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christianisme

La religion catholique, - je ne connais que celle-là, - m'a toujours paru d'une singulière morale et les gens qui croient de curieux phénomènes.

Sort heureux, celui de cet homme touché de la grâce, qui peut commettre toutes les fautes et s'en faire laver ensuite au confessionnal. [...]

Il me faut l'avouer : Je ne crois pas avoir jamais eu besoin d'absolution pour les actes de ma vie. Mais si je devais me transformer en fripon, je n'hésiterais pas : je me tournerais vers Dieu et me ferais catholique pratiquant. En me confessant seulement tous les huit jours, je pourrais m'assurer une conscience pure et un bon vernis d'honnête homme.







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Auteur: Léautaud Paul

Info: Le Théâtre de Maurice Boissard, tome I (1907-1923) Juin 1911

[ rédemption ] [ facilité ]

 

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dissimulation

Une excellente morale à l'adresse de certains juifs se dégage aussi du " Baptême ".  Avec raison, les auteurs leur font honte de se cacher, de tromper, de changer, comme ils font, leurs noms pour des noms français, au lieu de se montrer juifs au grand jour, et d'avoir le courage et la fierté de leur religion et de leur race.

On ne saurait trop féliciter pour ces belles paroles MM. Savoir et Nozière, qui s'appellent de leurs vrais noms, le premier, Poznansky, et le second, Weyl.


Auteur: Léautaud Paul

Info: Le Théâtre de Maurice Boissard, tome I (1907-1923), Critique de "Le Baptême" , de MM. Alfred Savoir et Fernand Nozière. Décembre 1907.

[ judaïsme ] [ antisémitisme ] [ patronymes ]

 

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ironie

Les personnages de M. Léo Larguier parlent pour ne rien dire. Son poète, surtout est extraordinaire. Jamais je n'ai entendu nommer autant de fleurs au théâtre. On se serait cru à un cours d'horticulture. M. Léo Larguier composerait merveilleusement des réclames en vers pour des maisons comme Vilmorin. Je vous donnerai un exemple de cette parfumerie. A un moment, la reine, évoquant le passé, parle du bonheur. Le poète l'interrompt aussitôt, pour lui dire cette jolie chose : " Le bonheur est à l'ombre d'un lilas."

Qu'en pensez-vous ? Nous désirons tous être heureux. Voici la recette : avoir un petit lilas et se mettre à son ombre. Nous aurons le bonheur !

Et ce poète est membre de l'Académie française, il nous le dit lui-même.

M. Léo Larguier a fait là un joli compliment à l'Académie. Si on y est de cette force...

Auteur: Léautaud Paul

Info: Le Théâtre de Maurice Boissard, tome I (1907-1923)

[ homme-par-homme ] [ vacherie ] [ académicien ]

 

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femmes-par-homme

Les actrices se croient généralement obligées, dès qu'elles jouent des personnages antiques ou mythologiques, de prendre des poses plastiques, hiératiques, de psalmodier comme des prêtresses. Elles veulent jouer aux vases grecs, et font les cruches.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Correspondance, tome 1

[ comédiennes ]

 

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femme-par-homme

Je connaissais déjà parfaitement Mlle Moréno, pour l’avoir vue souvent dans les couloirs du théâtre quand elle était à la Comédie. Je l’ai vue aussi plusieurs fois, il y a quelques années, le dimanche matin, à la gare Saint-Lazare, quand j’allais à Courbevoie chez mon père, et qu’elle prenait le train avec Mendès pour aller à sa maison de Saint-Germain.

Ce qu’elle me raconta un jour de la facilité à faire venir Mendès avec une lettre de femme, jeu auquel elle s’est amusée souvent. Elle lui écrivait, en déguisant son écriture, une lettre supposée d’une admiratrice, qui serait heureuse de faire sa connaissance, qui l’attendra tel jour, à telle heure, à tel endroit, dans un fiacre, qu’il pourra reconnaître à telle ou telle particularité. Jamais de ratage. Chaque fois, il arrivait au rendez-vous. La portière du fiacre ouverte, Mlle Moréno se montrant : " Eh ! bien, idiot, c’est moi ! "

Je ne sais plus qui, de leurs familiers, m’a raconté entre autres détails de la liaison de Moréno avec Mendès, celui-ci : Mendès finissait généralement sa soirée à la brasserie du carrefour Châteaudun. Fréquentes scènes entre les deux amants, Mendès parfois un peu ivre, et un soir, à la sortie, la jetant par terre, lui tenant le visage dans le ruisseau, avec ces mots : " Embrasse ta sœur, la boue. "

C’est à lui, certainement, qu’elle doit sa façon merveilleuse de dire les vers.

On la trouve laide. On n’est pas laide avec un visage si expressif, si fin en même temps. Les yeux, le nez, la bouche sont pleins d’esprit. Elle en a d’ailleurs comme rarement chez une femme. C’est la malice et la satire féminines en personne. Avec cela, excessivement simple, camarade, et même un peu voyou.

Elle disait, l’autre jour, d’une dame qui a les jambes un peu torses : Elle a des jambes Henri II.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Lundi 4 janvier 1904, après un déjeuner chez Marcel Schwob et Marguerite Moreno

[ anecdotes ] [ humour ] [ couple ] [ piégeuse ]

 

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mondanités

J'ai vu passer devant moi quelques-uns de nos grands écrivains : M. René Maizeroy, M. Henry Bauër, M. Catulle-Mendès, M. Jean de Bonnefon, quelques autres. C'est l'agrément de ces solennités : on y retrouve des gens qu'on croyait morts depuis longtemps. Je puis aussi vous dire que la mode sera cet hiver au grand décolleté, car les dames, priées de venir sans chapeau, étaient également venues presque sans corsage, montrant leurs seins en entier, et leur dos jusqu'aux rênes. C'était délicieux chez les unes, moins chez les autres.

A quelques fauteuils du mien, un vieux juif caressait de la main le grain de beauté qu'avait à la pointe du sein droit une jeune femme d'allures faciles, avec laquelle il échangeait des propos assez raides. Je l'ai même entendue lui donner son adresse : 2, rue Guy de Maupassant, sans doute pour passer de la théorie à la pratique.

C'était deux fois la comédie, dans la salle et sur la scène.


Auteur: Léautaud Paul

Info: Le Théâtre de Maurice Boissard, tome I (1907-1923)

[ femmes-hommes ] [ habillement ]

 

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fils-père

Dans une attention charmante, un croque-mort, comme je m'approchais, écarta un peu le linceul, à la place de la tête, pour me permettre d´examiner ce père une dernière fois. Comme la mort avait travaillé vite, et comme ce visage s´abîmait déjà, les chairs toutes tombées et flétries, avec deux grandes lignes violettes de chaque côté du nez et sous les yeux, et cette odeur plus soignée que jamais, qui montait vers moi ! Je fis signe de la main qu´on me cachât tout cela, que c´était parfait. Hélas ! On ne regarde jamais assez les morts ... Après, quel regret, et comme on voudrait que tout recommence, pour les voir encore ! Regret qui commence sitôt la bière vissée, qui dure malgré soi, se ravisant quand on le croit éteint, qui arrive même à se changer en désir impossible !


Auteur: Léautaud Paul

Info: In memoriam

[ souvenir ] [ cadavre ]

 

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auto-appréciation

On se pèse alors à son juste poids. Chacun le sien, et les légers sont plus nombreux que les lourds. Il y a une grande jouissance de mélancolie savoureuse à considérer le peu de prix de ce qu’on écrit. 


Auteur: Léautaud Paul

Info: Lettre à André Rouveyre datée du six février 1945, in, Choix de Pages de Paul Léautaud, éditions du Bélier, 1946 (367 pages), page 321.

[ autodérision ] [ humilité ] [ littérature ]

 

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femme-par-homme

Vendredi 5 décembre 1919. — La Panthère* est de plus en plus désagréable — et ennuyeuse : elle ne parle que d'argent, prix de ceci, prix de cela, gains à faire, ce qu'elle donne, ce qu'on ne lui donne pas, ce que vaut telle chose qu'elle a chez elle, telle autre qu'elle a acheté, le prix qu'elle pourra le revendre, ce que coûte le déjeuner qu'elle m'offre, telle chose qu'elle m'a offerte au début de notre liaison. Elle m'avait donné, il y a deux ans, deux torchons. Elle me les a redemandés : ils coûtent cher maintenant. Elle m'a aussi parlé des trois rideaux d'étoffe qu'elle m'a donnés pour mes fenêtres. J'ai prévenu son intention en lui déclarant avec chaleur et rire que j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux, souvenirs de la femme chatrmante qu'elle a été.

Samedi dernier, elle a été à une réunion chez Mme Simons. Elle m'a dit à ce sujet : " Mme Simons m'a demandé : Léautaud, en dehors des questions d'animaux, est-ce qu'il est intelligent ? Je n'ai pas voulu répondre, pour ne pas vous désavantager. " C'est délicieux ! Je lui ai dit :  " C'est d'un comique, vous savez, ces deux petites bourgeoises qui discutent de l'intelligence d'un tel, ou de sa bêtise. Alors ? Vous savez, comme ça, ce que c'est que l'intelligence ? Vous le savez vraiment ? [...] "

Avoir tout pour être une maîtresse merveilleuse, et en même temps tout pour être une femme odieuse ! C'est encore bien ma chance d'être tombé sur un tel assemblage.

(...) 

Les courses, les corvées, les questions d'argent, le plaisir des sens quand cela la prend, rien de plus, et sorti de là je ne suis rien pour elle, ni intellectuellement, ni sentimentalement. (notera-t'il  plus tard, le 20 mai 1924.)


Auteur: Léautaud Paul

Info: Le fléau * sa maitresse pendant 17 ans, qu'il surnommera rapidement du titre de cet ouvrage

[ vénale ] [ couple ]

 

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romantisme

Tu t'en doutes bien. Je t'aime toujours. Je pense toujours à toi. C'est vrai ce que j'ai écrit un jour, ce que je t'ai souvent dit: j'aime mieux me b... en pensant à la femme que j'aime que de faire l'amour pour de bon avec une femme que je n'aime pas.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Passe-temps II

[ onanisme ] [ fantasme ]

 

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