Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Résultat(s): 28
Temps de recherche: 0.0283s

théologie négative

Disons donc qu’après avoir fait effort, comme il se doit, pour attribuer à Dieu l’essence la plus parfaite qui se puisse concevoir, le théologien doit encore s’imposer une deuxième série d’efforts, incomparablement plus difficiles, pour s’interdire de se représenter Dieu sous l’aspect d’aucune de ses créatures, si noble soit-elle. En somme, après s’être efforcé de concevoir Dieu à partir de ses créatures, il faut s’efforcer plus encore de ne pas le concevoir comme l’une quelconque de ses créatures, les seuls êtres pourtant que nous concevions vraiment.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 83

[ inconnaissance ] [ non-réductionnisme ] [ naturel-surnaturel ] [ représentation ] [ nescience ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

transcendant

Ensuite, la théologie thomiste ouvre sur la piété et la contemplation mystique des vues qui lui sont propres et dont le prix est proprement infini, car en reculant le Dieu de la foi chrétienne au-delà de toute représentation concevable, elle écarte le péril mortel de l’anthropomorphisme, qui a détourné de Dieu tant d’esprit excellents auxquels on offrait, sous le nom de Dieu, des objets finis que Dieu ne peut pas être et que leur raison ne pouvait admettre. Mais cette théologie fait plus encore. Elle offre à notre charité un Dieu inconnu dont l’infinie et ineffable grandeur, parce qu’elle défie la connaissance, ne peut être étreinte que par l’amour.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 79

[ christianisme ] [ créature-créateur ] [ apophatique ] [ bienfaits ] [ inconnaissance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

hommage posthume

Je le considère comme étant, sans comparaison possible, le meilleur livre jamais écrit sur saint Thomas. Rien de moins que le génie peut rendre compte d’un tel accomplissement. Tout le monde admettra sans aucun doute qu’il s’agit d’un livre "brillant", mais peu de lecteurs qui ont passé vingt ou trente années à étudier saint Thomas d’Aquin, et qui ont, peut-être, eux-mêmes publié deux ou trois volumes en la matière, ne pourront manquer de percevoir que la soi-disant "vivacité" de Chesterton a humilié leur érudition. Il a deviné tout ce qu’ils avaient essayé de démontrer, et il a dit tout ce qu’ils avaient plus ou moins maladroitement essayé d’exprimer par des formules académiques.

Auteur: Gilson Etienne

Info: A propos du Saint Thomas de Gilbert Keith Chesterton

[ éloge ] [ écrivain ] [ théologien ] [ anti discours universitaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie apophatique

Dans les deux Sommes, Saint Thomas n’a pas plus tôt prouvé l’existence de Dieu, qu’il entreprend d’en établir la parfaite simplicité. Mais nous n’avons l’expérience d’aucun être réel qui ne soit composé ; un être parfaitement simple n’est pas imaginable parce que la nature n’en fournit aucun exemple ; établir que Dieu est simple, c’est donc établir que Dieu n’est pas de la manière dont sont les êtres composés. La preuve de la simplicité divine est le premier exemple que nous rencontrions de l’emploi de la méthode négative en théologie. Il s’agit de savoir de Dieu quomodo non sit (ST. 1, 3) et pour cela, d’éliminer toute composition de la notion que nous formons de lui.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 64

[ inscience ] [ impossible ] [ limite humaine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Si le poème sacré vit encore, c’est que son créateur ne l’a peuplé que de vivants. Lui-même d’abord, par une décision unique que jamais poète n’avait osé prendre ni n’a jamais reprise. Tous les autres ensuite, car non seulement tous les personnages qui s’y meuvent ont vécu dans l’histoire ou dans la légende, mais ils y vivent plus intensément que jamais, dans leur essence propre telle que le manifeste enfin l’inflexible loi de la justice divine. Il n’y a pas un seul mort dans toute La Divine Comédie. Voilà pourquoi le texte de Dante n’a rien de commun avec on ne sait quels Pèlerinage de Vie humaine, Roman de la Rose, ou autres fatras allégoriques si pauvres de substance humaine.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Dans "Dante et la philosophie"

[ éloge ] [ puissance suggestive ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

foi-raison

L’affirmation de Dieu par la foi est spécifiquement autre que son affirmation par la raison philosophique. La conclusion du philosophe est vraie d’une vérité qui est celle de sa propre raison, l’affirmation du fidèle est une participation à la connaissance que Dieu lui-même a de sa propre existence et dont il nous informe par mode de révélation. La foi est une vertu proprement théologale, qui a Dieu pour cause et pour objet.

Connaissance de foi et connaissance de raison ne sont donc pas de même espèce, ni de même genre. La connaissance de l’existence de Dieu, comme assentiment à la révélation qui nous en est faite, diffère entièrement de celle qu’en donne la philosophie, en ce qu’elle est, pour le fidèle, une première saisie réelle de Dieu et son premier pas sur le chemin de sa fin dernière, la vision béatifique. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, page 37

[ naturel-surnaturel ] [ différence ] [ christianisme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

théorie de la connaissance

[…] l’impossibilité où nous sommes de nous représenter l’être de Dieu tient précisément à notre mode proprement humain de connaître par concepts quiddatifs abstraits de l’expérience sensible. Que l’on nous refuse tout concept quiddatif d’un objet, il semble qu’on nous refuse l’objet lui-même ; l’entendement entre alors en révolte et revendique ses droits.

