centimètre. Ces mêmes clous qui lui ont

démoli le corps

m’en ont fabriqué un à l’identique

et je l’ai porté

comme une maison terrible

sans avoir jamais rien remarqué — tout est

à elle, sauf ce grain de beauté sur mon bras — celui-ci

appartenait à la mère de mon père

et il m’a été transmis (…)


Auteur: Kasischke Laura

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[ matriochka ] [ femmes ]

 

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langage

Les mots, j'ai appris à les aimer tous, les simples et les compliqués que je lisais dans le journal du maître, ceux que je comprends pas toujours et que j'aime quand même, juste parce qu'ils sonnent bien. La musique qui en sort souvent est capable de m'emmener ailleurs, de me faire voyager en faisant taire ce qu'ils ont dans le ventre, pour faire place à quelque chose de supérieur qui est du rêve. Je les appelle des mots magiciens : utopie, radieux, jovial, maladrerie, miscellanées, mitre, méridien, pyracantha, mausolée, billevesée, iota, ire, parangon, godelureau, mauresque, jurisprudence, confiteor, et tellement d'autres que j'ai retenu sans effort, pourtant sans connaître leur sens. Ils me semblent plus facile à porter que ceux qui disent. Ils sont de la nourriture pour ce qui s'envolera de mon corps quand je serai morte, ma musique à moi. C'est peut-être ce qu'on appelle une âme.


Auteur: Bouysse Franck

Info: Né d'aucune femme, p 268

[ termes ] [ quasi-esprits ] [ symboles miroirs ] [ agencement contextuel ] [ résonance ] [ transcendance linguistique ]

 

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credo

La vie, c’est pas ce qu’il y a de plus précieux pour un homme, c’est le sens qu’on lui donne qui importe.

Auteur: Bouysse Franck

Info:

[ sens-de-la-vie ] [ idéal supérieur ] [ croyance ] [ sacrifice ]

 

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contemplation

Marcher dans la nature, c’est comme se trouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles.

Auteur: Bobin Christian

Info:

[ vivant ] [ archives tétravalentes ]

 

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cours d'eau

De ma fenêtre, je voyais aussi la Chiffa.

Tout d’abord, j’ai aimé son nom de danseuse : la Chiffa. Il me fait encore divaguer un peu. J’étais à l’âge des plus grandes folies ; j’aurais voulu la lancer, comme on dit, la faire connaître, qu’on affichât partout en grosses lettres sur tous les murs :

"La Chiffa dans son numéro de danse de serpentine"

Je suis bien persuadé qu’elle aurait remporté un succès fou. Il y a eu tout de suite une sorte de liaison entre elle et moi. Non, je ne l’ai pas oubliée. Elle coule en contrebas du piton rocheux sur quoi est bâtie la maison ; elle l’entoure presque entièrement. Couler n’est pas le verbe qu’il convient d’employer ici ; couler évoque un cours tranquille : la Seine coule, tandis que la Chiffa…

La Chiffa serpente, oui, mais avec violence. Elle mousse aussi, elle bouillonne à froid, elle tourbillonne, elle est cascadante (et cascadeuse), elle est torrentueuse, limoneuse… J’ai passé des heures à la regarder se contorsionner dans son lit en désordre ; j’ai fait le voyeur.

Elle est surtout changeante, abandonnant une robe après l’autre, la reprenant ensuite… Elle avait alors une préférence pour les beiges, les grèges un peu rouillés, ou un peu rosés… Je l’ai vue une fois en rose buvard, un jour de grand soleil. Elle avait toujours dix ou vingt jupons d’écume… Quelle comédie !

En quoi est-elle faite ? À quoi ressemble-t-elle ? À du mercure ? Elle est brillante et dense, ou trouble et épaisse. À du mastic liquide ? À du cuivre en fusion ? Mais pas à de l’eau, certainement.

La nuit, elle devient blanche de lune, et elle se met à hurler follement, aussi fort que le vent qui sort de ses gorges. Un vent particulier, au souffle court, rapide, claquant sec. On eût dit, à travers le sommeil, une troupe de cavaliers numides à la charge, attaquant, puis tournant bride, puis repartant… On entendait distinctement le bruit des sabots des petits chevaux nerveux sur la pierraille. Notre maison en tremblait. 


Auteur: Calet Henri

Info: Poussières de la route, janvier 1955, Algérie

[ sauvage ] [ tumultueux ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

spiritualité

La nature, bien sûr, a sa part dans la vie de l'âme et, dans de nombreuses manifestations, elle influence profondément la vie humaine. Mais cette vie naturelle de l'âme est périphérique, simple appendice des phénomènes matériels de la nature.


Auteur: Eucken Rudolf

Info:

[ émergence ] [ abstraction ] [ esprit ] [ émersion ] [ superficielle ]

 

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spiritualité

Si les humains, aussi vils et naturellement mauvais par essence, ont fini par créer les religions... c'est parce que Dieu existe et leur en a inspiré l'idée. Je ne pense pas qu'ils auraient jamais inventé d'eux-mêmes.

Auteur: Eucken Rudolf

Info:

[ ex machina ] [ origine ] [ credo ] [ métaphysique ]

 

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histoire humaine

Car le passé, bien compris, n'est pas simplement du passé.

Auteur: Eucken Rudolf

Info: Le problème de la vie humaine vu par les grands penseurs de Platon à nos jours

[ annales ]

 

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Éternel

- Oui, pour de vrais Russes les questions de l'existence de Dieu et de l'immortalité ou, comme tu dis, les mêmes questions prises par un autre bout, ce sont certes les principaux problèmes, ceux qui priment sur tout. […]

- Voici ce que je vais te dire, Aliocha : être Russe ce n'est pas toujours être intelligent, mais on ne peut malgré tout rien imaginer de plus stupide que ce qui occupe actuellement les garçons russes. […] Vois-tu, mon cher, il y avait, au dix-huitième siècle, un vieux pécheur qui proclama que si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. Et en effet l'homme a inventé Dieu. Mais ce n'est pas cela qui est étrange, et ce n'est pas que Dieu existât vraiment qui serait prodigieux, c'est qu'une telle idée — l'idée de la nécessité de Dieu — ait pu surgir dans le cerveau d'un animal aussi féroce et méchant que l'homme.


Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Les Frères Karamazov. Deuxième partie, livre quatrième : LES DÉCHIREMENTS, III. Les frères font connaissance.

[ étonnant ] [ miroir humain ]

 

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sociologie critique

Aujourd'hui que tout le monde est contraint, sous peine d'une condamnation par défaut pour crime de lèse-respectabilité, d'embrasser quelque profession lucrative, et d'y travailler avec quelque chose qui ressemble à de l'enthousiasme, une plainte de la partie adverse, qui, elle, se satisfait de ce qu'elle a, et revendique de rester spectatrice en goûtant le temps qui passe, sent un peu la bravade, sinon la gasconnade. Pourtant, il ne devrait pas en être ainsi. L'oisiveté, ainsi qu'on l'appelle, qui ne consiste pas à ne rien faire mais à faire beaucoup de ce qui n'est pas reconnu dans les formulaires dogmatiques de la classe dirigeante, a autant le droit de déclarer sa position que l'industrie elle-même. Il faut bien reconnaître que la présence de personnes qui refusent de participer à la grande course de handicap pour le gain des pièces de sixpenny est tout à la fois une insulte et un désenchantement pour ceux qui s'y engagent. Un brave garçon (comme nous en voyons tant) prend son courage à deux mains, vote pour les sixpence et, pour recourir à l'emphase d'un américanisme, " y va à fond ". Faut-il s'étonner de son ressentiment, tandis qu'il s'échine désespérément à casser des cailloux sur la route, s'il voit dans les prairies, non loin, des personnes allongées au frais, un mouchoir sur les oreilles et un verre à portée de la main ? Alexandre lui-même est frappé en un point très sensible par le mépris de Diogène. Où était la gloire d'avoir conquis Rome, pour ces tumultueux Barbares qui envahissaient le Sénat et trouvaient les Pères assis, silencieux, indifférents à leur victoire ? C'est en vérité une chose bien fâcheuse que de se donner toutes les peines du monde, d'escalader les sommets les plus ardus, pour découvrir au retour l'humanité indifférente à vos exploits. Voilà pourquoi les physiciens condamnent tout ce qui n'est pas la physique, les financiers ne tolèrent que superficiellement ceux qui n'entendent pas grand-chose à la Bourse, les littéraires méprisent les incultes, et les gens de toutes les professions s'allient pour dénigrer ceux qui n'en ont aucune.




Auteur: Stevenson Robert Louis

Info: Essais sur l'art de la fiction

[ insatisfactions ] [ spécialisations ] [ jalousies ] [ intolérance ] [ indifférence ] [ labeur ] [ loisirs ]

 

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