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naturel-surnaturel

En fait, le conflit entre la terre et le ciel n’existe qu’au niveau de notre aveuglement. Ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c’est notre regard qui manque à la lumière. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Et ils le verront partout puisqu’il est partout.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 10

[ aveuglement ] [ divin ] [ contemplation ]

 
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En fait, le spirituel et le sensible authentique sont unis par une relation polaire : l’instant nu reproduit l’éternité ; la sensation à l’état pur implique, comme l’amour spirituel le plus haut, la fusion de l’objet et du sujet. Ce qu’on appelle apparence réside plutôt dans ce qui n’est ni spirituel ni sensible, je veux dire dans l’intellectuel et le passionnel : l’abstraction, le discours, l’attachement égoïste, et tous les produits dissolvants issus d’un cerveau ou d’un moi séparés de la communion universelle.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Notre regard qui manque à la lumière, Librairie Arthème Fayard, 1970, page 31

[ temporel-éternel ] [ mondanités ]

 
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Il y a probablement deux pôles dans la nature humaine :

l'un qui est la SAGESSE, l'autre la SAINTETÉ.

...La sainteté religieuse suppose un dogme, une foi.

...Le saint est celui qui est constamment tiré hors de luimême, le sage celui qui tire tout à lui. De sorte que, même

physiquement, le sage est ordinairement bien nourri (mais pas seulement physiquement). Le sage s'alimente, le sage

"profite". Le sage augmente (de poids). Le saint maigrit de

plus en plus car il se nourrit de sa propre substance jusqu'à

complet décharnement et totale consommation.

...Le véritable climat de la sagesse est le PANTHÉISME.

Il n'est possible et il n'est confortable d'être un Dieu à soi-même que quand tout le monde est de Dieu ou à Dieu.


Auteur: Ramuz Charles-Ferdinand

Info: Le sage, La nouvelle revue Française, 1932

[ types ] [ différences ] [ christianisme ] [ spiritualité ]

 
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[Selon Jacques Maritain], la personne est l’être qui subsiste librement par soi, de sorte que l’homme n’est une personne que par sa participation spirituelle, à la fois principielle et non contingente, à la Personne divine.  Au contraire, l’individualité est ce par quoi un être se distingue et s’exclut matériellement de l’ensemble des autres êtres que lui, suivant la définition scolastique de la matière comme principe d’individuation, de division des essences en instances séparées. À son tour, René Guénon, qui a justement aidé Maritain à préciser sa pensée sur cette distinction capitale de l’individualité et de la personnalité, définit lui-même très clairement l’individualisme comme "la négation de tout principe supérieur à l’individualité, et, par suite, la réduction de la civilisation, dans tous les domaines, aux seuls éléments purement humains." En effet, l’individualisme correspond, au point de vue du connaître, au refus de l’existence d’une "faculté de connaissance supérieure à la raison individuelle", en même temps que, du point de vue de l’être, il signifie un "refus d’admettre une autorité supérieure à l’individu".

Auteur: Ducay Paul

Info: https://www.cahiersdelunite.com/n-35-guenon-maritain

[ définition ] [ sécularisation ] [ désacralisation ]

 

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Pour l’homme, c’est donc la raison qui conduit aux essences, mais ce qui dans la raison atteint l’essence objective des choses, c’est l’intellect. C’est pourquoi, en lui-même, l’intellect est infaillible, mais l’homme cependant se trompe, parce que cet intellect a besoin de la raison pour atteindre son objet propre dans la connaissance naturelle […]. Nous pourrions dire : l’intellect, sans la raison, est impuissant, et la raison, sans l’intellect, est aveugle. C’est elle qui va chercher l’essence des choses dans les réalités sensibles, mais c’est lui qui perçoit cette essence.

L’intellect se manifeste dans la raison comme une sorte d’instinct intuitif. L’objet propre de cet intellect n’est donc pas l’Idée, au sens platonicien, et donc son intuition n’est pas l’intuition platonicienne, mais c’est bien quand même l’objet d’une intuition, portant non point certes sur des êtres intelligibles, séparés, existant en soi, mais cependant sur des essences objectives abstraites des choses sensibles. Et l’abstraction de l’essence n’est possible qu’en vertu d’une lumière intelligible – celle de l’intellect agent – qui illumine l’intellect humain […]. […]

Donc même la connaissance sensible se fait par participation à la lumière intelligible.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 116-117

[ christianisme ] [ relation ] [ ascension anagogique ] [ éclairage réciproque ] [ complémentarité ]

 
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Le problème des miracles ne fait difficulté entre la religion et la science que parce qu’il est mal posé. Il faudrait pour bien le poser définir le miracle. En disant que c’est un fait contraire aux lois de la nature on dit une chose absolument dénuée de signification. Nous ne connaissons pas les lois de la nature. Nous ne pouvons faire à leur sujet que des suppositions. Si celles que nous supposons sont contredites par des faits, c’est que notre supposition était au moins partiellement erronée. Dire qu’un miracle est l’effet d’un vouloir particulier de Dieu n’est pas moins absurde. Parmi les événements qui se produisent, nous n’avons aucune raison d’affirmer que certains plus que d’autres procèdent du vouloir de Dieu. Nous savons seulement, d’une manière générale, que tout ce qui se produit, sans aucune exception, est conforme à la volonté de Dieu en tant que Créateur ; et que tout ce qui enferme au moins une parcelle de bien pur procède de l’inspiration surnaturelle de Dieu en tant que bien absolu. Mais quand un saint fait un miracle, ce qui est bien, c’est la sainteté, non le miracle.

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 335

[ ignorance ] [ épochè ] [ sagesse divine ]

 

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Le phénomène moderne de l’irréligiosité du peuple s’explique presque entièrement par l’incompatibilité entre la science et la religion. Il s’est développé quand on a commencé à installer le peuple des villes dans un univers artificiel, cristallisation de la science. En Russie, la transformation a été hâtée par une propagande qui, pour déraciner la foi, s’appuyait presque entièrement sur l’esprit de la science et de la technique. Partout, après que le peuple des villes fut devenu irréligieux, le peuple des campagnes, rendu influençable par son complexe d’infériorité à l’égard des villes, a suivi, bien qu’à un degré moindre.

Du fait même de la désertion des églises par le peuple, la religion fut automatiquement située à droite, devint une chose bourgeoise, une chose de bien-pensants. Car en fait une religion instituée est bien obligée de s’appuyer sur ceux qui vont à l’église. Elle ne peut s’appuyer sur ceux qui restent dehors. Il est vrai que dès avant cette désertion, la servilité du clergé envers les pouvoirs temporels lui a fait faire des fautes graves. Mais elles auraient été réparables sans cette désertion. Si elles ont provoqué cette désertion pour une part, ce fut pour une part très petite. C’est presque uniquement la science qui a vidé les églises. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, page 311

[ démodée ] [ ringarde ] [ substitution ]

 

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Le principe fondamental de la théologie catholique […] c’est que la grâce ne détruit pas la nature mais la parfait. Il est donc certain que le sens du surnaturel, qui, dans son actualité, est un fruit de la grâce divine, correspond, du côté humain, à une possibilité de notre nature. L’état de pure nature n’est d’ailleurs qu’une abstraction. Comme l’enseigne saint Thomas (Ia, q.95, a.1) l’homme fut créé dans l’état de grâce, état de grâce qui lui permettait d’accomplir et de réaliser ce à quoi le vouait sa nature théomorphe. Car enfin, il ne faudrait pas l’oublier, l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Si la chute originelle lui fit perdre son état de grâce, elle ne pouvait cependant, sans détruire l’homme comme tel, anéantir complètement son essence théomorphe. Il reste donc, après la chute, dans la nature blessée, une possibilité théomorphique, un souvenir de sa destinée spirituelle en attente de son accomplissement, qui constitue proprement la capacité de la nature au surnaturel, capacité en elle-même impuissante et informe, mais réelle cependant, et par laquelle l’homme se distingue des animaux. C’est précisément cette capacité de la nature au surnaturel que la grâce vient informer, en l’ouvrant aux vérités de la foi salvatrice, et rendre efficace […].

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 91

[ actualisation ] [ catholicisme ]

 

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Il ne faut pas penser non plus que l’inspiration d’un peuple est un mystère réservé à Dieu seul, et qui par suite échappe à toute méthode. Le degré suprême et parfait de la contemplation mystique est chose infiniment plus mystérieuse encore, et pourtant saint Jean de la Croix a écrit sur la manière d’y parvenir des traités qui, par la précision scientifique, l’emportent de loin sur tout ce qu’ont écrit les psychologues ou pédagogues de notre époque. S’il a cru devoir le faire, il avait raison sans doute, car il était compétent ; la beauté de son œuvre est une marque suffisamment évidente d’authenticité. À vrai dire, depuis une antiquité indéterminée, bien antérieure au christianisme, jusqu’à la deuxième moitié de la Renaissance, il a toujours été universellement reconnu qu’il y a une méthode dans les choses spirituelles et dans tout ce qui a rapport au bien de l’âme. L’emprise de plus en plus méthodique que les hommes exercent sur la matière depuis le XVIe siècle leur a fait croire, par contraste, que les choses de l’âme sont ou bien arbitraires, ou bien livrées à une magie, à l’efficacité immédiate des intentions et des mots.

Il n’en est pas ainsi. Tout dans la création est soumis à la méthode, y compris les points d’intersection entre ce monde et l’autre. C’est ce qu’indique le mot Logos, qui veut dire relation plus encore que parole. La méthode est seulement autre quand le domaine est autre. À mesure qu’on s’élève, elle s’accroît en rigueur et en précision. Il serait bien étrange que l’ordre des choses matérielles, reflétât davantage de sagesse divine que l’ordre des choses de l’âme. Le contraire est vrai. 

Auteur: Weil Simone

Info: L'enracinement, Editions Gallimard, 1949, pages 238-239

[ définition ] [ rationnel ] [ religion ]

 

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On pourrait d’ailleurs admettre que l’acte intellectuel est d’autant plus pur que l’outillage mental qu’il doit utiliser et mettre en jeu est plus simple et plus réduit. Toutefois, il faut bien constater qu’il n’y a pas, humainement, d’intelligence sans un minimum d’outillage mental, ni d’outillage mental dont l’apprentissage n’implique un minimum d’intelligence. Cet outillage mental est lui-même de l’intelligence "coagulée". C’est un produit de la tradition, il est enseigné par la culture d’une civilisation donnée, et il constitue à certains égards comme un intellect agent, sous l’action duquel l’intelligence d’un être humain est éveillée. En réponse à cet éveil, la lumière informelle de l’intellect patient se polarise sur l’objet culturel qui l’a éveillée, l’investit, s’en empare, et le transforme en concept. Le moyen grâce auquel l’intellect est éveillé à la connaissance et informé, devient en retour le moyen grâce auquel l’intellect pense et connaît. […] Si bien […] que l’intelligence, pour informelle qu’elle soit en elle-même, ne laisse pas cependant d’être formelle dans son activité pensante. Et puisque cet outillage mental lui est fourni par une culture déterminée, il porte nécessairement la marque de cette culture. Le système conceptuel d’une intelligence donnée reflète le système culturel qui lui a donné naissance. Et c’est pourquoi il n’existe pas de discours métaphysique universel, ni de possibilité d’une traduction universelle de ces discours. L’universel est rigoureusement inexprimable et supra-conceptuel.

Il reste cependant que dans son acte propre – non pas dans son activité – l’intelligence est vraiment informelle. Et donc, lorsque cette intelligence travaille et se livre à des activités ordinaires […] elle attache et polarise sur son outillage mental une lumière capable d’éclairer tout autre chose. […] C’est précisément en fonction de cette situation de notre intelligence, prisonnière de ses catégories naturelles, que se définit le mode d’action du processus de conversion par lequel elle est surnaturalisée et consacrée dans la foi.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 100-101

[ abstraire ]

 

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