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psychanalyse-philosophie

S’il [Socrate] passe la parole à DIOTIME [dans le Banquet], pourquoi ne serait-ce pas que, concernant l’amour, les choses ne sauraient, avec la méthode proprement socratique, aller plus loin ? Je pense que tout va le démontrer, et le discours de DIOTIME lui-même. Pourquoi aurions-nous à nous en étonner, dirai-je déjà ? S’il y a un pas qui constitue, par rapport à la contemporanéité des sophistes, l’initium de la démarche socratique, c’est qu’un savoir - le seul sûr, nous dit SOCRATE dans le Phédon - peut s’affirmer de la seule cohérence de ce discours, qui est dialogue, qui se poursuit autour de l’appréhension nécessaire - de l’appréhension comme nécessaire - de la loi du signifiant.

[…] SOCRATE affirme ce savoir interne au jeu du signifiant. Il pose en même temps que - ce savoir entièrement transparent à lui-même - que c’est cela qui en constitue la vérité. Or n’est-ce pas sur ce point que nous avons fait le pas par quoi nous sommes en discord avec SOCRATE ? Dans ce pas sans doute essentiel, qui assure l’autonomie de la loi du signifiant, SOCRATE - pour nous - prépare ce champ du verbe justement à proprement parler, qui lui, aura permis toute la critique du savoir humain comme tel. 

Mais la nouveauté - si tant est que ce que je vous enseigne concernant la révolution freudienne soit correct - c’est justement ceci : que quelque chose peut se sustenter dans la loi du signifiant, non seulement sans que cela comporte un savoir, mais en l’excluant expressément, c’est-à-dire en se constituant comme inconscient, c’est-à-dire comme nécessitant à son niveau l’éclipse du sujet pour subsister comme chaîne inconsciente, comme constituant ce qu’il y a d’irréductible dans son fond dans le rapport du sujet au signifiant. 

Ceci pour dire que c’est pour ça que nous sommes les premiers, sinon les seuls, à ne pas être forcément étonnés que le discours proprement socratique, le discours de l’épistémè : du savoir transparent à lui-même, ne puisse pas se poursuivre au-delà d’une certaine limite concernant tel objet, quand cet objet - si tant est que ce soit celui sur lequel la pensée freudienne a pu apporter des lumières nouvelles - cet objet est l’amour.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 18 janvier 1961

[ différence ] [ insu ] [ mythe ] [ faille signifiante ] [ limite dialectique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe

C’est là ce qui est par SOCRATE articulé dans ce qu’il introduit à ce discours nouveau, ce quelque chose dont il a dit qu’il ne se place pas sur le plan du jeu verbal, par quoi nous dirions que le sujet est capté, captivé, est figé, fasciné [199b]. Ce en quoi il se distingue de la méthode sophistique, c’est qu’il fait résider le progrès d’un discours, que - nous dit-il - il poursuit sans recherche d’élégance, avec les mots de tous, dans cet échange, ce dialogue, ce consentement obtenu de celui à qui il s’adresse, et dans ce consentement présenté comme le surgissement, l’évocation nécessaire, chez celui à qui il s’adresse, des connaissances qu’il a déjà. C’est là, vous le savez, le point d’articulation essentiel sur quoi toute la théorie platonicienne, aussi bien de l’âme que de sa nature, de sa consistance, de son origine, repose.

Dans l’âme déjà sont toutes ces connaissances qu’il suffit de questions justes pour réévoquer, pour révéler. Ces connaissances sont là depuis toujours et attestent en quelque sorte la précédence, l’antécédence de connaissance, du fait qu’elle est non seulement depuis toujours, mais qu’à cause d’elle nous pouvons supposer que l’âme participe d’une antériorité infinie, elle n’est pas seulement immortelle, elle est de toujours existante. 

Et c’est là ce qui offre champ, et prête au mythe de la métempsycose, de la réincarnation, qui sans doute sur le plan du mythe… sur un autre plan que celui de la dialectique …est tout de même ce qui accompagne en marge le développement de la pensée platonicienne. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 18 janvier 1961

[ maïeutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

blues

Il existe une forme de tristesse qui naît du fait d'en savoir trop, de voir le monde tel qu'il est vraiment. C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l'amour n'est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et fugace, que le bonheur n'est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s'accrocher. Et dans cette compréhension se cache une profonde solitude, un sentiment d'être coupé du monde, des autres, de soi-même.

Auteur: Woolf Virginia

Info: Vers le phare

[ lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

communisme

Ceux qui pensent que les régimes communistes d’Europe centrale sont exclusivement la création de criminels laissent dans l’ombre une vérité fondamentale : les régimes criminels n’ont pas été façonnés par des criminels, mais par des enthousiastes convaincus d’avoir découvert l’unique voie du paradis. Et ils défendaient vaillamment cette voie, exécutant pour cela beaucoup de monde. Plus tard, il devint clair comme le jour que le paradis n’existait pas et que les enthousiastes étaient donc des assassins.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 254

[ idéalisme ] [ forcenés ] [ meurtriers ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chiottes

Les cuvettes des waters modernes se dressent au-dessus du sol comme la fleur blanche du nénuphar. L’architecte fait l’impossible pour que le corps oublie sa misère et que l’homme ignore ce que deviennent les déjections de ses entrailles quand l’eau tirée du réservoir les chasse en gargouillant. Les tuyaux des égouts, bien que leurs tentacules viennent jusque dans nos appartements, sont soigneusement dissimulés à nos regards et nous ignorons tout des invisibles Venises de merdes sur lesquelles sont bâties nos cabines de toilette, nos chambres à coucher, nos salles de bal et nos parlements.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 227

[ canalisation ] [ déni ] [ déchets ]

 

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totalitarisme

Quand une conversation d’amis devant un verre de vins est diffusée publiquement à la radio, ce ne peut vouloir dire qu’une chose : que le monde est changé en camp de concentration.

Tereza utilisait ce mot presque depuis son enfance pour exprimer l’idée qu’elle se faisait de la vie dans sa famille. Le camp de concentration, c’est un monde où l’on vit perpétuellement les uns sur les autres, jour et nuit. Les cruautés et les violences n’en sont qu’un aspect secondaire (et nullement nécessaire). Le camp de concentration, c’est l’entière liquidation de la vie privée. 

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 197

[ signification quotidienne ] [ collectivisme ]

 

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sexualité

Avec ses muscles magnifiques, Franz était dans le coït comme un chiot géant s’allaitant à ses seins. Et c’est vrai, il a un de ses mamelons dans la bouche, comme pour téter ! L’idée qu’en bas Franz est un homme adulte mais qu’en haut c’est un nouveau-né qui tête, donc qu’elle couche avec un nouveau-né, cette idée est pour elle à la limite de l’abject. Non, elle ne veut plus jamais le voir se débattre désespérément sur elle, jamais plus elle ne lui tendra son sein comme une chienne à son petit, c’est aujourd’hui la dernière fois, irrévocablement la dernière fois !

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 169-179

[ homme-par-femme ] [ baise ] [ dégoût ] [ tue l'amour ] [ infantile ] [ régressif ]

 

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éros

Elle dit : "Et pourquoi ne te sers-tu pas de ta force contre moi, de temps en temps ?

- Parce qu’aimer, c’est renoncer à la force", dit Franz doucement.

Sabina comprit deux choses : premièrement, que cette phrase était belle et vraie. Deuxièmement, qu’avec cette phrase, Franz venait de se disqualifier dans sa vie érotique. 


Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 164

[ hommes-femmes ] [ malentendu ] [ tue-l'amour ] [ dominateur ] [ désir ]

 
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décontraction

Il quitta le groupe où officiait sa femme pour le cercle où régnait sa fille. Une personne était dans un fauteuil, les autres debout. Marie-Anne était assise par terre. Franz était certain que Marie-Claude, à l’extrémité opposée du salon, allait bientôt s’asseoir à son tour sur le tapis. A cette époque, s’asseoir par terre devant ses invités était un geste qui signifiait qu’on était naturel, détendu, progressiste, sociable et parisien. Marie-Claude mettait tant de passion à s’asseoir par terre en tous lieux que Franz redoutait souvent de la trouver assise par terre dans la boutique où elle allait s’acheter des cigarettes.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, pages 155-156

[ baba cool ] [ hippie ] [ se donner un genre ] [ moquerie ]

 

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femmes-par-homme

Cette phrase est curieuse. Il ne se disait pas : respecter Marie-Claude, mais : respecter la femme en Marie-Claude.

Seulement, puisque Marie-Claude était elle-même une femme, quelle est cette autre femme qui se cache en elle et qu’il doit respecter ? Ne serait-ce pas l’idée platonicienne de la femme ?

Non. C’est sa mère. Jamais il ne lui serait venu à l’idée de dire que ce qu’il respectait chez sa mère, c’était la femme. Il adorait sa mère, non pas quelque femme en elle. L’idée platonicienne de la femme et sa mère, c’était une seule et même chose. 

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, traduit du tchèque par François Kérel, éditions Gallimard, 1989, page 134

[ idéalisation ] [ mère-fils ] [ relations amoureuses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson