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dualité

La joie réelle n'est autre, en effet, qu'une vision lucide, mais assumée, de la condition humaine ; la tristesse en est la même vision mais consternée. La joie est ainsi ce que Spinoza pourrait appeler un "mode actif" de la tristesse, et réciproquement la tristesse peut être décrite comme "mode passif" de la joie.




Auteur: Rosset Clément

Info: Loin de moi : Etude sur l'identité

[ inversion ] [ chiasme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ressort illusoire

Affirmer le caractère névrotique de l'espérance peut certes sembler paradoxal : puisqu'on tient généralement celle-ci pour une vertu, c'est à dire une force. Pourtant il n'est pas de force plus douteuse que l'espérance. Ce n'est sans doute pas par hasard, ni par l'effet d'une erreur de copiste, que Hésiode assimile, toujours dans Les travaux et les jours, l'espoir au pire des maux, au fléau qui est resté dans la boîte de Pandore, à la libre disposition des hommes qui s'y précipitent dans la pensée qu'ils y trouveront le salut et le contre-poison à tous les autres maux, alors qu'il s'agit d'un poison parmi les autres, sinon du poison par excellence. Tout ce qui ressemble à de l'espoir, à de l'attente, constitue en effet un vice, soit un défaut de force une défaillance, une faiblesse, - un signe que l'exercice de la vie ne va plus de soi, se trouve en position attaquée et compromise. Un signe que le goût de vivre fait défaut et que la poursuite de la vie doit dorénavant s'appuyer sur une force substitutive : non plus sur le goût de vivre la vie que l'on vit, mais sur l'attrait d'une vie autre et améliorée que nul ne vivra jamais. L'homme de l'espoir est un homme à bout de ressources et d'arguments, un homme vidé, littéralement "épuisé" ; tel cet homme dont parle Schopenhauer, qui "espère trouver dans des consommés et dans des drogues de pharmacie la santé et la vigueur dont la vraie source est la force vitale propre".


Auteur: Rosset Clément

Info: La force majeure

[ dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chronos

Le temps n'est jamais réversible mai il y a des phénomènes réversibles dans le temps. 


(Précision de perplexity.ai : Le temps, en tant que dimension fondamentale, n’est jamais réversible. Pourtant, certaines lois physiques - comme celles de la mécanique classique ou quantique dans des systèmes idéaux et isolés - décrivent des phénomènes réversibles dans le temps : on peut, en théorie, remonter le film des événements sans contradiction.

Dans le monde réel, cependant, la plupart des phénomènes sont irréversibles : ils impliquent des pertes d’information (décohérence), des dissipations d’énergie, ou une augmentation de l’entropie (comme le veut la deuxième loi de la thermodynamique). Cette irréversibilité n’est pas une " erreur ", mais une conséquence de la complexité et de l’ouverture des systèmes que nous observons.

Ainsi, la réversibilité est une propriété des lois fondamentales idéalisées, tandis que l’irréversibilité émerge dès que l’on considère la réalité concrète et ses interactions multiples.)


Auteur: Klein Étienne

Info: mai 2025.

[ dualité ] [ sens unique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

satisfaction sereine

Une des marques les plus assurées de la joie est, pour user d’un qualificatif aux résonances fâcheuses à bien des égards, son caractère totalitaire. Le régime de la joie est celui du tout ou rien : il n’est de joie que totale ou nulle (et j’ajouterai, anticipant sur la suite de mon propos, qu’il n’est de joie qu’à la fois totale et de certaine façon nulle). L’homme joyeux se réjouit certes de ceci ou de cela en particulier ; mais à l’interroger davantage on découvre vite qu’il se réjouit aussi de tel autre ceci et de tel autre cela, et encore de telle et telle autre chose, et ainsi de suite à l’infini. Sa réjouissance n’est pas particulière mais générale : il est " joyeux de toutes les joies ", omnibus laetitiis laetum, comme le dit un amoureux comblé dans une pièce du dramaturge latin Trabéa, partiellement citée par Cicéron. Parole pénétrante, encore qu’on ignore tout du contexte dans lequel elle se situait. Ce que suggère une telle parole peut à peu près s’énoncer ainsi : il y a dans la joie un mécanisme approbateur qui tend à déborder l’objet particulier qui l’a suscitée pour affecter indifféremment tout objet et aboutir à une affirmation du caractère jubilatoire de l’existence en général. La joie apparaît ainsi comme une sorte de quitus aveugle accordé à tout et à n’importe quoi, comme une approbation inconditionnelle de toute forme d’existence présente, passée ou à venir.






Auteur: Rosset Clément

Info: La force majeure, pp. 7-8

[ bien-être ]

 

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couple

La dernière fois qu'il lui a fait l'amour, il était rempli d'absinthe et il se souvient d'être passé sur un corps inerte, comme un chameau sur le sable. Au fond, il a toujours su que son désir se tarirait. Mais dès les premiers jours, ils avaient contracté un pacte, plus puissant que les amours fanées d'un lit conjugal : deux personnes qui se protègent en valent mille qui se désirent.

Auteur: Chantreau Jérôme

Info: L'Affaire de la rue Transnonain

[ alliance ] [ post libido ]

 

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père-fils

— Oui, j'ai vécu auprès de lui comme aux côtés d'un personnage, je ne peux pas dire mieux, unique. Tous les parents disent cela. Mais Bélhazar était unique d'une autre façon. Presque étranger. D'ailleurs, je ne l'ai jamais appelé " Mon fils ", parce que je déteste cette façon de s'approprier quelqu'un. Je suis bien son père, hein ! Il n’y a aucun doute là-dessus, et j'en tire une immense fîerté. Mais j'ai toujours eu l'impression qu'il ne m'appartenait pas, qu'il était là pour quelque chose qui nous dépassait, que la seule chose que j'avais à faire, avec lui, la plus urgente, c'était de profiter de la chance que j'avais de vivre à ses côtés. Un bonhomme comme lui, c'est pas tous les jours qu'on en rencontre. Les gens s'ennuient souvent quand ils passent du temps avec leurs enfants. Moi, j'étais fasciné. Et f en ai profité, crois-moi. C'est pourquoi je peux dire qu'aujourd'hui, je n'ai aucun regret.

Auteur: Chantreau Jérôme

Info: Bélhazar

 

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dialogue

Yann fait une nouvelle pause pour laisser retomber les souvenirs comme la poussière d'un plumeau. Le silence ici ne gêne personne. Je le vois sourire en regardant son verre. À quoi pense-t-il ? Cherche-t-il à retrouver le fil de son histoire ou bien est-il en train d'en inventer un nouveau chapitre ? Qu'importe. Qu'est-ce que c'est que cette chose-là, la vérité, s'agissant de nos vies ?

La vérité d'un enfant, c'est une création, celle d'un couple, le résultat d'une négociation, celle d'un vieillard, un peu d'écume au bord de la mémoire. Je ne vais pas faire une enquête pour savoir si le vieux Jaouen a piloté une Bugatti ou posé son biplan sur Chausey. Je l'al dit, je suis un piètre detective. Ce qui m'intéresse, et je le comprends en me resservant moi-même un verre de Ricqlès, c'est leur folklore. Invention ou vérité, cela n'a aucune importance. Ce qui compte c'est la façon dont on se raconte. Ce que je cherche, c'est le carrousel d'images qui tournait dans la tête de Bélhazar.






Auteur: Chantreau Jérôme

Info: Bélhazar

[ reconstruction ] [ mythopoïèse ] [ exactitude ] [ métaréflexion ]

 

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bavure militaire

Derrière l’ironie point l’esprit de Voltaire. Transnonain est devenu le symbole de la violence d’état. Chaque fois qu’un journaliste républicain prononce ce nom, Louis-Philippe perd un peu plus de son crédit. Le roi-des-Français massacre les Français. De son côté, le gouvernement feint l’indifférence. Il se contente de hausser les épaules. Mais en réalité, il fulmine. Il ne faut pas que cette affaire devienne une cause. En France, un trait d’esprit peut tuer, une chanson devenir une épitaphe. Le procès-monstre devait calmer les esprits, il les amuse. Et les scandalise. Il faut sortir de cette impasse.


Auteur: Chantreau Jérôme

Info: L'Affaire de la rue Transnonain

[ ironie populaire ] [ injustice sociale ] [ scandale gouvernemental ] [ pouvoir empêtré ]

 

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luddisme

La salle du Conseil répond à ce préambule par une salve d’applaudissements, tandis qu’Adolphe Thiers reprend son souffle. Les pairs apprécient la concision du bonhomme et son agilité politique, d’autant qu’il est bientôt l’heure de passer à table. Mais ce que Thiers ne dit pas, parce que tout le monde s’en moque, ici, c’est que la mécanisation du travail vide les ateliers et que le travail honnête ne permet plus de vivre. Le métier à tisser Jacquard, merveille de technologie, met trois hommes sur cinq au chômage. Ceux qui ont encore un emploi voient leur salaire se réduire comme peau de chagrin, car le patron est seul à en fixer le montant. Voilà pourquoi ces drôles veulent se mutualiser. Il y cinquante ans, la Bastille a été prise par des affamés, aujourd’hui, ce sont des travailleurs pauvres qui dressent des barricades. Ce n’est pas du tout la même chose , et Thiers le sait.


Auteur: Chantreau Jérôme

Info: L'Affaire de la rue Transnonain

 

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téléphones mobiles

Les boutiques s’ajoutaient à tous ces lieux publics que l’être humain avait fini par rendre infréquentables par sa seule présence, les trains, les salles de cinéma, les rues. Les gens se croyaient dans leur salon partout où ils allaient. Le portable avait abattu les cloisons de l’intime, qui s’était vulgairement déversé dans l’espace public, de sorte que tout lieu était devenu invivable. Sartre avait en partie raison, il n’avait simplement pas pu aller au bout de son raisonnement : l’enfer c’est les autres avec du réseau.


Auteur: Fabcaro Fabrice Caro

Info: Fort Alamo

[ pessimisme ]

 

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