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trait d'esprit

Nous en sommes arrivés à la notion qu’au cours d’un discours précisément intentionnel où le sujet se présente comme voulant dire quelque chose, quelque chose se produit qui dépasse son vouloir : quelque chose qui se présente comme un accident, comme un paradoxe, comme un scandale.

Cette néoformation se présente avec des traits non pas du tout négatifs d’une sorte d’achoppement, d’acte manqué, comme elle pourrait l’être… après tout, je vous en ai montré des équivalents, des choses qui y ressemblent singulièrement, dans l’ordre du pur et simple lapsus …mais au contraire se trouve, dans les conditions où cet accident se produit, être enregistrée, être valorisée au rang de phénomène significatif, précisément d’engendrement d’un sens au niveau de la néoformation signifiante, d’une sorte de collapsus de signifiants qui se trouvent là - comme dit FREUD - comprimés l’un avec l’autre, emboutis l’un dans l’autre, et que cette signification crée, et je vous en ai montré les nuances et l’énigme - entre quoi et quoi ? – entre cette évocation de "manière d’être" proprement métaphorique : 

"Il me traitait d’une façon tout à fait famillionnaire"  

…cette évocation de "manière d’être", cet "être verbal" tout près de prendre cette animation singulière dont j’ai essayé déjà d’agiter devant vous le fantôme avec le "famillionnaire" :  

– le "famillionnaire" en tant qu’il fait son entrée dans le monde, comme représentatif de quelque chose qui pour nous est très susceptible de prendre une réalité et un poids infiniment plus constants que ceux plus effacés du millionnaire, 

– mais dont je vous ai montré aussi combien il a quelque chose dans l’existence d’assez animateur pour représenter vraiment un personnage caractéristique d’une époque historique et je vous ai indiqué  qu’il n’y avait pas que HEINE à l’avoir inventé, je vous ai parlé du Prométhée mal enchaîné de GIDE et de son miglionnaire. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ métaphore ] [ objet métonymique ] [ inconscient ] [ déchet discursif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parlêtre

Le terme de signifiant prend un sens plein à partir d’un certain moment de l’évolution de la linguistique, celui où est isolée la notion d’élément signifiant très liée dans l’histoire concrète au dégagement de la notion de "phonème". Bien entendu uniquement localisée à cette notion, la notion de signifiant, pour autant qu’elle nous permet de prendre le langage au niveau d’un certain registre élémentaire, nous pouvons la définir doublement : 

– comme chaîne d’une part, diachronique, 

– et comme possibilité à l’intérieur de cette chaîne, possibilité permanente de substitution dans le sens synchronique.

Cette prise à un niveau fondamental, élémentaire des fonctions du signifiant, est la reconnaissance, au niveau de cette fonction, d’une puissance originale qui est précisément celle où nous pouvons localiser :

– un certain engendrement de quelque chose qui s’appelle le sens,

– et quelque chose qui en soi est très riche d’implications psychologiques, ...et qui reçoit une sorte de complémentation… sans même avoir besoin de pousser plus loin soi-même sa voie, sa recherche, de creuser plus loin son sillon …dans ce que FREUD lui-même nous a déjà préparé à ce point de jonction du champ de la linguistique avec le champ propre de l’analyse.

Il s’agit de nous montrer que ces "effets psychologiques", que ces "effets d’engendrement du sens" ne sont rien d’autre, ne se recouvrent exactement qu’avec ce que FREUD nous a montré comme étant les formations de l’inconscient. Autrement dit, nous pouvons saisir ce quelque chose qui reste jusque-là élidé dans ce qu’on peut appeler "la place de l’homme", c’est très précisément ceci : le rapport étroit qu’il y a entre le fait que pour lui existent des objets d’une hétérogénéité, d’une diversité, d’une variabilité vraiment surprenantes, par rapport aux objets biologiques.

Car ce que nous pouvons attendre comme étant le correspondant de son existence de l’organisme vivant, ce quelque chose de singulier que présente un certain style, une certaine diversité surabondante, luxuriante, et en même temps une insaisissabilité - comme telle, comme objet biologique - du monde des objets humains, c’est quelque chose qui se trouve, dans cette conjoncture, devoir être étroitement et indissolublement relaté à la soumission, à la subduction de l’être humain par le phénomène du langage.

Bien sûr ceci n’avait pas manqué d’apparaître, mais jusqu’à un certain point et d’une certaine façon masqué, masqué pour autant que ce qui est saisissable au niveau du discours, et du discours concret, se présente toujours par rapport à cet engendrement du sens dans une position d’ambiguïté, ce langage en effet étant tourné déjà vers les objets qui incluent en eux-mêmes quelque chose de la création qu’ils ont reçue du langage même, et quelque chose qui déjà a pu faire l’objet précisément de toute une tradition, voire d’une rhétorique philosophique, celle qui pose la question dans le sens le plus général de la critique du jugement : qu’est-ce que vaut ce langage ? Qu’est-ce que représentent ces connexions par rapport aux connexions auxquelles elles paraissent aboutir - qu’elles se posent même refléter - qui sont les connexions du réel ?

C’est bien là tout ce à quoi aboutit en effet une tradition de critique, une tradition philosophique dont nous pouvons définir la pointe et le sommet par KANT. Et déjà d’une certaine façon, qu’on puisse interpréter, penser la critique de KANT comme la plus profonde mise en cause de toute espèce de réel, pour autant qu’il est soumis aux "catégories a priori" non seulement de l’esthétique mais aussi de la logique, c’est bien quelque chose qui représente un point pivot au niveau duquel la méditation humaine repart pour retrouver ce quelque chose qui n’était point aperçu dans cette façon : 

– de poser la question au niveau du discours, au niveau du discours logique, au niveau de la correspondance entre une certaine syntaxe du cercle intentionnel en tant qu’il se ferme dans toute phrase, 

– de le reprendre en dessous et en travers de ce livre de la critique du discours logique, 

– de reprendre l’action de la parole dans cette chaîne créatrice où elle est toujours susceptible d’engendrer de nouveaux sens : par la voie de la métaphore de la façon la plus évidente, par la voie de la métonymie d’une façon qui, elle, est restée - je vous expliquerai pourquoi quand il en sera temps - jusqu’à une époque toute récente toujours profondément masquée.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ définition ] [ condensation ] [ condition humaine ] [ psychanalyse-philosophie ] [ aliénation fondamentale ] [ performativité rétroactive du signifiant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

Ces lois [trouvées dans le rêve], il [Freud] les rappelle, il les énumère, il les articule, il les reconnaît dans la structure du trait d’esprit : 

– ce sont les lois de la condensation, 

– ce sont les lois du déplacement.

[…] Mais peu importe d’ailleurs de les nommer, le nerf de ce qu’il apporte, la clef de son analyse est cette reconnaissance de lois structurales communes : à ceci se reconnaît qu’un processus - comme il s’exprime - a été attiré dans l’inconscient. C’est ce qui est structuré selon les lois, structuré selon ces types. C’est de cela qu’il s’agit quand il s’agit de l’inconscient. 

Que se passe-t-il ? Il se passe au niveau de ce que je vous enseigne, que nous sommes en état maintenant, c’est-à-dire après FREUD, de reconnaître cet événement d’autant plus démonstratif qu’il a vraiment tout pour surprendre. Que ces lois - cette structure de l’inconscient, ce à quoi se reconnaît un phénomène comme appartenant aux formations de l’inconscient - soient strictement identifiables, recouvrent, et je dirai même plus : recouvrent d’une façon exhaustive, ce que l’analyse linguistique nous permet de repérer comme étant les modes de formation essentiels du sens en tant que ce sens est engendré par les combinaisons du signifiant. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ substitution ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept psychanalytique

En d’autres termes, si FREUD a apporté quelque chose d’essentiel, est-ce bien ce à quoi nous pouvions nous attendre, que de voir les esprits, et particulièrement ceux des psychanalystes, adhérer, je dirais d’autant plus fortement à une notion du sujet, celle qui s’incarne dans telle façon de penser simplement le moi, qui n’est qu’un retour à ce que nous pourrions appeler "les confusions grammaticales" sur la question du sujet, l’identification du moi avec un pouvoir de synthèse qu’assurément aucune donnée dans l’expérience ne permet de soutenir.

On peut même dire qu’il n’y a pas eu besoin d’arriver à l’expérience freudienne, il n’y a pas besoin d’y recourir, pour qu’une simple inspection sincère de ce qu’est notre vie à chacun, nous permette d’entrevoir que cette "puissance de synthèse" - soi-disant - est plus que tenue en échec, et qu’à vrai dire - sauf fiction - il n’y a vraiment rien qui soit d’expérience plus commune que ce que nous pourrons appeler non seulement l’incohérence de nos motifs, mais je dirais même plus : le sentiment de leur profonde immotivation, de leur aliénation fondamentale.

