Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Résultat(s): 3
Temps de recherche: 0.0207s

financements

En particulier, l'exploration dirigée vers l'infiniment grand ou l'infiniment petit requiert de plus en plus d'énergie et d'efforts, et est accompagnée de plus en plus d'impact environnementaux, au point que l'intérêt pour l'humanité devient de plus en plus contestable. Le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) consomme déjà en électricité la moitié de la puissance d'un réacteur nucléaire : est-il indispensable de doubler sa consommation lors de son prochain agrandissement, qui engloutira par ailleurs des matériaux de haute technologie, alors que ses pistes de recherche deviennent de plus en plus incertaines ? Avons-nous un besoin impératif de centres de calculs et de stockages numériques géants, d'observatoires astronomiques kilométriques ? L'investissement démesuré dans le Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER), étalé sur un siècle en espérant aboutir finalement à la production d'électricité par fusion nucléaire, est-il justifié, compte tenu de son caractère hasardeux ? Dans un autre registre, faut-il, afin de les étudier ou de les préserver, collecter massivement des échantillons d'animaux et de plantes, en parcourant des milliers de kilomètres en avion et en propageant involontairement des pathogènes susceptibles de nuire à ces espèces ? Pour "sauver le climat", est-il nécessaire de rassembler des dizaines de milliers de personnes en congrès et de leur faire rédiger des milliers d'articles scientifiques ? Les débats de politique scientifique, menés dans un cadre national ou international, comparent les bénéfices attendus et les coûts, mais ces derniers sont souvent limités aux coûts financiers et il est plus rare que les coûts environnementaux soient entièrement pris en compte.

Auteur: Graner François

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/virus_et_recherche.pdf

[ surenchère ] [ mise en cause de l'utilité réelle ] [ marché de la science ] [ question ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

science

Deux annonces ont récemment défrayé la chronique, concernant l'assemblage synthétique de cellules qui visent à imiter le plus possible l'embryon humain. L’équipe de Nicolas Rivron en Autriche mime les débuts de l'embryon, de 5 à 7 jours. Elle prétend traiter l'infertilité, améliorer la fécondation in vitro, concevoir de nouveaux contraceptifs (et résoudre le problème de la famine et de la pauvreté), prévenir des maladies, et créer des organes. Bref, des solutions techniques à des problèmes plus complexes. Il y a par ailleurs une compétition entre une équipe du Caltech et de Cambridge et une autre de l’institut Weizmann en Israël, pour mimer l'embryon jusqu'à 14 jours L'ambition est de recréer et de contrôler une préparation d'embryon sans ovocytes ni spermatozoïdes.

[...] A chaque nouvelle avancée, les scientifiques essaient de se protéger psychologiquement. Ceux qui travaillent sur l'embryon humain cherchent des échappatoires. Mon impression est qu'il y a un malaise certain, qui se traduit dans le vocabulaire. On annonce que c'est un embryon humain pour faire la couverture de la revue Nature ; et en même temps on annonce que ce n'est pas un embryon humain, comme ça on peut continuer à le manipuler sans état d'âme ni s'encombrer de règles d'éthique. Les chercheurs adaptent ce double langage en fonction de leurs interlocuteurs. Quand ils cherchent des financements, ils appuient sur l’utilité de leurs travaux, ils disent au public : "vous voyez ça va être super, on est en train de s'approcher de plus en plus d’applications humaines", ils mettent en avant des choses acceptables socialement, comme des retombées médicales.

Auteur: Graner François

Info: Biologie de synthèse : les affres d'un chercheur, https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/graner_biologie_de_synthe_se.pdf

[ démiurgique ] [ génération asexuée ] [ reproduction artificielle ] [ manipulation sémantique ] [ langue de bois ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

science

D’un point de vue plus général, la biologie de synthèse va si vite qu'on court-circuite les mécanismes de correction possibles. On avance sans se donner le temps d'observer et d'évaluer les conséquences. On crée une situation problématique, tout en alimentant le techno-solutionnisme. La convergence entre la biologie de synthèse et "l'intelligence artificielle", qui démultiplie les moyens, offre aux machines une puissance qui nous dépasse déjà. Je pense qu'on devrait englober dans la même réflexion, pour les contester ensemble, l'IA et la biologie de synthèse.

Jusqu’où la recherche peut-elle aller ?

Je n'ai pas vu de limites aux ambitions affichées. Il n’y a pas de limite de principe aux objectifs de la biologie de synthèse. J’en veux pour preuve la xénobiologie, ou "biologie étrangère". C'est une branche qui vise à concevoir des systèmes vivants (en général, des bactéries), qui n'existent pas dans la nature. Les xénobiologistes modifient l'alphabet du code génétique, composé de quatre bases (A, C, G, T). Ils utilisent d'autres bases, soit à la place de celles-ci, soit en plus. C'est en cours, notamment pour tenter d'améliorer l'efficacité ou la sélectivité de l'ADN.

L’autre projet de xénobiologie est la fabrication de vie "miroir", déjà évoquée par Louis Pasteur il y a plus d'un siècle. Beaucoup de molécules du vivant, notamment l'ADN, en forme d'hélice, et les protéines, sont non symétriques, non identiques à leur reflet dans un miroir (on dit qu'elles sont "chirales "). Certaines sont "droites", d’autres "gauches". L’ADN est toujours "droit". Les xénobiologistes veulent créer l’image inversée. Une bactérie ainsi transformée pourrait interagir avec ses descendants, mais pas avec les bactéries classiques. L’objectif serait de comprendre l'évolution du code génétique, et de déterminer si une évolution différente serait possible. C'est aussi pour faire des expériences de laboratoire où d'éventuelles contaminations pourraient être tracées plus facilement. Surtout, ça viserait à fabriquer à meilleur marché des molécules ayant un intérêt.

Le risque est énorme. En cas de dissémination de bactéries-miroirs robustes et dangereuses pour des plantes, des animaux ou des humains, les virus qui infectent les bactéries ne sauraient pas les combattre. On ne peut pas exclure une prolifération d’une espèce dangereuse invasive sur une échelle si grande qu'on ne pourrait pas exercer de moyen de contrôle.

Auteur: Graner François

Info: Biologie de synthèse : les affres d'un chercheur, https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/graner_biologie_de_synthe_se.pdf

[ dérives prométhéennes ] [ accélération ] [ incontrôlable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson