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postérité

Tu écriras un roman sur moi. (...)

Tout s'affaiblit,

tout disparait.

De nous il faut

que quelque chose reste


Auteur: Breton André

Info: Nadja. L'amour fou étant au centre du surréalisme, ces mots - dit par la jeune femme (Léona Delcourt, rencontrée en 1926 à Paris, qui deviendra folle et sera internée en 1927) peu avant qu'elle brise sa passionnelle rencontre d'une semaine avec Breton parce que déçue par un amour non réciproque - prennent tout leur sens.

[ couple ] [ cause-effet ] [ littérature ] [ prophétie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

non-sens

En ce temps-là, il n'était question tout autour de la place de la Bastille que d'une énorme guêpe qui le matin descendait le boulevard Richard-Lenoir en chantant à tue-tête et posait des énigmes aux

enfants. " Mon Dieu, ma belle, lui dis-je, ce n'est pas à moi de tailler ton bâton rouge.

L'ardoise du ciel vient justement d'être effacée et tu sais que les miracles ne sont plus que de demi-saison.

Rentre chez toi, tu habites au troisième étage d'un immeuble de bonne apparence et, quoique tes fenêtres donnent sur la cour, tu trouveras peut-être moyen de ne plus m'importuner.  "

Auteur: Breton André

Info: Poisson soluble

[ littéraire ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

otium

Avant tout une œuvre d‘art est donc bien une aventure de l‘esprit.

Et s‘il faut absolument que l‘art ou le théâtre serve à quelque chose, je dirai qu‘il devrait servir à apprendre aux gens qu‘il y a des activité qui ne servent à rien et qu‘il est indispensable qu‘il y en ait : la construction d‘une machine qui bouge, l‘univers devenant spectacle, vu comme un spectacle, l‘homme devenant à la fois spectacle et spectateur : voilà le théâtre. Voilà aussi le nouveau théâtre libre et " inutile " dont nous avons tellement besoin, un théâtre vraiment libre (car le Théâtre-Libre d‘Antoine était le contraire d‘un théâtre libre).

Mais les gens, aujourd‘hui, ont une peur atroce et de la liberté, et de l‘humour; ils ne savent pas qu‘il n‘y a pas de vie possible sans liberté et sans humour, que le moindre geste, la plus simple initiative, réclament le déploiment des forces imaginatives qu’ils s’acharnent, bêtement, à vouloir enchaîner et emprisonner entre les murs aveugles du réalisme le plus étroit, qui est la mort et qu’ils appellent vie, qui est la ténèbre et qu’ils appellent lumière. Je prétends que le monde manque d’audace et c’est la raison pour laquelle nous souffrons. Et je prétends aussi que le rêve et l’imagination, et non la vie plate, demandent de l’audace et détiennent et révèlent les vérités fondamentales, essentielles. Et même que (pour faire une concession aux esprits qui ne croient qu’à l’utilité pratique) si les avions sillonnent aujourd’hui le ciel, c’est parce que nous avions rêvé l’envol avant de nous envoler. Il a été possible de voler parce que nous rêvions que nous volions. Et voler est une chose inutile. Ce n’est qu’après coup qu’on en a démontré ou inventé la nécessité, pour nous excuser de l’inutilité profonde, essentielle, de la chose. Inutilité qui était pourtant un besoin. Difficile à faire admettre, je le sais.

Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l’air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car ils font le trajet, connu à l’avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c’est pareil. L’homme moderne, universel, c’est l’homme pressé, il n’a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu’une chose puisse ne pas être utile ; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c’est l’utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l’utilité de l’inutile, l’inutilité de l’utile, on ne comprend pas l’art ; et un pays où on ne comprend pas l’art est un pays d’esclaves ou de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit ; où il n’y a pas l’humour, où il n’y a pas le rire, il y a le colère et la haine. Car ces gens affairés, anxieux, courant vers un but qui n’est pas un but humain ou qui n’est qu’un mirage, peuvent tout d’un coup, aux sons de je ne sais quels clairons, à l’appel de n’importe quel fou ou démon se laisser gagner par un fanatisme délirant, une rage collective quelconque, une hystérie populaire. Les rhinocérites, à droite, à gauche, les plus diverses, constituent les menaces qui pèsent sur l’humanité qui n’a pas le temps de réfléchir, de reprendre ses esprits ou son esprit, elles guettent les hommes d’aujourd’hui qui ont perdu le sens et le goût de la solitude. Car la solitude n’est pas séparation mais recueillement, alors que les groupement, les sociétés ne sont, le plus souvent, comme on l’a déjà dit, que des solitaires réunis. On n’a jamais parlé " d’incommunicabilité " du temps où les hommes pouvaient s’isoler ; l’ incommunicabilité, l’isolement sont, paradoxalement, les thèmes tragiques du monde moderne où tout se fait en commun, où l’on nationalise ou socialise sans arrêt, où l’homme ne peut plus être seul, – car même dans les pays " individualistes " la conscience individuelle est, en fait, envahie, détruite par la pression du monde accablant et impersonnel des slogans : supérieurs ou inférieurs, politiques ou publicitaires, c’est l’odieuse propagande, la maladie de notre temps. L’intelligence est à tel point corrumpue que l’on ne comprend pas qu’un auteur refuse de s’engager sous la bannière de telle ou telle idéologie courante – c’est-à-dire de se soumettre.

Cependant, si les spectateurs disent qu’ils voient dans une pièce une leçon, cela sera encore la chose la moins importante qu’ils auront pu y voir. Et qu’est-ce qu’il y a de plus important à voir qu’une leçon dans une pièce ? C’est simple : des événements, des choses qui se passent, se nouent, se dénouent et passent.

Ce n’est pas la sagesse, la morale des fables de La Fontaine qui peut encore nous intéresser, – car cette sagesse est la sagesse élémentaire et permanente du bon sens, – mais bien la façon dont elle devient vivante, matière d’un langage, source d’une merveilleux vivant. Et c’est cela surtout que doit être le théâtre. Il est menacé de mourir en Europe comme en Amérique, parce qu’il n’est plus cela.

Le commercial, le " réalisme " tuent le théâtre, ils ne font pas vivre : car aussi bien le théâtre sans audace, le théâtre de confection de Broadway et du Boulevard, que le théâtre réaliste, à thèses archi-connues, enfermé dans ses thèses, ligoté, – est, dans le fond, un théâtre irréaliste : l’irréalisme bourgois d’un côté, l’irréalisme dit socialiste de l’autre – voilà des grands dangers qui menacent le thèâtre et l’art, les pouvoirs de l’imagination, la force vivante et créatrice de l’esprit humain.



 

Auteur: Ionesco Eugène

Info: Notes et contre-notes, février 1961 - pp 210-213

[ ouverture ] [ beaux-arts ] [ passe-temps ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

ouverture

Ce n'est pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l'imagination.

Auteur: Breton André

Info:

[ langage ] [ dépassement ]

 

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couple

Devant nous fuse un jet d'eau dont elle paraît suivre la courbe. "Ce sont tes pensées et les miennes. Vois d'où elles partent toutes, jusqu'où elles s'élèvent et comme c'est encore plus joli quand elles retombent. Et puis aussitot elles se fondent, elles sont reprises avec la même force, de nouveau c'est cet élancement brisé, cette chute... et comme cela indéfiniment."

Auteur: Breton André

Info: Nadja

[ gamberges ] [ flux ] [ pensées miroirs ] [ itérations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poésie appliquée

Léon changeait l'eau des magnolias. Cette prunelle qui se dilate lentement à la surface du meurtre, prunelle de licorne ou de griffon, m'engageait à me passer de ses services.

Auteur: Breton André

Info: In "Poisson soluble " (1924), texte surréaliste souvent publié en appendice à la première édition du Manifeste du surréalisme

[ regard ] [ imaginaire ] [ mystère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie

C’est pourquoi le stoïcisme a été embarrassé lorsqu’on l’a interrogé, pour reprendre l’expression d’alors, sur le critère de la vérité en général, c’est-à-dire, à proprement parler, sur un contenu de la pensée elle-même. A la question qui lui était posée de ce qui est bon et de ce qui est vrai, il a une nouvelle fois donné comme réponse la pensée sans contenu elle-même ; c’est dans l’adéquation à la raison que sont censés consister le vrai et le bien. Mais cette identité à soi-même de la pensée, une fois de plus, n’est que la pure forme en laquelle rien ne se détermine ; c’est pourquoi les grands mots universels, le vrai et le bien, la sagesse et la vertu, auxquels il est contraint d’en rester, incitent certes, en général, à l’élévation ; mais comme dans les faits ils ne peuvent parvenir à aucune extension du contenu, ils ont tôt fait de provoquer l’ennui.

Cette conscience pensante, telle qu’elle s’est déterminée, comme la liberté abstraite, n’est donc que la négation inachevée de l’être-autre ; n’ayant fait que se retirer de l’existence pour revenir en soi, elle ne s’est pas accomplie comme négation absolue de cette existence à même celle-ci. 

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, page 209

[ mouvement dialectique incomplet ] [ abstraction ] [ limites ] [ critique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

On sait que cette liberté de la conscience de soi, en surgissant dans l’histoire de l’esprit comme phénomène conscient de soi, s’est appelée Stoïcisme. Celui-ci a pour principe que la conscience soit essence pensante, et que rien pour celle-ci n’ait d’essentialité, ou ne soit vrai et bon pour elle, que pour autant que la conscience s’y comporte comme une essence pensante.

L’expansion de la vie, sa singularisation et son intrication multiple et se différenciant en soi, sont l’objet à l’égard duquel le désir et le travail sont en action. Cette activité multiple s’est désormais rétractée en la différenciation simple qui est dans le pur mouvement de la pensée. Ce qui a désormais essentialité, […] [c’est] uniquement la différence qui est une différence pensée, ou qui immédiatement n’est pas différente de moi. Cette conscience est ainsi négative face au rapport de maîtrise et de servitude ; son activité ne consiste pas à avoir dans la domination sa vérité chez l’asservi, ni à l’avoir comme asservi dans la volonté du maître et dans le fait de le servir, mais à être libre, aussi bien sur le trône que dans les chaînes, et dans toute espèce de dépendance de son existence singulière, et à conserver pour soi l’état d’absence vitale qui constamment se retire du mouvement de l’existence, de l’efficience active comme de la passivité, dans le pure essentialité de la pensée. L’entêtement, c’est la liberté qui s’est fixée à une singularité et demeure en arrêt à l’intérieur de la servitude, tandis que le stoïcisme est la liberté qui revient toujours immédiatement depuis celle-ci et fait retour dans le pure universalité de la pensée ; qui ne pouvait surgir comme forme universelle de l’esprit du monde que dans un temps d’universelle peur et servitude, mais aussi de culture universelle, qui avait fait monter la pratique formative jusqu’à la pensée. 

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, pages 207-209

[ résumé ] [ caractéristiques ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mouvement dialectique incomplet

Sans la discipline du service et de l’obéissance, la crainte en reste au niveau formel et ne se répand pas sur l’effectivité consciente de l’existence. Sans l’activité du façonnage de la chose, la crainte demeure interne et muette, et la conscience ne devient pas pour elle-même. Si la conscience donne forme sans la première crainte absolue, elle n’est sens propre que vaniteusement, car sa forme ou négativité n’est pas la négativité en soi ; et son activité formative ne peut par conséquent pas lui donner la conscience d’elle-même en ce qu’elle est l’essence. […] Dans la mesure où tous les contenus qui remplissent sa conscience naturelle n’ont pas vacillé, elle appartient encore en soi à un être déterminé ; le sens propre est entêtement, liberté encore arrêtée à l’intérieur de la servitude.

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, page 205

[ négation inaccomplie ] [ production ]

 
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dialectique du maître et de l'esclave

Le maître est la conscience qui est pour soi, mais plus uniquement le concept de celle-ci ; il est au contraire une conscience pour soi intermédiée avec elle-même par la médiation d’une autre conscience, savoir, par une conscience à l’essence de laquelle il appartient d’être synthétisée avec de l’être autonome, avec la chosité en général. Le maître se réfère à ces deux moments, à une chose en tant que telle, l’objet du désir, et d’autre part à la conscience aux yeux de qui la chosité est l’essentiel ; et dès lors que, a) il est, en tant que concept de la conscience de soi, référence immédiate de l’être pour soi, mais que, b) il est désormais en même temps comme médiation, ou comme un être pour soi qui n’est pour soi que par autre chose, il se réfère, a) immédiatement aux deux moments, et, b) médiatement à chacun d’eux par la médiation de l’autre. La relation du maître à l’asservi s’opère médiatement par l’intermédiaire de l’être autonome ; car c’est précisément à cela que l’asservi est tenu ; c’est sa chaîne, dont il n’a pu faire abstraction dans le combat, montrant par là qu’il n’était pas autonome, qu’il avait son autonomie dans la chosité. Tandis que le maître est le pouvoir sur cet être, car il a fait la preuve dans le combat que cet être ne valait pour lui que comme être négatif ; dès lors qu’il est le pouvoir sur cet être, mais que cet être est le pouvoir sur l’autre, il a dans ce syllogisme cet autre sous lui. De la même façon, le maître est en relation médiate à la chose par l’intermédiaire de l’asservi ; certes, celui-ci, comme conscience de soi en général, est aussi en relation négative à la chose et l’abolit ; mais cette chose est en même temps autonome pour lui, et c’est pourquoi il ne peut par sa négation en venir à bout complètement jusqu’à l’anéantir, il ne fait que la travailler. Ce qui advient au maître, en revanche, par cette médiation, c’est la relation immédiate comme pure négation de cette chose, la jouissance ; ce à quoi le désir n’est pas parvenu, lui y parvient, savoir : en venir à bout, et se satisfaire dans la jouissance. Le désir n’y parvenait pas à cause de l’autonomie de la chose ; mais le maître, qui a intercalé l’asservi entre la chose et lui, ne s’est conjoint ce faisant qu’à la non-autonomie de la chose, et il en jouit de manière pure, tout en s’en remettant à l’asservi qui la travaille, pour le côté par lequel elle est autonome.

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, pages 201-202

[ production ] [ agent ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson