Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Résultat(s): 83
Temps de recherche: 0.0458s

bien-mal

Le bien et le mal ne sont des différences constitutives qu’en matière morale, parce que les actions reçoivent leur spécification de la fin, qui est l’objet de la volonté, principe de toute moralité. Et comme le bien a raison de fin, il s’ensuit que le bien et le mal sont en morale des différences spécifiques : le bien par lui-même, le mal au sens où il empêche les êtres de réaliser leur fin. Toutefois, cet éloignement de la fin requise constitue une espèce en matière morale, dans la mesure où il est joint à une fin indue, de même que dans les êtres matériels, on ne trouve de privation d’une forme substantielle que jointe à une autre forme. Ainsi le mal, qui est une différence constitutive en matière morale, est un certain bien joint à la privation d’un autre bien. Par exemple, la fin que se propose l’homme intempérant n’est pas de perdre le bien de la raison ; c’est de jouir d’un bien sensible en dehors de l’ordre de la raison. De telle sorte que ce mal n’est pas une différence constitutive, en tant que mal, mais en raison du bien qui lui est conjoint.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.48, a.1

[ définition ] [ désordonné ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

bien-mal

Dieu, la nature ou tout autre agent font ce qu’il y a de meilleur dans le tout, mais non ce qu’il y a de meilleur dans chaque partie, si ce n’est par rapport au tout, comme nous l’avons dit plus haut. Or le tout, c’est-à-dire l’universalité des créatures, est meilleur et plus parfait s’il y a en lui des êtres qui peuvent s’écarter du bien et qui dès lors en déchoient, Dieu ne les en empêchant pas. En effet, il appartient à la Providence, non de détruire la nature, mais de la sauver, dit Denys ; or il est conforme à la nature des êtres que ceux qui peuvent défaillir défaillent quelquefois. Et d’ailleurs, dit S. Augustin, "Dieu est si puissant qu’il peut faire sortir le bien du mal". De sorte que beaucoup de biens seraient supprimés si Dieu ne permettait que se produise aucun mal. Le feu ne brûlerait pas si l’air n’était pas détruit ; la vie du lion ne serait pas assurée si l’âne ne pouvait être tué ; et on ne ferait l’éloge ni de la justice qui punit, ni de la patience qui souffre, s’il n’y avait pas l’iniquité d’un persécuteur.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.48, a2, ad.3

[ imperfection ] [ nécessité transcendante ] [ tolérance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

spirituel

La procession de l’amour, en Dieu, ne doit pas être qualifiée de génération. On s’en rendra compte par la considération que voici : entre l’intelligence et la volonté, il y a cette différence que l’intelligence est en acte du fait que la chose connue est dans l’intellect par sa similitude : la volonté, elle, est en acte, non parce qu’une similitude du voulu est dans le voulant, mais bien parce qu’il y a en elle une inclination vers la chose voulue. Il en résulte que la procession qui se prend selon le caractère propre de l’intellect est formellement assimilatrice, et pour autant il est possible qu’elle soit une génération, car celui qui engendre, c’est le semblable à soi-même qu’il engendre. A l’inverse, la procession qui se prend selon l’action de la volonté, ce n’est pas sous l’aspect d’assimilation qu’elle nous apparaît, mais plutôt comme impulsion et mouvement vers un terme. C’est pourquoi ce qui, en Dieu, procède par mode d’amour ne procède pas comme engendré, comme fils, mais bien plutôt comme souffle. Ce mot évoque une sorte d’élan et d’impulsion vitale, dans le sens où l’on dit que l’amour nous meut et nous pousse à faire quelque chose. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.27, a.4, corpus

[ intellection ] [ spiration ] [ facultés ] [ personnes divines ] [ ordre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

question

"Les créatures ont-elles toujours existé ?"

Aristote n'avait pas tranché. Il considérait soit que la création était une émanation de la cause première depuis toujours (métaphysique de l'un), soit qu'elle était dans le temps (selon l'acte d'être de la métaphysique de l'être). Pour Thomas d'Aquin :

"Rien, en dehors de Dieu, n’a existé de toute éternité. Et il n’est pas impossible de l’établir. On a montré précédemment que la volonté de Dieu est la cause des choses. Donc un être n’est nécessaire que s’il est nécessaire que Dieu le veuille, puisque la nécessité de l’effet dépend de la nécessité de la cause, dit Aristote. Or, on a montré précédemment que, à parler absolument, il n’est pas nécessaire que Dieu veuille autre chose que lui-même. Il n’est donc pas nécessaire que Dieu veuille que le monde ait toujours existé. Mais le monde n’existe que dans la mesure où Dieu le veut, puisque l’existence du monde dépend de la volonté de Dieu comme de sa cause. Il n’est donc pas nécessaire que le monde ait toujours existé et on ne peut pas le prouver de manière démonstrative."

Seule la Révélation nous permet de dire que le monde a commencé.


Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.46, a.1 :

[ Éternel ] [ priméité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

théologie chrétienne

Tout ce qui est élevé à quelque chose qui dépasse sa nature, il faut qu’il y soit préparé par une disposition qui vienne de plus haut que sa nature ; ainsi l’air, s’il doit recevoir la forme du feu, il faut qu’il y soit préparé par une disposition qui corresponde à cette nouvelle forme. Or, quand un intellect créé voit Dieu par essence, l’essence même de Dieu devient la forme intelligible de l’intellect. Il faut donc que quelque disposition surnaturelle lui soit surajoutée, pour qu’il s’élève à une telle sublimité. Puisque la vertu naturelle de l’intellect créé ne suffit pas à voir l’essence divine, ainsi qu’on l’a montré, il faut donc que par un effet de la grâce divine cette vertu en lui soit surdéveloppée. Et cet accroissement de force intellectuelle, nous l’appelons une illumination de l’intellect, comme nous appelons l’intelligible lui-même une lumière, un éclat. Telle est la lumière dont l’Apocalypse (21, 23) dit : "La clarté de Dieu illuminera" la société des bienheureux qui verront Dieu. Par la vertu de cette lumière, les bienheureux deviennent déiformes, c’est-à-dire semblables à Dieu, selon la 1° épître de S. Jean (3, 2). "Au temps de cette manifestation, nous lui seront semblables, et nous le verrons tel qu’il est."

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.5

[ vision ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

bonté

Dieu seul est bon par son essence. En effet, tout étant est dit bon dans la mesure où il est parfait. Or, la perfection de chaque chose a trois niveaux. Au premier, elle est constituée dans son être. Au second, elle a, en plus de sa forme constitutive, des accidents qui sont nécessaires à la perfection de son opération. Au troisième, enfin, c’est la perfection d’un être qui atteint quelque chose d’autre, comme une fin pour lui. Par exemple, la première perfection du feu est l’existence même qu’il possède par sa forme substantielle ; la seconde consiste dans sa chaleur, sa légèreté, sa sécheresse, etc., et sa troisième perfection consiste en ce qu’il a trouvé son lieu, où il se repose. 

Or, cette triple perfection ne convient à nul être créé en vertu de son essence, mais à Dieu seul. Car il est le seul dont l’essence est son être ; parce que à cette essence aucun accident ne s’ajoute, mais tout ce qui est attribué aux créatures accidentellement : être puissant, sage, etc. Lui est essentiel ainsi qu’on l’a vu. Et à rien d’autre que lui-même il n’est ordonné comme à sa fin ; c’est lui-même qui est la fin ultime de toutes les choses. Il est manifeste par là que Dieu seul a en son essence même la perfection totale, et c’est pourquoi lui seul est bon par essence. 

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.6, a.3

[ triade ] [ démonstration ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

origine

La Genèse dit : "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre."

Ces paroles de la Genèse ont reçu une triple explication pour exclure une triple erreur.

Certains ont admis que le temps a toujours existé, et que le temps n’a pas de commencement. Pour réfuter cette erreur on interprète le mot "commencement" : c’est-à-dire du temps. 

Mais d’autres ont prétendu qu’il y a deux principes de la création, l’un pour le bien, et l’autre pour le mal. Pour exclure cette erreur on explique "au commencement" au sens de "dans le Principe", c’est-à-dire dans le Fils. En effet, de même qu’on approprie le principe d’efficience au Père, à cause de sa puissance, on attribue le principe d’exemplarité au Fils, à cause de la sagesse. De sorte que, comme il est dit dans le Psaume (104, 24) : "Tu as fait toutes tes œuvres avec sagesse", ainsi comprend-on que Dieu a tout fait "dans le Principe", c’est-à-dire dans le Fils, selon l’Apôtre (Col 1,16) : "C’est en lui (le Fils) qu’ont été créées toutes choses."

 D’autres ont dit que Dieu a créé les êtres corporels par l’intermédiaire de créatures spirituelles. Et pour exclure cette erreur, on interprète : "Au commencement", soit avant toutes choses, "Dieu créa le ciel et la terre." On admet en effet que quatre choses ont été créées ensemble : le ciel empyrée, la matière corporelle (désignée par le mot "terre"), le temps, et la nature angélique.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.46, a.3

[ christiniasme ] [ réponses aux gnostiques ] [ platonisme ] [ manichéisme ] [ chronos ] [ interprétation genèse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

humain-divin

La création n’est pas un changement, si ce n’est selon notre mode de concevoir. Car il appartient à la raison de changement qu’un même être se comporte de façon différente maintenant et auparavant. Dans certains cas, c’est le même être en acte qui a changé, comme dans les changements selon la qualité, la quantité et le lieu ; dans d’autres cas, c’est seulement le même être en puissance, comme dans les mutations selon la substance dont le sujet est la matière. Mais dans la création, qui produit toute la substance des choses, on ne peut saisir aucun élément identique qui diffère maintenant de l’état antérieur, si ce n’est seulement pour l’intelligence ; ainsi nous comprenons qu’une chose n’existait nullement d’abord, et qu’ensuite elle existe. Mais puisque activité et passivité se fondent dans la réalité commune du mouvement, et ne diffèrent que selon des relations diverses, dit Aristote, il s’ensuit forcément que, si l’on écarte le mouvement, il ne reste que des relations diverses dans l’être qui crée et dans celui qui est créé. Mais comme la manière de comprendre conditionne la manière de s’exprimer, la création est présentée à la manière d’un changement, et c’est pourquoi l’on dit que créer c’est faire quelque chose de rien. Cependant les termes "faire" et "être fait" sont ici mieux adaptés que "changer" et "être changé", car "faire" et "être fait" impliquent une relation de cause à effet et d’effet à cause, tandis que l’idée de changement ne s’y joint que par voie de conséquence.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.45, a.2

[ limitation anthropocentrique ] [ représentation trompeuse ] [ ex nihilo ] [ christianisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

création

La foi seule établit que le monde n’a pas toujours existé, et l’on ne peut en fournir de preuve par manière de démonstration, comme nous l’avons déjà dit pour le mystère de la Trinité. La raison en est que l’on ne peut établir que le monde a commencé en raisonnant à partir du monde lui-même, car le principe de la démonstration est la "quiddité" (ce qu’est une chose). Or en considérant un être selon son espèce on l’abstrait du temps et de l’espace ; c’est pourquoi l’on dit des universaux qu’ils sont partout et toujours. On ne peut donc pas démontrer que l’homme, le ciel ou la pierre n’ont pas toujours existé. On ne le peut pas davantage à partir de la cause agente qui agit par volonté. En effet, la raison ne peut connaître de la volonté de Dieu que ce qu’il est absolument nécessaire que Dieu veuille ; mais ce n’est pas le cas de ce qu’il veut au sujet des créatures, comme on l’a dit précédemment. 

Cependant la volonté divine peut se manifester à l’homme par la révélation, fondement de notre foi. Aussi, que le monde ait commencé, est objet de foi, non de démonstration ou de savoir. Cette observation est utile pour éviter qu’en prétendant démontrer ce qui est de foi par des arguments non rigoureux, on ne donne l’occasion aux incroyants de se moquer, en leur faisant supposer que c’est pour des raisons de ce genre que nous croyons ce qui est de foi.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.46, a.2

[ commencement ] [ acte de foi ] [ christianisme ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

bien-mal

Nous l’avons dit, le mal n’est que la privation du bien, et le bien consiste principalement et par lui-même dans une perfection et un acte. Or l’acte se prend en deux sens : comme acte premier ou comme acte second. L’acte premier est la forme et l’intégrité de la chose même ; l’acte second est l’opération. En conséquence, le mal se réalise de deux manières. Il peut consister dans la destruction de la forme ou de quelque élément requis pour l’intégrité de la chose ; c’est ainsi que la cécité ou la perte d’un membre est un mal. Il peut consister encore dans la soustraction de l’action qui lui est due, que cette action ait disparu, ou qu’elle manque des éléments et de la fin qu’elle exige.

Mais puisque le bien, comme tel, est objet de volonté, le mal, privation du bien, se trouve à un titre spécial dans les créatures raisonnables, douées de volonté. Aussi le mal qui est une privation de forme ou d’intégrité aura pour elles raison de peine, d’autant plus que toutes choses sont soumises à la providence et à la justice divines, ainsi qu’on l’a montré. Car la nature de la peine, c’est d’être contraire à la volonté. Quant au mal qui consiste en la soustraction de l’action obligée, en matière volontaire, il a raison de faute. Car on impute à faute ce qui s’écarte de l’action parfaite dont l’agent est le maître par sa volonté. Donc tout mal, considéré dans le domaine du volontaire, est une peine ou une faute.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.48, a.5

[ point de vue moral ] [ passage de la puissance à l'acte ] [ négation ] [ responsabilité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson