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omniscience

[…] Dieu voit d’une vue infiniment supérieure aux perceptions ordinaires de l’intelligence humaine. Sa pensée ne change pas dans le passage d’un objet à un autre ; il voit immuablement : et tout ce que le temps développe, l’avenir qui n’est pas encore, le présent qui est déjà, le passé qui n’est plus ; rien n’échappe à l’éternelle stabilité de sa présence. Il ne voit pas autrement des yeux, autrement de l’esprit, car il n’est pas composé d’âme et de corps ; il ne voit pas aujourd’hui autrement qu’il ne voyait hier, qu’il ne verra demain ; car sa science, à la différence de la nôtre, ne reçoit aucun changement de la mobilité du temps. "En lui point de changement, point de moment qui laisse une ombre. [Jc 1, 17]" Et il ne passe point d’une pensée à une autre ; sous son regard incorporel, tout ce qu’il connaît est présent. Il connaît le temps, d’une connaissance indépendante du temps, comme il meut les choses temporelles d’un mouvement étranger aux mouvements temporels.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, page 38

[ transcendance ] [ christianisme ] [ simultanéité ] [ immédiateté ]

 

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philosophie platonicienne

C’est en effet l’opinion de Platon que les âmes humaines ne peuvent pas résider toujours dans leurs corps, dont la nécessité de la mort les sépare ; et que d’autre part elles ne peuvent pas toujours demeurer sans corps, mais qu’elles tournent dans un cercle éternel de mort et de renaissance. Voilà donc ce qui distingue le sage du reste des hommes ; c’est qu’après sa mort, élevé au ciel, il repose un peu plus longtemps dans l’astre où sa place est marquée, pour retourner, oublieux de ses misères passées, vaincu par le désir d’avoir un corps, aux travaux et aux souffrances de l’humanité ; tandis que les hommes qui auront vécu d’une vie stupide retrouveront incessamment les corps dus à leurs mérites, corps d’hommes ou de bêtes. Ainsi, en leur refusant des corps avec lesquels elles puissent vivre dans une immortelle union, Platon assujettit même les âmes vertueuses et sages à cette condition de ne pouvoir ni résider toujours dans leurs corps, ni demeurer sans leurs corps dans une éternelle pureté.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 126-127

[ critique ] [ christianisme ] [ métempsycose ]

 

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philosophie antique

Platon et Porphyre ont professé deux opinions qui, combinées ensemble, les eussent peut-être amenés l’un et l’autre au christianisme. Platon a dit que les âmes ne peuvent être éternellement sans corps. Et il a dit aussi que les âmes mêmes des sages, après un intervalle si long qu’on l’imagine, retourneront enfin à leurs corps. Porphyre prétend que l’âme purifiée et de retour au sein du Père, ne doit plus jamais revenir aux misères de cette vie. Par conséquent, si cette vérité qu’il a vue, Platon l’eût donnée à Porphyre : à savoir que les âmes purifiées des justes et des sages retourneront en des corps humains ; si Porphyre eût communiqué à Platon cette autre vérité qu’il a connue : c’est-à-dire que jamais les saintes âmes ne retourneront aux misères d’un corps corruptible, si tous deux réunissaient leurs opinions au lieu de professer à part chacun la sienne, ils verraient bien, je pense, qu’il suit de là que les âmes retourneront en des corps, mais en des corps où elles puissent vivre dans la béatitude et l’immortalité.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 344

[ résurrection chrétienne ] [ théories imparfaites ] [ christianisme ]

 

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prédictions

Quant à cette dernière persécution, qui doit venir de l’Antéchrist, Jésus lui-même l’étouffera par sa présence. […] Quand ? demande-t-on d’ordinaire, et fort mal à propos. Car s’il nous était utile de le savoir, qui eût pu mieux répondre sur cette question que notre Dieu et notre maître à ses disciples qui l’interrogent ? […] Mais il leur répond : "Il ne vous appartient pas de connaître les temps dont mon Père s’est réservé la disposition." Ils ne demandent ni l’heure, ni le jour, ni l’année ; et cependant telle est la réponse qui leur est faite. C’est donc en vain que nous cherchons à compter et à déterminer les années qui restent au temps actuel, quand nous apprenons de la bouche de la Vérité qu’il ne nous appartient pas de le savoir. On établit pourtant, au hasard, des calculs de quatre cents, de cinq cents, de mille ans depuis l’ascension du Seigneur jusqu’à son dernier avènement. Montrer comment chacun appuie son opinion, cela serait trop long et nullement nécessaire. Simples conjectures humaines, qui n’empruntent rien de certain à l’autorité des Ecritures canoniques.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 85

[ estimations ] [ durées ] [ indétermination ] [ christianisme ]

 
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apprentissage

Les maîtres prétendent-ils communiquer leurs propres sentiments ? Ne veulent-ils pas que l’on s’applique plutôt à comprendre et à retenir les Sciences qu’ils croient faire connaître ? Et qui serait assez follement curieux pour envoyer son fils apprendre, dans une école, ce que pense le maître ? Quand celui-ci a expliqué dans ses leçons les matières qu’il fait profession d’enseigner, les règles mêmes de la vertu et de la sagesse ; c’est alors que ses disciples examinent en eux-mêmes s’il leur a dit vrai, consultant, comme ils peuvent, la vérité intérieure. C’est donc alors qu’ils apprennent. Reconnaissent-ils que l’enseignement est vrai ? ils le louent ; mais ils ignorent que les maîtres à qui s’adressent leurs louanges sont plutôt enseignés qu’enseignants, pourvu toutefois qu’ils comprennent eux mêmes ce qu’ils disent. Ce qui nous porte à leur donner le nom faux de maîtres, c’est que la plupart du temps il n’y a aucun intervalle entre la parole et la pensée ; et parce que la vérité intérieure enseigne aussitôt après l’éveil donné par le discours, on croit avoir été instruit par le langage qui a retenti aux oreilles.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: De magistro in Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx, L. Guérin & Cie, 1864

[ transmission ] [ savoirs ] [ jugement ] [ opinion ] [ discernement ]

 

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philosophe

Platon, ce demi-dieu, s’est élevé contre la honteuse passion de ces dieux [qui imposent les jeux de la scène], et quels dieux ! Il a montré ce que le caractère romain devait accomplir en exilant de toute ville bien réglée les poètes, artisans de mensonge ou séducteurs des faibles mortels qu’ils convient à imiter les plus odieux forfaits comme des actions divines. Pour moi, sans donner Platon ni pour un dieu, ni pour un demi-dieu, sans le comparer à aucun des saints anges du Dieu souverain, à aucun des prophètes de vérité, à nul apôtre, à nul martyr du Christ, non pas même à un simple chrétien (et ce sentiment, avec la grâce du Seigneur, j’en développerai les raisons en lien convenable), cependant ce demi-dieu de leur fantaisie, je le préfère sinon à Romulus, à Hercule, quoique nul récit, nulle fiction d’histoire ou de poète ne lui attribuent ou le meurtre d’un frère ou tout autre crime ; mais assurément, je le préfère à un Priape, à un Cynocéphale, à la Fièvre enfin, divinités que Rome a empruntées aux autels étrangers ou qu’elle-même a consacrées.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, page 93

[ paganisme ] [ éloge ] [ comparaison ] [ christianisme ] [ supériorité ]

 

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justice

Et certes, l’on est moins malheureux, esclave d’un homme que d’une passion ; car la plus cruelle domination qui ravage le cœur des mortels, n’est-ce pas entre autres la passion de dominer ? Or dans cet ordre de paix qui tient l’homme sous la dépendance de l’homme, comme l’humilité est utile à l’esclave, l’orgueil est funeste au maître. Toutefois, dans l’ordre naturel où Dieu a d’abord créé l’homme, nul n’est esclave de l’homme ou du péché. Mais la peine de la servitude est ordonnée par cette loi qui veille au maintien et défend l’infraction de l’ordre naturel ; s’il n’eût été jamais attenté contre cette loi, il n’y aurait point de répression à exercer par le châtiment de l’esclavage. C’est pourquoi l’apôtre invite les esclaves à demeurer soumis, à servir de cœur et de bonne volonté, afin que, s’ils ne peuvent être affranchis par leurs maîtres, eux-mêmes affranchissent, pour ainsi dire, leur propre servitude, témoignant dans leur service non l’hypocrisie de la crainte, mais la fidélité de l’affection jusqu’à ce que l’iniquité passe et que toute souveraineté, toute puissance humaine étant anéanties, Dieu soit tout en tous. 

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, pages 126-127

[ ascèse ]

 

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commandement biblique

Car ce bien final, tant débattu par les philosophes, c’est d’être uni à ce Dieu dont l’embrassement incorporel, pour ainsi dire, donne à l’âme raisonnable une chaste fécondité de vertus. C’est ce bien qu’il nous est prescrit d’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces : et ainsi s’accomplissent ces deux préceptes où se réduisent la loi et les prophètes : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même" [Mt 22, 37-40]. Car il faut que l’homme apprenne à s’aimer lui-même, et une fin lui est proposée où il rapporter toutes ses actions pour être heureux : s’aimer en effet, c’est vouloir son propre bonheur ; et cette fin, c’est de s’unir à Dieu. Quand donc on recommande à celui qui sait déjà s’aimer comme il doit, d’aimer le prochain à l’égal de soi-même, que lui recommande-t-on, sinon d’exhorter son frère autant que possible à l’amour de Dieu ? Voilà le culte de Dieu et la vraie religion et la solide piété et le service dû à Dieu seul.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, page 408

[ signification ] [ déification ] [ béatitude ] [ charité ]

 

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astrologie

Le destin se prend en effet dans le langage ordinaire pour l’influence de la position des astres à l’instant de la naissance ou de la conception ; et les uns regardent cette influence comme distincte, les autres comme dépendante de la volonté de Dieu. Loin de nous ces insensés qui attribuent aux astres le pouvoir de disposer, sans la volonté divine, et de nos actions et de nos joies et de nos souffrances ! Loin de nous qui professons la religion véritable, que dis-je ? loin de quiconque demeure attaché à une religion, quelle qu’elle soit ! Car où tend cette opinion, si ce n’est à abolir tout culte, toute prière ? […] Quant à la croyance qui attribue à l’influence des astres la détermination des pensées et de la fortune des hommes, influence subordonnée toutefois à la volonté divine, cette croyance, dis-je, que les astres tiennent de la souveraine puissance celle de disposer ainsi à leur gré, n’est-elle pas pour Dieu la plus cruelle injure ? […] Et d’ailleurs, en accordant aux astres une influence nécessitante, quelle faculté de juger les actions humaines laisse-t-on à Dieu, maître des astres et des hommes ?

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 206-207

[ critique ] [ déterminisme ] [ christianisme ] [ liberté ] [ question ]

 

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philosophie-théologie

Ainsi, comme Porphyre prétend que pour arriver à la perfection de l’âme il faut fuir tout corps, comme il pense, avec Platon son maître et les autres platoniciens, que les âmes flétries par une vie honteuse et criminelle rentreront, pour l’expier, en des corps mortels, corps de bêtes, selon Platon, corps humains, selon Porphyre ; il suit que ces dieux, qu’ils veulent nous faire adorer comme auteurs et créateurs de notre être, ne sont, de leur aveu même, que les funestes ouvriers qui forgent nos chaînes et bâtissent nos prisons, les gardes qui nous chargent de liens, les geôliers de notre lamentable esclavage. Que les platoniciens cessent donc de montrer le corps à l’âme comme un supplice, ou qu’ils cessent de nous recommander le culte de ces dieux dont ils nous invitent à fuir et à conjurer de tous nos efforts l’œuvre en nous. Et toutefois il y a là une double erreur. Il est faux qu’un retour à cette vie soit le châtiment des âmes ; et il est faux que tout ce qui vit au ciel et sur la terre ait un autre créateur que le créateur du ciel et de la terre.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, page 99

[ création ] [ réfutation ] [ corps-âme ] [ paganisme ] [ différences ]

 

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