Que si FREUD nous apporte une notion d’un sujet qui fonctionne au-delà, ce sujet en nous si difficile à saisir, s’il nous en montre les ressorts et l’action, c’est là quelque chose qui assurément depuis toujours aurait dû retenir l’attention, que ce sujet… en tant qu’il introduit une unité cachée, une unité secrète dans ce qui nous apparaît au niveau de l’expérience la plus commune : notre profonde division, notre profond morcellement, notre profonde aliénation par rapport à nos propres motifs …que ce sujet soit autre.

Est-il simplement une espèce de double, de sujet "mauvais moi" comme l’ont dit certains, d’autant qu’il recèle en effet bien des surprenantes tendances, ou simplement "autre moi", ou, comme on pourrait croire encore que je dis : "plus vrai moi" ? Est-ce bien de cela dont il s’agit ?

Est-ce simplement une doublure, purement et simplement un autre que nous pouvons concevoir structuré comme le moi de l’expérience ?

Voilà la question, voilà aussi pourquoi nous l’abordons cette année au niveau et sous le titre des Formations de l’inconscient. Assurément la question - déjà présente - offre une réponse : il n’est pas structuré de la même façon. Dans ce moi de l’expérience quelque chose en lui se présente qui a ses lois propres. Il y a, pour tout dire, une organisation de ces formations qui non seulement a un style, mais une structure particulière. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 20 novembre 1957

[ ego psychology ] [ critique ] [ définition ] [ psychanalyse-philosophie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

aventurière

Dans les premières pages du livre intitulé Sous des nuées d’orage, Alexandra rappelle que, s’inspirant de biographies de " saints ascètes ", elle s’exerçait " secrètement, à un bon nombre d’austérités extravagantes : jeûnes et tortures corporelles " et couchait sur " un lit de planches ". " L’esprit, pensais-je, devait mater le corps et s’en faire un instrument robuste et docile propre à servir ses desseins, sans faillir. ".  Elle pratique ces exercices avant même d’avoir 15 ans. Le confort, l’élégance, la coquetterie, préoccupations considérées traditionnellement comme typiquement féminines, la laissent complètement indifférente.

Il s’agit donc de discipliner le corps autant que l’esprit, et le stoïcisme semble être un moyen bien plus qu’un but spirituel, car Alexandra ne perd jamais de vue son principal objectif : voyager !

Auteur: Désiré-Marchand Joëlle

Info: Alexandra David-Néel, Vie et voyages

[ jeunesse ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mâles-femelles

La première partie traitera tout d’abord de l’influence du féminisme sur le développement de l’archéologie du genre et notamment sa remise en question des interprétations traditionnelles du passé. L’archéologie du genre est apparue dans les années 1980 pour mettre en évidence l’importance du rôle des femmes dans les sociétés humaines à travers l’histoire, un aspect jusque-là généralement négligé. Les recherches menées dans ce domaine visent à mettre en évidence les différentes manières dont le genre a été construit et performé dans différentes sociétés et cultures, et comment il a influencé.

Auteur: Algrain Isabelle

Info: Introduction d'archéologie du genre

[ diachroniques ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

La deuxième partie de cet ouvrage nous plongera au coeur des études de genre en archéologie, en commençant par les contextes funéraires. Plus précisément, nous explorerons les méthodes de sexage des individus, ainsi que ce que l’estimation du sexe peut nous apprendre sur le genre. Les objets accompagnant les défunt·e·s constituent la porte d’entrée la plus évidente pour aborder les questions liées au genre et un chapitre sera consacré à quelques études de cas montrant les apports de l’archéologie du genre à l’analyse des offrandes funéraires. Nous aborderons ensuite différents thèmes qui illustrent la « performativité » du genre, c’est-à-dire la construction de l’identité des femmes et des hommes à travers la culture matérielle.


Auteur: Algrain Isabelle

Info: Introduction d'archéologie du genre

[ genrés ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

ouverture originelle

Ce n'est pas la première fois qu'on essaie d'amener la poésie ou l'art sur le terrain de la science par des voies plus ou moins détournées. L'entreprise a toujours échoué et échouera encore, parce que la poésie et l'art vivent en pleine intuition, par et pour l'intuition et leur moyen d'action est l'imagination. La science, en échange, repose directement sur l'expérience et procède par déduction logique. Ces deux expressions de la connaissance ne se confondent qu'à l'origine, lorsque la pensée humaine est encore indifférenciée, de même que toutes les formes supérieures de vie se confondent dans l'oeuf. Depuis lors, la divergence entre poésie et science n'a pas cessé de s'accroître et, si l'intuition reste l'élément fécondant de toute pensée, même scientifique, la science n'a rien ajouté à la poésie et à l'art et ne pouvait rien leur ajouter, l'intuition demeurant le chien d'aveugle de la raison et non l'inverse.


Auteur: Breton André

Info: Almanach surréaliste du demi-siècle

[ tâtonnements ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

occidentaux

J'ai eu l'occasion, plus tard, de vérifier à chaque pas cette impression qui fut dès l'abord très forte et qu'accentuait une confrontation si rare, et ramassée sur ce résumé d'univers, fermé comme un bocal qu'est un navire. J'ai pris six grands bateaux au cours de ma randonnée maritime, trois français, un japonais, un américain, un anglais. Il est aisé, partout, de vérifier l'extrême innocence avec laquelle s'y livrent même les plus secrets d'entre les peuples qui s'y bousculent sans s'y mêler. L'Américain très abordable, cordial, même, mais timide et souvent brusque, justement par timidité. Le Français omniscient, indiscret, bavard, péremptoire, ou, bien plus rarement, bouclé dans la solitude et le silence d'une inaccessible vanité. L'Allemand pesant et pensif, tout gonflé de musique et de rêverie compliquée, éperdu du désir de plaire mais gaffeur, et marchant, pour lui montrer sa gratitude, sur les orteils de qui consent à ne pas lui tourner le dos. L'Irlandais partout le même, pétillant, avec son visage écarlate, ses cheveux rouges, son nez pointu, sa bouche mobile et sarcastique, son petit oeil émerillonné, et qui dit à toutes les dames, après deux minutes de conversation : " Appellez-moi Teddy! Je veux que vous m'appelliez Teddy... " Hélas ! on sème des amis le long du Périple, des amis qu'on ne reverra plus. Jamais plus. Même quand une intimité réelle était née entre eux et vous. En Amérique, au Japon, en Chine, aux Indes, peut-être pensent-ils à vous quelquefois. La plupart du temps, on a oublié leur nom, leur visage. Colliers égrenés au hasard dont le temps écrase les perles.

Auteur: Faure Elie

Info: Reflets dans le sillage, 1938

[ comparés ] [ portraiturés ] [ nationalités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conversation de vieux couple

- Je crois que Papi m’appelle. Une seconde, chéri, je reviens.

Dans le corridor, elle leva la tête vers son mari penché sur la rampe de l’escalier, lui demanda avec une douceur mortelle ce qu’il désirait.

- Ecoute, Bicette, ze regrette de déranzer. Ze suis d’accord que tu ne me dises pas le menu pour avoir la surprise ce soir, mais il y a quand même une çose que z’aimerais savor, est-ce qu’il y aura de la soupe pour commencer ?

- Non. On ne sert pas de soupe à un dîner prié. (Elle avait appris cette expression la veille au cours d’un entretien avec Adrien qui l’avait lui-même récemment péchée chez les Kanakis.) Ecoute, j’ai encore des choses importantes à discuter avec Didi et j’ai besoin de calme, à cause de mes terribles fatigues de tête. Tu n’as pas d’autres questions à me poser ?

- Non, merci, répondit tristement M. Deume.

- Alors, monte chez toi et tâche de t’occuper à quelque chose d’utile.

Le petit père gravit lentement l’escalier et s’en fut chercher du réconfort au water-closet du premier étage. Assis sans nul autre but sur le siège molletonné, il plia à petites fronces parallèles une feuille de papier hygiénique, en fit un éventail japonais qu’il agita devant son visage, tout en remâchant son humiliation. Enfin, il haussa les épaules, se leva et sortit en faisant le salut fasciste. 

Auteur: Cohen Albert

Info: Belle du Seigneur, éditions Gallimard, 1968, pages 166-167

[ infantilisation ] [ mépris ] [ rejeté ] [ laissé pour compte ] [ snobisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson