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Deux annonces ont récemment défrayé la chronique, concernant l'assemblage synthétique de cellules qui visent à imiter le plus possible l'embryon humain. L’équipe de Nicolas Rivron en Autriche mime les débuts de l'embryon, de 5 à 7 jours. Elle prétend traiter l'infertilité, améliorer la fécondation in vitro, concevoir de nouveaux contraceptifs (et résoudre le problème de la famine et de la pauvreté), prévenir des maladies, et créer des organes. Bref, des solutions techniques à des problèmes plus complexes. Il y a par ailleurs une compétition entre une équipe du Caltech et de Cambridge et une autre de l’institut Weizmann en Israël, pour mimer l'embryon jusqu'à 14 jours L'ambition est de recréer et de contrôler une préparation d'embryon sans ovocytes ni spermatozoïdes.

[...] A chaque nouvelle avancée, les scientifiques essaient de se protéger psychologiquement. Ceux qui travaillent sur l'embryon humain cherchent des échappatoires. Mon impression est qu'il y a un malaise certain, qui se traduit dans le vocabulaire. On annonce que c'est un embryon humain pour faire la couverture de la revue Nature ; et en même temps on annonce que ce n'est pas un embryon humain, comme ça on peut continuer à le manipuler sans état d'âme ni s'encombrer de règles d'éthique. Les chercheurs adaptent ce double langage en fonction de leurs interlocuteurs. Quand ils cherchent des financements, ils appuient sur l’utilité de leurs travaux, ils disent au public : "vous voyez ça va être super, on est en train de s'approcher de plus en plus d’applications humaines", ils mettent en avant des choses acceptables socialement, comme des retombées médicales.

Auteur: Graner François

Info: Biologie de synthèse : les affres d'un chercheur, https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/graner_biologie_de_synthe_se.pdf

[ démiurgique ] [ génération asexuée ] [ reproduction artificielle ] [ manipulation sémantique ] [ langue de bois ]

 

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