Le reproche d’agnosticisme parfois dirigé contre cette partie de la théologie thomiste n’a pas d’autre origine. Saint Thomas [d'Aquin] connaissait la difficulté pour l’avoir éprouvée lui-même, car il était homme comme nous, et l’homme ne pense pas sans images, ce qu’on le somme précisément de faire en exigeant qu’il affirme l’être de Dieu sans aucunement imaginer ce que Dieu est. Mais, précisément, tout être imaginable est un acte d’être limité par une essence, au lieu que l’être pur de Qui Est n’est limité par aucune détermination. […] Cet être totalement indéterminé par aucune essence n’est donc aucunement imaginable ni représentable pour un entendement dont la fonction naturelle et propre est de définir tous ses objets par leurs essences, ou quiddités. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 81-82

[ limites ] [ naturel-surnaturel ] [ créature-créateur ] [ impossible ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Assentir à sa parole [Ego sum, qui sum], c’est croire que Dieu est, parce que lui-même l’a dit. En ce sens, l’existence de Dieu est tenue pour vraie en vertu d’un acte de foi en la parole de Dieu. […]

Il y a des démonstrations rationnelles qui permettent de savoir avec certitude que Dieu existe, mais la certitude de la foi, qui se fonde sur l’infaillibilité de la parole de Dieu est infiniment plus solide que celle de toute connaissance acquise par la seule raison naturelle, si évidente soit-elle. En matière de révélation, l’erreur est absolument impossible, parce que la source de la connaissance de foi est Dieu même, la Vérité. 

De là suivent d’importantes conséquences, dont la première est qu’invoquant au début de son œuvre [La Somme théologique] la parole de Dieu affirmant lui-même qu’il existe, le théologien [Thomas d’Aquin] affirme au nom de la foi l’existence de l’objet propre de la science théologique. En ce sens, toute la théologie dépend de cette vérité première, et c’est un point qu’il importe de méditer. 

Auteur: Gilson Etienne

Info: Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 2011, pages 33-35

[ apologétique ] [ naturel-surnaturel ] [ point de départ ] [ clé de lecture ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

factualisme

Eût-il été seulement un théologien passionné, Occam ne nous aurait laissé qu’un brillant exemple de théologisme, mais il était en même temps un fin logicien et un philosophe lucide, dont l’esprit ne concevait pas une philosophie en décalage avec sa théologie. De fait, en plus de cela, il fut ce grand propagandiste dont les doctrines politiques, profondément ancrée dans sa théologie, devaient faire trembler les hautes structures de la Chrétienté médiévale. Comme philosophe, cependant, ce fut le privilège d’Occam que de relâcher dans le monde ce que je pense être le premier cas connu d’une nouvelle maladie intellectuelle. On ne saurait la décrire comme un scepticisme, puisqu’elle va souvent de pair avec une dévotion sans réserve à la promotion du savoir scientifique. Le positivisme ne serait pas un meilleur nom, puisqu’elle est principalement faite de négations. Il serait plus satisfaisant de l'appeler empirisme radical, si son problème principal n’était pas précisément de ne pas rechercher dans l’expérience ce qui rend l’expérience elle-même possible. Puisque cette maladie contagieuse est particulièrement commune chez les scientifiques d’aujourd’hui, on pourrait être tenté de la nommer “scientisme”, si nous oubliions le fait que sa première conséquence est de détruire, avec la rationalité de la science, sa possibilité elle-même.

Auteur: Gilson Etienne

Info: The Unity of Philosophical Experience (1950), p. 86

[ coupure épistémologique ] [ naissance de l'esprit scientifique moderne ] [ historique ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

muthos

Les dieux grecs constituent l'expression grossière mais révélatrice de cette conviction absolue que, puisque l'être humain est quelqu'un, et pas seulement quelque chose, l'explication dernière de ce qui lui arrive doit se trouver auprès de quelqu'un et pas seulement de quelque chose. En tant que cours d'eau s'écoulant entre des rives boueuses, le Scamandre n'est qu'une rivière, c'est-à-dire une chose ; mais en tant que fleuve troyen qui s'oppose hardiment à la volonté d'Achille aux pieds légers, il est impossible qu'il ne soit qu'une chose. C'est alors que le Scamandre apparaît sous la forme d'un homme, ou mieux, d'un surhomme, c'est-à-dire d'un dieu. La mythologie n'est pas le premier pas sur le chemin de la vraie philosophie. De fait, elle n'est en rien une philosophie. La mythologie est le premier pas sur le chemin de la vraie religion ; elle est par essence religieuse. La philosophie grecque ne peut pas avoir émergé de la mythologie grecque par un quelconque processus de rationalisation progressive, parce que la philosophie grecque était une tentative rationnelle pour comprendre l'univers comme un monde d'objets, alors que la mythologie grecque exprimait la ferme décision de l'être humain de ne pas être abandonné à lui-même, le seul à être une personne dans un monde d'objets sourds et muets.

Auteur: Gilson Etienne

Info: Dieu et la philosophie [1941], Éditions Petrus a Stella, 2013, p. 19-20.

[ logos ] [ historique ] [ paganisme ] [ personnification ] [ anthropomorphisme ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson