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chronos

Le temps

ne bouge pas

il est comme un mulet

assis

au milieu

d’un carrefour

je lui donne des coups de pied

je le tire

par son licou

je le pousse

il ne bouge pas

et pour autant

autour

de cet animal

noir et obtus

tout file

s’écoule

circule

s’agite

je me mets au lit

désespéré

après une journée

immobile

comme

un garde-fou

je m’endors

imaginant

que pendant que je dors

le mulet

se lève

et s’en va

l’aube arrive

je regarde

le mulet

il est toujours là

au milieu

de la chaussée

il n’a pas bougé

toujours là

avec sa tête

penchée

prisonnière

de ses œillères

énormes

avec ses narines

ourlées

de mouches

avec son ventre

gonflé

de foin

sur lequel

aux endroits plus clairs

serpentent

de dégoûtantes

veines

proéminentes

avec ses pattes

pelées

et écorchées

par ses sabots

encombrants.



 

Auteur: Moravia Alberto

Info: L’homme nu et autres poèmes, préfacé par René de Ceccaty

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

roublard

Il y a en effet deux catégories de gens dans ce bas monde : les niais et les malins et, que je sache, personne n'a envie d'appartenir à la première catégorie. Le tout est de savoir certaines choses et d'avoir l'œil bien ouvert. Les gobe-mouches sont ceux qui croient aux balivernes des journaux, qui paient leurs impôts et qui vont à la guerre, voire même y laissent leur peau. Les malins, eh bien ! les malins...sont tout le contraire, voilà tout. Or, nous vivons dans un temps où le gobe-mouches court à sa perte , mais où le malin s'en tire; où le niais ne peut manquer d'être plus roulé qu'à l'ordinaire et où le malin doit devenir plus malin de jour en jour. Vous connaissez le proverbe : " mieux vaut un âne vivant qu'un professeur mort" et cet autre : "plutôt l'œuf aujourd'hui que la poule demain", et cet autre encore : "c'est d'un homme veule de promettre et de tenir". Moi, je dirai plus encore : dorénavant, il n'y aura plus de place en ce monde que pour les malins, la niaiserie sera un luxe qu'on ne pourra plus se permettre, et il faudra devenir encore plus malin, extrêmement malin, car notre époque est dangereuse : à qui donne un doigt, on prend le bras....

Auteur: Moravia Alberto

Info: La Ciociara

[ rusé ] [ survie ] [ mariolle ] [ retors ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éjaculation

Jamais comme en ce moment où "lui" sournoisement, se sert de ma violence pour se moquer de moi et pour se libérer lui-même, je n’ai compris combien la semence d’un homme est sacrée et combien il est sacrilège (certains dé-sublimés arrivent à perpétrer, ô horreur ! ce sacrilège jusqu’à trois fois par jour) de la répandre pour se procurer un instant d’éphémère et honteuse volupté. Je ne l’ai jamais compris autant qu’en ce moment où "lui" s’apprête à rejeter cette substance précieuse sur les carreaux de la salle de bains, comme s’il ne s’agissait que d’un vulgaire crachat ou d’une quelconque sécrétion glandulaire. Je le serre dans mes mains, je le rabats sur lui-même tandis que moi je me balance d’un côté, puis d’un autre ; je contracte les muscles de mon ventre, je me replie sur moi-même ; je glisse finalement et me heurte contre le lavabo. Mais, au moment où je pense avoir remporté la victoire, "lui" m’explose entre les doigts comme si je tenais une bouteille de champagne dont le bouchon vient de sauter. Un bref tressaillement, seulement quelques gouttes de liquide séminal qui perlent à son extrémité. Je me félicite de m’en tirer avec une aussi modeste manifestation lorsque le gros de l’émission de sperme m’inonde, passe à travers mes doigts qui voudraient suffoquer, étranger le lâche adversaire.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 84-85

[ foutre ] [ rétention ratée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

terminer

Je me rappelle fort bien comment je cessai de peindre. Un soir, après être resté huit heures de suite dans mon atelier, peignant de temps à autre pendant cinq, dix minutes, puis me jetant sur mon divan et y restant étendu, les yeux fixés au plafond, pendant une ou deux heures, tout à coup, comme par une inspiration enfin authentique après tant d'efforts infructueux, j'écrasai ma dernière cigarette dans le cendrier rempli de mégots éteints, je fis un bond félin hors du fauteuil dans lequel je restais enfoncé, saisis un canif dont je me servais quelquefois pour racler ma palette et, à coups répétés, je lacérai la toile que j'étais en train de peindre et ne fus content que lorsque je l'eus réduite en lambeaux. Puis je tirai d'un coin une toile intacte de la même grandeur, je jetai celle que j'avais lacérée et posai la nouvelle sur le chevalet. Ceci fait, je m'aperçus pourtant aussitôt que toute mon énergie (comment dirais-je ?) créatrice s'était complètement épuisée dans ce geste de destruction furieux et au fond rationnel. J'avais travaillé à cette toile durant les deux derniers mois, sans trêve, avec acharnement ; la lacérer à coup de couteau équivalait finalement à l'avoir achevée, peut-être d'une manière négative, quant aux résultats extérieurs qui d'ailleurs m'intéressaient peu, mais positivement en ce qui regardait mon inspiration.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'ennui. Incipit

[ recommencer ] [ pulsion ] [ création ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

humour

Avant de le renvoyer chez lui, le directeur de l'asile voulut cependant soumettre le fou, désormais guéri, à une épreuve. L'ayant fait appeler, il lui demanda :
- Voyons un peu. Vous voici redevenu un homme normal ; imaginez que vous héritez d'un patrimoine de nombreux millions, qu'en feriez-vous ?
Le fou répondit d'un ton assuré :
- Je m'achèterais une fronde.
Déconcerté, mais non encore résigné à la défaite, le directeur insista :
- Allons, réfléchissez avant de répondre. J'ai parlé de nombreux millions. Une fronde ne coûte que quelques francs. Voyons, réfléchissez un peu, que feriez-vous de ces millions ?
Cette fois, le fou répondit :
- Je me marierai
- Ah ! bravo, voilà qui est bien parlé. Vous vous marierez, et alors que feriez vous ?
- Je me marierais à l'église et puis je partirais avec ma femme en voyage de noces.
- Où cela ?
- A Paris.
- Excellent choix. Et que feriez-vous en arrivant à Paris ?
- J'irais dans un hôtel avec ma femme.
- Fort bien. Et puis ?
- Je m'enfermerais avec elle dans une chambre.
- Et que feriez-vous dans cette chambre ?
- Je déshabillerais ma femme. Je lui enlèverais d'abord sa robe, puis sa combinaison, ensuite son soutien-gorge, sa culotte, ses souliers, et puis ses bas et finalement ses jarretières.
- Et alors ?
- Alors, avec ses jarretières, je ferais une fronde.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'attention

[ histoire courte ] [ idée fixe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

éjaculation incontrôlée

Au moment où Flavia, pour modifier son attitude, imprime à son bassin deux mouvements brusques, l’un vers la droite, l’autre vers la gauche, "lui" [le pénis du narrateur] m’ordonne de faire un pas en avant pour me rapprocher d’elle ; et une fois à droite et une fois à gauche, il est frappé tel le ballon ovale que les boxeurs dans leur salle d’entraînement frappent alternativement de leurs mains solidement gantées.

Cette sorte de ballottage, ou plutôt peut-être de ballottement, ne dure qu’une seconde car Flavia, s’étant manifestement rendue compte de cet exercice inopportun et de mauvais goût, se redresse aussi vite que si elle venait de se brûler.

Je suis on ne peut plus irrité par cette indigne désobéissance : "Nous voilà bien ! Tu as voulu être insubordonné et tu es puni. Mais qui est-ce qui va payer ? C’est moi comme d’habitude. Comment vais-je pouvoir me justifier vis-à-vis de Flavia de ton inqualifiable audace ?"

Il ne me répond pas. Ingénument, j’attribue son silence à sa honte. Oh là là ! Comme je me trompe !

Voilà qu’à mon indescriptible confusion, voilà qu’avec la facilité, la spontanéité, l’indifférence de la résine gouttant le long du tronc d’un pin forestier, "lui" se décharge ou plutôt flue avec un abandon si naturel que je ne m’en serais presque pas aperçu si je n’avais senti la chaleur et l’épaisseur d’un liquide se répandant sur la peau de la partie intérieure de ma cuisse. 

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 382-383

[ frottement ] [ contact extorqué ]

 

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branlage

Sa petite bedaine sans muscle, trop grasse mais pourtant encore jeune apparaît entre son corsage trop court et la ceinture trop basse de son pantalon. J’allonge le bras vers elle suivant, pour une fois, un conseil de "lui" (Allez, va, une petite caresse gentille. Elle sera contente et moi aussi) et mes doigts s’approchent des gros plis circulaires dans lesquels est logé le périmètre de son ventre, disons, d’origine. Mon index s’introduit dans la fente du nombril que je gratte un peu de l’ongle. Fausta pousse un petit cri : "Tu me chatouilles. Ne fais pas ça.

- Tu m’aimes ?

- Oh oui, beaucoup, tu le sais bien."

Je prends la main de Fausta, je l’amène jusqu’à moi et je l’écrase sur "lui" : "Moi aussi je t’aime. La preuve."

Je remets mes deux mains sur le volant. Fausta sait ce qu’elle doit faire. Je sens tout de suite sa petite main courte et grasse qui fait sortir, l’un après l’autre, chaque bouton de sa boutonnière, s’introduit délicatement (avec la même délicatesse qu’elle sortait son sein de son soutien-gorge lorsqu’elle allaitait Cesarino), s’insinue jusqu’à "lui", déjà triomphant, le saisit avec une sorte d’insolence orgueilleuse, je dirai presque à la façon d’un maréchal qui empoigne son bâton de commandement. Pendant un instant elle ne bouge pas, elle "le" tient seulement très fort pour en évaluer le volume et la robustesse ; puis elle l’extrait de travers, difficilement comme quelqu’un qui veut faire passer une travée ou une échelle par une porte étroite. La lueur brutale des phares d’une automobile qui jaillit d’un virage nous aveugle ; effrayée, elle essaie de "le" cacher. Je la rassure : "N’aie pas peur, personne ne nous voit. Les conducteurs des voitures qui viennent vers nous sont aveuglés par mes phares. Serre-le bien fort, comme un bouquet de fleurs."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 229-230

[ masturbation ] [ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

micro-pénis

- Veux-tu que je te dise comment il les a faits, ses sept enfants ?

La question est inattendue et je ne sais qu’y répondre. Je la regarde, interrogatif. Mafalda me sourit d’un air moqueur et désabusé et ne prononce que trois petits mots : "Avec la seringue.

- Quoi ?

- Eh oui, la fécondation artificielle, tu connais, non ? Il a un truc tout petit, tout petit et trop court pour pénétrer là où il faudrait. Plus petit que celui d’un bébé. Alors ? La seringue. Et tous les sept. Une bonne injection et, hop, c’est fait. C’est un homme très moderne, n’est-ce pas, mon Protti ?"

Je suis abasourdi, mais cela ne m’empêche pas de penser que cette révélation explique bien des choses. Protti est arrivé à son degré de sublimation parce que, d’après ce que vient de me raconter Mafalda, il l’a "tout petit, tout petit". Chez Protti, la sublimation se matérialise symboliquement dans cet organe sexuel atrophié et réduit au minimum. Cette mésaventure me rappelle une de mes lectures à propos d’un film qu’on devait faire sur Napoléon, mais qui est ensuite tombé en panne à cause des habituelles discussions entre les producteurs. Selon le docteur Antommarchi, le dénommé "Grand" Corse l’avait, lui aussi, "tout petit, tout petit". Sicut puer, note le médecin dans son Journal. Napoléon monstre de sublimation, était naturellement un super-sublimé, jusqu’au sous-développement, jusqu’à l’atrophie. Curieux, je demande à mi-voix à Mafalda : "Mais ce serait exactement quoi "tout petit, tout petit" " ?

Elle me regarde fixement de ses gros yeux ronds de pékinois et puis elle me montre la moitié de son petit doigt : "Comme ça.

- Pas possible ?

- C’est pourtant vrai. Quand on le voit dans la vie, assis ou debout, il est beau, décoratif, imposant, mon Protti. Mais au lit, c’est Tom Pouce : tu le perds dans tes draps. Alors, il y a une seringue."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 256-257

[ insémination ] [ homme-par-femme ] [ reproduction ] [ compensation ] [ bite ]

 
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femmes-par-homme

Maintenant, réfléchissant dans le noir à leur passé, il s'apercevait qu'il ne pouvait y avoir qu'une raison à la façon acrobatique et distante que Nora avait de faire l'amour : comme les prostituées qui vendent leur corps, mais non leur plaisir, Nora, simplement, ne l'aimait pas. Toutefois cette explication ne lui sembla pas satisfaisante : Nora répétait constamment qu'elle l'aimait dans les occasions les plus intimes et les plus désintéressées et il n'avait pas de raison d'en douter. Mais alors ? Il se dit que son manque de participation à l'amour ne pouvait s'expliquer que s'il l'entendait au-delà des limites du rapport sexuel. En réalité, pensa-t-il, la manière qu'avait Nora de faire l'amour sous-entendait une attitude psychologique analogue : aux démonstrations amoureuses de Lorenzo elle répondait, en fait, par l'immobilité, l'indifférence, carrément par l'agacement et la répulsion. Maintenant, à y bien repenser, il se rappela que Nora n'aimait pas être caressée sur le visage, alors que c'est une des caresses les plus affectueuses ; dès qu'il ébauchait ce geste, elle ne pouvait s'empêcher de détourner la tête. Qu'est-ce que cela signifiait ? Comment cela pouvait-il être compatible avec l'affirmation obstinée et sincère de Nora qui prétendait l'aimer ? Lorenzo se souvint du comportement analogue d'un de ses chats, chez ses parents, sauvage et méfiant, habitué à vivre à la maison le jour et sur les toits la nuit, il se dérobait à la caresse ou se retournait et faisait mine de le griffer. Lorenzo avait demandé à sa mère pourquoi l'animal ne voulait pas être caressé. Elle avait répondu : - Parce que tu ne lui plais pas. - Mais nous lui donnons une maison, de la nourriture, il devrait au moins se laisser caresser. - Il est égoïste, il veut recevoir et non pas donner. Ou plutôt, si tu réfléchis un peu, il y a quelque chose qu'il nous donne. - Quoi ? - Sa beauté. Il est beau. Il se laisse contempler, il ne veut pas donner davantage. Maintenant, en repensant aux mots de sa mère, il crut pouvoir expliquer l'attitude de Nora dans l'amour. Comme le chat de sa mère, Nora était simplement égoïste : tout en acceptant son amour, elle ne ressentait pas le besoin d'y répondre, elle se contentait de vivre sous ses yeux, de se laisser regarder.

Auteur: Moravia Alberto

Info: La femme léopard

[ distantes ] [ froides ]

 

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impuissance érectile

Elle a un étrange postérieur, Mafalda. Peu saillant. De forme, il me semble octogonal, plat, mais cependant volumineux. Il vient de lui prendre l’idée de le frotter contre mon ventre en se déhanchant imperceptiblement, dans un mouvement mécanique. Elle penche la tête vers son épaule et me demande : "ça te plaît ?

- Oui."

Mensonge. Naturellement, ça ne me plaît pas, mais encore moins à "lui" [le pénis du narrateur] qui persiste, bien contre ma volonté, dans son indifférence. Ce frottement d’épidermes n’arrive qu’à le faire tourner sur lui-même comme une petite boule de chiffon. J’avance les mains pour risquer une caresse exploratrice, qui le réveillerait. Oh là là ! J’ai l’impression de toucher des coussinets presque vides liés n’importe comment sur un squelette. Deux de ces coussins oscillent sur la cage thoracique ; un troisième est accroché à la pointe du bassin, deux autres, de formes oblongues, dansent autour des fémurs. Mafalda, ce n’est plus que des os recouverts d’une chair qui va bientôt disparaître. […]

Insensiblement, nous nous approchons du lit. Mafalda s’y jette les jambes ouvertes ; s’accroche à mes bras et me tire sur elle comme elle doit tirer sa couverture le soir avant de s’endormir. Je suis soudé entre ses cuisses refermées, ventre contre ventre, poitrine contre poitrine, mon visage enfoncé dans l’oreiller, écrasé dans ses cheveux. Je sens son corps bouger et sa peau tourner autour de ses os et je me dis que peut-être bientôt sa chair se détachera d’elle comme celle d’une volaille qu’on a laissée longtemps cuire dans l’eau bouillante et que sur ce lit il ne restera d’elle qu’un petit squelette bien propre et bien blanc.

[…] Mafalda, étendue sous moi, bouge beaucoup : elle doit chercher quelque chose ; hélas, elle ne trouve qu’une petite pelote de peau sans nerf ni consistance. Brusquement, elle me retourne et s’abat sur moi. J’ai l’impression […] que c’est Mafalda qui de nous deux est le mâle. C’est elle qui prend l’initiative ; c’est elle qui, d’une certaine façon, me pénètre. Je ressens, à chaque mouvement de son bassin, une pression violente à laquelle ne correspondent concurremment qu’un effondrement et une retraite de sa part à "lui". C’est si vrai que brusquement j’ai la sensation étrange et troublante d’être une femme : à l’endroit où "lui" avait pour toujours installé son encombrante personne, il n’y a plus qu’un manque et, pourquoi pas, une cavité. 

Auteur: Moravia Alberto

Info: Moi et lui, traduit de l’italien par S. de Vergennes, Flammarion, 1971, pages 446-448

[ femme-par-homme ] [ fesses ] [ baise ] [ seins ] [ vieille ] [ passivité ] [ rôles sexuels ] [ inversion ] [ lutte ]

 

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