Je m’aperçois soudain
que je porte le corps de ma mère
depuis longtemps déjà. Il lui
appartient tout entier, ici où la peau
est la plus douce et là
où elle affiche une moue dégoûtée — chaque
centimètre. Ces mêmes clous qui lui ont
démoli le corps
m’en ont fabriqué un à l’identique
et je l’ai porté
comme une maison terrible
sans avoir jamais rien remarqué — tout est
à elle, sauf ce grain de beauté sur mon bras — celui-ci
appartenait à la mère de mon père
et il m’a été transmis (…)
Auteur:
Info:
Commentaires: 0