Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 165
Temps de recherche: 0.0479s

origine

La thèse selon laquelle la philosophie est un bien qui "vient de Dieu" ne se rencontre pas seulement chez les penseurs chrétiens. On la trouve déjà au IIe siècle av. J.-C. chez des écrivains juifs d’Alexandrie, tel Aristobule, philosophe péripatéticien, "auteur d’une exposition allégorique du Pentateuque" où il prétend montrer – à l’aide de citations parfois inventées – que les philosophes grecs ont puisé une grande partie de leurs enseignements dans Moïse. [...] Cette thèse du "larcin des Grecs", dont Aristobule est bien l’un des premiers témoins, est présente également, mais sous une forme plus sérieuse et plus nuancée, chez Philon d’Alexandrie. [...] Il n’est pas jusqu’à certains philosophes païens qui n’hésitent pas à adopter la thèse judéo-alexandrine, tel Numénius, néo-platonicien du IIe siècle, qui déclare : "Qu’est-ce que Platon, sinon Moïse qui parle grec ?".

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 64-65

[ source divine ] [ historique ] [ occident ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

calcul infinitésimal

Car l’indéfini est inépuisable analytiquement. Le moindre segment de droite, pourtant fini, est indéfiniment divisible, et nous ne l’épuiserons jamais par une telle division. Et cela vaut pour l’universalité du créé. Le péché consiste précisément à engager l’humanité dans cette saisie analytique de la création, par laquelle il prétend découvrir, à l’intérieur même des êtres finis, la fausse infinitude de l’indéfini. Ainsi le péché est-il lui-même indéfini et inépuisable analytiquement ; et c’est- là, notons-le, une façon de comprendre la perpétuité de l’enfer.

Il faut donc, pour en "sortir", épuiser la finitude du créé, synthétiquement, d’un seul coup, par passage instantané à la limite. Seul le plus peut le moins. Seul l’Infini véritable peut épuiser la finitude du créé et en révéler les limites et l’imperfection. Disons, pour être encore plus simple, que Dieu seul peut nous sauver.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 164

[ infini-indéfini ] [ naturel-surnaturel ] [ orgueil ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

pharisaïsme

Haïr le moi possessif, et se donner à autrui dans l’espoir de renoncer à l’ego, ne fait qu’imiter, inefficacement, son abolition. On livre son moi à autrui, dans une sorte de passion indéfinie, et l’on y voit comme un moyen radical de mourir à soi-même, de rompre enfin le cercle de l’égoïcité. Pourtant, l’altruisme ne diffère en rien de l’égoïsme. Il se situe rigoureusement sur le même plan. Livrer son ego en pâture à d’autres egos, c’est encore pour l’ego une manière d’exister, et la plus redoutable de toutes, car la plus justifiée en apparence. Il n’y a pas de fascination supérieure à celle-là. Loin de mourir, l’ego, morcelé dans son sacrifice passionnel, s’accroît de son propre morcellement. Il se réfléchit, se répète et se prolonge. La vraie solution, c’est de comprendre que "sans Moi", l’homme ne peut rien.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 126

[ jouissance ] [ critique ] [ illusion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

intuition intellectuelle

Ainsi, puisque la théologie négative consiste à traiter les concepts comme des symboles, et non comme des choses, elle ne peut accomplir sa tâche qu’en parvenant à détacher l’image conceptuelle de son plan de manifestation, le miroir mental, et à remonter vers son modèle. Du moins est-ce là sa première opération. Or, cette tâche sera à tout jamais impossible, si le théologien n’est pas en mesure de percevoir le modèle comme transcendant à son reflet dans la pensée. Sinon, la négation du concept ne sera que sa destruction pure et simple. Mais si l’intelligence théologique peut percevoir cette transcendance, c’est qu’elle est intrinsèquement capable d’une connaissance supra-mentale, et donc supra-conceptuelle et non-discursive, puisque le concept est une forme mentale et que la discursion est le passage obligé d’un concept à un autre. Sans l’œil de l’intellect, pas de théologie apophatique.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 111

[ anagogie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

forme-matière

Ce qui maintient ensemble les parties d’un corps, ce qui fait sa compacité et sa consistance, sa solidité, n’est pas corporel ; c’est une unité-forme de nature psychique, immanente à la réalité corporelle, et dont celle-ci n’est absolument pas séparable. Le corporel est donc comme une cristallisation d’une substance psychique transspatiale, le terme d’un processus d’extériorisation, le mode terminal du psychique¸ c’est-à-dire la manière dont le psychique (entendu en un sens non spécifiquement humain) arrête ou termine son propre mouvement de manifestation vers l’extériorité. […] Si donc on envisage le monde corporel (ou modalité corporelle de la réalité créée) en lui-même, il apparaît, à tous les points de vue, comme le monde de la limite, ou comme monde-limite. Cela signifie qu’il impose, à tous les êtres en qui lui se manifestent, des formes limites d’existence, c’est-à-dire telles qu’en deçà de ses formes l’existence disparaît.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 79

[ états multiples de l'Être ] [ finitude ] [ physique ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

rationalisme moderne

Quant à la négation de l’intellectus, ou intellect intuitif, elle est l’œuvre de la philosophie kantienne. S’efforçant de prendre une conscience critique de la raison (Critique de la raison pure), Kant n’y aperçoit pas ce pouvoir de connaissance intuitive (intellectus intuitivus) dont le dotait Descartes (sive intellectus, sive ratio). Et, puisqu’il n’y a pas d’intellectus, il n’y a point de métaphysique possible : “[…] l’intuition intellectuelle, en effet, n’est pas la nôtre, et […] nous ne pouvons même pas en envisager la possibilité”. [*] La raison (Vernunft) devenant alors la faculté supérieure de connaissance, Kant est amené à inverser les rapports que toute la tradition antérieure avait admis, et à appeler entendement (Verstand, intellectus) l’activité cognitive inférieure, à savoir, celle qui revêt les connaissances sensibles d’une forme conceptuelle et que nous avons appelée mentale. De la confusion à l’inversion négatrice, tel est le chemin parcouru par la pensée occidentale. 

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité. La voie chrétienne de la charité, chap. VII : "La constitution de l’Homme selon la méthode philosophique", III, "La tripartition anthropologique", 7, "Intellect et raison", L’Harmattan, coll. Théôria, Paris, 2011, pp. 111-112, * Critique de la raison pure, trad. Trémesaygues et Pacaud, P.U.F, p. 226.

[ décadence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

grands initiés

Chez S. [saint] Justin, patron chrétien des philosophes, martyr de la foi, apparaît l’idée majeure que, si la raison peut trouver en elle-même les vérités que le Christ révélera, c’est parce que la lumière qui est en elle est une émanation du Verbe divin : chaque intelligence humaine a été "ensemencée" par le Logos éternel. C’est la fameuse théorie du Logos spermatikos, du "Logos qui ensemence" [...]. [...] On rencontre cependant, chez Justin, une idée, celle d’une "révélation" particulière accordée à certains hommes privilégiés. Il ne s’agit donc plus seulement de l’ensemencement par le Verbe de toute intelligence, y compris celle des laboureurs et des artisans, mais d’une sorte de grâce donnée à quelques-uns [...]. [...] Qui sont ces "hommes sacrés" à qui fut "envoyée" à l’origine, la philosophie ? Selon Daniélou – que nous suivons – il ne peut guère s’agir que de sages non hébreux.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 66-67

[ parole ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

fermeture épistémique

Ce n’est donc pas la réduction du concept au langage bien fait qui définit la science. Mais c’est l’acte par lequel le savant décide de renoncer à l’ouverture ontologique du concept, autrement dit, décide de renoncer à la connaissance éventuelle de l’essence des choses, car cette ouverture (caractéristique de la connaissance philosophique) implique un autre renoncement, le renoncement à l’achèvement conceptuel de la connaissance mentale. […]

Au fond, le philosophe n’a jamais fini de penser, tant que sa pensée n’a pas trouvé son Maître dans cela même qu’elle pense. Le savant, lui, met fin à l’acte de sa pensée par décision technicienne, parce que l’activité pratique est cet au-delà même de la pensée à partir duquel il est possible de clore le concept comme étant précisément le concept de cette activité. Il n’y a, pour un être vivant, que deux moyens de cesser de penser : ou de contempler ou d’agir.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 101-102

[ voies différentes ] [ arrêt ] [ focalisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

incarnation

Par l’opus creationis toutes choses existent en dehors de Dieu, mais ordonnées à sa contemplation. Cette ordonnation brisée, il "ne reste plus" à Dieu qu’à entrer Lui-même, en personne, dans cette extériorité cosmique, afin de la ramener vers Lui, afin de la retourner vers sa Face. Cette sortie, cet exode, cet anéantissement de Dieu, c’est ce que saint Paul appelle la kénôse : "Jésus Christ, Lui qui, subsistant en la forme de Dieu, n’a pas considéré son égalité avec Dieu comme un bien jalousement tenu, mais s’est anéanti Lui-même (ékénôsen, littéralement s’est vidé) prenant la forme d’esclave" (Phi 2, 6-7). Cependant cette sortie est en vue d’une entrée, cet exode en vue d’un retour, cet anéantissement en vue d’une exaltation, cette kénôse en vue d’une métanoïa. Car, nous dit Jésus en saint Luc (5,53) : "Je suis venu appeler les pécheurs à la métanoïa", au retournement d’être, de connaissance et d’amour.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 151

[ théologie chrétienne ] [ kénose ] [ Fils ] [ étymologie ] [ définition ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

religieux

Bien que le terme [ésotérisme] appelle de fortes réserves et qu’il ne remonte pas au-delà de 1830 environ – mais on trouve l’adjectif "ésotérique" dès le 1er siècle av. J.-C. – il est d’usage commode pour désigner un enseignement, non pas nécessairement caché, mais réservé à ceux qui peuvent le comprendre, consistant en une interprétation plus élevée et plus intérieure, c’est-à-dire plus métaphysique et plus mystique du donné révélé. [...]

On le voit, nous envisageons l’ésotérisme comme relevant du genre herméneutique, étant entendu que l’herméneutique intégrale ne se réduit pas à l’interprétation des textes, mais comprend aussi la mise en pratique des vérités que l’exégèse a dégagées. [...]

L'ésotérique ne saurait exclure, rejeter ou contredire l’exotérique. Au contraire, en le dépassant, il le confirme. Mais, évidemment, l’exotérique (c’est-à-dire la lettre) peut nier l’ésotérique (l’esprit), puisque ses limites constitutives sont celles de sa compréhension, c’est-à-dire, aussi bien, de son incompréhension.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 164-165

[ défini ] [ intériorité ] [ complémentaires ] [ historique ] [ initiés ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson