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physionomie

Sur son visage rougeaud le plaisir de la surprise se disputait avec un souci qui pressentait l'avenir comme une chose soudainement traître et pleine d'épreuves.

Auteur: Gallun Raymond Z.

Info: Aura Prodigal 1951

[ partagée ] [ écartelée ]

 

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psychanalyse symptomatique

[...] quelle est la structure de cette parole qui est au-delà du discours [courant] ?

La nouveauté freudienne, par rapport à saint Augustin, c’est la révélation, dans le phénomène, de ces points vécus, subjectifs, où une parole émerge qui dépasse le sujet discourant. Nouveauté si saisissante que nous pouvons difficilement croire qu’on ne s’en soit jamais aperçu auparavant. Sans doute fallait-il que le commun des hommes fût engagé depuis quelque temps dans un discours bien perturbé, dévié peut-être, et de quelque façon inhumain, aliénant, pour que se soit manifestée avec une telle acuité, une telle présence, une telle urgence, cette parole.

Ne l’oublions pas, elle est apparue dans la partie souffrante des êtres, et c’est bien sous la forme d’une psychologie morbide, d’une psychopathologie, que la découverte freudienne a été faite.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 407

[ disjonction ] [ écart ] [ monde moderne ] [ métalangage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

arrachement sémantique

Si on croit que "table", ça veut dire table, on ne peut plus parler, c’est très simple. Il y a un usage du mot table qui s’applique à tout autre chose qu’à cette planche avec quatre pieds, et c’est ça qui est essentiel. Il n’y a pas un seul mot de la langue qui échappe à cette règle que, ce qu’il a l’air d’indiquer, c’est justement ça dont il convient de se détacher pour comprendre ce que c’est que l’usage de la langue. Ce qui est frappant, c’est que ce qui fait sens dans un mot, c’est justement étroitement lié, on peut démontrer la connexion de ce qui fait sens, avec ce fait caractéristique du langage qu’il n’est jamais un décalque des choses. C’est en cela qu’il fait sens. Si table a un sens c’est justement de ne jamais désigner purement et simplement la table.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Discours à Tokyo, 1971

[ signifiant-signifié ] [ écart ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

faire l'impasse

Cette nuit-là, alors que nous étions couchés ensemble, je n'arrivais pas à extirper l'expérience de Delft de ma tête.

" Penses-tu qu'il existe d'autres versions de nous-mêmes ? demandai-je à Francine.

- Je suppose qu'il doit bien y en avoir. " Elle admettait cela comme s'il s'agissait de quelque chose d'abstrait et de métaphysique, dont la simple évocation relevait du pinaillage. Les gens qui déclaraient croire en la théorie des mondes multiples ne semblaient jamais vouloir vraiment prendre la chose au sérieux et encore moins à titre personnel.

" Et ça ne te dérange pas ?

- Non, dit-elle allégrement. Comme je n'ai aucun moyen de changer la situation, ça servirait à quoi d'en être troublée ?

- C'est très pragmatique ", dis-je. Francine tendit le bras et me donna une tape sur l'épaule. " C'était un compliment! protestai-je. Je t'envie d'avoir réussi à accepter ça si facilement.

- Ça n'est pas le cas, crois-moi, admit-elle. J'ai simplement décidé de ne pas me tracasser avec ça, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. "

Auteur: Egan Greg

Info: Océanique

[ question insoluble ] [ écarter l'idée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéologie

La vérité, pour en revenir à notre point de départ, c’est qu’en politique il n’y a pas d’ordinaire de solution définitive ; c’est que les doctrines absolues ne peuvent s’appliquer dans toute leur intégrité au monde mobile des faits. La vérité, c’est que, pour opérer un changement durable dans les mœurs et dans l’esprit public, il faut plus de temps, plus d’efforts, plus de luttes que ne l’imaginaient nos pères ; c’est que la fondation d’un gouvernement libre est une œuvre singulièrement plus longue et plus compliquée qu’ils ne l’avaient rêvé. La vérité enfin, c’est que le libéralisme, non moins que l’ancien dogmatisme autoritaire, a eu lui aussi des prétentions démesurées ; c’est qu’il a eu trop de foi dans les formes et les formules, qu’il a montré trop de dédain pour les droits historiques et les institutions traditionnelles, qu’il a trop cru à la facilité d’édifier un gouvernement sur des notions abstraites, oubliant la fragilité des constructions élevées sur de pareilles bases ; c’est, en un mot, ainsi que nous le disions en commençant, qu’il a trop présumé de l’homme et de la raison et peut-être aussi de la liberté, qui en somme n’est qu’un moyen et non un but, car, si elle favorise le développement intellectuel et matériel des sociétés, elle ne saurait suppléer aux doctrines morales, les seules dont une civilisation se nourrisse et vive.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ résultat imprévisible ] [ théorie-pratique ] [ écart ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Leibniz "notamment était fasciné par la possibilité de remédier à tout dissensus au sein d'une discussion par une réduction de la pensée à une forme d'algébrisation analytique de son expression, le "Calculus raciocinator", censé mettre un terme au caractère aporétique des confrontations subjectives, soumises au règne problématique de l'opinion." Une telle approche, résolument dualiste, ne va pas sans poser de très nombreux problèmes, au premier rang desquels se place celui du statut épistémologique exact attaché à la notion de vérité, auquel j'ai consacré il y a quelques années un autre article. J'en résumerai ici les termes principaux en distinguant le concept de vrai ou de véracité, qui appartient à l'ordre des multiples diffractions représentatives correctes mais partielles relevant de nos modalités cognitives et intellectives d'appréhension du monde de celui de vérité qui appartient à l'être même du monde et dont la connaissance exhaustive nous est structurellement à jamais inaccessible. Il y a dans le rêve leibnizien le concentré du fantasme qui constitue le centre même de la notion d'"intelligence artificielle": celui d'une transgression possible de cette distinction entre langage et monde. Le rêve utopique de leur possible équivalence implique soit la destruction pure et simple du langage, c'est-à-dire le retour au chaos fusionnel d'une animalité antérieure à notre humanisation, soit, ce qui n'est que le verso de la proposition précédente, la disparition de la prise en compte de la dimension substantielle du monde en tant que tel et la négation de notre inscription incarnée en son sein. Car "le réceptacle" ou le garant des arrimages référentiels corrects qui lient une langue au monde dont elle est le reflet réside précisément au sein de la conscience vivante d'un sujet vivant et ne peut résider qu'en lui seul: il ne peut en aucun cas être soumis à quelque externalisation que ce soit. Le fantasme d'indexation de la véracité - c'est-à-dire de la conformité d'une proposition (relevant de la catégorie du vrai) - à l'effectivité substantielle du monde/du réel (relevant de la catégorie de la vérité) à l'intérieur d'un système de signes capable de se soutenir de lui-même en étant le garant ultime de cette véracité qui sous-tendait l'utopie leibnitzienne portée par le "Calculus ratiocinator", se trouve de ce fait définitivement invalidé. Affirmer le contraire reviendrait à soutenir l'indistinction entre l'être substantiel référentiel et sa représentation dans les instances du langage, confondre la chose et le mot, prétendre du concept de chien qu'il aboie. Or il y a une faille ontologique béante entre le monde-en-soi, en lequel réside la vérité, et les instances représentatives du langage, auxquelles appartiennent en propre la recherche et l'expression de la catégorie du vrai, faille que rien n'est susceptible de jamais combler, hormis le précaire et fragile pont constitué par la conscience d'un sujet incarné. Le sujet incarné, marqué par sa finitude, son incomplétude, sa fragilité et sa mortalité, caractérisé par sa conscience réflexive, voilà le seul et unique gardien en dernier ressort auquel la possibilité de l'expression du vrai, principale caractéristique du langage, puisse se fier. La possibilité de l'expression de la vérité sous les espèces de la catégorie du vrai portée par le langage n'a qu'un gardien: le sujet vivant." Pour comprendre en un mot ce dont il est ici question, il suffit de s'imaginer un livre ou une bibliothèque sans aucun lecteur, ni maintenant, ni jamais: ils ne seraient qu'objets morts et sans signification. Car le sens ne se constitue qu'au sein d'une conscience vivante et incarnée par la désignation suscitée en elle par les mots d'une expérience sensible, ou des niveaux d'abstraction qu'elle a rendu possibles, et à laquelle ils sont constamment rattachés.

Auteur: Farago Pierre

Info: Au sujet du fantasme relatif à la possibilité d’une prétendue intelligence artificielle

[ critique ] [ confusion ] [ écart ] [ cybernétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson