— Oui, j'ai vécu auprès de lui comme aux côtés d'un personnage, je ne peux pas dire mieux, unique. Tous les parents disent cela. Mais Bélhazar était unique d'une autre façon. Presque étranger. D'ailleurs, je ne l'ai jamais appelé " Mon fils ", parce que je déteste cette façon de s'approprier quelqu'un. Je suis bien son père, hein ! Il n’y a aucun doute là-dessus, et j'en tire une immense fîerté. Mais j'ai toujours eu l'impression qu'il ne m'appartenait pas, qu'il était là pour quelque chose qui nous dépassait, que la seule chose que j'avais à faire, avec lui, la plus urgente, c'était de profiter de la chance que j'avais de vivre à ses côtés. Un bonhomme comme lui, c'est pas tous les jours qu'on en rencontre. Les gens s'ennuient souvent quand ils passent du temps avec leurs enfants. Moi, j'étais fasciné. Et f en ai profité, crois-moi. C'est pourquoi je peux dire qu'aujourd'hui, je n'ai aucun regret.
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France