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auto-analyse

Voilà pourquoi l'histoire de Marcelle Pichon m'était restée en mémoire. Pourquoi ce fait divers avait "cogné à ma vitre", et pas un autre. D'autant qu'il m'était parvenu par la mirifique voie des ondes, comme une voix de plus dans mon crâne, un ordre m'étant intérieurement intimé et me soufflant directement dans l'étrier de l'oreille, par conduction osseuse, une voix d'Irène Oumélianko, si proche de celle de F*.

Ce fait divers, il était aussi le mien. La disparition de cette femme,  je l'éprouvais à l'époque dans ma chair. Sa solitude au milieu de la foule, je la vivais moi-même au quotidien. Sa mort par inanition, elle me parlait de mes propres privations. Son escargot dégorgeant, il dégorgeait dans ma bouche. Son journal d'agonie. J'avais le même

Le souvenir de cette émission de radio. Il était un souvenir écran.

Voilà.

Il était un souvenir que je m'étais fabriqué pour dissimuler un autre. Parce que, confrontée à un événement traumatique, il arrive que la mémoire transfère la charge émotionnelle sur la scène à la fois éloignée et anodine, quoique liée de façon indicible. On se souvient alors de ce qu'on a pas vécu et on s'en souvient très bien. Dans ce genre de situation, c'est le seul moyen de garder en mémoire ce qui a été refoulé, sans avoir à s'y confronter.

La caractéristique des souvenirs écrans, c'est leur "netteté", paraît-il. On se rappelle avec une extrême précision en détail en particulier car il est comme la clé qui code le chiffre de la mémoire. Un simple mot peut suffire. Un mot comme le mot escargot.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas. pp 1264 - 1265. Livre de poche *Personne avec qui il avait rompu, trauma arrivé peu avant d'apprendre ce fait divers.

[ mémoire sélective ] [ mot-clé ] [ saillance ] [ focalisation mnésique ] [ autofiction ]

 

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interrogation

D'ailleurs, j'avais longtemps répugné à mettre des tiers dans la confidence. De Marcelle, Je ne parlais jamais à personne, sauf un Penny mais Penny était Penny ! Sauf nécessité (pour solliciter l'aide d'un spécialiste de la mode ou de la morphopsychologie, par exemple), il n'était pas question d'éventer mon secret, preuve que je n'avais pas la conscience si tranquille, que je ne me savais obscurémment coupable de quelque chose, même si je refusais de me l'avouer. Officiellement, je faisais des recherches sur une ancienne mannequin de Jacques Fath qui, à l'âge de 63 ans et 7 mois, il y avait 37 ans, s'était laissée mourir de faim en tenant le journal de son agonie. Et moi  je voulais retrouver ce journal, je rêvais de le lire et de le porter à la connaissance du public parce que j'y voyais le témoignage bouleversant d'une femme qui avait maudit le monde avant de le quitter, parce qu'il était l'ultime combat de la vie face à la mort, parce que je lui supposé une valeur littéraire à nul autre comparable, parce que quoi - au juste ? Quoi derrière mes alibis ? Quelles anguilles grouillant sous la roche ? Quel  inconscient ?  Avais-je seulement le droit de troubler le repos d'une morte qui, vu sa volonté de disparaître sans dire au revoir à personne n'en demandait sans doute pas tant.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas, pp 1112-1113, Livre de poche

[ introspection ] [ motivation ] [ fait divers déclic ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Quand j'étais enfant, j'aimais bien imposer aux gens l'épreuve du silence qui consiste à croiser les bras sans rien dire en attendant que les autres comprennent ce qu'ils ont bien pu faire de mal. Ce qui m'a permis d'apprendre que si la parole ne vaut pas grand-chose, les mimiques sont tout aussi mal comprises des masses, et m'a donc apporté surtout l'isolement et la solitude – que je recherchais d'ailleurs, étant dès cette époque en porte à faux avec la plupart des gens et cherchant sans succès un autre moi-même pour devenir copain avec lui.

Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai appris que la communication n'a rien à voir avec les mots et se produit seulement quand deux personnes, équipées par hasard d'un émetteur et d'un récepteur de la même marque – des trucs que ne révèle aucune radiographie, aucun électro-encéphalo –, parviennent on ne sait comment à se rencontrer dans ce pauvre monde où tout un chacun se trimbale seulement avec du matériel bricolé sur mesure, ou les grandes marques, incompatibles avec la mienne et où la parole n'est vraiment qu'un des accessoires les moins importants.

Auteur: Buten Howard

Info: Monsieur Butterfly, Seuil, 1987 : pp. 25-26

[ affinités ] [ gêne ] [ même longueur d’onde ] [ en phase ]

 

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portrait

Howard Buten, le clown Buffo, est mort

Le comédien, également psychologue spécialiste de l’autisme et écrivain, est décédé le vendredi 3 janvier 2025 à l’âge de 74 ans. Retour sur un parcours hors norme.

(Photo . Howard Buten, dans le costume de Buffo, en 2008, lors de l'une de ses dernières apparitions publiques.)

Les clowns meurent aussi ! Buffo, personnage burlesque créé par Howard Buten, est décédé, avec son auteur, le 3 janvier 2025. Résumer en quelques lignes la vie de ce comédien, par ailleurs romancier et psychologue clinicien spécialiste de l'autisme, n'est pas chose aisée, car le personnage aimait s'entourer de mystère. Né le 28 juillet 1950 à Detroit aux États-Unis, son parcours reste plein de zones d'ombre...

Fils aîné d'un avocat, Ben Butensky (qui avait raccourci son nom par souci de simplicité, mais aussi pour se distinguer de son frère, membre d'un gang de malfaiteurs), élevé par une danseuse de claquettes, Dorothy Fleisher, il disait avoir très tôt voulu travailler dans un cirque. Mais pas forcément comme clown… " J'ai toujours détesté les  Augustes ", expliquait-il. La faute probablement à Ricky, un tramp clown (un clown clochard) vu à la télévision pendant son enfance. " Ce vagabond aux lèvres blanches, au visage fardé et aux vêtements de guenille me faisait plus peur que rire ", confiait Howard Buten.

Inspiration

Doué pour le chant et doté d'un petit talent de ventriloque, le jeune Howard s'inscrit, en 1968, à l'université du Michigan, aux cours de chinois avec le projet de sillonner l'Asie. Pour voyager, il ne voit alors que deux moyens de transport possibles. Soit le cargo, soit le cirque. À vingt ans, au terme de deux années d'études poussives du mandarin, il tente de s'engager dans la marine marchande. En vain.

Faute de devenir marin, il sera donc circassien. Il s'inscrit au début des années 70 en Floride dans la prestigieuse école du cirque Barnum & Bailey. Une institution prestigieuse fondée par les Ringling Brothers et qui a inspiré à Cecil B. De Mille son long-métrage Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth) en 1952, avec Charlton Heston et James Stewart. 

Howard s'y forme à la pantomime et à la jonglerie auprès de Lou Jacobs (1903-1992). C'est cet artiste qui lui fait prendre conscience de la richesse de l'art clownesque. " Lou m'a tout appris : l'histoire de ce genre qui naît en Italie au XVIIIe siècle avec le comique italo-britannique Joey Grimaldi. Mais aussi le rôle fondamental car thérapeutique du rire ", évoquait Howard Buten.

Premiers pas

Par la magie du masque grotesque du pitre, ses grimaces et ses chutes, le jeune homme réalise qu'il lui est possible de raconter des histoires susceptibles de toucher un public international, sans pour autant avoir à apprendre une langue étrangère. Doté d'une grande faculté d'improvisation et d'un certain don pour la musique (il joue du violon), le jeune apprenti clown ne tarde pas à se faire recruter par le Clyde Beatty Cole Brothers Circus et à partir en tournée.

Son premier sketch est cependant un cuisant échec. " Le clown que j'incarnais (et qui n'avait pas encore de nom) entrait en piste muni d'un panier contenant trois œufs surdimensionnés. J'entreprenais de jongler avec. En vain, évidemment. Je finissais mon tour en faisant jaillir de mon baluchon un poulet que je jetais en l'air. Mais personne ne riait ", se rappelait-il, avec cet air affligé inimitable.

Modèle

Le même numéro lui avait valu d'être recalé à l'examen de sortie de l'école, alors dirigée par Irving Feld. Cet échec provoquera chez lui son premier épisode dépressif. Il y en aura beaucoup d'autres. Une rencontre va néanmoins le sortir de l'ornière. En 1970, il fait la connaissance, en Californie, du clown Otto Griebling. C'est lui qui l'aidera à trouver son style. Rendu muet par un cancer du larynx, Otto a en effet développé des numéros sans paroles et sans artifices dont le comique réside dans l'extraordinaire économie de moyens qu'il met en œuvre face à un public par ailleurs médusé par les tours de force des acrobates, contorsionnistes et autres dompteurs du reste de la troupe.

" Le truc d'Otto était de rester immobile de longues minutes au bord des gradins, de chercher des yeux un spectateur, de le fixer longuement jusqu'à ce qu'un malaise s'installe puis de sembler chercher son nom dans une liste et de le cocher ; avant de passer au suivant ", disait Howard Buten. C'est sur son modèle qu'il crée le personnage de Rumples (un mot que l'on pourrait traduire par " chiffonné "). Et c'est avec ce clown qu'il intègre, en 1972, le cirque Bartok, où il partage la roulotte d'un ancien champion olympique de gymnastique polonais devenu alcoolique.

Révélation

Howard Buten va passer deux saisons au sein de ce cirque. Il y effectue, chaque soir, un périlleux numéro avec un dresseur d'ours puis développe une série de sketchs en groupe. Les clowns américains intervenant en bande là où les Européens sont plutôt adeptes de duos, généralement composés d'un Auguste et d'un Pierrot – un pitre et un clown triste. Mais les explosions de pétard, les tartes à la crème et autres plats de spaghettis qu'ils s'envoient au visage finissent par le lasser.

En 1973, il découvre le personnage de Grock, inventé par le Suisse Adrien Wettach : un personnage comique qui ne donne pas la réplique à un clown blanc, mais à un musicien. C'est une révélation. Quelques mois plus tard, Buffo naît. Le nom, pioché dans le dictionnaire italien, renvoie au " bouffon " médiéval, mais aussi à l'opéra-bouffe…

Naissance de Buffo

Buffo ? C'est un gringalet, incapable de prononcer autre chose qu'un long " hein ? " traînant (ce qui lui donne l'air d'un abruti) ; un homme-enfant incapable d'exprimer ses sentiments (ce qui le rend irascible) ; un individu perpétuellement éberlué par ce qu'il voit du monde (et dont l'apparente inadaptation à son environnement crée, en définitive, une inépuisable poésie). La seule manière de communiquer de Buffo est, de fait, le recours à la musique.

Avec ce personnage, Howard Buten peut enfin exprimer ce qui lui tient à cœur : raconter, de manière cryptée, l'histoire de son grand-père paternel, Joseph Butensky, né vers 1880 dans un shtetl de Lituanie et débarqué à Ellis Island sans parler un mot d'anglais, à la veille de la Première Guerre mondiale. Cet aïeul, devenu chiffonnier, occupe une place centrale dans la vie et l'imaginaire de Howard, qui quitte la troupe du Super Circus Bartok pour intégrer celle d'un music-hall de Mount Clemens, dans la banlieue de Detroit, avec ce personnage de Buffo.

La voix de la musique

Howard Buten se produira d'abord avec la chanteuse Milly Whiteside, puis avec un pianiste, avant de continuer l'aventure en solo, recourant désormais tantôt à une trompette, tantôt à un violon (en réalité, plusieurs, de tailles différentes). " J'envisageais le personnage comme une sorte de Simplet, le nain de Blanche-Neige, fasciné par ce qu'il voyait dans la salle. Un truc que j'avais emprunté à Liza Minelli qui, lorsqu'elle chantait, se mettait à fixer un point au loin, par-delà le public. Si vous apparaissez sur scène et que vous semblez cloué sur place par une apparition lointaine, le public vous prête tout à coup une attention soutenue ", résumait-il.

Après avoir transporté son personnage des comedy clubs de Californie à ceux de New York et effectué plusieurs tours du monde (Buffo est très populaire au Japon), Howard Buten retournera sur les bancs de l'université pour suivre un cursus de psychologie. " C'est ma rencontre avec un enfant autiste, Adam Shelton, qui m'a poussé à le faire, en m'incitant à chercher les moyens de comprendre les esprits humains qui ne fonctionnent pas comme les autres ", explique alors le clown, qui créera, en 1996, un centre d'accueil pour enfants frappés par ce syndrome.

Vies parallèles

Devenu psychologue clinicien, Howard Buten se tourne, dans le même temps, vers l'écriture. En 1981, il publie Quand j'avais 5 ans je m'ai tué. L'ouvrage, passé inaperçu aux États-Unis, est traduit en français par Jean-Pierre Carasso. C'est un succès tel que le comédien s'installe à Paris. Suivront quatre autres livres, dont Le Cœur sous un rouleau compresseurMonsieur Butterfly et Quand est-ce qu'on arrive ? Des récits où le rire côtoie l'effroi. Comme dans Histoire de Rofo le clown : une histoire où un pitre de cirque tue son meilleur ami avant de sombrer dans une profonde dépression.

Malgré ces succès éditoriaux, Howard Buten ne tournera pourtant jamais le dos au personnage de Buffo, dont il endossera régulièrement le costume. Notamment dans un spectacle avec la violoncelliste et musicothérapeute Claire Oppert, qui tournera plusieurs années et sera récompensé en 1998 par un Molière au titre du meilleur one man show. Au début des années 2000, le " saltimbanque " – comme il aimait à se définir – s'était progressivement retiré de la scène. Vivant loin de Paris, dans une maison isolée en Bretagne, en compagnie de la veuve de Jean-Pierre Carasso, Howard Buten avait fini par ressembler au clown Buffo : mutique, contemplant le monde d'un air effaré depuis son fauteuil, comme coupé du monde…



 

Auteur: Eschapasse Baudouin

Info: https://www.lepoint.fr/, 4 janvier 2025

[ baladin ] [ biographique ]

 

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virtualisation

L’information contenue dans une phrase anglaise ou dans un logiciel informatique ne provient pas de la chimie de l’encre ou de la physique du magnétisme, mais d’une source extrinsèque à la physique et à la chimie. En effet, dans les deux cas, le message transcende les propriétés du support. L’information contenue dans l’ADN transcende également les propriétés de son support matériel. 


Auteur: Meyer ​​​​​​​Stephen Charles

Info: Darwinism, Design and Public Education

[ modélisation externe ] [ abstraction ] [ dépassement ]

 

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homme-animal

J’étais attiré par les chevaux comme s’ils étaient des aimants. C’était dans mon sang. J’ai dû hériter de mon grand-père une propension génétique envers l’espèce équine. Peut-être y a-t-il une particularité dans l’ADN qui différencie des autres les gens qui aiment les chevaux, qui divise instantanément l’humanité en ceux qui aiment les chevaux et les autres, qui ne savent tout simplement pas.


Auteur: Hamilton Alan J.

Info: Zen Mind, Zen Horse: The Science and Spirituality of Working with Horses

[ affinité ]

 

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extinctions

Les amitiés se sont dissoutes dans le temps, les amours se sont noyées dans l'ennui.




Auteur: Calvi Massimo

Info: L'homme qui regardait la montagne

[ cessation des liens ] [ lassitude ] [ durée ]

 

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enfance

J'étais un garçon de la ville, mais l'été je devenais sauvage. Sans souliers, la peau des pieds durcie comme les caroubes mangées sur l'arbre, lavé à l'eau de mer, salé comme un hareng, un pantalon de toile bleue, une odeur de poisson collée sur moi, quelques écailles perdues dans mes cheveux, une allure à pas courts, de bateau. En une semaine, je n'avais plus de ville d'origine. Elle s'était détachée de moi en même temps que la peau morte de mon nez et de mon dos, les points où le soleil pénétrait jusqu'à la chair.

Auteur: Luca Erri De

Info: Tu, mio

[ vacances ] [ estivales ] [ nature retrouvée ]

 

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insulte

Achille:  -  Au fond, ce n'est pas si terrible, cette Afrique prétendûment impénétrable... Les bandes dessinées ont beaucoup exagéré.

Lefuneste:  - C'est que quand vous arrivez quelque part, tout ce qui vous entoure prend subitement une allure étrangement anodine.


Auteur: Greg Michel Regnier

Info: Achille Talon, tome 18 : A T et le coquin de sort

[ injure ]

 

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humour

Une sensation s'éparpille en moi.

Comme un effroi bruyant.

Diagnostic indiscutable: Lefuneste s'approche.

Ce ne serait rien, s'il n'était surmonté de cette tête à faire s'envoler les pavés.

Il n'y a qu'un Jivaro qui pourrait regarder une tête pareille avec sympathie. Mais il ne tiendrait pas le coup au moment où la chose commence à émettre des sons.


Auteur: Greg Michel Regnier

Info: Achille Talon, tome 12 : A T au coin du feu

[ détestation ]

 

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