Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ...
Lire la suite >>
Résultat(s): 157
Temps de recherche: 0.0447s
fin naturelle
Ainsi, la paix du corps, c’est le tempérament bien ordonné de ses parties ; la paix de l’âme irraisonnable, le repos bien ordonné de ses appétits ; la paix de l’âme raisonnable, l’accord bien ordonné de la connaissance et de l’action ; la paix du corps et de l’âme, la vie et la santé bien ordonnées de l’être animé ; la paix de l’homme mortel et de Dieu, l’obéissance bien ordonnée dans la foi sous la loi éternelle. La paix des hommes, c’est la concorde ordonnée ; la paix domestique, c’est entre les hôtes du même foyer, la concorde et l’ordre du commandement et de l’obéissance ; la paix sociale, c’est entre les citoyens la concorde et l’ordre de l’autorité et de la soumission ; la paix de la cité céleste, c’est l’ordre et la concorde, une société dans la jouissance de Dieu, dans la jouissance mutuelle de tous en Dieu. La paix de toutes choses, c’est la tranquillité de l’ordre. L’ordre, c’est cette disposition qui, suivant la parité ou la disparité des choses, assigne à chacune sa place. Ainsi, bien que les malheureux, en tant que malheureux, ne soient pas en paix puisqu’il leur manque cette tranquillité de l’ordre où le trouble est inconnu, toutefois, comme leur misère est juste et méritée, dans cette misère même ils ne peuvent être hors de l’ordre.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 121
[
terrestre-céleste
]
[
cosmologie
]
[
définition
]
incarnation
Le Fils unique de Dieu par nature, s’est fait pour nous, dans sa miséricorde, Fils de l’homme, afin que, enfant de l’homme par nature, nous devinssions en lui enfants de Dieu par grâce. Demeurant immuable pour nous recevoir, il a pris de nous notre nature et sans se dévêtir de sa divinité, il s’est revêtu de notre infirmité, afin que rendus au bien, tout ce que nous sommes de pécheur et de mortel, nous le perdions par la communion à son immortalité et sa justice, et que tout ce qu’il a fait de bon dans notre nature, se conserve et surabonde de bien dans la bonté de sa nature divine. Tombés par le péché d’un seul homme dans ce mal profond, c’est par la justice d’un homme, mais d’un Homme-Dieu, que nous nous élèverons à ce bien sublime. Et nul ne doit s’assurer d’avoir quitté le premier homme pour le second, avant l’entrée au port où la tentation n’est plus, avant la possession de la paix que cherchent les diverses péripéties de cette guerre cruelle où la chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair. Or, cette guerre ne serait pas, si la nature humaine, par l’usage de son libre-arbitre, eût persévéré dans sa rectitude primitive. Mais, heureuse elle n’a pas voulu la paix avec Dieu, et elle a, malheureuse, la guerre avec elle-même.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, pages 252-253
[
originel
]
[
corps-esprit
]
[
chute
]
[
christianisme
]
faculté intellective
Quand il s’agit de ce que voit l’esprit, c’est-à-dire l’entendement et la raison, nous exprimons, il est vrai, ce que nous voyons en nous, à la lumière intérieure de cette vérité qui répand ses rayons et sa douce sérénité dans l’homme intérieur ; mais là encore, si celui qui nous écoute voit clairement dans son âme ce que nous voyons nous mêmes ; ce ne sont pas nos paroles qui l’instruisent, c’est le pur regard de sa contemplation. Je ne l’enseigne pas lorsque j’énonce la vérité qu’il voit ; mes paroles ne lui apprennent rien. Dieu lui montre les choses, il les voit, et lui-même pourrait répondre si on l’interrogeait. Comment donc, sans la plus grande absurdité, s’imaginer que mes paroles l’instruisent, quand avant d’entendre ce que je dis, il pourrait l’expliquer lui-même à qui le questionnerait ? Si, comme il arrive souvent, il nie d’abord ce que d’autres questions lui font accorder ensuite, on doit l’attribuer à la faiblesse de son regard : il ne peut distinguer la vérité tout entière aux rayons de la lumière intérieure ; et pour la lui faire voir progressivement, des questions successives lui mettent sous les yeux chacune des parties dont se forme l’objet que d’abord il ne pouvait voir entièrement. Qu’on ne s’étonne pas qu’il y soit amené par les paroles de l’interlocuteur ; ces paroles ne l’enseignent pas, elles lui adressent des questions proportionnées à son aptitude de recevoir l’enseignement intérieur.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
De magistro in Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx, L. Guérin & Cie, 1864
[
comprendre
]
[
dialectique
]
[
intuition intellectuelle
]
[
science éveilleuse platonicienne
]
gouvernement
Mais nous disons heureux les princes s’ils règnent avec justice, si dans l’enivrement de tant de flatteries, de tant d’hommages qui vont jusqu’à la servilité, leur cœur ne s’élève pas et se souvient qu’ils sont hommes ; s’ils mettent leur puissance au service de la Majesté suprême pour étendre au loin le culte de Dieu ; s’ils craignent ce Dieu, s’ils l’aiment, s’ils l’honorent, si leur prédilection est acquise à ce royaume où ils n’appréhendent point de trouver des égaux ; s’ils sont lents à punir, prompts à pardonner ; s’ils ne décernent le châtiment que dans l’intérêt de l’ordre et de la paix publique, et jamais pour satisfaire leur haine ou leur vengeance ; s’ils pardonnent non pour assurer au crime l’impunité, mais dans l’espoir de l’amendement du coupable ; si parfois contraints d’user de rigueur, ils tempèrent cette nécessité par la clémence et la libéralité : s’ils sont d’autant plus retranchés dans leurs plaisirs qu’il leur serait plus facile d’y excéder ; s’ils préfèrent commander à leurs passions déréglées qu’à tous les peuples de la terre ; et s’ils vivent ainsi, non par besoin de vaine gloire, mais pour l’amour de la vie éternelle ; si pour leurs péchés, ils offrent à Dieu un sacrifice assidu d’humilité, de miséricorde et de prière ; oui, heureux les empereurs chrétiens qui vivent ainsi ; heureux dès ce monde en espérance et plus tard en réalité, quand le jour sera venu que nous attendons !
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 146-147
[
idéal
]
[
vertueux
]
[
jugement dernier
]
[
modération
]
christianisme
Maintenant, nous apprenons à souffrir avec patience les maux dont les bons ne sont pas exempts, et à ne pas faire grand état des biens qui ne sont pas refusés aux méchants. Ainsi dans les mystères mêmes de sa justice, Dieu cache un enseignement salutaire. Nous ne savons pas en effet par quel jugement de Dieu, ce juste est pauvre, et ce méchant est riche, celui-ci, dans la joie, qui, selon nous, mériterait d’expier, par de cruelles douleurs, la corruption de ses mœurs, celui-là dans la tristesse, à qui une vie exemplaire devrait assigner le bonheur pour récompense.
[…] toutefois, il nous est salutaire d’apprendre à ne pas compter pour beaucoup les biens ou les maux que nous voyons être communs aux bons et aux méchants, à ne rechercher que les biens propres aux bons, à ne fuir que les maux propres aux méchants. Et quand nous serons arrivés à ce jugement de Dieu, dont le temps est proprement appelé le jour du jugement, et quelquefois le jour du Seigneur, les jugements de ce dernier jour et ceux du commencement et ceux qui seront encore prononcés jusqu’à la fin des temps, dévoileront tous leur justice profonde. Alors aussi il paraîtra combien est juste ce jugement de Dieu qui, presque toujours, dérobe au sens et à l’intelligence des mortels, le mystère de sa justice. Mais ce qui n’est pas un mystère pour la foi des âmes religieuses, il est juste que cela reste voilé.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, pages 152-153
[
céleste-terrestre
]
[
naturel-surnaturel
]
[
écart
]
[
rétrospectif
]
rédemption
[…] Porphyre ne veut pas reconnaître dans le Seigneur Jésus-Christ le principe dont l’incarnation nous purifie. Il le méprise dans cette chair dont il se revêt pour le sacrifice expiatoire ; mystère profond, inaccessible à cette superbe qui ruine l’humilité du véritable et bon médiateur ; ce médiateur qui apparaît aux mortels, asservi comme eux à la mortalité ; tandis que, fiers de leur immortalité, les médiateurs d’insolence et de mensonge promettent aux mortels malheureux une assistance dérisoire. Le médiateur de vérité nous montre donc que le péché seul est un mal, et non la substance ou la nature de la chair, qu’il a pu prendre avec l’âme de l’homme sans le péché, qu’il a revêtue, qu’il a déposée par sa mort, et renouvelée par sa résurrection. Il montre qu’il ne faut pas éviter par le péché la mort même, quoiqu’elle soit la peine du péché, mais plutôt, s’il est possible, la souffrir pour la justice. Car lui-même, s’il a la puissance d’acquitter en mourant nos péchés, c’est que ce n’est point pour son péché qu’il meurt. Ce platonicien ne reconnaît point en lui le principe ; autrement il reconnaîtrait en lui la purification. En effet, ce n’est pas la chair qui est le principe, ce n’est pas l’âme de l’homme ; mais le Verbe, créateur de toutes choses. La chair ne purifie donc point par elle-même, mais le Verbe, qui l’a prise, quand "le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous [Jn 1, 14]".
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 435-436
[
double nature
]
[
logos
]
[
philosophie-théologie
]
[
christianisme
]
[
théandrique
]
conscience
La vie heureuse, n'est-ce pas cela même que tous désirent, et que personne au monde ne se refuse à désirer Où ont-ils appris à la connaître, pour la désirer ainsi ? où l'ont-ils vue, pour l'aimer ? Sans doute la possédons-nous d'une manière que j'ignore. Ii y a une certaine manière qui fait que chacun, au moment où il la possède, est alors heureux; il en est aussi qui sont heureux en espérance. La manière dont ceux-ci possèdent la vie heureuse ne vaut pas l'autre, où ceux-là sont heureux déjà par la réalité même; mais pourtant elle vaut mieux que celle des gens qui ne sont heureux ni en réalité ni en espérance. Et encore ces derniers eux-mêmes, s'ils ne possédaient pas de quelque manière la vie heureuse, ne désireraient pas tant être heureux; or ils le désirent, rien de plus certain. Je ne sais de quelle manière ils ont appris à la connaître, et voilà pourquoi ils la possèdent dans je ne sais quelle notion; et je fais tout pour savoir si cette notion est dans la mémoire, car, si elle est là, c'est que déjà nous avons été heureux autrefois. Le fûmes-nous tous individuellement, ou dans l'homme qui commit le premier péché, en qui aussi nous sommes tous morts et de qui nous sommes tous nés avec la misère ? Je ne cherche pas cela pour le moment, mais je cherche si la vie heureuse se trouve dans la mémoire. En vérité, nous ne l'aimerions pas, si nous ne la connaissions pas.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
Les Aveux, Traduction de E. Tréhorel et G. Bouissou
[
verbalisation
]
[
langage
]
[
idées platoniciennes
]
[
réminiscence
]
[
connaissance intellectuelle.
]
anti stoïcisme
En effet, en ce séjour de misère où nous sommes, demeurer inaccessibles à tout sentiment de douleur c’est, comme le remarque l’un des sages mêmes du siècle, un état que l’on ne saurait acheter qu’au prix d’une merveilleuse stupidité d’âme et de corps. Ainsi ce que les Grecs appellent apathie, ἀπάθεια, dont le synonyme latin ne pourrait être que impassibilité, cette apathie, qu’il faut entendre de l’âme et non du corps, si elle représente un état dégagé de ces affections qui s’élèvent contre la raison et troublent l’esprit, elle est une chose bonne et désirable, mais elle n’appartient pas à cette vie. Car ce n’est pas la voix d’un homme vulgaire entre les hommes, c’est la voix de plus éminents en piété, en justice, en sainteté qui parle ainsi : "Si nous nous prétendons exempts de péché, nous sommes nos propres séducteurs et la vérité n’est pas en nous" [1 Jn 1, 8]. Cette apathie ne sera donc en vérité qu’au moment où le péché ne sera plus dans l’homme. C’est assez maintenant de vivre sans crime : celui qui se croit pur éloigne de lui non le péché, mais le pardon. Si donc il faut appeler apathie l’insensibilité complète de l’âme, qui ne voit que cette insensibilité est le plus grand de tous les vices ? Or, il n’est pas absurde de prétendre que la parfaite béatitude écarte tout aiguillon de crainte, tout voile de tristesse, mais pour en exclure l’amour et l’allégresse, ne faut-il pas être entièrement séparé de la vérité ?
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, page 163
[
critique
]
[
pseudo sagesse
]
[
temporel-éternel
]
[
condition humaine
]
[
humilité
]
[
réalisation spirituelle imaginaire
]
Bible
[…] c’est alors que l’Egypte commence à avoir des Ptolémées pour rois. Le premier de tous, fils de Lagus, emmène de Judée en Egypte un grand nombre de captifs. Un autre Ptolémée, son successeur, appelé Philadelphes, leur permet à tous, qui étaient venus esclaves, de s’en retourner libres. Il envoya même de royales offrandes au temple de Dieu et demanda à Eléazar, alors grand-prêtre, de lui donner des Ecritures que la renommée lui avait sans doute annoncées comme divines, et qu’il désirait placer dans cette célèbre bibliothèque formée par ses soins. Le grand-prêtre les lui ayant données en hébreu, Ptolémée demanda des interprètes, et septante-deux hommes, six de chacune des douze tribus, versés dans l’une et l’autre langue, le grec et l’hébreu, lui furent envoyés. La coutume a prévalu d’appeler cette version la version des Septante. On rapporte qu’il y eut dans le choix de leurs expressions un accord si merveilleux, si étonnant et vraiment divin, que chacun d’eux ayant séparément accompli cette œuvre (car il plut au roi Ptolémée d’éprouver ainsi leur fidélité), ils ne présentèrent entre eux aucune différence pour le sens, la valeur ou l’ordre même des mots ; mais comme s’il n’y eût eu qu’un seul interprète, l’interprétation de tous était une ; parce qu’en effet l’Esprit en tous était un. Et ils avaient reçu de Dieu ce don admirable, afin que l’autorité de ces Ecritures obtînt, non comme œuvre humaine, mais comme œuvre divine, la vénération des Gentils qui devaient croire un jour ; et ce jour, nous le voyons arrivé.
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, pages 67-68
[
légende
]
[
origine
]
[
rédaction
]
paganisme
Voilà donc à quels dieux les Romains s’applaudissaient de confier la tutelle de Rome ! Ô erreur digne d’une immense pitié ! […] Virgile, dis-je, nous représente Junon, ennemie des Troyens, soulevant contre eux Eole, le roi des tempêtes :
"Une race que je hais, s’écrie-t-elle, fait voile sur la mer Tyrrhénienne ; elle porte en Italie Ilion et ses pénates vaincus. [Enéide, I, 67]"
Est-ce donc à ces pénates vaincus que la prudence devait recommander Rome pour lui assurer la victoire ? Junon parle en femme irritée, ne sachant ce qu’elle dit. Mais quoi ? Ecoutez Enée lui-même, le pieux Enée :
"Panthus, fils d’Othrys, prêtre de la citadelle et du temple d’Apollon, chargé des choses sacrées, de nos dieux vaincus, traînant par la main son petit-fils, accourt éperdu au seuil de ma demeure. [II, 319]"
Et ces dieux, que le héros ne craint pas de dire vaincus, ne sont-ils pas, de son aveu, plutôt confiés à sa tutelle que lui-même à la leur, lorsqu’il entend cette parole : "Troie le confie à son culte et ses pénates [II, 293]" ?
Ainsi ces dieux, et quels dieux, Virgile les déclare vaincus, et pour échapper aux vainqueurs, n’importe par quelle voie, confiés à un homme ! Et Rome sagement commise à de tels protecteurs ? Et sans leur perte, sa perte impossible ? Quelle folie ! Quoi donc ? Honorer comme tuteurs et patrons ces dieux vaincus, qu’est-ce, sinon vouer ses destinées plutôt à de néfastes auspices qu’à des divinités bienfaisantes ?
Auteur:
Saint Augustin Aurelius Augustinus
Années: 0354 - 0431
Epoque – Courant religieux: empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: évêque d'Hippone, philosophe chrétien
Continent – Pays: France - Algérie
Info:
La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 37-38
[
culte injustifié
]
[
christianisme
]
[
comparaison
]