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bonté

Dieu seul est bon par son essence. En effet, tout étant est dit bon dans la mesure où il est parfait. Or, la perfection de chaque chose a trois niveaux. Au premier, elle est constituée dans son être. Au second, elle a, en plus de sa forme constitutive, des accidents qui sont nécessaires à la perfection de son opération. Au troisième, enfin, c’est la perfection d’un être qui atteint quelque chose d’autre, comme une fin pour lui. Par exemple, la première perfection du feu est l’existence même qu’il possède par sa forme substantielle ; la seconde consiste dans sa chaleur, sa légèreté, sa sécheresse, etc., et sa troisième perfection consiste en ce qu’il a trouvé son lieu, où il se repose. 

Or, cette triple perfection ne convient à nul être créé en vertu de son essence, mais à Dieu seul. Car il est le seul dont l’essence est son être ; parce que à cette essence aucun accident ne s’ajoute, mais tout ce qui est attribué aux créatures accidentellement : être puissant, sage, etc. Lui est essentiel ainsi qu’on l’a vu. Et à rien d’autre que lui-même il n’est ordonné comme à sa fin ; c’est lui-même qui est la fin ultime de toutes les choses. Il est manifeste par là que Dieu seul a en son essence même la perfection totale, et c’est pourquoi lui seul est bon par essence. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.6, a.3

[ triade ] [ démonstration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

téléologie

Tous les êtres, en tendant vers leurs propres perfections, tendent vers Dieu en ce sens que toutes les perfections propres aux choses sont des similitudes de l’être divin, comme on l’a fait voir. Ainsi, parmi les êtres qui tendent vers Dieu, certains le connaissent en lui-même, et c’est le propre de la créature raisonnable. D’autres connaissent des participations de sa bonté, ce qui doit s’entendre même de la connaissance sensible. D’autres enfin ont un mouvement appétitif naturel sans connaissance, étant entraînés à leur fin par un acte qui les domine, et qui, lui, connaît.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.6, a.1

[ volonté ] [ bien ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

qualités

Le beau et le bien, considérés dans le réel, sont identiques parce qu’ils sont fondés tous deux sur la même réalité qui est la forme. De là vient que le bon est loué comme beau. Mais ces deux notions n’en diffèrent pas moins en raison. Le bien concerne l’appétit, puisque le bien est ce vers quoi tend tout ce qui est, et il a raison de fin, car l’appétit est une sorte d’élan vers la chose même. Le beau, lui, concerne la faculté de connaissance, puisqu’on déclare beau ce dont la vue cause du plaisir. Aussi le beau consiste-t-il dans une juste proportion des choses, car nos sens se délectent dans les choses proportionnées qui leur ressemblent en tant qu’ils comportent un certain ordre, comme toute vertu cognitive. Et parce que la connaissance se fait par assimilation, et que la ressemblance concerne la forme, le beau, à proprement parler, se rapporte à la cause formelle.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.5, a.4

[ définition ] [ intelligence ] [ volonté ] [ indices ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mal

Aucun étant n’est dit mauvais en tant qu’il est, mais en tant que de l’être lui manque ; ainsi un homme est dit mauvais quand il lui manque d’être vertueux ; un œil est dit mauvais quand il manque d’une vue pénétrante.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.5, a.3

[ privatio boni ] [ déficience ] [ imperfection ] [ éloignement ] [ essence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

camarde

La mort elle-même n’était qu’une idée de vivants. Tant qu’on pouvait se l’imaginer, elle n’était pas encore là.

Auteur: Seethaler Robert

Info: Le Dernier Mouvement

[ indicible ] [ préoccupante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

compositeur post-romantique

Gustav Mahler est une petite flamme qui vacille dans la tourmente de son propre désespoir. Quelque pisseur de copies l’avait ainsi décrit, la " petite flamme " renvoyant bien évidemment à sa frêle carrure et à sa taille, qui n’excédait pas le mètre soixante. Il avait éclaté de rire et déchiré la feuille en morceaux. Mais, dans son for intérieur, il savait bien que le pisseur de copies avait raison. À même pas cinquante ans, il était un mythe, le plus grand chef de son époque, et peut-être même de toutes celles qui suivraient. Mais cette gloire, il la payait du désastre d’un corps qui se consumait lui-même inexorablement.


Auteur: Seethaler Robert

Info: Le Dernier Mouvement

[ compensation ] [ corps-esprit ] [ effort ] [ gloire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

Les cicatrices sont comme les années, se disait-il, elles s'accumulent petit à petit, et tout ça fini par faire un être humain.

Auteur: Seethaler Robert

Info: Une vie entière

[ secondéité ] [ vie ] [ cumul ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intraduisible

chisto ( чисто ) : purement · strictement · uniquement · proprement · exclusivement · simplement · propre.  Tous sens-significations dépendant du contexte

 

Auteur: Internet

Info: du russe

[ clairement ] [ transparent ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conversation

Ça hurlait, là-dedans. Même Paulette que je ne reconnaissais plus, elle gueulait plus fort que sa vieille encore pour ne pas se faire remarquer. Alors je me suis mis aussi à parler bien fort et bien sonore, à me racler le fond du gosier. J’aurais bien donné quelque chose pour assister à une engueulade, pour voir jusqu’où ça pourrait aller cette débauche de crachoir renforcé. Mais on restait bien réservé, tout ce qu’il y a de plus convenable.

Elles n’arrêtaient pas de parler toutes les deux mais tout de même, comme en musique, il y avait des pauses, des silences et des soupirs. Elles en profitaient pour s’argouiner dans un coin, en veine d’épanchement et gros bécots sonores.

Du méridional et du solide !

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, page 46

[ mère-fille ] [ surenchère ] [ femmes-par-homme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vitalité

Je me souviens de ce soir-là.

Je suis monté dans ma chambre. J’ai ouvert la fenêtre, en grand, j’avais envie de vivre à bloc. La nuit s’amenait tout doucement, sans secousse. Ça allait bientôt être l’heure de dormir et je n’avais pas envie de dormir.

Je regardais la cour et puis les étoiles. 

[…] Allons ! que je me suis dit. C’est le printemps. Il faut que j’aille faire un petit tour, ça se passera… Je ne la reconnaissais pas, ma chambre, elle me dégoûtait, elle puait.

Je suis redescendu à pied jusque sur les boulevards.

Ça sentait le printemps frais, partout, une bonne odeur de vie, même le cambouis, même les pissotières, ça avait une odeur nouvelle, comme des soirs très lointains perdus dans la fraîcheur des souvenirs.

J’étais content ; et puis il y avait aussi un tas de trucs qui revenaient à la surface, c’était complexe et bien mélancolique.

Il y avait beaucoup de monde sur les boulevards. Tout ça se promenait comme moi. Il y avait aussi beaucoup de femmes et des belles, mais je me sentais vraiment trop miteux, je n’osais rien leur dire. J’admirais en silence, froid comme un pur amateur, je les détaillais une à une, et morceau par morceau. […]

Printemps, tout était bon, rien n’était pour moi !

On a comme ça des fringales. On boufferait n’importe quoi, mais on ne peut rien acheter. Je connaissais ça un peu moins que vaguement. J’y étais même plutôt habitué et pour suivre le conseil d’un robuste penseur, pour ne pas sombrer dans la neurasthénie, j’épongeais la vie au fur et à mesure qu’elle s’écoulait, seconde par seconde.

Mais ce soir-là, elle demandait à s’évader, la vie. Elle sortait à flots, comme le sang d’une artère rompue, je n’avais plus assez d’éponge, ça me dépassait, j’étais tout près de recommencer l’aventure à tout le monde, avec des projets et des souvenirs, ces deux pôles, et des instants qu’on décolle avec peine d’un côté pour les recoller de l’autre.

Toutes mes sales idées de quand j’étais jeune, ça me revenait d’un coup. Tout mon enthousiasme, toutes mes folies, mon ambition et mes aspirations épatantes et incontrôlées…

Pourtant, je me raisonnais, je n’étais plus jeune, c’était loin tout ça, maintenant j’allais sur ma vingt-sixième année, il y avait beau temps que j’étais un apprenti vieillard. Je ne demandais pas à vivre, j’avais déjà vécu, j’étais déjà usé par la misère. Ça me plaisait maintenant ma vie de tous les jours, soutenue par l’allocation. Il n’y avait rien de mieux. Je me couchais tôt, je me levais tard, je n’avais pas à m’esquinter du tout, je croquais à peine, je vivais comme à regret, à tout petits coups. C’est tout ce que j’avais trouvé comme défense et ça n’était pas si mauvais. 

Auteur: Amila Jean Meckert

Info: Les coups, éditions Gallimard, 1942, pages 12 à 14

[ sans but ] [ marginal ] [ excès ]

 

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